LE VIH : LA CHARGE VIRALE, LE TRAITEMENT ET LA TRANSMISSION SEXUELLE page 4 de 6
de transmission du VIH lorsque les condoms
sont laissés de côté.
Bien qu’on n’ait pas mené d’études auprès
d’hommes gais ou d’autres HARSAH, nous
connaissons un cas où le VIH s’est transmis
d’un homme séropositif à son partenaire
séronégatif malgré la charge virale
indétectable de celui-là.
Des études se poursuivent auprès de couples
sérodifférents hétérosexuels et de même
sexe (hommes gais) qui suivent un traitement
contre le VIH, qui ont une charge virale
indétectable et qui n’utilisent pas de condoms
tout le temps. Ces études permettront de
mieux comprendre le risque de transmission
du VIH lié aux relations anales et vaginales
lorsque la charge virale est indétectable et
qu’aucun condom n’est utilisé.
L’analyse préliminaire d’une des études en
question (étude PARTNER) inclut des données
se rapportant à 485 couples hétérosexuels et
282 couples d’hommes gais qui ont eu plus
de 44 000 relations sexuelles sans condom
lorsque la charge virale était indétectable (y
compris 13 728 relations vaginales réceptives,
14 295 relations vaginales pénétrantes, 7 738
relations anales réceptives et 11 749 relations
anales pénétrantes). Aucune transmission du
VIH n’a eu lieu malgré ce nombre élevé de
relations sexuelles. Or, selon les estimations,
15 cas de transmission se seraient produits
chez les couples hétérosexuels et 86 parmi les
couples gais si la charge virale des partenaires
séropositifs n’avait pas été indétectable. Les
résultats de l’étude PARTNER sont les premiers
à fournir des données probantes indiquant
directement qu’une charge virale indétectable
réduit considérablement le risque de
transmission du VIH lors des relations sexuelles
anales. Toutefois, il n’est pas possible pour
les responsables de l’étude PARTNER de
conclure que le risque est zéro ou d’écarter la
possibilité que le risque soit plus élevé lors des
relations anales réceptives, comparativement
aux autres activités sexuelles (lorsque la
charge virale est indétectable). Cette étude
se poursuit dans le but de réduire l’incertitude
entourant ces estimations du risque.
Bien que ces études soient encourageantes,
il importe de noter que la littérature publiée
a documenté deux cas de transmission du
VIH survenus chez des couples d’hommes gais
dont le partenaire séropositif avait une charge
virale indétectable. Il est toutefois difcile à
savoir si la charge virale était indétectable au
moment de la transmission du VIH.
Qu’est-ce que cela veut dire pour
les personnes qui veulent utiliser le
traitement du VIH pour prévenir la
transmission?
Le traitement peut réduire considérablement
le risque de transmission du VIH. Il est
toutefois possible que le risque de transmission
du VIH perdure lorsque la charge virale est
indétectable, et il se peut que le risque soit
plus élevé lors des relations sexuelles anales
réceptives ou encore en présence d’ITS. Voici s
des messages clés à retenir pour les personnes
qui souhaitent utiliser le traitement du VIH
pour réduire leur risque de transmission :
• Vériez que la charge virale dans le sang est
indétectable avant d’adopter cette approche
et faites-la mesurer fréquemment pour vous
assurer qu’elle demeure indétectable. On
recommande généralement que la charge
virale soit indétectable depuis six mois avant
d’adopter cette approche.
• Prenez les pilules en suivant les prescriptions
à la lettre. L’observance du traitement est
cruciale pour maintenir une charge virale
indétectable dans le sang et prévenir les
résistances médicamenteuses.
• Faites-vous dépister régulièrement pour les
ITS (y compris la syphilis, la gonorrhée, la
chlamydia et l’herpès). La présence d’une
ITS chez l’un ou l’autre partenaire peut
augmenter le risque de transmission du VIH
lorsque la charge virale est indétectable.
Si vous ou votre partenaire avez une ITS,
faites-la traiter immédiatement et envisagez
d’éviter les relations sexuelles sans condom