Séance 7
Lamartine : le lyrisme romantique
Support : "Le Lac", Méditations poétiques, Lamartine
Dominante : LECTURE
I Une situation d’énonciation complexe
1) Qui parle ?
Le poème mêle deux voix :
- celle du poète (strophes 1 à 5) qui exprime ses sentiments à la 1ère personne ;
- celle de la femme aimée (str. 6 à 9) = retranscription, au style direct, de ses propres paroles.
2) Le lac comme interlocuteur
Le poète s’adresse directement au lac comme le montrent :
- l’apostrophe du v.5 : "Ô lac !" ;
- l’emploi de pronoms personnels et déterminants possessifs de 2ème pers. associés aux
attributs du lac : "tu mugissais" (v.9), "tu te brisais" (v.10), "l’écume de tes ondes" (v.11), "tes
flots harmonieux" (v.16) ;
- le verbe à l’impératif : "Regarde !" (v.7) ;
- la tournure interrogative : "t’en souvient-il ?" (v.13).
Le lac est même personnifié.
Figure de style = la personnification
Elle consiste à attribuer des caractéristiques humaines à des objets, des éléments
inanimés, des animaux.
Ex: « le flot fut attentif » (v.19).
Lamartine, en faisant revivre une « voix … chère » (v.19), rend la scène encore plus
pathétique. Il se place dans la situation du romantique qui confie ses tourments à la nature et
s’adresse au lac pour revivre son amour.
II Expression du lyrisme romantique
1) Lyrisme du poète et de la femme aimée
L'expression des sentiments personnels passe par :
- l'emploi du vocatif "Ô" (v.5 / v.21) ;
- une ponctuation expressive : exclamations (v.5, 7, 8 / v.21, 22, 24, 33, 34, 36) et
interrogations (v.4, 13) ;
- la présence d'un lexique des sentiments, avec prédominance du champ lexical de
l’amour (souligné).
2) Réflexion sur le temps et nostalgie
C'est un thème très présent : répétitions ("temps", "heure(s)", "nuit"), oppositions
("nuit/jour"), champ lexical très développé.
C’est surtout son aspect fugitif qui est mis en évidence à travers le lexique employé (verbes
"coulez", "fuit", "s’envolent" + adj. "fugitive") et les métaphores des v.3-4 et 21-22 où le temps
est comparé à des éléments que l'on ne peut saisir (un oiseau, un cours d'eau, un océan).
Enfin la nostalgie (= regret du temps passé) s'exprime par l'opposition des temps verbaux :
le passé (impft, p. simple) évoque le souvenir, le bonheur révolu (str. 3 et 4), le présent renvoie au
moment de l’énonciation (v.7, 13) ou sert à l’observation et à la réflexion (str. 1 = présent de
vérité générale).
Le poète se souvient de son bonheur passé et réfléchit sur sa condition d’homme, sur sa
faiblesse face à la fuite du temps.