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C9 : L’analyse économique de la firme
Plan :
I. Le point de départ de l’analyse économique : dans une perspective néoclassique, la
firme est une « boîte noire » (ou firme-point) ................................................................................ 3
II. Les approches transactionnelles : firme ou marché ? ............................................................. 4
A / Un moyen de coordination par la hiérarchie (Ronald Coase) ....................................... 5
B. La théorie des coûts de transaction ........................................................................................... 5
C. Intérêts et limites de la théorie des coûts de transaction ............................................... 11
III. la firme comme « nœud de contrats » (approches contractuelles) : une
reformulation de la théorie néoclassique ...................................................................................... 12
A. La théorie des droits de propriété (DP) ................................................................................ 13
B. La théorie de la propriété appliquée à la firme : la firme comme « nœud de
contrats » ................................................................................................................................................ 14
C. La théorie de l’agence : un essai reformulation générale ............................................... 15
D. Intérêts et limites des théories contractuelles ................................................................... 18
E. Un cas d’application : l’affaire Enron ...................................................................................... 19
IV. Les approches cognitivistes : une approche de la firme par les compétences .......... 21
A. La théorie des compétences et la croissance de la firme ................................................ 21
B. La théorie évolutionniste et l’innovation .............................................................................. 26
V. Une approche historique des formes d’entreprise : de la firme traditionnelle à la
firme-réseau .............................................................................................................................................. 29
A. De l’entreprise traditionnelle à la firme managériale ...................................................... 29
B. De la firme A à la firme J .............................................................................................................. 31
C. La firme-réseau : une architecture pyramidale .................................................................. 32
Mots-clés : firme « boite noire » (= firme-point) ; automate maximisateur (Baumol) ; « as if »
(Friedman) ; Le « pantin abstrait » de Machlup ; analyses transactionnelles ; les coûts de
transaction (Coase, Williamson) ; rationalité limitée (Simon) ; opportunisme ; structures de
gouvernance (Williamson) ; approches contractuelles ; nœud de contrats ; théorie des droits
de propriété ; créancier résiduel ; la théorie de l’agence ; relation d’agence ; coûts d’agence ;
approches cognitivistes ; les approches cognitivistes ; la théorie des compétences ; ressources
(Penrose) ; diversification cohérente ; activités complémentaires/similaires (Richardson) ; la
théorie évolutionniste ; les routines (Winter, Nelson) ; régime technologique (Winter) ; firme
U ; firme M ; Firme A ; Firme J ; firme-réseau.
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Bibliographie :
Alchian, Klein, Crawford et, « Vertical Integration, Appropriable Rents and the Competitive
Contracting Process », in Journal of Law and Economics (1978)
Alchian, Demsetz « Production, information costs, and economic organization », in American
Economic Review (1972)
Alchian, Woodward, « Reflections on the Theory of the Firm », in Journal of Institutional
and Theoretical Economics (1987)
Aoki Masahiko, « Toward an Economic Model of Japanese Firm » in Journal of Economic
Literature (1990)
Baudry Bernard, « L’économie de la firme » (2003)
Baudry Bernard, « L’économie des relations interentreprises » (2005)
Berle Adolph, Means Gardiner, in « The Mondern Corporation and Private Property » (1932)
Chandler Alfred « La main visible des managers » (1977)
Coase Ronald, « The Nature of the Firm », in Economica (1937)
Fama, Jensen, « Separation of Ownership and Control », in Journal of Law and Economics
(1983)
Friedman Milton, « Essays in Positive Economics » (1953)
Granovetter Mark, « Economic Action and Social Structure : The Problem of Embedness » in
American Journal of Sociology (1985)
Jensen Michael, Meckling William, « Theory of the firm: Managerial behavior, agency costs,
and capital structure » in Journal of Financial Economics (1976)
Lester Richard, « Shortcomings of Marginal Analysis for Wage-employment Problems », in
American Economic Review (1946)
Machlup Fritz, « Essai de sémantique économique » (1972)
Nelson Richard, Winter Sydney « An Evolutionary Theory of Economic Change » (1982)
Penrose Edith, « The Theory of Growth of the Firm » (1959)
Richardson Georges, « The Organisation of Industry » in The Economic Journal (1972)
Williamson Oliver, « Comparative Economic Organization : Analysis of Discrete Structural
Alternatives » (1991)
Williamson Oliver, « Markets and Hierarchy » (1975)
Winter Sydney « Schumpetarian Competition in Alternative Technological Regimes » dans la
revue Journal of Economic Behavior and Organization (1984)
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I. Le point de départ de l’analyse économique : dans une
perspective néoclassique, la firme est une « boîte noire » (ou
firme-point)
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Pourquoi conserver une théorie qui s’appuie sur des hypothèses très restrictives et qui
ne rend pas compte du fonctionnement des entreprises ?
Il y a au moins deux types de réponses possibles :
- Le « As if » de Milton Friedman : dans « Essays in Positive Economics » (1953),
Milton Friedman estime que l’aspect irréaliste des hypothèses de l’analyse
néoclassique ne remet pas en cause sa pertinence puisque ses prédictions sont
correctes. En effet, d’après lui, la sélection « naturelle » qui s’opère sur les marchés ne
permet qu’aux entreprises qui maximisent leur profit de survivre. Dès lors, peu
importe les hypothèses de la théorie du producteur à partir du moment où ce modèle
aboutit à la même conclusion que ce qu’on peut observer dans la réalité, à savoir que
seules les entreprises qui maximisent leur profit réussissent. Friedman justifie la
théorie du producteur, malgré des hypothèses irréalistes, et recommande de faire
« comme si » les entreprises maximisaient leur profit.
- Le « pantin abstrait » de Machlup : Dans « Essai de sémantique économique »
(1972), Fritz Machlup affirme qu’on ne peut pas reprocher à l’analyse néoclassique de
la firme d’être une « boîte noire » puisque ce n’est pas son objectif. La théorie du
producteur prend place dans un ensemble théorique plus large qui est celui de
l’équilibre général. La théorie du producteur constitue un maillon de la théorie de
l’équilibre général dont le but premier est de montrer que cet équilibre est possible.
Elle n’a pas pour but de décrire fidèlement le comportement d’une entreprise.
Machlup écrit alors que « la firme néoclassique est un pantin abstrait sorti d’une
éprouvette intellectuelle et arbitrairement doté de quelques traits humains, choisis
d’après les services qu’il pouvait rendre dans un certain type d’explication », en
l’occurrence, la théorie de l’équilibre général.
Plusieurs courants se sont distingués de l’analyse néoclassique pour faire de la firme un objet
central de l’étude et non pas un outil au service d’une théorie plus large.
II. Les approches transactionnelles : firme ou marché ?
Les analyses transactionnelles constituent une des premières alternatives à l’analyse
néoclassique. Elles démarrent avec l’article fondateur de Ronald Coase en 1937 « The
Nature of the Firm ». Elles ont pour objectif d’expliquer les déterminants du choix de
l’alternative entre la firme et le marché. Autrement dit, dans quelle mesure, pour fabriquer
un même produit, une entreprise a-t-elle intérêt à le faire elle-même ou à l’acheter sur le
marché auprès d’une autre entreprise ?
Ces approches présentent un double intérêt. D’une part, elle permet d’ouvrir la « boîte
noire » de la firme néoclassique en étudiant les déterminants du choix de la structure de
gouvernance (firme, marché, structure hybride). D’autre part, elle permet également de penser
la question des frontières de l’entreprise. Jusqu’où l’entreprise doit croître en fabricant elle-
même les produits qu’elle vend ? commence sa relation au marché et, partant, aux autres
entreprises ?
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A / Un moyen de coordination par la hiérarchie (Ronald Coase)
B. La théorie des coûts de transaction
Dans « Markets and Hierarchy » (1975), Williamson concentre son analyse sur les coûts de
transaction, en considérant le processus productif comme un ensemble d’étapes
technologiquement séparables. La transaction est alors le transfert d’un bien ou d’un service,
résultat d’une étape, vers l’étape suivante, transfert éventuellement coûteux.
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