Professeur Moustapha KASSE : Le financement du NEPAD
Forum des Dirigeants d’Entreprise, Afrique Challenge, Sept.2002
- la mise en place d’un environnement incitatif pour les investissements
dans les secteurs moteurs de la croissance qui accroissent à la fois la
compétitivité et la diversification des économies ;
A côté de ces aspects politiques, la gouvernance économique ne doit pas être en
reste car l’environnement économique est révélatrice d’au moins quatre foyers de
distorsions qui dissuadent les IDE :
- un environnement économique défavorable qui se traduit dans
l’inefficacité des politiques sectorielles et une mauvaise structure
d’incitations économiques ;
- la faible efficacité du capital humain imputable à la médiocre qualité des
systèmes éducatifs et de formation en crise permanente;
- l’inadéquation et l’insuffisance quantitative et qualitative des
infrastructures de base ;
- les coûts contrariants des facteurs techniques de production.
Il est également bien établi que le déclin des IDE en Afrique sub-saharienne
procède aussi de déterminants économiques stricto sensu à côté de facteurs plus
diffus tels que les risques, les incertitudes et la confiance. Ces facteurs économiques
qui peuvent freiner les investissements sont maintenant parfaitement bien connus. Il
s’agit des déséquilibres macroéconomiques persistants, des taux d’inflation élevés, de la
surévaluation des monnaies entraînant des taux de change réels dissuasifs, des
politiques de protection inappropriées, des stratégies commerciales mal conçues et de la
mauvaise gestion des affaires publiques.
Le caractère novateur du NEPAD réside dans le financement qui a fait capoter
toutes les initiatives antérieures comme le PAL et le Programme Prioritaire
I/ LES BESOINS DE FINANCEMENT DU NEPAD
Les besoins en ressources financières particulièrement en ce qui concerne la
balance épargne-investissement pour l’Afrique sont énormes et l’APD en est la source
principale.
D’après la CEA (Rapport 1999), en Afrique, un investissement de 35% du PNB
serait nécessaire pour atteindre un taux de croissance annuel de 7%. Il faudrait donc
18% du PIB d’épargne supplémentaire essentiellement externe. L’APD étant
actuellement de 9% du PIB, un gap de financement de 9% reste à combler.
La CNUCED propose le même type d’estimation des besoins de financement pour
l’Afrique sub-saharienne (Rapport 2000 sur le financement des PMA). Il faudrait 50 à
150% de ressources supplémentaires pour atteindre un taux de croissance annuel de 6%.
L’Afrique aurait dû bénéficier d’au moins 10 milliards de dollars de transfert de
ressources pour qu’elle puisse atteindre le taux de croissance indispensable. Elle ne