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La Messe en si dans l’œuvre de Bach :
•La Messe en si mineur occupa Bach de manière intermittente pendant plus de 25
années. Contrairement à ce que l’on a longtemps admis, c’est bien à cette œuvre et
non à l’Art de la Fugue qu’il a consacré ses dernières forces avant de mourir.
•La Messe en si mineur n’est pas destinée à l’office, car beaucoup trop longue. C’est
une conception abstraite et purement spirituelle, de dimensions gigantesques,
pensée comme le couronnement de toute une vie de travail vouée à la musique
sacrée : une sorte de « somme » comme l’est l’Art de la fugue pour l’écriture
contrapuntique instrumentale.
•Recherche d’une universalité : Bach se détourne sur la fin de sa vie de
l’orthodoxie luthérienne pour rechercher une manière de penser plus
œcuménique – lien entre les confessions catholique et protestantes.
L’œuvre est écrite pour chœur, 5 solistes – deux soprani – et orchestre
Genèse de l’œuvre :
•Une œuvre constituée majoritairement de citations de pièces écrites
préalablement – procédé de la Parodie - le plus souvent retravaillées ; seuls 8
mouvements sur 25 peuvent être considérés avec certitude comme des
compositions originales. Deux exemples parmi d’autres :
–No 20 Et expecto resurrectionem : Cantate 120 Gott man lobet
–No 16 Crucifixus : Cantate No 12 Weinen, Klagen
Structure globale :
•25 morceaux organisés en 4 parties de longueur inégale :
–Missa (Kyrie et Gloria),
–Credo (intitulé Symbolum Nicenum),
–Sanctus,
–Autres mouvements (Hosanna, Benedictus, Agnus Dei, Dona nobis pacem).
Toutes les parties sont organisées de manière très équilibrées : deux exemples
–Kyrie : forme ternaire (deux chœurs encadrent un duo)
–Credo : rigoureusement structuré, de manière symétrique autour du triptyque
central – cf. plus loin
La reprise de la musique du Gratias agimus tibi (Gloria) dans le Dona nobis pacem
de la fin de la messe, la communauté des motifs musicaux qui relient l’Osanna au
Pleni sunt coeli confirment la volonté de Bach de donner une unité à l’ensemble
malgré la diversité des origines des différents numéros.
Le CREDO :
Le symbole de Nicée:
•Le Symbole de Nicée est une profession de foi commune aux trois grandes
confessions chrétiennes, le catholicisme, l'orthodoxie et le protestantisme. C'est
une des formes usuelles du Credo.
Historique
•Il a été élaboré au cours du 1er concile de Nicée, en 325, réuni par l'empereur
Constantin Ier qui avait unifié l'Empire romain peu avant. Se rendant en Orient, il
constate aussitôt le très grand nombre des dissensions au sein du christianisme.
Afin de rétablir la paix religieuse et de construire l'unité de l'Église, il décide de
convoquer tous les évêques afin de décider d'une loi (doxa, du grec, c'est-à-dire un
dogme) commune aux chrétiens. Ce concile qui réunit des représentants de
presque toutes les tendances du christianisme réussit à mettre en place de façon
quasi-unanime un socle commun de croyance, exprimé en peu de mots : c'est le
Credo.
•Le texte original est grec.
3. procédés d’écriture
•Exploitation de formes archaïques (style d’église, stile antico) :
–style motet avec exploitation de mélodies grégoriennes, dans le Credo (exploité comme
sujet de fugue) et le Confiteor – en canon puis écriture sur teneur, comme cantus firmus
– notamment. Cf. exemple vidéo
–Mode myxolydien – Credo et Confiteor encore.
–Nombreux chœurs à 5 voix
–Vieux rythmes alla breve (4/2)
•Par opposition, nombreuses formes modernes pour l’époque :
–Arias et duos avec ornementations issues de l’opéra italien (cf. No 14, duo Et in
unum Dominum… dans lequel l’union mystique du Père et du Fils est symbolisée par une
imitation à l’unisson qui se transforme en un canon à la quarte ; No 18, aria pour basse
avec deux hautbois d’amour dont le serein dialogue peut signifier l’harmonie et la
compréhension entre les religions catholiques et protestantes puisque nous sommes
dans le Credo)
–Style concertant (Gloria in excelsis deo, Et resurrexit)
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