Dépistage des patients porteurs de BMR - CClin Sud-Est

Dépistage des patients en SSR
Les mesures d’hygiène en SSR : des précautions « standard » aux précautions complémentaires Février 2012
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Dépistage des patients en SSR
Coordination SSR
«Rhône Réadaptation »
Contexte
Les patients porteurs de BMR constituent un réservoir à partir duquel ces bactéries peuvent disséminer. C’est
pourquoi une stratégie de dépistage des patients peut être envisagée dans certains contextes. Elle doit être
alors adaptée au secteur de SSR.
Au préalable, la surveillance de l’écologie microbienne du service est l’indicateur de référence à mettre en
place. Cette surveillance régulière doit mesurer l’incidence des micro-organismes ciblés sur la base des
prélèvements cliniques, c'est-à-dire ceux réalisés dans le cadre d'investigations diagnostiques.
Les recommandations de la SF2H relatives à la prévention de la transmission croisée ne prévoient pas de
prélèvement systématique à la sortie des patients de services de réanimation, médecine, chirurgie ou obstétrique
(MCO).
Lors des transferts vers le SSR, le statut de ces patients vis-à-vis d’un éventuel portage de BMR n’est pas
systématiquement connu. Les précautions standard sont à appliquer rigoureusement pour tout patient.
Pourquoi ?
Objectif collectif : prévention de la transmission croisée des BMR
Une stratégie de dépistage permet d’identifier les patients porteurs asymptomatiques qui constituent un réservoir
de BMR, puis de mettre en place les précautions complémentaires d’hygiène (PCH) requises. Le respect de
ces PCH limite la transmission croisée des BMR aux autres patients ainsi que le risque de diffusion épidémique
.
Objectif individuel : prévention d’Infections Associées aux Soins (IAS)
Le dépistage d’un portage de BMR est parfois nécessaire avant certains actes invasifs ou certaines chirurgies afin
de prévenir l’apparition d’IAS d’origine endogène.
Objectifs proscrits :
Le dépistage systématique à l'entrée d'un patient ne doit pas être envisacomme une stratégie d'orientation
thérapeutique (en cas d'infection ultérieure à l'admission), en raison du remaniement rapide des flores et du faible
rapport coût-efficacité de la méthode.
Le dépistage ne doit pas non plus être effectué dans l'objectif « médico-légal » de détermination du caractère
acquis ou importé d'une IAS, le rapport coût-efficacité de cette démarche n’ayant pas été démontré.
Quoi ?
Il est justifié de privilégier le dépistage des agents infectieux « à haut potentiel de transmission croisée » :
Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM)
Entérobactéries productrices d’une Bétalactamase à spectre étendu (EBLSE)
Pour le secteur SSR, il n’y a pas de recommandation pour dépister d’autres BMR. La stratégie de dépistage de
certains microorganismes (Entérocoques résistants à la
vancomycine, entérobactéries sécrétrices de
carbapénémase) fait l’objet de recommandations nationales non reprises dans ce document.
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Quand/Qui ?
Les conditions d’application précisées ci-dessous, sont à respecter si et seulement si
une politique de dépistage a été décidé par l’établissement.
Quand Dépistage SARM Dépistage EBLSE
Systématique seulement pour les
patients à risques
(1)
Pas de dépistage systématique, même
pour les patients à risques
(1)
A l'admission
En cas d'épidémie récente dans le service
(2)
ou d'élévation de l'incidence
(3)
du portage pour tous les patients
Hebdomadaire en cours
de séjour
Non recommandé pour tous les patients
Il n'y a pas lieu de pister les porteurs connus dans la mesure un portage de
BMR est généralement prolongé (jusqu'à un an, voire plus) et fluctuant.
(4)
A J7, J14... post
décontamination
microbienne
Dans le cadre du suivi de l'efficacité du
protocole de décontamination
microbienne voir fiche technique
« décontamination microbienne des
patients porteurs de BMR »
Non concerné.
En pré-opératoire si une
chirurgie cardiaque ou
orthopédique est
programmée
Dépistage réservé aux patients
présentant des lésions cutanées
chroniques. Non concerné.
A la sortie Non recommandé.
(1) Patients à risque : dialysés chroniques, greffés hépatiques, porteurs de cathéter central de longue durée.
(2) L’épidémie se définit comme le portage du même type de BMR par au moins 3 patients et durant une même
période (< à 15 jours) d’hospitalisation dans la même unité, avec suspicion de transmission croisée.
(3) A titre indicatif, le taux d’incidence globale pour 1000 j. d’hospitalisation est de :
0,23 en SSR et de 0,30 pour les séjours en SSR pour les SARM
0,25 en SSR et 0, 27 pour les séjours en SSR pour les BLSE,
(Données du Réseau Sud-Est de Surveillance et de Prévention des bactéries multirésistantes aux
antibiotiques 2010).
Se référer à l’incidence du service (dépistage et prélèvement à visée diagnostique)
(4)Les précautions complémentaires sont alors à maintenir puis à évaluer au cas par cas. Elles peuvent être
modifiées selon l'évolution clinique du patient.
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Comment ?
La recherche de SARM repose sur un écouvillonnage nasal et des plaies cutanées chroniques.
La recherche de EBLSE repose sur écouvillonnage rectal.
Préalables
information du patient,
prescription médicale,
demande spécifique sur le bon d'examen,
hygiène des mains avant et après le geste par friction hydro- alcoolique,
_ port de gant non stérile à usage unique.
Techniques
Les prélèvements s'effectuent avant toute toilette ou antisepsie du site et toujours avant les soins.
- écouvillonnage nasal :
Utiliser un écouvillon stérile humidifié au sérum physiologique si nécessaire en respectant la notice du fabricant.
Insérer l’écouvillon dans la narine antérieure du patient (1-2 cm) et recueillir les sécrétions nasales en effectuant 5
rotations complètes de l’écouvillon.
Répéter la même procédure dans l’autre narine du patient sans changer d’écouvillon.
Placer l’écouvillon dans son étui de transport.
- écouvillonnage des plaies cutanées chroniques :
Utiliser un écouvillon stérile humidifié au sérum physiologique si nécessaire en respectant la notice du fabricant
Frotter plusieurs fois la muqueuse. Placer l’écouvillon dans son étui de transport.
- écouvillonnage rectal :
Utiliser un écouvillon stérile humidifié au sérum physiologique si nécessaire en respectant la notice du fabricant.
Frotter plusieurs fois la muqueuse. Placer l’écouvillon dans son étui de transport.
Acheminer rapidement (dans les 24 heures maximum) au laboratoire le(s) écouvillon(s) protégé(s), à température
ambiante, en fonction de l’organisation interne de l’établissement avec la fiche de demande d’examen dûment
renseignée.
Transmission et traçabilité
Le portage est signalé au service d’hospitalisation, à l’EOHH, communiqué au patient et colligé dans son dossier.
Il est important de sensibiliser le patient au fait de communiquer cette information en cas de réhospitalisation
ultérieure.
Pour en savoir plus
Prévention de la transmission croisée : précautions complémentaires contact. 2009, 60 pages
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_preventiontransmissioncroiseeSFHH.pdf
CCLIN Sud-Est. BMR Sud-Est rapport annuel avril juin 2010. CCLIN Sud-Est, juin 2010, 44 pages.
http://cclin-sudest.chu-lyon.fr/Reseaux/BMR/Resultats/RapportBMRSE2010.pdf
Recommandations relatives aux mesures à mettre en oeuvre pour prévenir l'émergence des entérobactéries BLSE
et lutter contre leur dissémination. HCSP. 2010. 71 pages
http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/hcsp/2010_enterobactBLSE_HCSP.pdf
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