2.2 : Concept de secteur privé

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Université Montesquieu – Bordeaux IV
LAREFI
Quatrième Séminaire International des Doctorants
en Intégration Economique
Thème : Secteur privé dans l’espace Ouest Africain: quels enjeux pour le NEPAD ?
Directeur de Thèse : Bernard YVARS
Présenté par : Sèmako Alfred HODONOU
(Doctorant en économie du développement à l’Université – Montesquieu – Bordeaux IV.)
Tél : 229 97 60 11 29 / 229 90 03 19 85 /229 95 86 58 34
05 BP 1239 Cotonou BENIN
Email : [email protected]
9 et 10 juin 2006
Avec le soutien de :
- Commission européenne, Direction de l’Education et de la Culture ;
- Ecole doctorale de Sciences Economiques et de Gestion de l'Université Montesquieu - Bordeaux IV.
RESUME
Dans ce travail, nous analysons la relation positive et favorable à la réussite du NEPAD
qui peut exister entre secteur productif et secteur public. Le cadre théorique adopté met
en évidence le fait selon lequel le secteur privé ouest africain à travers sa composition,
son organisation et sa capacité à saisir les opportunités qui s’offrent à lui constitue non
seulement une source additionnelle de financement de la croissance, mais aussi et
surtout favorise l’augmentation de la productivité.
Mots clés : NEPAD, Capacité de Transformation Financière, secteur privé.
Abstract
This paper investigates the best relationship between private productive sector and public sector.
The theorical framework used her underscores the stylized fact that west africa productive sector
not only provides additionnel ressources of financing for growth, but more important its promotes
productivivity
growth
and
imposing
good financing disciplines and providing a more competitivity external environnemnt.
1- Problématique et objectifs de l’étude
1-1 : Problématique
Même si le flux des investissements ne rime pas toujours avec croissance économique
et réduction de la pauvreté, il est tout de même reconnu que l’augmentation des flux de
capitaux est un indicateur fort de vitalité et de dynamisme d’une économie. Ainsi, pour
apprécier la vitalité des économies africaines, la Conférence des Nations Unies pour le
Commerce et le Développement ( CNUCED) a, dans un rapport publié en juillet 2000
sous le titre « le flux de capitaux et la croissance économique en Afrique », a fait
remarquer que, « Dans la période 1975-82, les entrées de capitaux privés représentaient
3,9% du Produit National Brut (PNB) des pays d’Afrique subsaharienne, qu’entre 19831998, période de la généralisation de l’ajustement, ils ne représentent pas plus que 1,8%
du PNB, soit une chute de plus de 50% par rapport à la période 1975-82 qui a précédé la
crise de la dette et le début des politiques d’ajustement ». Aussi, ce rapport conclut-il que
la part de l’Afrique dans les investissements directs est passée de 3% au début des
années 1990 à moins de 2% en 2000.
Il s’en suit que de façon particulière, les pays de l’Afrique de l’Ouest n’attirent pas
beaucoup les investisseurs qui préfèrent en général les paradis fiscaux1. Au nombre des
obstacles à la croissance des investissements dans cette zone, on peut relever entre
autres freins, l’exiguïté des marchés des pays de la sous région, la difficulté d’accès de
l’investisseur
privé
à
l’information
nécessaire,
l’insuffisance
d’infrastructures
indispensables, l’existence de législations opportunes, l’inadaptation des codes des
investissements, le manque de transparence des législations adoptées et l’insuffisance
des systèmes de protection et de garantie des investissements, l’absence d’une véritable
Seuls un pays qui recèle du reste d’importants gisements pétrolifères tire son épingle du jeu. Il s’agit du Nigéria qui
figure pratiquement toujours depuis 1978 au top 10 des principaux pays bénéficiaires d’investissements directs au
niveau de l’Afrique des Caraïbes et du Pacifique. Il convient de rappeler que d’autres pays apparaissent également au
moins une fois dans le Top 10 entre 1978 et 1997. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Libéria et du Ghana. De source
proche de la Banque mondiale, deux de ces pays maintiennent la cadence et occupent le peloton de tête en Afrique de
l’Ouest. Le Nigeria ne faillit pas à sa réputation de locomotive de cette région. Il a enregistré 1005 millions de dollars
d’investissements étrangers directs en 1999 contre 350 millions de dollars pour la Côte d’Ivoire, l’autre géant de cette
région. La Guinée et le Sénégal avec respectivement 63 millions de dollars et 60 millions de dollars d’investissements
enregistrés prennent de l’ascendant. Le Cap-Vert , le Ghana, le Bénin, le Togo, le Niger et le Burkina enregistrent
respectivement pour leur part 15 millions des dollars, 17 millions de dollars, 31 millions de dollars, 30 millions de
dollars, 15 millions de dollars et 10 millions de dollars. Quant à la Sierra Leone, elle n’en a attiré qu’un million de
dollars. Ces performances sont en réalité nettement en deçà des potentialités de la sous région qui regorge tant de
ressources minières que pétrolières.
1
politique de soutien au secteur privé qui serait pris par beaucoup comme la véritable
pierre d’achoppement.
La situation est telle que la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) a organisé du
24 au 27 juin 2001, une conférence internationale intitulée : « Relance de
l’investissement privé en Afrique : partenariat pour la croissance et le développement ».
Cette conférence patronnée par la table ronde des hommes d’affaires africains, la
coalition mondiale pour l’Afrique, le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD), etc…avait connu la participation de plusieurs Chefs d’Etats et
de gouvernements mais aussi de plus de 600 personnes. Il y avait été demandé aux
gouvernements d’établir un climat socio-économique stable, pluraliste et favorable pour
que les investisseurs africains et étrangers prennent et tiennent des engagements
productifs en Afrique »2.
Cinq ans après, le tableau n’est pas très reluisant bien que l’Afrique de l’Ouest
représente à la date d’aujourd’hui un marché d’un peu plus de 250 millions d’habitants et
que l’intégration sous régionale entamée constitue déjà une des solutions à l’étroitesse
des marchés nationaux3. Il s’en suit que le niveau des investissements privés n’a pas
encore atteint le niveau requis et que d’autres paris restent encore à gagner et
constituent pour ces Etats, la dure épreuve du passage en vue de la convergence des
efforts tant sur le plan économique que financier.
En effet, pour la mise en œuvre des programmes communautaires susceptibles
d’accroître et de diversifier la production, les échanges sous-régionaux, un accent
particulier est mis sur le secteur privé tant local qu’international. Tous les espoirs sont
portés sur le secteur privé pour assurer le développement économique des nations alors
que l’expérience des pays développés montrent que c’est avec la concordance des
actions de l’Etat et des initiatives privées que le développement a été amorcé et ce, avec
le capital national contrairement aux investissements exclusivement étrangers qui
seraient le cheval de bataille pour la réussite du NEPAD. Or, l’accumulation interne des
capitaux ainsi qu’une politique de financement de long terme ne peuvent être faciles que
si le secteur privé africain se donne les moyens et le mérite de recueillir et de mettre à
2
Ce fut la déclaration de M K Y Amoako secrétaire exécutif de la CEAO
Car, sur les quinze Etats que regroupent la Communauté organisée de cette zone, onze ( Cap-Vert, Burkina, Sénégal,
Gambie, Mali, Bénin, Guinée, Niger, Togo, Sierra Leone, Guinée Bissau) appartiennent à la catégorie des 43 Pays les
Moins Avancés (PMA).
3
son profit, le dispositif que lui aurait octroyé ou proposé l’environnement international qui
malgré tout est en recherche de partenariats et de secteurs dynamiques et porteurs.
Lorsqu’on sait que ce processus ne peut être mené convenablement à terme et
intéresser au mieux l’extérieur sans un effort propre doublé d’une cohérence interne
crédible et d’un effort endogène, il nous semble indispensable de faire une étude
dynamique sur la capacité interne du secteur privé des économies africaines quant à
leur composition, leur organisation et leur capacité à tirer des ressources financières en
quête de meilleurs placements. Il s’agira ici de présenter une recherche documentaire et
de faire ressortir les résultats diagnostiques de l’environnement des Affaires en vue
d’une analyse critique croisée de la synthèse narrative produite et des données
documentaires en vue de la formulation de recommandations pour la revisatation du
Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique ( NOPADA ou NEPAD).
1-2 : Objectifs d’étude et méthode d’analyse
1-2-1 : Objectif de l’étude
1-2-1-1 : Objectif général
La présente étude permettra de présenter l’environnement des Affaires en Afrique de
l’ouest et débouchera sur des propositions de stratégies visant à assoire les bases
véritables d’un environnement de développement du secteur privé et des autres acteurs
tels que la société civile et l’administration publiques.
1-2-1-1 : Objectif spécifique
De façon particulière, il nous reviendra d’évaluer le potentiel de croissance du secteur
privé qui est pris dans les nouveaux modèles de développement des économies
africaines comme la pierre d’angle au développement socio-économique.
1-2-2 : Hypothèse de recherche
L’unique proposition de recherche associée à cette étude prend le secteur privé de
l’Afrique de l’ouest comme porteur de développement des économies.
1-2-3 : Méthode d’analyse
Il s’agira pour nous de mener une enquête sur le secteur privé ouest africain. Dans
l’impossibilité de rencontrer de façon continuelle et ce, dans une période de temps
définie tous les acteurs du secteur privé de cette sous-région, nous avons étendu notre
étude dans le temps à travers des entrevues que nous avons réalisées avec les
opérateurs économiques lors des différents sommets tenus à Cotonou, mais aussi au
cours de nos déplacements en Côte d’Ivoire, au Togo, au Burkina-Faso et au Nigéria.
Lesdites discussions ont porté sur les centres d’intérêt tels que la motivation et la
détermination des acteurs à exercer dans le secteur privé, leur niveau d’instruction, leurs
différents partenaires économiques, leur relation avec les institutions financières ainsi
que le pouvoir public.
2: Fondements théoriques.
Cette revue de littérature est orientée suivant deux axes. Après avoir situé la démarche
de gestion et de développement antérieur utilisé par les Etats, il sera question de
préciser le concept de secteur privé et ses démembrements en Afrique de l’Ouest.
2.1 : Démarche de gestion antérieure des économies
En dépit des différences notables de politiques et de stratégies, voire d’idéologies de
développement entre les Etats de la sous-région, l’interventionnisme des pouvoirs
publics est apparu comme la démarche de gestion la plus répandue. Ces interventions
ont pris au fil des années, la forme de stratégie réformiste (avec des variantes
collectivistes et libérales) et ont débouché sur une sorte de partage des rôles entre trois
catégories d’acteurs.
Tout d’abord, l’Etat est partout et, quel que soit le système expérimenté, il est resté le
garant de la mise en œuvre de la politique. Au-delà de l’élaboration et de la mise en
œuvre de la politique de développement des secteurs ou de la création d’un
environnement propice à l’exercice des activités, l’Etat s’est clairement positionné
comme le principal (et parfois l’unique) acteur de la réalisation de certaines fonctions
critiques ; il s’agit de la recherche, de la vulgarisation technologique et
de la
commercialisation primaire de nombreux produits.
La seconde catégorie d’acteurs est représentée par les structures relais d’exécution et
d’encadrement qui prescrivent le transfert de certaines activités et compétences de l’Etat
aux acteurs privés qui, en dernier ressort, représentent la troisième catégorie d’acteurs
et qui d’ailleurs commence à avoir une importance de choix dans les politiques mais
aussi dans la société et ceci, compte tenu de la proportion des populations qu’il englobe.
Cette catégorie d’acteurs fera l’objet d’une étude particulière.
2.2 : Concept de secteur privé
La littérature économique est encore peu fournie sur la définition claire du concept de
secteur privé. La clarification précisée ici provient d’une analyse synthétique de l’enquête
réalisée au niveau des opérateurs économiques africains lors de plusieurs sommets
tenus à Cotonou au Bénin ainsi que des séminaires réalisés en Amérique du nord (
Québec, Montréal, 2006) et des cadres du ministère en charge du secteur privé au
Bénin, au Togo, au Burkina-Faso et en Côte d’Ivoire au cours des années 2002, 2003 et
2004. Nous présenterons ici les contours du secteur privé ainsi que ses diverses
composantes.
2.2.1 : Définition et composantes
Il s’agira pour nous ici de cerner le concept ainsi que ses différentes ramifications ou
composantes essentielles.
2.2.1.1 : Définition
Le secteur privé regroupe le monde des acteurs ou agents économiques dont le rôle ne
consiste ni a légiférer le monde des affaires, ni à veiller à l’application des textes et lois
réglementant l’exercice des activités commerciales, industrielles, agricoles, artisanales
ou culturelles. C’est le monde des personnes qui exercent des activités en vue d’en tirer
des profits à titre personnel et même au détriment de l’Etat. Dans l’exercice de leurs
activités, ces acteurs collectent au profit des Etats locaux, centraux ou fédérés ( ceci
s’observent beaucoup plus dans les provinces du canada où tout consommateur peut
connaître systématiquement, la part de charge fiscale induite par son acte d’achat), des
recettes para fiscales ou fiscales. Aussi, le revenu de ces personnes physiques ou
morales représente des sources de recettes fiscales et parafiscales. Il va s’en dire que la
contribution de ce secteur aux recettes fiscales est relativement élevée dans le budget
des Etats. A ce titre, il est important d’analyser la réelle composition de ce secteur
pourvoyeur de ressources pour l’Etat mais aussi pour l’immense majorité de la
population.
2.2.1.2 : Composantes du secteur privé
Regroupant ce monde immense de la population active occupée non employé par l’Etat,
le secteur privé se compose des différents acteurs économiques, n’émargeant ni au
budget de l’Etat central encore moins au niveau de ses démembrements déconcentrés
ou locaux. Les activités réalisées par ces personnes qui font pratiquement tout le revenu
national des Etats, part de la cordonnerie des rues jusqu’à l’industriel dont la majorité
des moyens de production fait l’objet d’une technologie à la limite redoutable. C’est dire
donc que le secteur privé africain constitue un réservoir où se côtoient artisans et
manœuvres, tâcherons et agriculteurs, producteur de produits vivriers, de rentiers mais
aussi de biens manufacturés. Ce secteur est distingué en formel et informel.
2.2.12.1. Le secteur privé formel
Il se compose de deux réseaux marchands de nationaux et d’étrangers qui s’interfèrent.
a) Les réseaux marchands nationaux
Il regroupe :
-
le réseau afro besilien de l’ethnie fon qui tire son origine de la traite
de l’huile de palme ;
-
le réseau des ethnies Yoruba et Goun fortement impliquées dans les
échanges avec le Nigeria avec comme base, Porto-Novo, Capitale
de la République du Bénin et ville frontalière du Nigeria ;
-
le réseau des ethnies Haoussa et Dendi qui trouve leur source dans
le commerce caravanier et qui sont très actif dans le commerce des
produits vivriers de gros et de semi-gros.
b) Les réseaux marchands étrangers
Pour ce qui compose ces réseaux, on distingue :
-
les vieilles sociétés de traite qui, à la faveur du libéralisme
économique, redynamisent leurs activités ;
-
le réseau libano syrien qui suite à la guerre de Biafra au Nigéria, au
conflit libérien et à la crise économique survenue au Togo, ont élargi
leurs activités ;
-
les Indiens venus dès les années 1970 du Nigeria et du Ghana et
qui ont étendu leurs activités sur toute la zone ouest africaine;
-
le groupe des Sahéliens ( Maliens, Sénégalais et Nigériens)
spécialisés dans la commercialisation des produits électriques et
électroniques ;
-
les Indo Pakistanais spécialisés en import-export vers le canada et
l’Asie ;
-
les Libanais qui investissent l’alimentation générale et la vente des
tissus.
2.2.1.2.2 Le secteur privé informel
Il s’agit de l’économie souterraine qui s’organise en de complexes réseaux de
contrebandes, de fraude et de trafics clandestins. C’est un réservoir illimité au
développement incontrôlé d’activités non réglementaires. Ces acteurs embrassent le
micro commerce qui s’exerce dans les marches, les rues, les carrefours et les échanges
clandestins avec les pays limitrophes dont le Nigeria en particulier. Si les uns emploient
le terme informel, d’autres le citent en guillemets comme si le terme n’était pas
scientifique ou l’évitent systématiquement en se référant par exemple au concept de
secteur non structuré. Au total, on peut retenir trois critères pour identifier ce secteur :
-
le critère d’informalité juridique qui permet d’assimiler comme informelle, toute
activité qui occupe à plein temps (ou à temps partiels), des personnes qui ne
figurent pas dans les statistiques de l’emploi parce que leur entreprise n’est pas
enregistrée et donc n’a pas remplit un formulaire sur les effectifs ;
-
le critère de faible intensité capitalistique : il est considéré ici le capital matériel
par actif (Km/L) et le capital humain (Kh/L). Dans ce dernier sous-critère, il est pris
en considération, le nombre d’années d’étude, la qualification professionnelle ;
-
la taille qui exclu du secteur informel, toute entreprise de plus de 10 actifs.
Il convient de faire observer que ce concept, ne fait pas l’objet d’unanimité désigne des
réalités différentes d’un pays à un autre. En Thaïlande par exemple, on l’utilise le
concept informel pour désigner les activités marginales. Ainsi, en partant d’une analyse
des données d’enquête dans sept pays4 auprès de 2 200 unités, MORRISON C. et
MEAD (1996), montrent que la conjonction de ces trois critères n’est pas vérifiée dans la
mesure où beaucoup d’unités respectent une partie des règlements et que nombre
d’entreprises ont un niveau de formation satisfaisant. A cet égard, et en se fondant sur
l’analyse micro-économique standard, ils proposent une autre définition du secteur
informelle comme une structure de l’emploi dominée par les non –salariés. Nous
reviendrons par la suite sur ce concept.
Mais qu’il soit formel ou informel, on distingue un secteur privé productif et un secteur
privé non productif ou de service.
a) Le secteur privé productif
Il s’agit de toute initiative privée à même de susciter et de drainer toutes autres activités
socialement organisées ou d’en générer d’autres se réalisant sous forme de dérivées. Le
secteur privé productif regroupe des activités relevant du secteur primaire ( extraction
des ressources naturelles du sous-sol et production des ressources du sol tels que les
produits de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la culture ou du tourisme),
secondaires (transformation des ressources naturelles ou des produits semi-finis.
4
Il s’agit de l’Algérie, de la Tunisie, du Niger, du Swaziland, de la Thaïlande, de l’Equateur et de la Jamaïque.
b) Le secteur privé non productif
Constitué des activités du secteur tertiaire, ce domaine regroupe pour l’essentiel le sous
secteur des transports avec les autres activités connexes ( transit, distribution,
négoce…) et les services ( cabinets d’Avocats, de consultance ou autres professions
libérales).
Malgré ces différentes initiatives, nombreux sont les obstacles qu’il faut encore
surmonter et cela se remarque surtout au niveau des indicateurs de mesure du bien-être
social. Le seuil de la pauvreté globale5 au niveau des nations est en pleine décroissance
passant de 1182 FF par an en moyenne par habitant en 1994/1995 à 1299 FF par an et
par habitant en 1999/2000 impliquant une incidence de pauvreté aux niveaux nationaux
de 29,6% en 1999/2000 contre 28,9% en 1994/1995 d’où une quasi-stagnation de la
pauvreté. Cet état de choses pose le problème de l’efficacité des différentes actions qui
ont été menées dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Il y a donc lieu de
s’interroger sur les effets du financement des Micro, Moyenne et Petites Entreprises
(MPE) qui souffrent généralement de la non-disponibilité de moyens financiers et mieux,
du financement bancaire du secteur productif.
En effet, depuis les travaux précurseurs de Mc KINNON et SHAW en 1973 (Confère
FRY, 1995) qui ont démontré que le développement de la sphère financière constitue
une condition nécessaire au développement économique, de nombreux travaux
théoriques ont par la suite montré que l’intermédiation financière est susceptible d’avoir
des effets positifs sur la croissance car, par leurs capacités d’expertises spécifiques et
leur accès privilégié à l’information, les banques sont à même d’assurer le financement
optimal des projets d’investissement.
Selon BERNARD (2000)6, un système financier développé est capable de jouer sur le
taux de croissance à travers des canaux bien distincts à savoir l’assurance de la
liquidité et une meilleure maîtrise des risques inhérents aux projets d’investissement.
L’idée de BERNARD est assez intéressante car dans une économie sans système
5
6
Le seuil de pauvreté globale est la somme des seuils de pauvreté alimentaire et non alimentaire.
-
On entend par seuil de pauvreté alimentaire la dépense minimale nécessaire à un individu ou à un ménage
pour se procurer d’un panier de biens alimentaires qui respecte à la fois les normes nutritionnelles d’un
régime alimentaire équilibré et les habitudes de consommation de la population concernée.
-
Quant au seuil de pauvreté non alimentaire, il désigne la dépense minimale nécessaire pour acquérir les biens
non alimentaires et les services publics essentiels à la population.
BERNARD Eric est allocataire de recherche au Laboratoire d’Economie d’Orléans. UMR 6586 CNRS.
financier, chaque agent ne pourrait investir son épargne que dans ses propres projets.
Ainsi certains d’entre eux pourraient ne pas être financés alors même qu’une épargne
existante serait inutilisée. En outre rien ne garantit que ce soit les projets les plus
rentables qui voient le jour car, le système financier sert à remédier à ces problèmes et
les banques permettent de sélectionner, puis de financer les bons projets.
PAGANO (1993) propose une formule reprise et complétée par VAROUDAKIS (1999).
Pour ces auteurs, il est possible de modéliser le développement des intermédiaires
financiers par un paramètre
,
l’investissement tel que l’on ait : I
qui joue sur l’allocation de l’épargne vers


 S (1)
De cette équation, on en déduit que l’investissement–et par ricochet la croissance
économique–est une fonction croissante de la performance des intermédiaires
financiers. Cette liaison pourra être vérifiée dans l’hypothèse selon laquelle
l’investissement productif étranger est une fonction croissance du niveau de
performance du secteur privé local.
LEVINE (1996) de son côté recense cinq arguments qui peuvent fonder théoriquement
l’existence d’une liaison positive et forte entre l’approfondissement financier et
croissance, le système financier faciliterait la protection contre le risque et le partage de
celui-ci et permettrait une allocation optimale des ressources et par la même occasion,
permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de l’entreprise par les actionnaires ainsi
que la mobilisation de l’épargne domestique. Enfin, la présence d’un système financier
suffisamment développé faciliterait l’échange des bien et services.
Pour JOSEPH, RAFFINOT et VENET (2003), tout investisseur est principalement
confronté à deux types de risques : un risque de liquidité et un risque individuel. Le
premier est lié à l’incertitude concernant la conversion d’un actif financier en moyen
d’échange est plus difficile lorsqu’il existe des asymétries d’information ou des coûts de
transaction.
L’existence
d’un
secteur
financier
peut
réduire
l’importance
des
imperfections du marché, réduire le risque de liquidité et favoriser ainsi le
développement de la sphère réelle. Le second est lié au choix des projets à financer. Un
investisseur individuel peut préférer financer des projets à faibles risques donc à faibles
rendements. La présence du système financier favorise la diversification du portefeuille
de l’investisseur et l’incite à financer des projets plus risqués (parce que plus longs) mais
également plus rémunérateurs. De plus, la présence d'asymétrie d’information ou de
coût de transaction rend difficile l’allocation optimale des ressources. La présence d’un
coût individuel élevé d’acquisition de l’information sur les projets d’investissements peut
inciter les agents à se regrouper pour socialiser la dépense ou à déléguer à une
institution (une banque par exemple), le soin d’obtenir ces informations (DIAMOND
(1984) ou BOYD et PRESCOTT (1986)). L’économie ainsi réalisée peut conduire à une
meilleure allocation des ressources et favoriser le développement de la sphère réelle.
GREENWOOD et JOVANOVIC (1990). Ce constat fera dire aux auteurs du
“DOCUMENT N°19866 BEN (1999) de la Banque Mondiale que" the bank is well
positioned to assist all stakeholders in Benin achieve a long –term shared vision for
economic growth and private sector development.” L’ensemble de ces arguments plaide
en faveur d’un sens univoque de causalité entre le développement financier et la
croissance de la sphère réelle. C’est l ‘approfondissement financier qui faciliterait
l’accumulation du capital et donc du développement. Et pourtant à la suite des travaux
de JOSEPH, RAFFINOT et VENET (2003), il convient de s’interroger sur un sens de
causalité en sens inverse ; en quoi le développement économique peut–il alors induire
le développement financier ? On distingue deux étapes dans le développement
économique d’un pays. Dans la première c’est le développement financier qui induit le
développement
économique.
C’est
la
phase
de
« supply
leading »
où
l’approfondissement financier permet, le transfert des ressources d’un secteur
traditionnel peu productif vers un secteur moderne plus efficace. Une fois cette étape
franchie, le sens de la causalité s’inverserait. C’est la phase de « demand following » où
le système financier répond de manière passive à la demande de services qui s ‘adresse
à lui.
Cependant, compte tenu du faible niveau du revenu par habitant dans les pays d’Afrique
sub-saharienne, la causalité doit aller du financier au réel plutôt que l’inverse RAFFINOT
et VENET (1998), JOSEPH, RAFFINOT et VENET (2003).
Au total, cette littérature milite en faveur de la nécessité pour les banques de financer le
développement.
Aujourd’hui
avec
le
concept
des
« 3D»
(Désintermédiation,
Décloisonnement et Déréglementation), il est admis qu’une banque commerciale peut
financer le développement. (Voir d’AMBRIERE (1985), de COUSSEGUES (1997),
DAUTRESME (1985), JACOUD (1994) et PATAT (1993)). C’est justement dans cette
optique qu’il faut comprendre les efforts de la Banque Mondiale visant à la
recapitalisation des banques commerciales comme ce fut le cas en THAILANDE où la
Banque Mondiale a fourni 560 millions de dollars7. De même dans le souci de
contraindre les banques à assumer leurs responsabilités, des Etats prennent de plus en
plus des actes juridiques afin que les banques ne soient pas reléguées au second plan
les besoins de crédit du public. C’est le cas par exemple de la législation américaine
« Riegle-Neal Interstate Banking and Branching Efficiency Act » de 1994 qui interdit aux
banques d’ouvrir des succursales dans l’unique but de collecter des dépôts ; en
particulier, la banque doit avoir après la première année d’exercice d’une succursale un
ratio de Prêts/ Dépôts au minimum à 50 % de la moyenne des banques domiciliées dans
l’Etat d’implantation ou d’accueil. En dessous de ce seuil et si la banque ne fait pas des
efforts remarquables et raisonnables pour répondre au besoin de crédit de la
communauté locale, elle peut subir des pénalités allant jusqu’au retrait de l’autorisation
d’exploitation de la succursale. (MIKDASHI (1998)8. A l’étape actuelle de nos
investigations, nous n’avons pas eu connaissance d’une telle loi dans l’espace UEMOA.
3 : Présentation et analyse des résultats
Il nous revient ici de présenter l’organisation et l’analyse de la capacité du secteur privé
en Afrique de l’ouest.
3.1 : Organisation du secteur privé en Afrique de l’ouest
Il s’agira ici de présenter les caractéristiques du secteur privé et les enjeux qui sont les
siens dans cette stratégie d’intégration régionale.
3.1.1 : Caractéristiques
Comparée aux régions connaissant une croissance rapide dans le monde en
développement, l’attitude générale des investisseurs vis-à-vis de l’Afrique de l’ouest
semble être caractérisée par le « wait and see » dans la mesure où les spécificités du
contexte économique exercent un rôle dissuasif sur les entreprises mais à géométrie
variable. Le fait qu’aucun pays ouest-africain ne puisse prétendre au rang de pays
émergent en matière de la structure de la consommation, participe au désintérêt des
investisseurs étrangers qui préfèrent pour le moment concentrer prioritairement, moyens
et expatriés sur les grands marchés en devenir d’Amérique Latine (Brésil, Argentine,
7
Rapport annuel de la Banque Mondiale (1999).
Pour plus de d’information, le lecteur pourra consulter : Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) « Joint
Final Rule to Prohibit Interstate Branching Primarily for Deposit Production »
8
WASHINGTON D.C, 23 septembre 1997, page 12
Mexique, Chili) et d’Asie orientale (BOST 2003). Ainsi, l’Afrique de l’ouest développe une
économie populaire qui s’est appuyée d’abord sur des groupes ethniques développant
de grandes capacités entrepreunariales dans le commerce national et transnational. De
nombreuses populations (jeunes diplômés, adultes, femmes, chômeurs) constituent de
nouveaux agents du trafic populaire orienté vers l’exploitation des différences de
potentiels dans les zones frontalières DEMBELE (2003). Aussi, le secteur privé se
caractérise-t-il par :
-
le mimétisme sauvage de la plupart des acteurs économiques dans les
entreprises commerciales, industrielles, artisanales ou culturelles; ce qui leur vaut
le nom d’hommes ou de femmes d’affaires au lieu d’entrepreneurs ou
d’opérateurs économiques parce que le cycle des activités est de très court
terme. En effet, les agents économiques cherchent le plus souvent et de façon
permanente, les filières ou activités qui marchent le mieux pour s’investir ; ce qui
conduit à la saturation rapide des créneaux porteurs et à la déstabilisation des
entrepreneurs spécialisés. Cette tendance à sacrifier au bon moment les activités
traditionnelles pour se rabattre sur une « niche », rend les opérateurs
économiques polyvalents, mais pèche par la nuisance qu’elle apporte aux
secteurs traditionnels ainsi abandonnés. En écho, l’entrepreneur prive est souvent
considéré comme suspect par l’opinion publique ;
-
un goût avéré pour le contournement des normes et règles commerciales ( le
même commerçant peut être à la fois grossiste, demi-grossiste et détaillant) et
fiscales (fraude et évasion fiscale). Selon GREGOIRE (2003), ces marchands
canalisent les flux, forment de véritables groupes identitaires, des solidarités
extra-territoriales parcourent, vivent et pensent l’espace en jouant des
opportunités offertes par l’économie moderne. Selon lui, les dynamiques de
régionalisation de l’Afrique de l’ouest ne reposent pas sur un démantèlement des
contraintes frontalières (constitution d’un marché unique, une monnaie commune)
mais sur l’exploitation des opportunités qu’engendre la segmentation des
territoires : la porosité des frontières consécutive à la faiblesse et aux défaillances
des encadrements étatiques territoriaux. Selon l’auteur, ce phénomène donne
naissance à deux sortes de zones économiques : des zones légales et des zones
économiques réelles, largement trans-étatiques et illégales avec l complicités des
responsables des Etats. Au Bénin et dans la plupart des pays africains, le secteur
privé est hétéroclite et difficile à contrôler par les pouvoirs publics. Mais en dehors
des entrepreneurs nationaux et étrangers, le secteur privé africain regroupe aussi
des acteurs évoluant dans le monde de l’informel.
En effet, l’informalisation se caractérise par le goût de ces acteurs pour le
contournement de l’administration fiscale et des règlements grâce à la complexité de
certains fonctionnaires. Au sein du secteur informel, l'évaluation des soldes
intermédiaires de gestion n'est pas toujours aisée. Il s'agit, pour la plupart, d'entreprises
qui ne tiennent pas une comptabilité et ne disposent pas souvent de documents
susceptibles de faciliter ces évaluations. Les enquêtes révèlent que 73% des entreprises
n'ont aucun moyen d'enregistrement de leurs activités. C'est donc par des manières
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent évaluée. Ici, nous
ne disposons pas de chiffres suffisamment précis pour pouvoir mener plus loin l'analyse
et plus particulièrement pour pouvoir décrire la dynamique de la production macroéconomique du secteur informel.
D'une façon générale, les unités économiques du secteur informel font montre d'un faible
niveau de capital aggravé par l'absence de réserves liquides. D'après les données de
l'enquête réalisée dans six villes en octobre 1992, on peut chiffrer à 2015 FF en
moyenne l'investissement par unité économique, cependant ce niveau masque de fortes
disparités. Tous secteurs confondus, la moyenne la plus faible d'actifs immobilisés, par
strate d'entreprises, appartient aux entreprises unipersonnelles (956 FF), suivie de celle
des entreprises familiales qui est deux fois plus élevée (2102 FF). Comme on pouvait s'y
attendre, la moyenne des micro-entreprises est quatre fois plus importante (8180 FF)
que celle des entreprises familiales.
Par ailleurs, l'âge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation:
celles dont l'ancienneté est entre cinq et neuf ans ont un niveau d'investissement
supérieur à celui des autres. Un effet négatif notable est que la création d'emplois
diminue avec l'accroissement du capital. L'étude du comportement des investissements
révèle qu'il y a eu croissance du capital dans 33,4% des cas, stagnation dans 2% des
cas et contraction dans 65% des cas. Le taux moyen annuel est néanmoins négatif (0,004 pour cent), ce qui pose de sérieux problèmes de reproduction de l'outil de travail
et, par conséquent, de développement de l'entreprise à long terme. Notons que l'on
distingue cinq modes de rémunération distincts au sein du secteur informel. La
rémunération au salaire fixe qui concerne 14,2 % des travailleurs, la rémunération à la
pièce ou à la tâche 8,4%, la rémunération selon les recettes réalisées 12,7%, la
rémunération selon le pourcentage de recette réalisée 1,4%) et enfin l'argent de poche
qui concerne quelques 55 % des travailleurs, apprentis et aides familiaux
particulièrement. Au regard de cette caractéristique peu dynamique du secteur privé, il
s’avère important de mesurer la capacité dudit secteur.
3.2 : Capacité du secteur privé en Afrique de l’ouest
Cette capacité sera mesurée par la Capacité de Transformation Financière de quelques
pays de la zone mais aussi, en tenant compte du dynamisme fonctionnel du secteur
privé dans son ensemble.
3.2.1 : Capacité de transformation financière
En dehors de ce que l’Afrique souffre d’une fuite relative des capitaux étrangers doublé
du spectaculaire éparpillement des capitaux internes9 qui entraîne la perpétuation de la
dépendance de la région et son appauvrissement, cette incursion des capitaux privés
dans la région risque d'accentuer ce phénomène, car les craintes d'insolvabilité qui
inhibaient les investisseurs privés n'ont plus leur raison d'être depuis l'apparition des
prêts hypothéqués sur les actifs et les liquidités des emprunteurs. Aussi, convient-il de
faire remarquer que la Capacité de Transformation Financière (CTF) qui est le rapport en
pourcentage des Crédits à Moyen et Long Termes (CRMLT) sur les Dépôts à Terme des
Particuliers et Entreprises (DTPE) , nous donne les résultats suivants pour l'ensemble de cinq
pays; soit
CTF 
CRMLT
*100
DTPE
TABLEAU 1 : Calcul des CTF
ANNEE
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
9
BENIN
53,8359752
39,8106571
28,7956179
22,2165054
20,7160302
22,4378835
25,3988624
29,4678619
31,9080787
BURKINAFASO
86,0835265
73,3238323
56,5836687
44,7446123
20,4735374
28,4478266
34,4635107
42,9648842
49,6080033
CÔTE D'IVOIRE
67,8557042
78,8569388
71,1303891
94,634643
68,3859164
62,4676978
56,0328542
52,9319195
63,5972772
MALI
79,3997156
73,5439002
69,40336
67,4066684
21,6083559
48,3797019
77,5128186
69,6819621
64,8559983
SENEGAL
114,269531
104,699769
105,924988
132,214558
87,493757
77,2803773
81,9460383
77,3291429
65,447076
En 1991, les fuites de capitaux africains étaient estimées à 135 milliards de dollars,
cinq fois le montant total des investissements, onze fois les investissements du secteur
privé et cent vingt fois les investissements étrangers ; le retour de 10 % de ces capitaux
représenterait plus du double des capitaux privés investis en Afrique subsaharienne.
1999
2000
2001
2002
38,6017437
56,2103481
44,6625722
42,5992346
38,7493546
41,2308528
47,3408052
44,8693669
69,4950007
65,6288505
54,7639812
40,1459527
57,1357609
41,2951524
54,5966246
56,3479492
64,1318685
64,6106868
65,3771016
60,0157013
SOURCE: Réalisation de l'auteur à partir des NIS où les données sont en millions de
franc CFA. Avec
CTF 
crédits.à.moyen.et.long .termes
*100(19)
dépôts.à.moyen.et.long .termes
L’analyse de ce tableau montre que le Bénin est le pays qui, globalement finance moins
le développement du secteur productif. En effet, si la comparaison des crédits à moyen
et long termes sur l’ensemble des crédits à l’économie montre parfois des pourcentages
des banques du Bénin supérieurs à ceux des banques de la Côte d’Ivoire au cours de
cette période, la comparaison des CTF révèle une grande différence entre les banques
des deux pays. Le même constat s’étend sur l’ensemble des autres pays de l’UEMOA. Il
serait alors intéressant de visualiser cette tendance à travers un graphique.
GRAPHIQUE1 : Evolution comparative des CTF en pourcentage
140
120
100
80
60
40
20
0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
BENIN
BURKINA-FASO
CÔTE D'IVOIRE
MALI
SENEGAL
SSOU
RCE:Réalisation de l'auteur à partir des données des NIS
A travers ce graphique, pour l’ensemble des pays et sur l’ensemble de la période
d’étude, le Sénégal est le premier pays dont les banques consentent plus d’effort dans le
financement du secteur productif. Il est suivi de la Côte d’Ivoire. Ensuite viennent
respectivement le Mali, le Burkina-Faso et enfin le Bénin qui est le dernier du groupe.
Deux phénomènes ont particulièrement retenu notre attention dans l’analyse de ce
graphique. Il s’agit d’abord de la chute conjointe du Bénin, du Burkina-Faso et du Mali
observée au cours de l’année 1994. Cette chute vertigineuse pourrait s’expliquer par le
phénomène de la dévaluation enregistré au cours de la même année. Il s’agit là des
effets pervers de la dévaluation qui a contraint certaines banques à rationner les crédits
à moyen et long termes. Ce rationnement maintient la CTF à 20 % pour ces trois pays
identifiés. Ce niveau est le plancher que les banques n’ont jamais enregistré au cours de
la période d'étudie. Cependant, le constat est que les banques de ces trois pays ont
repris une croissance régulière dans l’octroi des crédits à moyen et à long termes, en
témoignent les banques du Mali qui passent de 20 % en 1994 à près de 80 % en 1996
donnant une « courbe en J ».Quant aux banques de la Côte d’Ivoire et du Sénégal elles
n’ont pas été sérieusement ébranlées par la dévaluation. On peut alors en déduire que le
modèle CFT est très sensible pour la dévaluation en ce qui concerne le Bénin, le
Burkina- Faso et le Mali tandis qu'il l'est très faiblement pour la Côte d'Ivoire et le
Sénégal
Le second phénomène qui a également retenu notre attention est l’exemple de la Côte
d’Ivoire qui a abordé un plongeon depuis 2000 et qui s’est accentué en 2002 au point de
se faire dépasser par les banques du Bénin. On peut donc en déduire que la Capacité
de Transformation Financière (CTF) est sensible aux crises politiques.
D’une manière générale, le Bénin est le dernier du groupe des cinq pays étudiés. Il a
entrepris un timide effort en 1999. Ce qui a lui a permis de devancer le Mali et le
Burkina-Faso en 2000, date à partir de laquelle l’on a observé à nouveau une régression
en terme du financement bancaire du secteur productif. Cette analyse permet alors de
dire que les banques du Bénin ont une faible capacité de transformation de l’épargne ;
elles sont suivi des banques du Burkina-Faso et du Mali. Les banques de la Côte d’Ivoire
et du Sénégal en font exception. Après cette analyse du secteur privé à travers la
capacité de transformation financière de l’économie africaine, l’étude aura à aborder les
problèmes du secteur privé ouest africain du point de vue fonctionnel au regard de sa
dynamique.
3.2.2 : Dynamique fonctionnelle du secteur privé ouest africain
Marqué par la présence marginale des firmes multinationales, le secteur privé africain ne
connaît pas encore la dynamique contemporaine de l’économie puisqu’elle y est exclue.
La politique d’attractivité des investisseurs étrangers ainsi que la diversification des
structures de l’économie semble ne pas encore modifier le type de relation asymétrique
que la pléiade de ces pays du continent noire ont avec la triade constituée par les USA,
l’Europe et le Japon. Il convient de faire remarquer que sur les seize (16) pays de la
sous-région ouest africaine, treize parmi elles sont classés PMA et sont rangés dans la
même catégorie d’infortune. Les trois10 d’entre elles qui n’en font pas partie, se
retrouvent dans le peloton de queue des Pays A Revenu Intermédiaire (PARI).
Même si des progrès indéniables ont été enregistrés sur le plan institutionnel (OHADA),
les firmes butent toujours sur des problèmes importants et très concrets : déficience des
infrastructures à l’échelle régionale ( peu de routes interconnectées et en bon état,
réseaux ferreux peu nombreux lents et dans un état déplorable, ports en eau profonde
peu efficaces et faiblement attractifs…), obstacles nombreux à la fluidité des échanges
(droits de douanes, barrage sauvages sur les routes, corruption.
Selon BOST (2003), le risque-pays est partout élevé en Afrique de l’ouest tant pour les
activités bancaires qu’industrielles ; ce qui limite la stratégie des firmes aux seuls court
terme et, plus rarement,
moyen termes, faute de visibilité. Aussi, la sous-région
apparaît-elle comme un petit marché de consommation, un agrégat de « micro
marchés » nationaux très mal reliés entre eux comme en témoigne la faiblesse des
échanges entre Etats en raison du maintien de barrières fortes à la circulation des
marchandises. A la suite de l’auteur, nous concluons sur le fait que les secteurs offerts à
l’investissement sont très peu variés en Afrique de l’ouest et même dans toute l’Afrique
et concernent les activités peu dynamiques à l’échelle internationale, plus ou moins
délaissées par les firmes des pays industrialisés et à la rentabilité faible ou aléatoire qui
font plus ou moins le bonheur de certains opérateurs nationaux depuis la fameuse
libéralisation du secteur des activités économiques.
En effet, en dehors des opérateurs économiques traditionnels qui focalisent leurs
activités dans le secteur purement commercial (achats et ventes), les privatisations ont
fait émerger certains autres entrepreneurs qui ont élargi leurs investissements dans les
domaines stratégiques ou considérés comme tels par les pouvoirs publics. Il s’agit de la
télécommunication, de l’énergie électrique et de l’eau, de l’hydrocarbure et du secteur
10
Il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Nigéria
cotonnier. Mais force est de constater que ces repreneurs nationaux n’ont pas pu donner
les résultats tant attendus de cette stratégie de privatisation dans la mesure où certaines
de ces entreprises sont déjà l’objet de réquisition puisqu’elles ont été pendant des mois
incapables de satisfaire les consommateurs. Cette situation qui repose en fait tout le
problème de la gouvernance des organisations privées montre en outre les
inconvénients ou méfaits du flirt économique11 entre l’Etat et le privé dans un partenariat
économique très ambiguë. Le problème réel ici se pose à deux niveau : il s’agit du
niveau et des habitudes de gestion du principal actionnaire privé et du rôle réel de l’Etat.
3.2.2.1.
Des habitudes ou du niveau de gestion de l’actionnaire privé
En nous basant sur les résultats d’enquête qui établissent que pour la plupart, les
opérateurs économiques privés de cette zone font une application approximative des
méthodes modernes de gestion et que même dans les cas où leurs affaires sont gérés
par des cadres bien formés dans ledit domaine, ceux-ci bénéficient d’une autonomie très
réduite du fait des pesanteurs sociaux, du granfrérisme et de la pratique du retour de
l’ascenseur. Par ailleurs, il est à constater que l’actionnaire privé se comporte comme
« un colon » dans l’entreprise et en qualité de PDG, gère l’organisation comme une
propriété familiale. D’ailleurs, l’Etat ou son représentant est quasi-inexistant puisque
l’entreprise aurait financé des actions politiques et le retour de cet investissement ne
serait point la conquête de nouveaux marchés ou l’élargissement des parts de marchés,
mais plutôt le contournement des normes et règles, la gestion solitaire.
3.2.2.2.
Du rôle réel des pouvoirs publics
Dans ce partenariat où l’Etat est à la fois organe de régulation et actionnaire stratégique,
le constat réel est que ce dernier abdique tant qu’il y a des échéances électorales
incertaines. L’actionnaire stratégique ou fort, laisse faire tant que peu se faire et son rôle
se limite à la collecte de quelques recettes fiscales et à la négociation de certains
marchés. Dans ce cas, on part d’un monopole public désorganisé à un monopole privé
de même envergure et on assiste dans de tels partenariats à la formalisation de
l’informel et à un secteur privé presque de façade ou à la solde des pouvoirs publics où il
n’est véritablement plus question de dissocier les deux. Dans la réalité, les marchés
publics qui encouragent le plus les acteurs économiques à satisfaire dans les délais aux
exigences fiscales devient un marché de who you know ; ce qui tue ou décourage les
Nous entendons par là, le partenariat déguisé établi entre le monde des affaires et l’Etat dans l’actionnariat de
certaines sociétés privatisées.
11
initiatives nouvelles en matière d’entreprises. Ainsi, la participation du secteur privé à la
croissance économique devient sans enjeu majeur.
En effet, le rapport de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA, 2004), dans la
plupart des Etats africains établi que le secteur privé est exclu du processus
d’identification, de formulation et de mise en œuvre des politiques et programmes
d’intégration car la plupart des communautés économiques régionales n’abordent pas
spécifiquement la question de la participation du secteur privé alors que ce dernier peut
être un partenaire de poids dans le processus d’intégration en fournissant des
ressources humaines et financières à l’appui des projets régionaux. Le rapport 2005 sur
le développement dans le monde souligne que l’entreprise privé est au cœur du
développement car, mues par la recherche du profit, les entreprises, quelle que soit la
catégorie à laquelle elles appartiennent, depuis les agriculteurs et les micro entreprises
jusqu’aux industries manufacturières locales et aux multinationales de l’économie
informelle, investissent dans de nouvelles idées et de nouvelles installations qui
renforcent les fondements de la croissance économique et de la prospérité. Elles
fournissent plus de 90% des emplois offrant aux agents économiques la possibilité de
mettre leurs talents en pratique et d’améliorer leur situation.
Dans ce contexte et au regard de l’intérêt croissant porté au secteur privé, notre
contribution se veut d’apporter un éclairage sur la compréhension des facteurs de
blocage au développement du secteur privé qui a progressivement dépassé la simple
dimension macroéconomique puisque la réflexion s’est aujourd’hui enrichie parce que
les populations défavorisées, voire même les pauvres, sont des producteurs privés (dans
l’agriculture, l’artisanat et plus généralement le secteur informel). De ce fait, appuyer le
secteur privé à travers certaines de ces composantes et réduire la pauvreté vont de pair
puisque la croissance favorable aux pauvres repose sur une dynamique accrue du
secteur privé et des actions adaptées en sa faveur. A cet égard, le secteur privé peut
contribuer à la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté humaine par son
implication dans la mise en œuvre des politiques définies par le gouvernement dans le
domaine social (éducation, santé et eau) ou encore des infrastructures. Cette implication
selon nous, doit prendre la forme de relations contractuelles entre le secteur privé et
l’Etat à travers le développement de l’approche partenariale.
En effet et grâce à ses représentants et à la façon dont il est organisé, le secteur privé
peut influencer les processus décisionnels et inciter les gouvernements à ratifier et
appliquer les protocoles, stabiliser les situations macroéconomiques, améliorer la qualité
des institutions et garantir l’efficacité et la fiabilité des services ainsi que le respect de
l’Etat de droit.
4 : Propositions de l’étude
Au bout de cette recherche, il en sort que le devenir du secteur privé en Afrique de
l’ouest est synonyme de la participation des pauvres au processus de développement et
de l’augmentation du niveau de vie des populations. Avec le NEPAD qui se veut être un
élément déterminant d’un meilleur positionnement de l’Afrique à travers notamment
l’importance du rôle du secteur privé qui doit être un partenaire prioritaire pour la
réalisation de ses objectifs à travers l’instauration d’un dialogue politique entre tous les
acteurs concernés et la définition des stratégies globales de développement, la question
centrale est de savoir comment ce secteur peut favoriser une telle ambition ?
Au terme de cette brève analyse et à la suite des propositions du Club du Sahel et la
cellule CINERGIE, il nous semble opportun, voire capitale l'initiative de créer un réseau
de l'entreprise en Afrique de l'ouest puisque la création progressive d'un tissu
d'entreprises africaines qui se modernisent est l'une des conditions principales de
l'amélioration des revenus citadins et indirectement des revenus ruraux. Il est estimé
également qu'une meilleure organisation des entrepreneurs peut faire évoluer les
attitudes et les comportements de l'Etat vis-à-vis de l'entreprise et aider les
entrepreneurs à se prendre en main.
L’autre aspect non moins négligeable à relever surtout en ce qui concerne la réussite et
la réorientation du NEPAD est l’établissement d’un véritable partenariat économique
entre l’Etat avec ses démembrements et le secteur privé où le rôle de chaque acteur
sera précisé sous l’égide de la société civile. Il s’agira ici d’un accord où chaque partie,
dans le respect des règles et tenant compte de sa dotation spécifique ( moyens
financiers, libertés d’entreprise en ce qui concerne le secteur privé ; établissement de
règles et son application à tous, bon suivi et promotion des initiatives privées pour le cas
de l’Etat et de ses démembrements). Dans ce contrat d’agence a double sens (twice
agence theory), où chaque acteur est à la fois principal et agent, les comportements
déviants, nous semble-t-il, seront moindres et on observera moins de passagers
clandestins à même de désorganiser le jeu économique et par conséquent,
l’établissement d’un secteur privé africain capable de soutenir sur le moyen et le long
terme, le développement économique et social tant souhaité en Afrique de l'ouest.
CONCLUSION
Somme toute, l’importance d’un contexte propice au développement du secteur privé,
condition nécessaire pour relancer la croissance et parvenir à une plus grande cohésion
sociale, fait l’objet d’un consensus grandissant et l’exploitation d’un tel potentiel passe
par des actions visant à améliorer l’environnement des affaires, nouer des partenariats
constructifs entre pouvoirs publics, entreprises et société civile afin d’améliorer et de
renforcer les atouts des pays et de consolider l’intégration économique régionale.
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