musulmans de France (estimés officiellement à au moins 4 millions).
Cette déclaration de M. Moussaoui intervient au lendemain de celle du président du Conseil représentatif des
institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, "choqué" par la déclaration "stupéfiante" du Premier ministre
François Fillon qui a suggéré de revenir sur les "traditions ancestrales" d'abattage rituel des animaux.
Le représentant de la communauté juive (estimée à 600.000 personnes en France) a déploré l'intervention de
l'exécutif dans les affaires cultuelles. Un point de vue partagé par le CFCM.
"Sur le fond, a poursuivi M. Moussaoui, il est évident que dans un état laïc, ni l'Etat, ni la science profane ne
définit les pratiques religieuses d'un culte. La seule limite qui peut être portée doit être proportionnée aux impératifs
de l'ordre public".
M. Moussaoui a également exprimé ses réserves sur la proposition du président-candidat Nicolas Sarkozy de mettre
en place un étiquetage sur la méthode d'abattage des viandes: "Certaines associations souhaitent instrumentaliser cet
étiquetage pour stigmatiser les musulmans et les juifs de France. Nous craignons qu'un étiquetage mal conçu
stigmatise un mode d'abattage."
La polémique sur la viande halal a été déclenchée par l'extrême droite et reprise par la droite au pouvoir. La gauche,
qui a dénoncé une stigmatisation des musulmans, accuse Nicolas Sarkozy, donné largement battu par le socialiste
François Hollande au second tour de la présidentielle le 6 mai, de braconner sur les terres de l'extrême droite en
imposant ses thèmes fétiches.