
ont tiré la conclusion que les décideurs politiques avaient la tendance à s’engager dans
des dépenses gouvernementales dépassant la capacité de l’économie nationale de les
financer, en conduisant à des déficits excessifs, même dans les périodes de croissance
économique. Les évolutions macroéconomiques positives de la période 2004-2008,
auxquelles s’ajoute des attentes beaucoup trop optimistes quant à des revenus
conjoncturels pour les années suivantes (2009-2013), ont conduit à l’adoption d’un
ensemble de politiques fiscales et budgétaires expansionnistes dans les pays de l’Europe
Centrale et de l’Est, ce qui a confirmé l’appétit des pays en cours de développement pour
des politiques procycliques. Des enquêtes sociologiques ont trouvé la causalité d’un tel
comportement budgétaire des gouvernements de la Roumanie dans les pressions sociales
que la population de cet État a exercées sur les décideurs politiques pour réduire
rapidement les disparités de développement entre les membres fondateurs et les nouveaux
membres. Une explication similaire a été identifiée dans le soutien massif que la
population a accordé à l’adhésion de la Roumanie à l’Union Européenne, plus de 85%
des citoyens roumains
souhaitant adhérer à l’UE.
Dans ce contexte, dans la plupart des pays de l’Europe Centrale et Orientale, il
n’y avait pas de corrélation significative entre les déficits budgétaires excessifs
enregistrés et le degré des investissements publics réalisés. Les déficits budgétaires
excessifs ont été ressourcés par la stimulation de la consommation plutôt que par la
croissance du volume des investissements publics.
Il faut noter que l’intensité du multiplicateur des investissements publics varie
selon le degré de développement de l’économie. Selon les études de l’OCDE
, dans les
pays de l’Europe Centrale et Orientale, l’impact des investissements publics est beaucoup
plus faible à court terme, généralement un an, que dans des pays tels que les Etats-Unis,
le Royaume Uni, la France et l’Allemagne. Pour deux ans consécutifs, même en Europe
Centrale et Orientale, le multiplicateur des investissements est supraunitaire, ce qui
justifie l’utilité des investissements publics, même pour les économies émergentes.
De l’ensemble des multiplicateurs fiscaux analysés par l’OCDE, parmi lesquels il
faut mentionner : consommation gouvernementale, transferts gouvernementaux, taxes
indirectes ou selon le revenu, on distingue la force beaucoup plus élevée du
multiplicateur des investissements publics.
Néanmoins, il y a des différences entre les multiplicateurs selon le type de projets
d’investissements: projets industriels, aménagement urbain, défense nationale, culture,
éducation, environnement, etc. Parmi les différents composants des investissements
publics, l’infrastructure se remarque du point de vue de l’efficacité, bien que nécessitant
longtemps pour être réalisée et une quantité importante de financement. En outre, les
externalités positives que les investissements dans l’infrastructure produisent sont parmi
les plus importantes. Tout comme pour les investissements dans l’infrastructure, les
investissements dans l’éducation, la recherche, l’innovation ont besoin de temps pour être
accomplies. A titre d’exemple, les pays qui ont réalisé une forte croissance économique
dans les années ‘90, en réalité, ils ont collecté les fruits de leurs actions passées, à savoir
les réformes structurelles dans le domaine de l’enseignement et de la recherche effectuées
dans les années ‘70. Certains investissements ont parfois besoin de plusieurs années pour
créer un environnement dynamique où ils peuvent être développés, et encore quelque
Baromètre d’opinion publique en Roumanie, printemps 2005.
Economic Outlook, OCDE, 2009.