OISEAUX CAVICOLES - CONSERVATION DES ARBRES À CAVITÉS
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LES CAHIERS TECHNIQUES
DU PARC NATUREL RÉGIONAL JURA VAUDOIS
3 - DÉCEMBRE 2011
Oiseaux cavicoles
Conservation des arbres à cavités
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LES CAHIERS TECHNIQUES DU PARC NATUREL RÉGIONAL JURA VAUDOIS
© S. Baciocchi
© S. Baciocchi
© S. Baciocchi
© J. Michel
© J. Binggeli
© P.Henrioux
1. Introduction 1
2. Les principales espèces cavicoles du Parc
Jura vaudois 2
3. Quel habitat pour quel oiseau ? 5
4. Qui occupe les loges ? 6
5. Mieux connaître pour mieux protéger 8
6. Exploiter et protéger 10
7. Actions ponctuelles 12
8. Implications 12
Table des matières
Références bibliographiques
BÜTLER R. & SCHLAEPFER R. (2004):
Wie viel Totholz braucht der Wald ? Journal forestier suisse, 155 (2): 31-37.
MAUMARY L.; VALLOTTON L.; KNAUS P. (2007):
Les oiseaux de Suisse. Station ornithologique suisse, Sempach. Nos Oiseaux, Montmollin.
SERMET E.; RAVUSSIN P.-A. (1996):
Les oiseaux du canton de Vaud. Nos Oiseaux, Suisse.
RAVUSSIN P.-A. & AL. (1994):
Répartition de la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus dans les sites naturels du Jura
vaudois (Suisse). Nos Oiseaux, 42: 245-260.
Réalisé avec le soutien de
OISEAUX CAVICOLES - CONSERVATION DES ARBRES À CAVITÉS
D’après A. Dettwiller
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1. Introduction
Pourquoi maintenir les arbres à cavités ?
Beaucoup d’animaux occupent les cavités creusées par les pics: oiseaux petits et grands, mammifères et in-
sectes. Ces loges sont essentielles au maintien de ces espèces dites «cavicoles» qui jouent un rôle important
dans la régulation des populations de micromammifères et d’insectes forestiers.
En effet, les pics comptent parmi les seuls prédateurs de larves d’insectes xylophages, se nourrissant de
bois et pouvant causer des dégâts d’ampleur aux peuplements sylvicoles. Les rapaces nocturnes et cavicoles
régulent quant à eux, à peu de frais, les populations de rongeurs forestiers tel que le mulot sylvestre.
Les maintien des arbres à cavités: un travail d’équipe
La mise en oeuvre de partenariats entre propriétaires forestiers, gardes forestiers et naturalistes est une solu-
tion pour garantir la conservation de ces habitats. Depuis 1975, le Groupe d’étude sur les rapaces nocturnes
de l’Ouest vaudois (GERNOV) recherche les sites de nidi cation et effectue un suivi des effectifs de différents
oiseaux cavicoles, en collaboration avec les gardes-forestiers.
Les pics et la forêt: une vieille histoire d’amour
Des liens étroits unissent les pics à la forêt. Ils creusent des cavités pour nicher et d’autres pour y dormir. Ils
peuvent creuser de nouvelles cavités tous les ans ou restaurer d’anciennes loges.
Pour creuser leur trou, les pics frappent vigoureusement le tronc, leur bec faisant of ce de ciseau à bois.
Toutes les espèces procèdent d’abord par le creusage d’un couloir horizontal, suivi d’un forage vertical du
tronc.
LES CAHIERS TECHNIQUES DU PARC NATUREL RÉGIONAL JURA VAUDOIS
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Pic mar
Dendrocopos medius
Inféodé aux chênes. Diamètre min. 50 cm
Le Pic mar et le mâle du Pic épeiche portent tous deux une calotte rouge vif. Celle du mar
s’en distingue par l’absence d’une ligne noire autour.
Très fréquent au 19ème siècle dans notre canton, le Pic mar a pratiquement disparu du-
rant la moitié du siècle dernier. Depuis le tournant du siècle, l’oiseau a recolonisé de nom-
breuses forêts mais demeure une espèce nécessitant des mesures de gestion particulières.
Son régime alimentaire est constitué d’insectes xylophages et d’autres arthropodes vivant
dans l’écorce. Il est également complété de glands, noisettes ou cerises.
Le territoire d’un couple mesure entre 3 et 25 ha. En 2010, 12 territoires ont été recensés
dans la réserve naturelle du bois de chêne de Genolier.
Inféodé aux vieux chênes, le Pic mar vit dans la cimes des arbres.
Son habitat typique est la chênaie étendue (plus de 30 ha) avec des arbres d’un diamètre
minimum de 50 cm.
2. Les principales espèces cavicoles du Parc Jura vaudois
Il parvient néanmoins à s’adapter à des peuplements plus petits pour autant que l’habitat ne soit pas trop fragmenté.
Il creuse sa cavité dans des chênes secs, à la base de branches mortes ou sous un champignon xylophage à une hauteur de 5 à 15m. Il y pond
5 à 7 œufs.
Avec ses exigences écologiques très spéci ques, le Pic mar souffre de la fragmentation de son habitat et de la dégradation des chênaies.
Pic noir
Dryocopus martius
Inféodé aux épicéas, hêtres et sapins. Diamètre min. 40 cm
De la taille d’une corneille et de même couleur, le plus grand de nos pics est facilement
reconnaissable.
La grandeur de son territoire est comprise entre 100 et 200 ha. Entre deux nids, le pic
respecte une distance minimale de 300 m.
Le Pic noir se nourrit en grande partie de coléoptères et d’hyménoptères. Dans le Parc
Jura vaudois, il pro te largement de la grande disponibilité en Fourmis rousses et char-
pentières.
Il creuse des cavités de grande taille (trou de vol: 14 x 9 cm, profondeur jusqu’à 91 cm).
Chaque printemps, il en fore une nouvelle ou en rafraîchit une ancienne dans laquelle
la femelle pond en général 4 œufs en avril-mai.
Dans le Jura, le Pic noir niche typiquement dans des futaies avec des fûts de gros dia-
mètre (supérieur à 40 cm). Il fore ses cavités en dessous des premières branches, à des
hauteurs variant de 3 à 18 m. La plupart sont dans des hêtres, seules trois sont connues
dans des résineux.
© O. Jean-Petit-Matile
© P. Marti
Liste rouge CH (2010): potentiellement menacé (NT)
Espèce prioritaire selon OFEV (2010): oui
Espèce prioritaire selon Sempach (2010): oui
Liste rouge CH (2010): non menacé (LC)
Espèce prioritaire selon OFEV (2010): non
Espèce prioritaire selon Sempach (2010): non
Les espèces cavicoles du Parc Jura vaudois et leurs caractéristiques écologiques sont présentées ci-après.
Le degré de priorité cantonal (selon le Concept de Réseau écologique cantonal) est précisé dans «Le coin pratique»
visible en fi n d’ouvrage.
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Pic tridactyle
Picoides tridactylus
Inféodé aux épicéas. Diamètre min. 20 cm
Seul pic à avoir trois doigts au lieu de quatre, ce qui lui a valu son nom, le Pic tridactyle
est aussi l’unique membre de sa famille à ne pas porter de plumes rouges. Le mâle et
les jeunes arborent une petite calotte jaune.
Historiquement présente dans les Alpes et Préalpes, cette espèce semble avoir com-
mencé son expansion sur l’arc jurassien: 1993 première nidi cation, 2007 et 2008,
deux nouveaux nids. Des preuves de reproduction ont aussi été apportées sur la haute
chaîne du Jura français.
On le trouve dans les forêts de conifères souvent à une altitude supérieure à 1200m. Il
habite uniquement dans les massifs clairs comportant 18 m3/ha d’arbres dépérissants
ou morts sur pied.
Chaque printemps, il creuse une nouvelle cavité. La femelle y pond 3 à 4 oeufs.
D’une remarquable discrétion, il n’est pas facile à découvrir: il alarme rarement. Souvent, c’est le faible tapotement qu’il produit en cherchant
sa nourriture qui le trahit.
Ses exigences écologiques élevées ont conduit à faire du Pic tridactyle un pic peu répandu voire rare et expliquent certainement la répartition
clairsemée des couples.
Le Pic tridactyle a l’habitude de perforer l’écorce des résineux pour en boire la sève. Il trace ainsi des lignes horizontales sur les troncs. La décou-
verte d’arbres ainsi cerclés à une altitude favorable constitue un bon indice de présence probable de l’espèce.
Pic épeichette
Dendrocopos minor
Inféodé aux aulnes noirs, peupliers & saules. Diamètre min. 15 cm
Plus petit pic de Suisse, le Pic épeichette ne dépasse pas la taille du moineau.
Le territoire d’un couple mesure entre 12 et 20 ha.
Sa nourriture est constituée d’insectes, d’araignées ou de larves qu’il déniche dans les
anfractuosités de l’écorce.
Fréquent uniquement dans les forêts riveraines jusqu’à 1000m d’altitude, il recherche les
arbres à écorce épaisse: l’aulne, le chêne, mais il évite les résineux. Il apprécie les forêts
claires comportant des arbres dépérissants ou secs.
Il creuse sa cavité dans des arbres dépérissants, à une hauteur de 2 à 7m. Il y pond 4 à
6 œufs.
Pic épeiche
Dendrocopos major
Inféodé aux chênes, épicéas, hêtres et sapins. Diamètre min. 20 cm
De la taille du merle, au plumage bigarré de trois couleurs, c’est l’espèce de pics la plus
commune.
Si sa présence est relevée dans tous les massifs forestiers, le Pic épeiche semble plus rare
dans les peuplements purs de résineux ainsi qu’à haute altitude.
En grande partie végétarien, il consomme des graines de conifères, des fruits forestiers,
la sève des arbres, mais aussi des insectes: coléoptères et lépidoptères.
Hauteur de la cavité: de 1m30 à 20 m. Diamètre minimum de l’arbre: 20 cm.
Le Pic épeiche reste discret tout au long de la couvaison des œufs et lorsque les poussins
sont petits. Vers la mi-mai, les jeunes commencent à appeler depuis la loge. C’est sou-
vent à ce moment que la cavité est découverte.
© S. Baciocchi
© S.Baciocchi
© J. Michel
Liste rouge CH (2010): non menacé (LC)
Espèce prioritaire selon OFEV (2010): oui
Espèce prioritaire selon Sempach (2010): non
Liste rouge CH (2010): non menacé (LC)
Espèce prioritaire selon OFEV (2010): non
Espèce prioritaire selon Sempach (2010): non
Liste rouge CH (2010): non menacé (LC)
Espèce prioritaire selon OFEV (2010): non
Espèce prioritaire selon Sempach (2010): non
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