Millénaire pour le développement international. Cette déclaration jetait les bases politiques
de lutte planétaire contre la pauvreté dans les pays en développement.
En considérant la pauvreté et la faim en particulier comme objet premier des objectifs
du millénaire pour le développement, ceux-ci devraient être réduits de moitié de 2 000 à
2015 ; et pour soutenir un tel effort, il faudrait que pendant cette période, un taux de
croissance économique de plus de 7% par an.
La croissance économique constitue donc la base autour de laquelle s’articulent les
réponses au défi de réduction de la pauvreté. Cette croissance est elle-même tributaire d’un
certains nombres de facteurs clés qui en déterminent la dynamique et l’amplitude parmi
lesquels les investissements productifs et les infrastructures.
La réalisation des investissements productifs et les infrastructures est subordonnée à la
disponibilité des financements appropriés. Autrement dit, c’est de la disponibilité des
ressources appropriées pour le financement de l’économie que se détermine le profil de
croissance et partant l’ampleur de réduction de la pauvreté. Ainsi, l’aptitude à atteindre les
objectifs de croissance, de relance de l’économie ou des secteurs particuliers de celle-ci
dépend du niveau des investissements qui y sont réalisés.
Les économies les plus dynamiques et les plus performantes de par le monde
sont
celles dans lesquelles il y a plus d’investissements, qu’ils soient réalisés par des nationaux ou
par des étrangers à travers les investissements directs étrangers (IDE). On constate que
dans les pays où l’investissement privé a été le plus important, la croissance économique a
été rapide.
Le Cameroun dans l’esprit de la déclaration du millénaire a adopté son DSRP qui
s’articule autour des mêmes objectifs, particulièrement en ce qui concerne la réduction de la
pauvreté.
Le DSRP préconise un taux de croissance économique au moins égal à 7%. Cet objectif
de croissance nécessite de réaliser entre autres un taux d’investissement productif compris
entre 25 et 30% pendant la période de mise en œuvre du DSRP.
Au Cameroun, depuis l’exercice 1994/1995, le taux de croissance économique se situe
autour d’une moyenne de 4%
par an et le taux brut d’investissement moyen pour les
années 2001-2004 est d’environ 18,9% dont 16,7% pour le secteur privé (entreprises et
ménages) et 2,2% pour le secteur public.
Pour atteindre les objectifs de croissance du DSRP, compatibles avec ceux des Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD), il faut :
- que le volume global des investissements atteigne le seuil de 25 à 30% du PIB
sinon- c’est le cas actuellement- le niveau des investissements publics indispensable
pour soutenir la performance des investissements privés ne permettrait pas de
soutenir la croissance économique ;
Les exemples les plus récents en matière d’attrait des investissements sont ceux des pays d’Asie du Sud
Est, et principalement de la Chine ; les taux d’investissement global y ont été de 30% du PIB durant les
années 1980, dont 18% en moyenne pour l’investissement privé, soit 60% de l’investissement total. De
même dans les pays les moins développés d’Asie de l’Est – Philippines, Sri Lanka, Indonésie – la part de
l’investissement privé s’est située généralement à 70, 60 et 58% de l’investissement total respectivement
au long des années 1990. plus proche de nous, il y a lieu de citer le cas du Tchad et surtout de la Guinée
Equatoriale. Ce dernier pays réalise depuis plus de cinq ans un taux de croissance annuel à deux chiffres,
résultat de l’importance et du soutien des investissements principalement dans le secteur pétrolier et des
infrastructures. Au Tchad, le taux de croissance est supérieur à 20% en 2004, conséquence de la manne
tirée de l’exploitation pétrolière des champs de Doba, et des investissements de près de 4 milliards de
US$ réalisés par les compagnies pétrolières.
Voir Institut National de la Statistique