- 2 -
DI CESE 16/2007 rév. EN-GT/VS/GT/mja .../...
La nécessité de remédier à ces problèmes sociaux et économiques constitue un obstacle
supplémentaire au développement des ressources humaines dans les pays ACP pauvres. Parmi les
principaux enjeux on peut citer:
Les inégalités entre les hommes et les femmes: les jeunes filles et les femmes continuent à
être désavantagées en ce qui concerne l'accès à l'éducation de base et à la formation;
L'insuffisance des budgets consacrés à l'éducation: les pays les moins avancés y consacrent
moins de 3,5% de leur PIB. En comparaison, certains pays ACP comme le Ghana ou la
Barbade, plus stables et plus prospères, allouent, depuis leur indépendance, une part beaucoup
plus significative de leur budget annuel à l'éducation et à la formation (entre 28 et 40% pour
le Ghana, 33% pour la Barbade);
Des règles et des tarifs commerciaux injustes qui empêchent les pays pauvres de développer
leurs économies et leur infrastructure sociale ou qui freinent leurs efforts en la matière;
Des perspectives restreintes en matière d'investissements étrangers qui pourraient contribuer à
développer l'éducation, la formation et la capacité des pays ACP plus pauvres à créer des
emplois;
Le manque persistant de personnel qualifié et essentiel dans les pays ACP: certains
professionnels tels que les infirmières, les médecins, les enseignants ou les ingénieurs partent
vers les pays occidentaux, renforçant le phénomène de "fuite des cerveaux" qui affecte les
pays en développement;
Les difficultés permanentes en matière de gouvernance, de démocratie, de corruption et de
liberté civile auxquelles sont confrontés plusieurs pays ACP.
Afin de remédier à ces difficultés, il est essentiel que les gouvernements et les organismes des pays
ACP coopérant avec l'UE et les autres États membres de l'OCDE prennent en compte et appliquent les
nombreuses recommandations formulées dans les diverses sections de ce document.
Malgré les problèmes et les obstacles économiques qu'ils rencontrent, certains pays ACP consacrent
d'importants investissements à l'éducation et à la formation de leurs citoyens. Ce faisant, ils ont réussi
à réduire sensiblement la pauvreté et à renforcer le développement économique et social grâce à
l'amélioration du niveau de vie et du bien-être de leurs habitants, ainsi qu'à la génération de nouveaux
emplois. Le Ghana, le Kenya, la Barbade et l'État du Samoa constituent, à ce titre, des exemples dont
les autres pays ACP peuvent s'inspirer.
Enfin, la transformation économique fondamentale qu'a connue la Barbade, passant de pays à faible
revenu dépendant de la production sucrière à une économie à revenu moyen basée sur le tourisme,
l'industrie légère et les services financiers extraterritoriaux, témoigne de la qualité des politiques
menées dans ce pays en matière d'éducation et de formation qui lui ont valu une renommée
internationale et peuvent servir de modèle à l'ensemble des pays ACP. L'étude de cas consacrée à la
Barbade prouve que le caractère modeste et limité des ressources disponibles ne constitue pas
forcément un obstacle au progrès économique et social stimulé par le développement de ressources
humaines de qualité. Il est à souhaiter que certains pays ACP puissent adapter (en fonction de leurs
particularités sociales, historiques, culturelles et politiques) et appliquer quelques-unes des leçons et
des bonnes pratiques présentées dans cette étude de cas.