Colle d’histoire- Le Maroc jusqu’en 1914. Intro: Le Maroc occupe au Maghreb une situation tout à fait particulière. Le Maroc est un pays surtout atlantique, tourné vers l'Amérique et l'Europe par le détroit de Gibraltar, ouvert vert l'Afrique noire le long des côtes (accès au fleuve Niger) Le Maroc a une structure d'Etat centralisée très ancienne ( c'est une monarchie et concept de mahzan). Colonisé tardivement sous forme de protectorat et rapidement indépendant. Le plus célèbre des souverains, Moulay Ismaïl gouverna le pays pendant 55 ans (1672- 1727), Il réorganisa le Maroc, assura la pacification grâce à des expéditions militaires menées contre les tribus insoumises. Il affermit la domination du pouvoir central, le Makhzan. Il fonda Meknès et y installa sa capitale. Sa mort cependant amena une période de troubles: des révoltes montagnardes, suivis d'années de sécheresse, de famine et des épidémies ( la peste en 1797-1800). Ceci provoqua des effondrements démographiques, la montée des caïds et repli du Maroc sur lui même. Il y aura ensuite une ouverture du Maroc vers l’extérieur, une volonté de modernisation. C’est un pays qui a toujours été indépendant ainsi toutes les tentatives de modernisations et les révoltes de population menés contre l’occupant français sont-ils motivés par le refus d’être colonisés et de subir le même sort que l’Algérie. - Plan I- Une réelle volonté de modernisation, assez hésitante puisqu'entrecoupée d'une période d'isolement (moulay suleiman) Ces réformes qui visent la modernité, visent également la construction d'un Maroc plus fort pour à tout prix préserver son indépendance. II- Cependant, la fin de l'indépendance du Maroc commence par une dépendance financière du pouvoir face aux puissances européennes. Un cercle vicieux d'emprunt et d'endettement. (Cette modernisation est freinée par la coût qu'elles impliquent. Le Maroc va s'endetter à cause des réformes qu'elle voulait mener sans aides extérieurs, mais également par cette volonté d'indépendance qui la mènerons à des défaites successives contre l'Espagne et la France qui l'affaiblirons encore une fois financièrement.) III- Vers le protectorat : les révoltes de la population pour manifester son mécontentement face aux décisions prises aux deux conférences: conférence de Madrid et d'Algésiras et finalement la solution Lyautey et la pacification. Conclusion : Le Maroc a été indépendant des siècles durant. Face au sort réservé à son voisin l’Algérie, l’inquiétude de la perte de souveraineté pousse la Maroc à tenter de moderniser le pays pour être à la hauteur des nouvelles exigences internationales, en devenant plus forts. Cependant, cette modernisation rapide est coûteuse déclenche un mouvement anti-réformiste parmi la population qui craint que la modernisation et l’ouverture commerciale empiètent sur l’Islam et les traditions. Le Maroc va s’endetter auprès des grandes puissances européennes à cause de ses ambitions de modernisation. Cet endettement la plongera dans une dépendance financière qui constitue une première étape vers le protectorat. Deux conférences vont précipiter le sort du Maroc. La perte progressive de souveraineté entraînera le mécontentement de la population et l’insécurité auxquels les français répondront par une intervention militaire. La pacification sera possible grâce à la politique de Lyautey qui prend en compte la population, l’histoire et l’héritage marocain dans ses projets de modernisation. -ouverture Certes l’opposition contre l’occupant français est importante mais il faut également considérer la naissance d’autres mouvements tels que les salafistes qui sont pour un retour aux puretés originelles de l’Islam mais qui sont également réformistes. Ils ont pour objectif la mobilisation des forces intellectuelles contre l’entreprise de destruction de l’occupant français. Ils comprennent l’intérêt de s’ouvrir à la modernité occidentale pour acquérir la puissance occidentale, sans y perdre son âme, bien entendu, il faut garder la spiritualité. 1 I- Le Maroc pré-colonial : hésitations entre ouverture à l’Europe et fermeture, pour préserver son indépendance. Il était ouvert au monde extérieur, mais fermé à tout ce qui pouvait constituer une menace pour son ordre politique et social et surtout au moment de la colonisation de l’Algérie. Une inquiétude persiste. 1) Entre ouverture commerciales, échanges avec l’extérieur et fermeture. Mohammed III ben abdallah (1757-1790) avait commencé à ouvrir le Maroc à l’international. Ce dernier accueille des consulats et des maisons de commerce dans des nouveaux ports qu’il a aménagés le long de la côte atlantique: l'exemple le plus connu est Mogador (Essaouira) conçue par un ingénieur français travaillant pour le sultan. 1 protéger la région des menaces extérieures, - doter le Maroc d’un grand port moderne et compétitif. Il est également le premier chef d'Etat à reconnaître l'indépendance de la jeune République des Etats-Unis d'Amérique en 1777. Cependant il sera suivi d’un politique très isolationniste de Moulay Sulaiman (1792-1822). Il réussit à écarter les tentatives d'influences diplomatiques et militaires exercées par l'Empereur Napoléon Ier. Dés 1808, ce dernier avait envoyé un espion, Antoine Burel. Sa mission était de rendre compte de l’état des fortifications et de la force des armées pour préparer la conquête du pays, mais Napoléon y renoncera. La plupart des ports furent fermés à l’étranger, exportations des produits marocains interdits (blé, huile, laine…), il voyait dans le contact avec l’étranger et le commerce un risque pour l’islam. Le sultan Moulay Abderrahmane (1822-1859) il y a ouverture du pays, en partie pour se protéger de la pression de l’impérialisme européen en plein expansion. Il s’agissait d’adapter le pays aux nouveaux défis internationaux pour maintenir son indépendance. Il a signé des accords commerciaux : 1825, Signature entre le sultan et le royaume du Piémont-Sardaigne d'un accord qui règle les rapports commerciaux et maritimes entre les deux États. Portugal (1823), l’Angleterre (1824), et le France (1825). 1856, Signature d'un traité commercial avec la GrandeBretagne. Déjà placés parmi les principaux partenaires commerciaux du Maroc, les Anglais obtiennent des privilèges. L'influence européenne au Maroc contribue au développement des villes portuaires du pays. Un trafic d'environ 700 bateaux par an est enregistré entre le Maroc et l'Europe. Casablanca devient une étape importante pour la navigation de cabotage, le long des côtes de l'Atlantique, et le point de départ de la moitié des exportations marocaine de laine et céréales. Le sultan Mohammed IV qui sera suivi par Hassan I en 1859, s’engage dans des réformes. 2) Au niveau de l’administration : avant Mohammed IV, il n’y avait qu’un seul ministre qui collaborer avec le roi et qui s’occupait à la fois des affaires intérieurs du pays et des affaires étrangères / extérieures. Il créa le ministre de la guerre, dirigé par le chef suprême des armées, de la justice et le ministre des finances qui centralise toutes les institutions financières du pays, organisé en 3 sections : les dépenses, les recettes et la vérification des comptes. Il y a une « rationalisation » dans l’administration fiscale et cet effort est visible dans tous les domaines. Avec l’ouverture vers l’occident, il y a nécessité de la création d’un ministre des affaires étrangères qui s’occupe des relations entre le sultan et les ambassadeurs des pays étrangers, des traités internationaux et de la correspondance avec les gouvernements étrangers. Par ailleurs, le 2 Makhzen a créé à Tanger le poste du représentant du sultan auprès des représentations diplomatiques des différents pays étrangers. L’un des aspects de la réforme inaugurée par Mohamed-IV, fut l’établissement des relations politiques, culturelles et économiques avec l’Egypte et l’Etat ottoman. C’est dans ce cadre-là que se fait la mission d’ouvriers qualifiés égyptiens chargés de faire tourner l’usine de sucre fondée par Mohamed-IV à Marrakech et l’envoi en Egypte d’étudiants marocains en vue de se former dans les techniques de l’impression et dans les disciplines militaires. 3) La question militaire. Jusqu’à la défaite d’Isly (1844), l’organisation de l’armée marocaine était la même que celle en vigueur sous le règne de Moulay-Smaïl, 17ème siècle ! L’essentiel de l’armée se composait d’un armement et d’une tactique archaïque. L’armée marocaine souffrait terriblement de l’absence de discipline et de la non maîtrise des techniques et des sciences modernes. Il y a une réorganisation de l’armée en créant un corps d’infanterie à l’européenne, formés par des instructeurs européens. Il substitua au traditionnel recrutement tribal un recrutement plus national et passa de nombreuses commandes d’armes et de munitions auprès de divers pays européens. Il a notamment essayé de se dégager par rapport à l’extérieur en créant des fabriques d’armes au Maroc telle la "Makina" à Fès, et développa la cartoucherie de Marrakech. Il a également accordé une grande importance à la formation aux techniques modernes en envoyant des centaines de jeunes marocains dans les différents pays d’Europe et en Egypte entre 1874 et 1888, 8 missions marocaines d’étude soit 350 personnes en tout sont envoyés des académies militaires étrangères. Parallèlement à cela, il a fait appel à des instructeurs militaires étrangers belges, français, anglais, italiens et espagnols. Hassan I essaya aussi de doter le pays d’une marine moderne susceptible de surveiller les côtes, de faire diminuer la contrebande et développer les moyens de transport maritimes. Il a, ainsi, commandé deux canonnières et une corvette à l’Italie, a acheté un vapeur "hassani" à Liverpool qui entra en service en 1882. Son fils, Moulay-Abdelaziz a aussi acquis un vapeur moins important, le "Sid Turki", acheté en Allemagne. 3) Le développement économique du pays se heurtait au XIXe siècle à la situation archaïque des moyens de communication. Aussi, les efforts de Mohamed-IV et de Hassan I se portèrent sur les infrastructures de communication (routes, ponts, ports, projet de chemin de fer, etc.). Dans le domaine agricole et industriel, ils encouragèrent les projets d’implantation de coton et de canne à sucre dans le Haouz et le Souss. Ainsi, fut fondée une manufacture et une cotonnade à Marrakech. A Tanger fut monté un moulin à vapeur, et à Fès fut introduite la première imprimerie. Des projets de fabrique de papier à Essaouira et de verrerie à Tanger ont été élaborés ainsi que le début d’exploitation de certains gisements miniers (charbon, plomb et cuivre). Conscient de la nécessité vitale d’une monnaie saine et solide pour toute entreprise de réforme économique, Mohamed-IV, décida en 1869 une réévaluation de la monnaie marocaine pour arrêter sa dépréciation et la diminution des revenus de l’Etat qui en découle. Hassan I continue les réformes initiées par son père et décide en 1881 de frapper de nouvelles pièces d’argent mais échec car fraudes. Deux années plus tard fut frappée une nouvelle monnaie mais la stabilité monétaire n’a pas pu être atteinte. Les efforts réformistes du Makhzen aboutirent à un échec quasi total. La cause principale réside peut-être dans le fait que l’Etat n’a pas réussi à mobiliser la société. Le peuple, mal informé, avait une opinion négative sur les réformes initiées par le sultan et il suivait les oulémas conservateurs qui y voyaient des innovations contraires à l’esprit de l’Islam. Un courant anti-réformiste très fort avait ses défenseurs au sein même du Makhzen. 3 II- La dépendance financière du pouvoir. Problèmes financiers Tentatives de modernisation, emprunts, endettement, affaiblissement du pouvoir centrale. 1) Une modernisation trop coûteuse et les réticences du peuple. Les tentatives de développement sont incomprises et les emprunts sont tels qu’indirectement le Maroc est soumis à l’impérialisme des puissances européennes. La modernisation va conduire à l’endettement, mais également les guerres et les indemnités à payer qui accableront le Maroc. Le sultan Hassan Ier décède en 1894. Son fils cadet Abdelaziz, (r. 1894 – 1908) âgé de quatorze ans. Le sultan a un goût immodéré pour les nouveautés techniques européennes, leur coût exorbitant d’acquisition creuse un fossé d’incompréhension entre lui et son peuple car le peuple considère que ces nouveautés vont à l’encontre des préceptes de l’Islam et pense que seuls l’isolement et un retour à la tradition permettront au Maroc de conserver son indépendance. Le mécontentement du peuple s’aggrave lorsqu’Abd al-Aziz remplace l’impôt coranique traditionnel par un nouvel impôt, le tertib. Le tertib est un impôt sur les biens agricoles qui touche à la fois les riches et les humbles. Les révoltes dégénèrent en dissidence. 2) l’intervention des puissances européennes. La débâcle financière du Maroc s’accélère, le Maroc emprunte aux banques européennes (Banque de Paris, Pays-Bas, Anglais) pour payer les dettes du sultan. L’action des banques et des banquiers pousse les français à conquérir de nouvelles terres hors d’Europe : le Maroc ainsi que l’Empire Ottoman et l’Egypte et d’autres encore, est dans une dépendance telles que c’est la France qui contrôle ses finances. Une présence progressive de la France au Maroc. Maroc battu par les espagnols en 1860 (face à l’Espagne près de Tétouane exige une indemnité de guerre en espèces ou un droit d'occupation permanente de Tétouan. Le sultan doit choisir entre la présence de forces étrangères sur son territoire ou l'affaiblissement durable de l'économie du Maroc) Etant dans l’impossibilité de payer une lourde indemnité de guerre, il est obligé d’emprunter or il est incapable de rembourser les emprunts, qui sont trop lourds pour ses finances donc les recettes douanières par exemple, deviennent sous contrôle étranger ; mais en plus des révoltes éclatent face à cette nouvelle humiliation. Ainsi, le Maroc accepte l’argent avancé par les banques anglaises avec comme garantie les droits de douane, en attendant, le Maroc ne peut pas investir dans les réformes. 4 III- Vers le Protectorat. 1) Les deux conférences. A-La conférence de Madrid de 1880 est début de la fin de l’indépendance du Maroc : les met pratiquement sous tutelle internationale, la France y montre son intérêt pour le Maroc, par ailleurs la France commence à retrouver une place parmi les autres puissances européen grâce à l’expansion coloniale. C'est l'endettement qui a permis aux Européens de dominer le Maroc. Moulay-Hassan-I avait hérité du système de la protection accordé par les puissances européennes aux négociants étrangers et collaborateurs marocains. Ce grave problème qui constituait une véritable atteinte à la souveraineté du pays. La conférence de Madrid s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Makhzen afin de résoudre le problème, c’est-à-dire, de maîtriser les conséquences négatives du système de la protection et d’éliminer les abus auxquels il a donné lieu. La réunion s’est tenue avec la participation de toutes les puissances européennes ayant une représentation au Maroc. Celui-ci demande une limitation et une réforme du système de la protection. Cependant la conférence aboutit à un résultat différent de celui souhaité par le Makhzen. Elle a, en effet, affermit la protection en étendant ses privilèges à l’ensemble des puissances occidentales. En reconnaissant aux européens le droit d’acquérir des propriétés au Maroc, la conférence de Madrid marqua ainsi la fin de l’indépendance du Maroc. Il y a donc maintien du droit de protection. En 1912, le Maroc très endetté est contraint de souscrire de nouveaux emprunts, des emprunts sont suivis d’autres d’emprunts. B-La conférence d’Algésiras – 1906. En 1904, la France signe une série d’accords avec l’Angleterre et l’Espagne moyennant quelques concessions. L’Allemagne, tenue volontairement à l’écart de ces accords, encourage le sultan à résister aux pressions françaises, à refuser toutes les propositions et à réclamer une conférence de toutes les puissances ayant des intérêts au Maroc. Ces déclarations provoquent une conférence internationale qui se tient à Algésiras, en Espagne. Lors de cette conférence, treize pays se réunissent dont l’Allemagne qui se trouve isolé et l’Angleterre qui soutient la France. Bien que l’indépendance et l’intégrité du Maroc soient reconnues lors de cette conférence, la France et l’Espagne se partage l’influence sur le Maroc et obtiennent le contrôle de plusieurs villes : - La France obtient le contrôle de Rabat, Mazagan, Safi et Mogador, - L’Espagne obtient le contrôle de Tétouan et Larache et partage Casablanca et Tanger avec la France. De plus, la France et l’Espagne sont mandataires de la nouvelle banque d’Etat au Maroc. Au final, le traité d’Algésiras marque la fin de l’indépendance du Maroc et place le pays sous une sorte de « protectorat international », le place sous une tutelle internationale et rapelle également le droit d'accés de toutes les entreprises européennes à son marché et des droits particuliers de la France, ainsi la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains, un français est chargé de présider la Banque d'état du Maroc. 5 2) Réaction de mécontentement de la population marocaine face à la frustration générée par les deux conférences. La signature de ce traité entraîne un fort mécontentement de la population allant même à accuser le sultan et le makhzen de traîtrise. Des émeutes éclatent menaçant aussi bien les fonctionnaires du sultan que les Européens. A la suite d’assassinat de ressortissants européens, la France se lance dans l’occupation militaire du Maroc. La conférence d'Algéciras scelle le destin du pays. Le Maroc est placé sous la protection des grandes puissances européennes (France, GrandeBretagne, Allemagne, Espagne et Italie). Toutefois la prépondérance de la France est admise par les participants, en raison des frontières algéro-marocaines et des intérêts liant ces deux contrées. Opposé aux accords d’Algésiras et à la passivité du sultan face à l’influence française, le 16 août 1907, le frère aîné du sultan, Abd al-Hafid (r. 1908-1912), est proclamé sultan de Marrakech et promet de mener à bien la Guerre Sainte car mécontentement face aux accords d’Algésira. En 1907, massacre d'ouvriers européens dans le grand port de casablanca et la région voisine Chaouia. Il entame de vaines négociations avec la France. De sa campagne militaire contre la France, il en sort vaincu. La France s’impose donc par les armes et réclame au nouveau sultan des indemnités pour la campagne de représailles de Casablanca et de la Chaouia. La France ne peut tolérer ce climat d’insécurité et de révoltes sanglantes dans un pays où elle a déjà beaucoup investie. En 1911, le sultan assiégé dans la ville de Fès par des sujets révoltés demande l'intervention française pour l’aider à rétablir la paix, faire disparaître les causes de troubles et d’agitation tout en préservant l’autorité chérifienne. Les portes de la capitale Fès sont donc ouvertes et les troupes du général Moinier entre dans la ville le 21 mars 1911. Le 24 mars 1912, Eugène Regnault, diplomate français, arrive à Fès avec pour mission de faire signer au sultan le Traité du Protectorat. Sous la pression de cinq mille soldats français qui campent sous les murs de son palais, le sultan Abd al-Hafid accepte de signer le Traité du protectorat le 30 mars 1912. Cette signature déclenche une vague de sanglants combats. L’occupation du Maroc par les troupes françaises est possible parce que le Maroc est complètement dépendant financièrement de la France. En 1909, l’Espagne étend sa zone d’influence à tout le Rif marocain. L’Allemagne, qui s’est toujours opposé à la pénétration française au Maroc, réagit le 1er juillet 1911, en envoyant le croiseur Panther à Agadir afin de protéger ses intérêts économiques dans le Souss. Afin d’apaiser l’Allemagne et obtenir la reconnaissance du futur protectorat français sur le Maroc, la France décide de lui offrir des compensations. Ainsi, lors du traité de Berlin, l’Allemagne reconnaît le protectorat français sur le Maroc et en contrepartie, elle reçoit une partie du Congo. La France réussit donc à isoler diplomatiquement le sultan Abd al-Hafid et peut donc agir à sa guise au Maroc. La pacification, étant difficile, la France envoie un homme à poigne, Hubert Lyautey, pour régler tous les problèmes militaires et administratifs. Premier Résident général au Maroc, En 1912, le sultan abdique « pour raison de santé » au profit de son frère, Moulay Youssef qui est l’élu de Lyautey. (En échange de son abdication, Abd al-Hafid obtient 375 000 francs de rente annuelle et un chèque de 40 000 livres sterling.) 6 3) Le Maroc- protectorat instauré: politique de Lyautey et pacification. Depuis son arrivée au Maroc, en 1912, Lyautey, qui s'occupa du Maroc pendant 13 ans, répéta à plusieurs reprises : “Je veux nous faire aimer de ce peuple.” Il mène une politique de « pacification ». Il réussit à rétablir en mai le calme à Fès, à prendre Marrakech en septembre 1912 et Taza en 1914. Lyautey décide de transférer la capitale à Rabat en 1912, est sur le littoral, symbole d’ouverture sur l’occident. Ne voulait pas le même modèle que l’Algérie : colonisation totale, destruction des élites locales. La rationalisation de la perception de l'impôt et des droits de douane permettent d’obtenir de nouvelles ressources fiscales en vue d’une politique d'investissements tournée vers les transports : développement du port de Casablanca (décidé à la conférence d'Algésiras en 1906) en 1913 construction du chemin de fer confié à des entreprises françaises, construction de routes dont beaucoup partent de Casablanca, construction de centrales électriques (Casablanca en 1924 et Oujda en 1929). Paribas assure le financement de tous ces travaux. Il encourage l'exploitation de phosphate, principale ressource minérale du pays, cette exploitation est confiée au sultan. La formation d'une élite dévouée au protectorat 1919 : ouverture à Meknès de l'école très élitiste de Dar el beïda pour former les officiers marocains (une dizaine par an). L'idée est de pouvoir s'appuyer sur une élite locale. Ils reçoivent à la fois une instruction générale et militaire.. Protectorat imposé tardivement, forte identité marocaine, il y a un sultan, les élites marocaines traditionnelles, cultivées. Lyautey mène la politique de la carapace : il refuse le repli sur le Maroc littéral qui risque d'encourager la contestation de la présence française selon lui et préfère maintenir des hommes au contact avec les Marocains en vidant les zones où le contrôle est bien établi. L'armée française au Maroc fait largement appel à des soldats indigènes algériens ou marocains. Attaché à la culture locale, il édicta plusieurs lois visant notamment à protéger les centres anciens des grandes villes (les villes coloniales seront construites à la périphérie des médinas) ou à établir des règles strictes laissant aux Marocains des espaces de liberté (interdiction pour les nonmusulmans de pénétrer dans les mosquées…). 7