discussion des chiennes Forum 2
Femmes, nature et société
Leirn mars 1999
Pourquoi donc s’acharner à défendre une égalité des sexes ?
Pourquoi ne pas valider une nature féminine, ou un «éternel féminin», voire une supériorité
éternelle de l’homme sur la femme qui alors justifierait des traitements différents, ne serait-
ce que pour niveler ces inégalités de chances au départ ?
N’est-il pas normal et intelligent de fournir l’éducation la plus adaptée aux capacités réelles
du sujet, à savoir, les femmes ?
Enfin, ne risque-t-on pas de gâcher ce bien si précieux qu’est la féminité en donnant aux
femmes la possibilité de se conduire comme les hommes ?
Bien sûr, ce paragraphe est une pure provocation de ma part. Mais plutôt que de poser
comme postulat l’égali des hommes et des femmes, je préfère commencer par détruire
quelques idées reçues, (ou inconsciemment reçues) pour démontrer clairement que la
spécificité féminine de prétendues capacités moindres ou même différentes n’a pas lieu
d’être.
Observations biologiques
«La femme est le produit d’un os surnuméraire a prétendu Bossuet, justifiant ainsi, avec
l’appui de la parole divine la subordination originelle de l’homme sur la femme. Mais la
religion ne fait plus recette et il est difficile de se référer à Adam et Eve pour confirmer
sérieusement une supériorité masculine. Toutefois la science a remplacé de nos jours la
religion, en terme de convictions et de références. Et c’est dans la biologie et l’observation du
règne animal qu’on va aller chercher de multiples preuves de la supériorité masculine. Même
Simone de Beauvoir n’arrive pas, me semble-t-il, à se dégager de cette impression que le
fondement de la soumission des femmes est dans la nature. Bien qu’elle cite la reproduction
des éponges et d’un certain nombre d’autres animaux plus ou moins évolués, elle paraît
bloquée sur le fait que dans les rapports sexuels des animaux ‘supérieurs’ (et volontiers cités
en exemple, comme le lion ou le loup), le mâle a toujours le dessus et la femelle se cantonne
dans un rôle passif (Beauvoir 1949 chap. 1er) : le mâle couvre la femelle, cette constatation
provient de l’observation la plus élémentaire.
Bien sûr, elle n’y trouve pas la justification de la domination masculine mais malgré ses
affirmations, j’ai l’impression qu’un doute désagréable traîne dans son esprit, un doute qui
lui ferait dire : éloignons-nous du modèle animal, nous sommes maintenant suffisamment
évolués pour nous défaire de nos instincts les plus primitifs. Et je pense que ce point de vue
est très largement partagé. Au fond de l’esprit de la plupart des gens reste le sentiment que
l’homme est plus fort, court plus vite, qu’il en est de même pour les mâles dans la nature et
que cette prédisposition malheureuse pour les femmes les condamne à la condescendance ou
à la galanterie.
Pourtant, ces observations biologiques, même dans leurs interprétations les plus littérales
sont culturellement biaisées. Le terme passif n'a aucun sens dans ce cadre. L'utilisation de
justifications causales est inadaptée à tous les phénomènes évolutifs et introduit des biais de
sens très importants. Soit on fait de la stricte observation scientifique et le vocabulaire
supérieur / inférieur n’a pas de sens, soit on plaque des considérations anthropomorphiques
sur des observations éthologiques. Mais là, ce n’est plus de la science, mais du mythe ou de
la métaphore. Le terme de couvrir’ qu’emploie volontiers Simone de Beauvoir pour décrire la
supériorité du mâle sur la femelle au moment de l’acte sexuel n'a un sens qu’en terme
d'interprétation : le haut est associé culturellement au masculin et au positif, tout comme
l'action’, mais en termes biologiques, le couple haut / actif n'a pas de raison d’avoir une
valeur positive (Bourdieu 1998). Dieu pas plus que la biologie ne pourront gitimer une
domination masculine.
Influences sociétales
Les écarts de comportements sont sociétaux, plutôt que «naturels». L’éducation des enfants
ne s’effectue pas exclusivement à l’école. C’est d’abord dans le cadre de la famille que les
petites filles grandissent. Or, il est significatif que les parents regardent les bébés selon leur
sexe, et ce, même avant la naissance. Ensuite, dès la prime enfance, les enfants sont l’objet
d’attentes collectives très différentes. Le bébé fille sera encouragé à plus de passivité, on la
voudra ‘gentille’, ‘mignonne’, ses tenues auront tendance à être moins pratique (il est difficile
de marcher à quatre pattes, quand on est en robe), on l’encouragera moins à marcher. Les
petites filles sont plus maternées, elle reçoivent plus d’aide que les garçons qu’on a tendance
à laisser se débrouiller tout seul. On fait également moins attention à l’état des vêtements
des garçons quand ils rentrent après avoir joué. On considère que c’est normal qu’ils se
salissent, ils sont exubérants, plein de vie, il faut qu’ils se dépensent.
Les jouets qui sont proposés aux enfants sont également de nature très différente. Les jouets
traditionnellement pour petites filles se rapportent au domaine maternel ou domestique.
Alors que les jouets pour garçons sont plus diversifiés, plus créatifs, plus scientifiques. C’est
dans le choix des jouets qu’on retrouve aujourd’hui les orientations de l’école républicaine. Il
est à mon sens significatif que la préférence pour les jouets de l’autre sexe soit beaucoup
plus marquée chez les filles. D’une part, parce que les domaines abordés sont plus vastes, et
d’autre part parce qu’il n’y a pas de honte pour les filles à aimer les jouets de garçons. Alors
que l’inverse est faux. Les garçons mépriseront les décors mièvres et les activités serviles
proposés par les jouets domestiques.
Mais le choix des jouets et des habits reste du ressort des parents et de la famille, à
destination d’enfants clairement identifiés, considérés comme des individus distincts. Sans
que l’expression ne se veuille péjorative, l’école fournit un enseignement de masse, laïque et
sexuellement indifférencié. Pourtant, un tri s’effectue semble-t-il naturellement parmi les
élèves : les filles font moins d’études longues, réussissent moins bien dans les matières
scientifiques ou se dirigent en masse vers les filières littéraires. Enfin, certaines professions,
incarnant des valeurs telles que le dévouement, le soin porté aux autres, sont des bastions
féminins, tel le métier d’infirmières. Faut-il en conclure à une sélection naturelle qui voudrait
que dans un enseignement sexuellement indifférencié, les prédispositions innées des femmes
leur fassent choisir les orientations qui leur conviennent le mieux ?
C’est encore à grand renfort de biologie que les tenants de cette hypothèse voudront
démontrer leur croyance. De nombreux tests ont été effectués sur des hommes et des
femmes, afin de déterminer comment étaient réparties les aptitudes. Il semblerait que les
femmes aient plus de facilité à reconnaître des objets, à fonctionner par associations d’idées,
elles seraient meilleures en perception et en communication et enfin, meilleures en
arithmétique. Par ailleurs, les hommes excelleraient en représentation spatiale de tout type
et en raisonnement mathématique pur (Kimura).
Néanmoins, pour aller à l’encontre de ce genre de déterminisme biologique, il faut signaler le
caractère tardif de l’émergence de la plupart de ces prédispositions, c’est-à-dire, post
socialisation, et le caractère très changeant et sensible au contexte. (Pour les hommes,
comme pour les femmes, les cycles hormonaux semblent faire fluctuer leurs aptitudes). Les
seuls points sur lesquels on pourrait peut-être avancer des résultats significativement
précoces (avant 6 ans) seraient une plus forte agressivité et une meilleure reconnaissance
spatiale chez les garçons, ainsi que des prédispositions au langage chez les filles. Mais
encore, peut-on parler de nature ? Un bébé est considéré comme garçon ou fille par ses
parents parfois même avant sa naissance. Les bébés filles vocalisent davantage. Mais les
mères parlent davantage aux bébés filles. Alors, qui a commencé ? Des tests de
reconnaissance de visages ont été faits sur des bébés. Ils mettent en évidence qu’à l’âge de 4
mois, les bébés filles et les bébés garçons n’utilisent pas en général leurs hémisphères
cérébraux de la même manière (les filles utilisant les deux et les garçons uniquement le droit,
sauf les garçons gauchers qui pensent en gros, «comme les filles»). Peut-on pour autant en
déduire directement des compétences différentes ?
Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que de moyennes, que les différences entre
individus d’un même sexe ont toujours été supérieures aux différences supposées d’un sexe
à l’autre et enfin, qu’une prédisposition biologique n’est pas suffisante pour induire un
comportement. Et puis, il faut intégrer le fait que les tests comportementaux sont lus par des
individus sexués ayant leurs propres préjugés (involontaires) sur les individus sexués et qu’il
est possible que les lectures elles-mêmes soient doublement influencées par la variable sexe.
Il est évident que nous sommes influencés par notre biologie. Quelques soient les
performances en matière d’égalité des sexes, il a y peu de chance qu’un jour les hommes
accouchent, de me, il est peu probable que les femmes possèdent un pénis. Il serait
ridicule de nier ces différences et bien entendu, ce n’est pas mon propos. Ce que je veux dire
c’est que je crois que la culture est capable de réinterpréter toute la biologie à sa guise. Selon
les endroits, les époques et les civilisations, la femme était responsable à elle seule de la
reproduction ou en était totalement étrangère. Cette interprétation se faisait en face d’une
même biologie. Les héros grecs pleuraient comme des madeleines à la mort de leurs amis et
personne ne les traitait de femmelette, alors que les vrais hommes de nos civilisations
occidentales ne pleurent jamais. Sur des biologies différentes, les constructions sociales sont
puissantes et peuvent interpréter tout et le contraire. Le problème n’est pas que les hommes
soient physiologiquement plus forts que les femmes. Mais que le fait d’être plus fort soit une
valeur essentielle, associée à ce qui est bien. Le problème n’est pas que les femmes
accouchent, mais que cette fonction soit considérée comme passive et sans prestige. De sorte
qu’on en arrive à ce paradoxes : il y a plus de noblesse à prendre la vie qu’à donner la vie
(Simone de Beauvoir 1949). Voilà une valeur culturelle qui est indiscutablement « contre-
nature ».
Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, Gallimard, Paris 1949
Pierre Bourdieu, La domination masculine, Seuil, Paris, 1998 (même si on peut critique
l’originalité de ses propos et le réel féminisme de son discours)
D. Kimura, Le sexe du cerveau, Pour la science, N° 181
Le cran de sureté du sexisme, ou les mots à double-fond
réagir à des insultes publiques contre des femmes.
Parce que les mots ont un sens. Parce qu’une insulte est une forme d’agression, verbale.
Parce qu’insulter publiquement une femme c’est implicitement autoriser n’importe qui à faire
de même.
Mais la tache est compliquée, car les mots sont à double-fond.
nous sommes condamnéEs à mener deux combats à la fois.
Le problème n’est pas seulement dans les mots, il est aussi dans leur usage, c’est à dire plus
largement dans le langage. Certaines phrases sont des agressions,
comme le fait de crier « à poil » quand une femme se présente à une tribune pour y faire un
discours. Mais « à poil » n’est pas une locution insultante en soi, je peux dire « quand le
facteur a sonné je n’ai pas pu lui ouvrir tout de suite parce que j’étais à poil », alors c’est
simplement une description, avec un vocabulaire trivial. Le contexte, le ton de la voix ou les
mimiques du visages, influencent le sens du message.
Les insultes sont plus complexes qu’elles n’y paraissent.
Prenons un exemple frappant, et d’une affligeante banalité, l’ensemble des expressions liées
à la prostitution. De « sale pute » à « fils de pute », on trouve de nombreuses variations. On
pourrait en ajouter bien d’autres, en général liées à la sexualité, mais restons-en pour
l’instant.
Le premier réflexe est de nier. InsultéE, on veut d’abord dire qu’on n’est pas une prostituée
ou un fils de.
Parce cette négation, on refuse d’être insulté et on le fait savoir. Ou alors on rétorque « toi
même », ou encore on verse dans la surenchère en répliquant une autre insulte qu’on espère
plus violente encore ou plus stigmatisante.
Ce premier réflexe est légitime, puisqu’il affirme notre droit à ne pas être traitéE en
inférieurE, notre droit à être traitéE avec un minimum de respect. De ce point de vue on a
raison de repousser l’insulte, et de ce point de vue en tant que féministe on se doit de réagir
lorsqu’une personne les prononce. En tant que féministe, on est donc amené à dire à ces
insulteurs (quel que soit leur sexe) « vous n’avez pas à traiter ces personnes de ... ».
Et pourtant on ne peut en rester là. Dans un premier temps le sexisme gagne. Car est-ce mal
d’être une prostituée, est-ce condamnable ? A mes yeux, non. Au contraire, je souhaite qu’on
cesse de les stigmatiser. Stigmatisons plutôt leurs clients, les michetons.
Si l’on récuse l’insulte, si l’on dit « non, moi je n’en suis pas une », on donne raison au
sexisme, car implicitement on dit « non, je suis un femme respectable DONC je ne suis pas
une prostituée ». Certes, on n’y pense pas au moment l’on se défend, mais puisqu’on
répond avec des mots, ces mots disent bien un message. Ou plutôt ils en disent deux, le
premier est « je refuse d’être insultéE et je ne me laisserai pas faire », ce message est perçu
immédiatement par tout le monde. Mais le second message, subliminal si l’on veut, revient à
dire « moi aussi je méprise les prostituées et c’est bien pour cela que je refuse de leur être
assimilée ».
Pour qu’il y aie insulte il faut deux éléments. Il faut l’intention d’insulter. Et il faut que les
mots prononcés soient perçus comme une insulte. C’est même le principal, car on peut
très bien choquer quelqu’un sans en avoir eu l’intention et sans avoir eu conscience d’être
insultant. Le principal est donc le référent du propos, or pour que « salope » ou « pute » soit
une insulte il faut que le référent soit le sexisme. J’imagine mal deux féministes entre elles se
lancer ce genre d’insultes, cela n’aurait de sens ni pour l’une ni pour l’autre.
Mettons que l’on ne veuille pas répliquer de cette manière, pour ne pas entretenir un
discours sur les prostituées auquel on n’adhère pas soi-même.
Mais si l’on se contente de répondre « et alors ? », pour bien montrer qu’on ne voit pas est
le problème à être une x ou y, le sexisme gagne une fois de plus. Car cette réaction autorise
l’insulteur à recommencer, avec soi mais aussi avec d’autres femmes. Or même si l’on est en
désaccord avec le référent de l’insulteur, si l’on estime qu’il n’y a rien de mérprisable à être
une prostituée, on a tout de même compris qu’on était insultéE. Il faut donc réagir à cette
insulte, sinon on conforte l’insulteur dans l’idée qu’il a le droit de s’en prendre à n’importe
quelle femme, qu’il a des droits sur elle et qu’il peut la traîner plus bas que terre et l’insulter
librement. Or le comportement de l’insulteur est inadmissible, c’est pour cela qu’il faut
pouvoir lui répondre.
Soit l’on nie, et l’on sauve la face mais en confortant le sexisme. Soit l’on reste indifférentE,
mais le sexisme sort encore vainqueur. Les mots à double-fond sont un piège pervers.
Difficile de s’en dépêtrer.
La passivité ne semble pas une issue satisfaisante. Alors comment faire ? Il n’y a sans doute
pas de méthode miracle, mais faisons une proposition. Essayons de nous réapproprier le
langage. Féministes, nous pouvons agir en donnant au langage un contenu qui nous
convienne. Se revendiquer « chiennes » de garde fait partie de cette démarche. La solution
face aux insultes sexistes consiste peut-être à inventer des contre-insultes qui soient en
accord avec nos conceptions. Par exemple, on traitera le type de « micheton » ou, pourquoi
pas, de violeur. Pour ne pas perdre au jeu, il faut le reformuler, le reprendre dans nos
propres termes, sans accepter ceux qu’on nous impose.
Le forum de discussion des chiennes de garde est une chronique collective de la misogynie
au quotidien; des témoignages, analyses, et documents féministes.
Ce forum est modéré a posteriori. Ce qui signifie que nous n'admettrons aucune insulte,
aucun propos sexiste, raciste ou homophobe. Ce n'est ni un chat, ni une libre antenne. Les
participant-e-s postent leur contribution en connaissance de cause, dans le respect des
autres contributeurs-trices et acceptent tacitement, de par leur participation, les règles de
fonctionnement du forum. Nous voulons faire de ce forum un espace de paix et de réflexion
qui échapperait peut-être de manière utopique aux oppositions systématiques. Merci, pour
cette raison, de préserver l'existence même de cet espace de débat en évitant les formulations
explicitement insultantes, haineuses ou diffamatoires. L'auteur-e des messages est
responsable de son contenu. les opinions exprimées sont uniquement celles de l'auteur(e) et
ne reflètent pas nécessairement celles des Chiennes de Garde en tant que telles. L'anonymat
des auteurs est très relatif. Pas d'utilisation commerciale sans permission.
Si vous souhaitez appuyer vos idées par des articles de presse, merci de référencer l'URL
plutôt que d'en recopier le contenu, qui est une propriété intellectuelle légale. De même, il est
préférable, avant de prélever ici des messages pour les rapporter ailleurs, de demander
l'accord de leur auteur, au minimum citer l'adresse
http://chiennesdegarde.org/forum2.php3?lecture=??? du fil (l'url)
Avant d'ouvrir un fil de discussion veuillez vérifier si le sujet n'est pas déjà abordé avec le
moteur de recherche,
regardez aussi le classement du forum par théme. le fil "banalité des violences physiques et
sexuelles" peut etre lu ici dans un format léger
Vous devez avoir un pseudo et un mot de passe pour écrire sur ce forum (pas pour lire).
Pour obtenir un mot de passe, inscrivez-vous ici pour personnaliser le mot de passe que
vous avez reçu c'est là , quant aux infos techniques et plus générales, voilà
Retour à la liste des messages
Hola,
Honnêtement je n'arrive pas à comprendre comment les Chiennes de garde arrivent à la
conclusion que des insultes telles que "conne" ou "salope" sont des insultes sexistes. Une
femme (ou un homme) peut appeler un homme un "con" ou un "salaud" sans que cela
s'apparente à du sexisme du tout. Pourquoi la situation contraire est-elle considérée comme
du sexisme?
Le sexisme contre les femmes (et parfois aussi contre les hommes) existe encore dans notre
1 / 26 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !