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et de combustibles, entraînant un risque d'effondrement économique et une situation
sociale extrêmement critique;
- les nouvelles réglementations du Département du Trésor des États-Unis d'Amérique
interdisent aux citoyens ou résidents permanents de ce pays d'acheter légalement dans
un pays tiers des produits d'origine cubaine, y compris du tabac et de l'alcool, même
s'ils sont destinés à leur usage personnel. Les sanctions pénales encourues en cas de
violation de ces réglementations peuvent atteindre 1 million de dollars EU d'amende
pour les sociétés et 250 000 dollars EU et jusqu'à dix ans de prison pour les personnes
physiques;
- l'établissement d'un "Groupe chargé de rechercher les avoirs cubains" pour détecter et
stopper les nouvelles filières du mouvement de devises à destination et en provenance
de Cuba;
- les achats limités de produits agricoles et médicaux que réalise Cuba aux États-Unis
d'Amérique ont été soumis à une nouvelle interprétation de la notion de "paiement au
comptant et à l'avance", de sorte que le paiement a lieu avant que les marchandises
soient embarquées dans un port américain pour être envoyées à Cuba.
L'extraterritorialité de la politique de blocus du gouvernement des États-Unis d'Amérique
contre Cuba continue d'affecter des personnes et des entreprises de pays tiers. Tant les
investissements des entreprises de pays tiers aux États-Unis d'Amérique que ceux des États-Unis à
l'étranger, essentiellement sous la forme de fusions et acquisitions totales ou partielles d'entreprises,
aggravent les conséquences du blocus économique, commercial et financier contre Cuba, en réduisant
son espace économique extérieur et en rendant plus difficile, sinon impossible, la recherche de
partenaires et de fournisseurs, affectant l'industrie et la recherche biotechnologique ainsi que
l'acquisition de médicaments et de produits alimentaires.
Cette politique d'agression continue a causé un préjudice économique direct à Cuba qui,
d'après des calculs préliminaires prudents, se chiffre déjà à plus de 82 milliards de dollars EU, avec
une moyenne annuelle de 1 782 millions de dollars EU. Ce chiffre total n'inclut pas les 54 milliards
de dollars EU de préjudices directs portés aux objectifs économiques et sociaux du pays, les actions
de sabotage et de terrorisme organisées et financées depuis les États-Unis d'Amérique, ni la valeur des
produits dont la production a cessé ou les préjudices découlant des conditions de crédit coûteuses qui
sont imposées à Cuba.
Le coût pour Cuba de cette politique de blocus des États-Unis a été estimé en 2004 à plus de
2,764 milliards de dollars EU, coût lié aux limitations de l'accès au marché des États-Unis
d'Amérique, au risque pays et à l'application de réglementations extraterritoriales. Les conséquences
pour le commerce extérieur enregistrées l'an passé sont estimées à 822,6 millions de dollars EU, soit
57,2 millions de plus qu'en 2003. Les conséquences liées aux réglementations extraterritoriales ont
été chiffrées à 380 millions de dollars EU; l'impossibilité d'accéder au marché américain, marché
potentiellement naturel pour Cuba, nous a coûté, selon les estimations, 305,2 millions de dollars EU,
nous obligeant à recourir à des pays tiers pour les importations et exportations, avec par conséquent
des frais d'assurance et de transport accrus.
Du point de vue financier, le préjudice économique associé au risque pays inhérent à l'accès
au financement extérieur a été chiffré à 72,2 millions de dollars EU.
Au cours de l'année passée, le gouvernement de Cuba a adopté de nouvelles mesures face aux
pressions et menaces exercées sur les banques étrangères pour empêcher Cuba de déposer à l'étranger