
Histoire de la pensée économique 5
moteur de la productivité et de la croissance économique, avec l'accumulation du capital. Quand
Smith parle de division du travail, il entend tout aussi bien ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui la
division sociale du travail que la division technique du travail. Il ne les distingue pas et les confond.
La division technique du travail serait l'origine de l'accroissement de la productivité. Ce qui va le
permettre est l'accroissement dans l'habileté et la vitesse d'exécution ainsi que la production de gain
de temps dans le passage d'une tâche à une autre. La division du travail chez Smith a pour
conséquence l'introduction des machines.
La théorie de la main invisible
Smith s'interroge dans son chapitre 2 sur l'origine de la division sociale du travail. Il considère que
cette division n'est pas le résultat d'une volonté intentionnelle de conduire à l'opulence, mais un
simple résultat mécanique de l'intérêt individuel. De cette mécanique de l'intérêt individuel, en
découle une première formulation au sein d'une théorie de l'échange de la notion de « main
invisible ». Cette notion n'est qu'une parabole qui apparaît dans une seule phrase dans le livre IV.
Néanmoins, l'idée de la main invisible est déjà présente dès le début. L'individu en suivant son
intérêt particulier va en même temps contribuer à l'intérêt général: théorie de la main
invisible. Le problème que pose cette théorie est son principe à savoir qu'il y a harmonie entre
intérêt particulier et intérêt général. Ceci est possible au niveau de l'échange. S'il n'y a pas
satisfaction d'autrui, il ne peut y avoir d'échange et donc de propre satisfaction.
=> Caractère autorégulateur du marché.
La notion de main invisible n'existe chez Smith qu'au niveau de l'échange. Elle n'apparaît pas
au niveau de la théorie de la répartition: dans cette théorie, ce qui domine c'est l'idée d'un
antagonisme d'intérêt entre salaires, profits et rentes.
La différence avec la théorie néoclassique est que cette dernière aura pour but de généraliser
la main invisible au fonctionnement de l'ensemble de l'économie.
La distinction entre capital fixe et capital circulant
La différence entre capital fixe et capital circulant est une contribution majeure de Smith, qui ne se
retrouvera pas ultérieurement chez les néoclassiques qui en resteront qu'à une seule définition du
capital: celle du capital fixe.
Cette distinction ne peut être comprise qu'à la lumière de la définition du capital chez Smith,
comme l'ensemble des avances monétaires qui sont nécessaires à la mise en place d'un
processus de production et dont la raison d'être est le formation d'un revenu. A la différence de
la théorie néoclassique, le capital n'est pas pour Smith un facteur de production qui existerait
séparément du travail. Le capital est une quantité d'argent qui circule, qui se valorise en vu de créer
un profit qui sera le revenu du propriétaire. Cet argent se valorise, circule, par l'intermédiaire de
l'achat de la totalité des facteurs de production. Le capital se définit par son lien avec l'acquisition
d'un revenu et cela, en opposition à l'utilisation d'un revenu dans la sphère de la consommation. En
effet, la consommation fait disparaître le revenu qui a permis l'achat de biens de
consommation alors que le capital est l'affectation d'une partie du revenu par le biais de
l'investissement à l'affiliation d'une activité et en vue de la création d'un autre revenu. Dans
l'axe de consommation, le revenu est détruit alors que dans l'axe d'investissement, le revenu se
trouve non seulement conservé mais augmenté par un supplément qui constitue le profit. Ce qui
définit le capital est un processus, un cycle et non pas quelque chose de figé qui
s'apparenterait par exemple aux seules machines. Le capital n'est pas quelque chose de
purement et uniquement matériel. La distinction est trompeuse, le capital fixe et le capital
circulant circulent mais pas de la même façon. Smith désigne par capital circulant tout capital
qui circule en une seule fois, autrement dit qui revient au propriétaire en une seule fois, après
la vente des marchandises, ce qui correspond alors à la partie du capital qui sert à l'achat des