Complications à moyen et long terme des opérations de Fontan pour les cœurs univentriculaires
Décembre 2014
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Dans les ventricules uniques qui ne sont pas
associés à une sténose pulmonaire, le débit
pulmonaire augmentera progressivement
avec la chute postnatale des résistances
pulmonaires et ceci aboutira à une surcharge
pulmonaire et un retour veineux pulmonaire
à l’oreillette gauche augmenté ainsi qu’à une
insuffisance cardiaque congestive. Les
saturations en oxygène seront par
conséquent élevées.
Dans les ventricules uniques avec sténose
pulmonaire, le débit pulmonaire sera faible. Il
n’y aura pas de surcharge pulmonaire ou
d’insuffisance cardiaque mais au contraire le
patient développera une cyanose plus ou
moins importante selon la sévérité de la
sténose.
Dans le cas d’un syndrome d’hypoplasie du cœur
gauche, le ventricule droit est unique et
généralement associé à une atrésie mitrale et
aortique. Dans ce cas là, le sang désoxygéné revient à l’oreillette droite et passe dans le
ventricule droit. Le sang oxygéné revenant de l’oreillette gauche croise le défaut du septum
auriculaire obligatoire (communication inter-auriculaire ou foramen ovale) pour se mêler au
sang désoxygéné dans l’oreillette droite. Le sang mélangé est alors éjecté par le ventricule
droit dans l’artère pulmonaire. Une portion du sang dans l’artère pulmonaire continue
normalement jusqu’aux poumons, tandis que l’autre portion passe dans l’aorte via le canal
artériel pour alimenter la circulation systémique (5) (cf figure 1).
Pour survivre à la naissance, les patients avec ventricules uniques doivent fournir le débit
cardiaque pour les deux circulations : systémique et pulmonaire (4). Dans le cas d’une atrésie
d’une des valves atrioventriculaires, il doit y avoir une communication au niveau auriculaire
permettant le mixage du sang non oxygéné et oxygéné et, dans certains cas (hypoplasie du
cœur gauche par exemple), une connexion entre l’artère systémique et pulmonaire, telle que
la persistance du canal artériel, pour permettre une oxygénation partielle du sang (4).
Clinique à la naissance
La clinique dépendra de la physiopathologie et sera marquée soit par des signes
d’insuffisance cardiaque soit par une cyanose soit par une association des deux.
Sans intervention, la survie n’est que de 50% des patients après 4 ans (1). Il n’y a pas de
chirurgie correctrice pour les ventricules uniques. Différentes palliations permettent la
séparation des deux circulations. De nos jours, la palliation s’effectue en trois étapes
successives pour séparer la circulation systémique de la circulation pulmonaire. Les
opérations étagées permettent de diminuer la mortalité et la morbidité (2).
Figure 1 : syndrome de cœur gauche hypoplasique
(5).