UV DE PREPARATION A LA FILIERE INDUSTRIE Compte-rendu de la conférence du 17 mars 2004 Table ronde DEVELOPPEMENT DES GENERIQUES QUEL IMPACT SUR L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ? 1 TABLE RONDE Organisateurs de la table ronde : 17/03/04 Christopher WONG Malika BOUDIA Intervenants : Mme BEGUE Dominique, responsable du DESS Droit, économie et marketing à l’université Paris 5 Mme LABEDAN Françoise, directrice des affaires réglementaires, laboratoire AVENTIS M. FOURNIER Jean-Paul, professeur de chimie thérapeutique à l’université Paris 5 et appartenant à l’agence du médicament M. ALBERT Pascal, pharmacien responsable, affaires réglementaires, laboratoire G GAM M. ROUX Jacques, affaires réglementaires, laboratoire GLAXOWELCOM Responsable compte rendu : Céline SCHOENY Auteurs du compte rendu : ROUX Aurélie, SANGLIER Thibaut, SAULNIER Mathieu, SCHOENY Céline, SEMPIANA Manon, SY Sophie, SZEKELI Audrey, TATEM Ludmila, TEXEIRA Elisabeth, TIMBERT Clémence, TOURE Fatou, TRANKART Anouk, TROTOT Caroline, VAEDE Déborah, VALVERDE Elodie, VERGNE Caroline, VEILLARD Charlotte, WETZLER Laure, WONG Christopher, ZANA Romain 2 TABLE RONDE 17/03/04 GENERALITES QU’EST CE QU’UN GENERIQUE ? Un médicament dit original, portant un nom de marque, est protégé par un brevet (titre légal accordé par un état, pour son seul territoire, assurant un monopole pour une durée limitée d’un minimum de 20 ans, pour la production, la vente, l’importation d’une intervention sur le territoire national. Lorsque ce brevet arrive à échéance, le médicament original tombe dans le domaine public. Un autre laboratoire peut donc commercialiser à son tour, soit un sous un nouveau nom de marque suivi du suffixe Gé, sous sa DC (Dénomination commune correspondant au nom scientifique de la molécule active) suivie du nom du laboratoire : c’est un médicament générique. Le médicament de marque et le médicament générique correspondant sont fabriqués tous les deux à partir de la même molécule active et au même dosage. De ce fait, ils ont un mécanisme d’action, une efficacité et une tolérance tout à fait similaires. D’après l’article L.5121-1 5° du code de la Santé Publique, la spécialité générique d’une spécialité de référence est définie comme celle qui a la même composition qualitative et quantitative en principe actif, la même forme pharmaceutique et dont la bio équivalence avec la spécialité de référence est démontrée par des études de bio disponibilité appropriées. La spécialité de référence et les spécialités qui en sont génériques constituent un groupe générique. Pour l’application du présent article, les différentes formes pharmaceutiques orales à libération immédiate sont considérées comme la même forme pharmaceutique. Les médicaments génériques sont vendus en moyenne 20 à 40% moins chers que la spécialité correspondante. Ce sont en quelque sorte des médicaments « citoyens », puisqu’ils contribuent à la maîtrise des dépenses de santé préconisée par le gouvernement. Les trois dimensions du générique : - juridique : qui délimite les conditions de son existence, ces produits ne sont plus protégés par un brevet - thérapeutique : qui définit les conditions d’utilisation, les génériques sont des médicaments strictement identiques à des médicaments existants - économique : qui en fait tout l'interet auprès des gestionnaires de santé. Car ces médicament n’ont pas à amortir des frais de recherche et développement, ni à payer des redevance d’exploitation, ils sont donc moins chers. LA SUBSTITUTION L’industrie soutient le développement d’un marché de générique en France : lorsque sont échus les titres de propriétés intellectuelle sur un produit, une concurrence par les prix soit pouvoir exister. 3 TABLE RONDE 17/03/04 Pour autant cette concurrence doit être transparente, ne pas s’exercer au détriment de la santé publique oubliant la spécificité du médicament, ou être faussées par des règles perverses. La loi du 28/10/98 crée un droit de substitution entre les spécialités générique ou entre l’une de celle-ci et leur princeps, elle crée de surcroît un régime fiscal et commercial favorisant les copies contre les princeps, alternant la libre ou loyale concurrence ; enfin, la reforme de la rémunération officinale devrait accroître la discrimination à l’encontre du laboratoire découvreur en octroyant une marge dérogatoire au g et en instaurant un devoir de substitution. L’industrie confirme son accord sans ambiguïté au développement des génériques dans un double intérêt du patient et des comptes sociaux, dans le plein respect des attributions des professionnels de santé, dans la pleine confiance et transparence vis à vis du patient. Elle espère que les mesures d’application de la loi du 28/12/98 annoncé au printemps 99 seront l’occasion de recenser l’orientation actuelle vers une meilleurs prise en compte de la santé publique. QU’EST CE QUE LE TFR ? Depuis le 13/10/03 un premier groupe de 70 médicaments est remboursé sur la base du tarif forfaitaire de responsabilité (TFR). Les patients achetant les médicaments de marque seront remboursés par la sécurité sociale au tarif du générique correspondant, soit 30% de moins que celui du princeps. L’objectif de cette mesure qui a été votée dans la loi de financement de la Sécurité sociale de 2003, est de faire des économies à l’assurance maladie, qui a subi 16.7 milliards d’euros de dépenses en 2002 soit une hausse de 7.2% par rapport à 2001. ACTEURS DU GENERIQUE EN FRANCE LABORATOIRE DE GENERIQUES BIOGARAN MERCK GENERIQUE GNR PHARMA TEVA CLASSICS RPG AVENTIS IREX EG LABO RATIOPHARM G.GAM ARROW GENERIQUE IVAX TOTAL Source: Gers CA CUMULE A PART DE NOV 2003 (en k€) MARCHE (en %) 189 930 189 616 81 342 76 659 51 799 39 805 38 077 34 101 19 673 9 711 3 992 741 175 25.4 25.4 10.9 10.3 6.9 5.3 5.1 4.6 2.6 1.3 0.5 EVOLUTION SUR 1 AN (en %) +66 +54 +49 +27 +36 +10 +97 +86 +142 +231 +44 4 TABLE RONDE 17/03/04 LES PRINCIPALES MOLECULES MOLECULE Amoxiciline Metformine Atenolol Dextro-paracetamol Diosmine Captopril Naftidrofuryl Amiodarone Biflomedil Fenofibrate Bromazepan Zopiclone PART DE MARCHE PRINCEPS (taux de substitution) 0.67 0.41 0.39 0.36 0.32 0.28 0.28 0.27 0.25 0.19 0.16 0.15 LES VENTES DE MEDICAMENTS GENERIQUES EN FRANCE ANNEE 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003* 2004* * = prévisions Source : Gers VENTES MEDICAMENTS GENERIQUES (en millions d’euros) 51 62 88 148 271 363 553 700 à 800 1000 5 TABLE RONDE 17/03/04 INTERVENANTS M. FOURNIER Le développement des génériques répond à une logique économique. L’Allemagne et le Royaume Uni ont un marché du générique très développé, ainsi que les pays nordiques Il ne faut surtout pas oublier que la pharmacologie, la sécurité et la qualité du médicament est indispensable qu’il soit princeps ou générique. Périodiquement, on fait la revue quelques années avant la fin du brevet pour voir toutes les techniques que l’on peut utiliser pour retarder la chute du brevet. Maintenant, le développement d’un nouveau médicament est long. Il faut donc pouvoir rentabiliser, pour cela il faut allonger la durée de vie du brevet. M. ALBERT Quelle est la stratégie d’un développement d’un médicament générique ? Il faut voir principalement le coté économique de l’industrie du générique. Plus la cible est importante du point de vue européen, mondial, plus elle intéressera l’industrie du générique. Un brevet concerne la voie de synthèse, le produit lui-même, la formulation galénique et les nouvelles indications pharmacologiques éventuelles. Quelles sont les stratégies de défenses des compagnies ayant le princeps ? Il faut analyser systématiquement les produits commercialisés dans chaque état ; les produits mais aussi le dosage et la forme galénique. Puis, il faut ensuite définir une stratégie de développement global pour l’ensemble des états. Par ex : 1 comprimé dans un état et une gélule dans un autre, alors faire une seule forme galénique qui sera équivalente aux deux autres et qui couvrira tous les dosages. Il faut remarquer qu’une étude de bio équivalence sur un fort dosage dans un état ne sera pas forcément reconnue dans un autre état (car le dosage n’existera pas dans ce dernier) La stratégie est fonction de la nature des enregistrements des produits : si elle est centralisée, européenne cela est beaucoup plus facile que si ce n’est pas le cas. En effet, quand l’enregistrement n’est pas centralisé, il faudra avoir recours à plusieurs procédures pour couvrir les disparités entre les états. Il est à noter que la phase moyenne de développement d’un générique est de 5 à 6 ans. 7 ans en moyenne Mais il faut tenir compte des différences de périodes de production entre les pays nordiques et la France. M. ROUX Quels sont les choix offerts aux laboratoires innovants : 6 TABLE RONDE 17/03/04 -préalablement à la date d’expiration des brevets -à échéance de la date d’expiration des brevets de leurs médicaments princeps -et en vue de la commercialisation des médicaments génériques 800 million de dollars = prix d’un médicament avant 1992 : 220 millions, donc le prix a été multiplié par 4 Le médicament générique n’existe que pour des raisons économiques A la base il n’y a pas de justification : -scientifique -pharmaceutique à l’existence des génériques -médicale En prévision d’un générique ? INOVER INOVER ET INOVER !!! 1) défendre ses droits de propriétés intellectuelles - protection administrative des données - droits des brevets Cela suppose une connaissance précise des dates d’expiration des brevets en fonction du type de brevet déposés (CCP, extension d’indication,…) De plus, il faut suivre avec attention l’environnement concurrentiel et l’arrivée éventuelle d’un générique sur le marché Si nécessaire, mettre en place des actions juridiques en cas d’atteintes des propriétés intellectuelles. Actions juridiques en préventive (pour « alerter ») ou en réactive. 2) anticiper/accompagner l’arriver du générique sur le marché -développer des nouvelles formes pharmaceutiques vs formes existantes (ex : formes pédiatriques ou pour les sidéens : solutions buvables) -si justifié, développer l’énantiomère actif vs racemate ou une pro drogue ou une association de principe actif -développer de nouvelles molécules plus actives, mieux tolérées ou avec un nouveau mécanisme d’action ex : IPP vs anti H2 Cimétidine (tagamet*) quel est l’intérêt de faire un générique : + le tps passe et + l’intérêt diminue car maintenant il y a les IPP -développer/vendre son propre générique -accord en partenariat avec des génériqueurs : avant l ‘expiration du brevet droit de 1ere entrée = « early entry » les détenteurs du brevet ont le droit d’autoriser la commercialisation d’un générique avant la fin du brevet ou à la date d’expiration -« bataille » des prix : baisse des prix de vente même prix que le génériqueur (problème : escalade mais avantage pour le patient et la caisse d’assurance maladie !) Quand on est proche de la date d’expiration, est ce qu’un laboratoire va pouvoir développer une nouvelle indication 1 à 2 ans avant la date ? Si échec alors cela va directement pour le génériqueur. 7 TABLE RONDE 17/03/04 Toutes les données sont hautement sensibles et confidentielles. Les laboratoires sont très attentifs à ce qui paraît en terme de veille concurrentielle Quelques points à savoir : en général à l’arrivée d’un générique : perte du chiffre d’affaire du princeps de 50 à 70% après 6 à 12 mois du lancement du générique le générique a lui aussi une durée de vie limitée dans le temps car il est dépassé sur le plan thérapeutique dû à l’innovation cycle de vie d’un générique 6 à 9ans Le génériqueur doit avoir lui aussi un portefeuille conséquent ! Mme LABEDAN Je vais vous exposer des exemples concrets vécu au sein du laboratoire AVENTIS. Roxithromycine Génériquée en juillet 2003 Etude sur la période de juillet 2003 à février 2004 Il s’agit de la forme pédiatrique 100mg : peu vendue car pas très pratique et assez cher : les génériqueurs ne se sont pas précipités dessus 9% du marché Par contre, la forme 150mg : succès, les génériqueurs ont pénétrés le marché rapidement 15 génériques aujourd’hui sur le marché ! La stratégie d’AVENTIS fut alors de cesser la visite médicale dès 2002, ce qui a fait baisser les ventes considérablement. Ils ont quand même maintenu un marketing direct (juste mailing) Et aujourd’hui le générique représente 50% du marché. Prednisolone (solupred*) Pour ce médicament, la stratégie du laboratoire a été de lancer une nouvelle forme et de mettre une forte pression de visite médicale. Avant, il y avait la forme 20mg effervescent et maintenant la forme orodispersible est disponible. Au début de la chute du brevet les génériques avaient pris une part importante du marché : 50% mais peu à peu la forme orodispersible prend une part significative. Cette stratégie suppose aussi un marketing fort Ofloxacine : brevet tombé en 2003 Pour la forme comprimé, il existe 8 génériques et 2 pour la forme injectable en poche. Cela montre bien qu’il y a des formes plus ou moins difficiles à génériquer. Certaines sont plus sensibles. Pour cette molécule, il s’agit d’un racémique, puis ils ont swiché de cette molécule vers l’énantiomère dont ils avaient acquis l’AMM postérieurement levofloxacine Dextropropoxifène paracétamol Progression spectaculaire : 75,3% de la part de marché pour les génériqueurs. 8 TABLE RONDE 17/03/04 Remarque sur d’autres stratégies possibles : quand on a une filiale (par ex : RPG) alors on peut faire un partenariat et laisser une part de marché à la filiale pour contrer les autres génériqueurs. M. FOURNIER Il faut rappeler que la qualité pharmaceutique est la pierre angulaire. Que l’on développe un princeps ou un générique, il faut être très vigilant sur la qualité des principes actifs. 9 TABLE RONDE 17/03/04 DEBAT Les génériques ne vont-ils pas amener à leur propre perte ? Si trop de génériques alors à terme plus de recherche ? M. FOURNIER : La protection industrielle, la protection des données donne un droit d’exclusivité qui donne priorité au retour sur l’investissement. Aux Etats Unis, par ex, les génériques sont présents mais la recherche est également très développée. M. ROUX : 1) la recherche est un besoin de santé publique 2) il y a une place pour développer un médicament et en faire un succès sur le plan commercial et thérapeutique Il n’y aura donc pas d’arrêt de la recherche MAIS une réorganisation (fusion, …) sera sûrement nécessaire. La volonté est toujours là, il faut juste que les règles « du jeu » soient bien établies. Justement s’il n’y a plus qu’un seul labo, alors il n’y aura plus de diversité ? M. ROUX : Prenons l’exemple de l’industrie automobile, il y a une de grande restructuration et pourtant il n’y a jamais eu autant de diversité. En plus, maintenant, on peut prendre aussi l’exemple des médicaments orphelins : « orphelan drugs » : il s’agit de médicaments développés pour environ 200 patients !!! Mais ils sont très rentables car indispensables pour ces derniers. M. ALBERT : il est nécessaire que des contraintes réglementaires protègent le développement sur investissement. Si on a moins la capacité de l’innovation alors problème ! M. ROUX : il faut trouver une solution pour remercier l’innovation et travailler dans un concert où tout le monde a sa place. Le point essentiel est la QUALITE Le générique est sain, il doit entre dans un cadre précis et la qualité doit être irréprochable. Mme BEGUE : il est à remarquer que ce soir il manque un acteur important : la Sécurité sociale ! M. ALBERT : oui, enfin je ne pense pas que les génériques permettront de faire diminuer le déficit de la Sécurité Sociale ! Pourquoi on « tape » sur les médicaments pour essayer de faire diminuer les dépenses de santé alors que l’on sait très bien que ce ne sont pas les premiers responsables ? 10 TABLE RONDE 17/03/04 M. ROUX : une petite remarque : faire attention au vocabulaire : on ne doit pas dire : on « tape » sur les médicaments !! Les médicaments ne sont certes pas la plus grosse part des dépenses mais ils restent néanmoins une dépense, et visible qui plus est. LEEM (les entreprises du médicament) ont lancé une campagne pour dire que les médicaments peuvent faire économiser de l’argent. Cependant TOUS les acteurs doivent réfléchir sur tout ce qui est à faire pour réduire les dépenses. Cela passe par l’éducation, une sensibilité sur le fait que l’on ne peut pas gaspiller. Comment se situent les pouvoirs publics face au contraste entre génériques et innovation ? M. ROUX : ils se placent du coté des génériques… MAIS la grande question est comment rémunérer l’innovation à sa juste valeur ? Il faudrait ancrer un grand laboratoire en Europe car sinon l’innovation ne va qu’aux Etats Unis et l’Europe prend du retard. Aujourd’hui la rémunération est meilleure et il existe une mise à disposition précoce : ATU = autorisation temporaire d’utilisation (mais seulement pour les pathologies graves et avec des justifications précises. Des systèmes existent et se mettent en place doucement mais ce n’est que le début…car il y a une contrainte diabolique : le trou de la Sécurité Sociale. Pouvez vous nous expliquer ce que sont les produits de comarketing/copromotion ? Ce sont des produits identiques mais commercialisés par deux firmes différentes ?! M. ROUX : Le comarketing répond à la liberté des biens, à la libre circulation. Cela exploite la pharmacovigilance, la promotion, la commercialisation,… Il y a deux aspects possibles : 1) ce ne sont pas des génériques mais ils correspondent à un accord commercial pour « inonder » le marché 2) Ce sont les autorités de tutelles qui ont poussé les laboratoires à le faire lorsqu’ils ont peur d’un laboratoire étranger. Mme LABEDAN : Chez Aventis, il y a eu différents cas de copromotions, dont un par exemple avec la Suède. Il y avait 2 AMM, 2 laboratoires et chacun faisait sa promotion Mais maintenant c’est moins d’actualité. Quel est l’avenir du générique dans 10 ou 20 ans ? M. ALBERT : En France on en sera à peu près à ce qui ce passe en Allemagne actuellement (environ 60% de l’activité globale) 11 TABLE RONDE 17/03/04 En France, la cible du laboratoire générique est le pharmacien et exclusivement lui. En Allemagne, c’est autant le médecin que le pharmacien. Par contre, on peut noter que quel que soit le pays, il existe toujours certaines réticences à utiliser des génériques dans certaines conditions. Il y a des disparités selon certaines classes thérapeutiques ou selon certains dosages. Par exemple, on a du mal à utiliser un génériques lorsqu’il s’agit d’un nourrisson (le patient, comme le pharmacien : réticences psychologiques) Autre exemple : l’asthme : la ventoline est très difficile à substituée car affectivité entre le patient et son traitement Par contre les antalgiques, les anti inflammatoires, les traitements de courte durée sont généralement substitués très facilement. M. ROUX : oui, on devrait passer à un rapport de 30/70% en faveur des génériques Mais comme M. ALBERT l’a signalé, il existe de grosses différences entre certaines formes, classes thérapeutiques car il y a une affectivité qui se crée entre le patient et son médicament. Cela constitue un autre moyen de défense pour les laboratoires princeps : l’image de marque, créer un environnement autour du médicament (comme par exemple : Ventoline, Zovirax) De plus, dans 10 ou 20 ans, il y aura une concentration des laboratoires pour améliorer la rentabilité. Mme LABEDAN : Dans quelques années, beaucoup de brevets vont tomber donc des produits majeurs vont être génériquer. M. ROUX : Plus, l’ouverture de l’Europe qui va également changer la donne. Toute molécule sera enregistrée par procédure centralisée, son générique le sera aussi. Ce qui rendra les choses encore plus simples pour les génériqueurs. En ce qui concerne les médicaments pour le VIH, j’ai entendu dire qu’un seul médicament pourrait être développé regroupent les trois médicaments principaux, pour les pays en voie de développement, qu’en est-il ? M. ROUX : GSK a été un des acteurs dans le domaine du SIDA. On ne peut pas faire cohabiter la grande pauvreté et la très grande richesse, c’est incontestable. Il faut trouver une solution mais c’est très difficile Si on fait des dons par exemple, il y a le problème de la distribution sur place et les soucis de pillages donc c’est très compliqué. Aujourd’hui différents aspects existent : 1) mettre les produits à prix coûtants (correspondant à peu près au prix de production) 2) mettre les produits à disposition gratuitement dans certaines pathologies 3) mettre en place des structures sur place (hôpitaux, dispensaires,…) Mme BEGUE : oui, le grand problème est que, sur place, il n’y a pas de structures adaptées 12 TABLE RONDE 17/03/04 M. ROUX : de plus, il y a de gros problème d’éducation (place de la femme, allaitement, …) M. FOURNIER : Ces problèmes existent dans les pays en voie de développement mais aussi en Europe, dans certains pays. Que représente un médicament dans sa fabrication, dans sa dispensation ? Beaucoup de personnes n’en savent rien ! J’ai connu l’exemple de jeunes qui partaient en Afrique. On leur a fourni des antipaludiques gratuitement mais encore fallait-il leur expliquer comment les prendre… Mme BEGUE : De plus, ce n’est pas seulement le monde de la santé qui est concerné mais aussi les douanes,… Fin du débat : 20h00 13