1- Définition :
La politique économique se définit comme un ensemble de décisions cohérentes prises
par les pouvoirs publics visant, à l’aide de certains instruments, à atteindre des objectifs
relatifs à la situation économique d’un pays.
2- Objectifs de la politique économique :
La croissance : il s’agit de stimuler l’accroissement de la production et des
revenus considérés comme garant d’une amélioration du bien être des individus.
Le plein emploi : la réalisation de cet objectif se traduit par l’affectation à
l’emploi de tous les facteurs de production disponibles pour arriver à réduire le
chômage au niveau minimum.
La stabilité des prix : il s’agit de limiter la prolifération de l’inflation.
L’équilibre extérieur : il s’agit de combattre le déficit dans les échanges
commerciaux et financiers avec l’extérieur.
Paragraphe 1 : les politiques conjoncturelles au Maroc
Section 1 : la politique budgétaire
I- Justification théorique :
Deux grands courants de pensée économiques se sont mis en controverse dans
l’explication de la politique budgétaire.
Les classiques ont développé l’idée selon laquelle le marché est livré à lui même et le
plein emploi est ainsi réalisé par les mécanismes auto régulateurs ce qui implique que
l’intervention de l’Etat n’est point nécessaire et que le budget, reconnu comme moyen
d’intervention, ne peut servir à atteindre des objectifs de politique économique car il est
soumis au même raisonnement : l’équilibre automatique. L’Etat ne doit dépenser que ce
qu’il peut recevoir. Aussi, n’est –il pas acceptable d’avoir un déficit. C’est ce qu’on
appelle l’orthodoxie budgétaire.
Keynes remettra en cause les idées classiques et démontrera la nécessité de
l’intervention étatique par le biais du budget. L’Etat doit en effet chercher le plein
emploi qui n’est pas automatique, la croissance et la régulation de situation économique.
Keynes a introduit une analyse au niveau macro- économique par ce qu’il a appelé la
demande globale.
La demande globale est un agrégat qui regroupe la demande du secteur public et celle
du secteur privé.
La politique budgétaire telle qu’elle est définie par Keynes cherche à réguler la situation
économique en agissant sur les composantes de la demande globale.
II- Les instruments de la politique budgétaire :
1- Définitions :
Loi de finances de l’année: loi qui prévoit, évalue et autorise, pour chaque année
budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat.
Budget général: compte retraçant les dépenses et les recettes annuelles de l’Etat
qui ne font pas l’objet d’une affectation spéciale.
Politique budgétaire : ensemble d’actions et de mesures permettant d’atteindre les
objectifs de la politique économique.
2- Composition du budget :
Budget
de l’Etat
Budget général
Regroupe les recettes et les
dépenses des services publics
administratifs
Budgets annexes
Retrace les recettes et les
dépenses des services de l’Etat
qui produisent des biens
donnant lieu à paiement
(RTM, ODEP, imprimerie
officielle)
Comptes spéciaux
du trésor
Permettent d’affecter
directement certaines recettes
à la couverture de certaines
dépenses (fonds national pour
la protection de la forêt …)
3- Utilisation du budget :
Le budget est l’instrument principal de la politique budgétaire en ce sens qu’il est
utilisé pour réguler la situation économique en cherchant la réalisation d’objectifs
propres à ladite politique.
L’utilisation du budget porte sur ses deux principaux volets à savoir les recettes et
les dépenses.
DEPENSES
Effets sur la Consommation
Effets sur la Production
Directes
demande
stimuler la production
risque inflation
investissements
risque déséquilibre
extérieur
Indirectes
Effet multiplicateur
RECETTES
Entreprise
fiscalité
production
activité
fiscalité
production et
compétitivité
Section 2 : la politique monétaire
I- Justification théorique :
1- La théorie classique :
Trois grandes idées ont été développées par les classiques :
La monnaie n’est qu’un moyen de transaction, elle n’est pas demandée pour elle-
même mais pour réaliser des achats.
La monnaie est neutre, elle n’influence pas la production et la consommation des
biens qui ne dépendent que de l’offre et de la demande de ces biens.
Le volume de monnaie peut influencer les prix. Cette relation est exprimée par
l’équation de FISHER connue sous l’appellation « théorie quantitative de la
monnaie » dont l’expression est la suivante : MV = PQ. Avec : P= prix, V= vitesse de
circulation de la monnaie, M= masse monétaire et Q= volume de transactions.
On considère que V et Q sont constants car ils sont déterminés par les habitudes de
consommation qui ne peuvent pas changer rapidement. Ainsi, le niveau des prix se
trouve lié à la quantité de monnaie en circulation.
2- L’approche keynésienne :
Keynes a introduit de nouvelles raisons de détention de la monnaie, son apport a
consisté à montrer que la monnaie n’est pas neutre.
Pour Keynes, la monnaie n’est pas seulement demandée pour assurer les
transactions mais peut être demandée pour deux autres motifs qui sont celui de la
précaution et celui de la spéculation. Donc il existe une préférence pour la liquidité.
Dans l’analyse keynésienne, la monnaie n’est plus neutre puisque c’est le taux
d’intérêt qui détermine la demande de monnaie pour motif de spéculation et c’est ce
taux d’intérêt qui joue également un rôle important dans l’investissement.
3- L’apport des monétaristes :
Les monétaristes, notamment MILTON FRIEDMAN, ont élargi l’analyse
keynésienne de la demande de monnaie tout en restant fidèles à la thèse classique de
la neutralité de la monnaie.
Selon les monétaristes, toute augmentation de la quantité de monnaie entraîne une
augmentation des prix. Cela amène les monétaristes à penser que l'inflation n'est
qu'un phénomène purement monétaire. S'il y a de l'inflation dans une économie, elle
ne peut être due qu'à une création monétaire excessive par rapport au niveau de
production du pays.
La conclusion politique tirée par les monétaristes est qu’il faut étroitement surveiller
l’émission de monnaie pour qu’elle ne débouche pas sur l’inflation, étant entendu
qu’elle ne peut avoir que cette conséquence et aucune sur la production. La monnaie
est neutre par définition mais il faut, de plus, la neutraliser politiquement car elle est
inefficace.
II- Les instruments de la politique monétaire :
Pour tenter de mettre à la disposition de l’économie la quantité adéquate de
monnaie, les pouvoirs publics disposent d’un ensemble de moyens
d’intervention.
1- La réserve obligatoire :
Il s’agit de dépôts que les banques commerciales sont contraintes de faire à la
banque centrale. Le maniement du taux de cette réserve permet d’influencer la
liquidité bancaire.
Variation du taux
de la réserve
Effet sur la
liquidité bancaire
Effets sur la masse
monétaire
Augmentation
Baisse
Augmentation
Diminution
Augmentation
Baisse
2- Le réescompte :
Bank Almaghrib rachète les effets qui lui sont apportés de la part des banques
(mesure peu à peu abandonnée).
3- L’open market :
C’est une technique par laquelle Bank Almaghrib affecte la liquidité bancaire en
se portant acheteur ou vendeur de titres publics.
Type de l’open market
Effets sur la liquidité
Open market acheteur
Augmentation de la liquidité bancaire
Open market vendeur
Baisse de la liquidité bancaire
4- Les nouvelles mesures de la politique monétaire :
Dans le cadre de la nouvelle politique monétaire, Bank Almaghrib utilise les
instruments suivants en fonction des objectifs recherchés.
Objectifs
Instruments
Injection de liquidité en vue de
maintenir le taux interbancaire à
un niveau proche du taux
directeur
Avances aux banques à 7 jours
sur appels d’offre
Open market : achat de bons de
trésor
Swaps de change : achat de
devises au comptant
Retrait de liquidité en vue de
maintenir le taux interbancaire à
un niveau proche du taux
directeur
Avances aux banques à 7 jours
sur appels d’offre
Open market : vente de bons de
trésor
Swaps de change : achat de
devises au comptant
III- Les objectifs de la politique monétaire :
La politique monétaire est un élément de la politique économique qui vient appuyer en
conforter les autres choix faits par les pouvoirs publics. Mais elle a ses propres
objectifs :
Assurer la régulation économique interne : la politique monétaire doit s’efforcer
d’assurer une croissance équilibrée, pour cela, elle doit mettre à la disposition de
l’économie ni trop ni peu de monnaie.
Assurer la stabilité externe de la monnaie : la politique monétaire affecte le taux de
change de la monnaie nationale vis-à-vis des autres devises. La politique monétaire doit
donc veiller à ce que ses actions ne perturbent pas l’équilibre extérieur.
Paragraphe 2 : les nouvelles orientations des politiques économiques
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