Billet d’humeur mercredi 3 mai Nous venons de passer des semaines politiques intenses. En même temps qu’une détestable mais significative odeur de corruption, il y avait dans la population une vraie envie de parler politique. Pas toujours des idées, mais quand même. Mélenchon a fait de pédagogie et a développé de nombreux thèmes qui nous sont chers, et a, sans aucun doute, fait progresser la prise de conscience citoyenne. Je crois qu’il faut s’en réjouir. On a même pu espérer un moment, le voir arriver au second tour. Cela m’aurait sans doute poussé à m’investir dans cette campagne, à titre personnel, ce qui est compliqué en étant impliqué dans ATTAC. Maintenant nous sommes devant un second tour ou nous avons le choix entre la peste et le choléra. Il n ’y a aucune bonne solution. Voter Le Pen est impensable. Il reste 3 solutions, (abstention, vote blanc ou vote nul -je veux dire Macron- ) mais rassurez-vous, je n’ai aucune volonté de vous convaincre que mon choix est le meilleur et même, je vous invite à ne pas faire comme moi. Et je me réserve le droit de changer d’avis en poursuivant la réflexion. Depuis 30 ans on nous fait le « chantage » du rassemblement républicain. C’est logique, le FN était fait pour cela :assurer le partage du pouvoir entre une gauche molle et la droite, les 2 menant une politique libérale au profit de la finance qui automatiquement fait monter le FN qu’il faut combattre. Aujourd’hui, Frankenstein a échappé à ses maîtres et nous sommes conviés à le remettre dans sa cage dont Macron va limer à son tour les barreaux. Dans le dernier ligne d’ATTAC, le chercheur Jean François Bayard nous parle du « National-libéralisme » qui est le nationalisme pour les pauvres et le libéralisme pour les riches. » « la globalisation et le repli national-identitaire, loin d’être antagoniques, se configurent l’un l’autre, enfermant nos sociétés dans une impasse. » Il précise plus loin : « la libéralisation des marchés financiers s’est accompagné du renforcement de son contrôle par les Etats, sous couvert de guerre contre le terrorisme ». Maintenant il faudrait voter Macron car le fascisme nous guette. Si la 2ème partie de ma phrase est vraie, la première m’interroge. A n’en pas douter, il faudra battre le pavé cet été quand Macron décidera de démanteler le code du travail par ordonnance. Il faudra manifester cet automne ou avant, quand Macron voudra faire valider le CETA par le parlement Français. A la même période peut-être il faudra se mobiliser quand il poussera l’Autorité de Sûreté Nucléaire à valider la cuve fissurée de l’EPR. Et aussi les travaux de l’aéroport de Notre Dame des Landes, car il faut être moderne. On a peut-être 10 ans pour éviter l’emballement climatique, mais ses 5 années seront perdues car il faut de la croissance. Perdue aussi, l’agriculture paysanne qui ne correspond en rien à la modernité morbide assumée par Macron qui préfère les fermes usines qui rentrent mieux dans la financiarisation de l’économie. Le culte de l'argent favorise la haine, et le culte de la haine favorise l'argent Je garde en tête tout sauf Le Pen. Je ne vous parle pas des 6 mois suivant, où sans aucun doute, de nouvelles avancées mortifères seront en marche. Tout sauf Macron, tout sauf Le Pen. Je n’oublie pas les horreurs qui pourraient se produire si Le Pen était élue. Pauvres jeunes, pauvres étrangers, pauvres manifestants, la haine et la violence décupleraient leur doit de cité. Avant de vous donner mon avis, je vous lis la fin de l’éditorial de Denis Sieffert dans Politis « Car il ne faut pas s’y tromper, rien n’est joué. … Macron est tout ce que nous combattons dans ce journal depuis tant d’années. Et pourtant, nous n’aurons aucune hésitation parce que le débat se situe sur un tout autre plan. On ne joue pas avec le risque fasciste. On ne prend pas à la légère les menaces sur les libertés publiques, les interdits culturels, la régression des mœurs. On ne joue pas avec l’intégrité physique de tous ceux qui ne correspondent pas à la « norme » telle que définie par les frontistes, ou leurs satellites nazillons. On ne court pas le risque de la xénophobie et de la violence de rue contre les immigrés. Ce n’est pas affaire de programme. Il y a d’autres armes pour combattre la politique de Macron qu’une abstention qui pourrait porter Marine Le Pen au pouvoir. » Pour ma part, je crois que je n’irai pas voter, en espérant lâchement que beaucoup ne feront pas comme moi, pour que Le Pen soit battue, mais que Macron ait le plus petit score possible avec, une grosse abstention et plein de vote blanc. Il y a 15 % de non inscrits sur les listes électorales, s’il y a 40 % d’abstention et de vote blanc cela ne fait plus que 45 % de votants. Si 55 % votent Macron, il aura à la louche 25 % des électeurs potentiels qui l’auront élus. Cela remet les choses à leur place. Cela me permet aussi de garde r la tête hors de l’eau, et c’est déjà ça. Petit complément : suite à un conseil entendu lundi, dimanche à 16 h ou 17h j’irai voir sur les sondages sortis des urnes publiés en Suisse ou en Belgique ce qu’il en est. Si Macron est effectivement à 60 %… ce sera sans moi. Si c’est plus prêt de 50/50 je mettrai le bulletin Macron dans l’urne. Même si les sondages me débectent. Parfois, les armes de l’ennemi… Je pense qu'en allant sur la RTBF https://www.rtbf.be/ on devrait avoir des infos, ou sur https://www.rts.ch/ la TV Suisse Romande. Dernière réflexion : Si le 2ème tour avait été Mélenchon Le Pen, je ne sais si les éditocrates du front républicain seraient sur la même longueur d’ondes qu’aujourd’hui ! D’autres part, à propos des élections en 3 bandes, des camarades de la vraie gauche sont allées voter au primaire de la « Belle Alliance ». Ils ont sorti Valls : Bravo. Mais gare à la 4ème bande… Si Valls avait été le candidat du PS, Macron serait descendu et Mélenchon aurait monté… - 3 pour l’un, +2 pour l’autre… dommage ! Votons selon nos conviction, pas selon des calculs...