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INTRODUCTION
Les tiques constituent un groupe très particulier d’ectoparasites. Quelques dizaines
d’espèces sur environ 800 connues ont proliféré et se sont adaptées aux animaux domestiqués
par l’homme. Elles ont acquis une grande importance en médecine vétérinaire et parfois en
médecine humaine (Bourdeau, 1993).
L’origine des tiques est encore mal connue. Elles sont probablement apparues comme
parasites de reptiles à la fin du paléozoïque, dans les zones de climat chaud et humide. Deux
groupes majeurs se sont différenciés : les tiques dures (aujourd’hui Ixodina), et les tiques
molles (aujourd’hui Argasina). Ce n’est qu’à l’ère tertiaire qu’elles deviennent parasites des
oiseaux et des mammifères (Bourdeau, 1993). (Tableau I : systématique générale).
A partir des populations sauvages plus ou moins adaptées aux hôtes domestiques, quelques
espèces de tiques se sont disséminées dans le monde, très loin de leur biotope d’origine. Les
exemples les plus connus concernent les espèces du genre Boophilus et le bétail bovin,
Rhipicephalus sanguineus et le chien, et certaines espèces du genre Hyalomma et les
Camélidés, Argas persicus et le poulet (Bourdeau, 1993)..
Les tiques sont à l’origine de pertes économiques très importantes (estimées à 14
milliards de dollars par an) (De Castre et al., 1993), de façon directe, par la spoliation qu’elles
infligent à leurs hôtes, et de façon indirecte, car elles sont vecteurs de nombreuses pathologies
(Preston et al., 1999).(Tableau II à VIII). De plus, les tiques posent un grave problème de
santé publique : elles sont à l’origine de nombreuses zoonoses (Wikel et al., 1994) : les tiques
sont les deuxièmes agents, après les moustiques, vecteurs de pathologies chez l'Homme
(Wikel, 1999). (Tableau IX).
L’emploi d’acaricides reste actuellement le moyen de lutte le plus utilisé. Cependant,
cette méthode montre ses limites par :
➔ le développement de résistances vis à vis de ces produits. La mise au point
permanente de nouveaux acaricides reste insuffisante, car les résistances apparaissent environ
au bout de 5 années d’utilisation (Willadsen, 1997).
➔ La plupart des acaricides ont une rémanence limitée d’où une utilisation répétée
(Willadsen, 1997).