JP Meyniac, Marie Curie stt-croicrise99
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Thème 2 d’histoire : croissance et crise économique
depuis 1945 (cours 1999)
Problématique : " 30 Glorieuses et 20 Rugueuses ", 2 périodes différentes ou alors des étapes
d’une même évolution ?
Plan du cours
Documents principaux
I. Croissance et crise depuis 1945 [2 H]
A. Les "Trente Glorieuses"
B. Les 20 "Rugueuses
II. Les mutations économiques [1.5 H]
A. Les mutations de l'appareil de production
B. Le triomphe du libéralisme
C. La mondialisation
III. Les mutations socio-culturelles [1.5 H]
A. L’'enrichissement et ses conséquences
B. Quelle crise sociale ?
Une sixième heure sera consacrée à analyser quelques
séquences vidéo avec une fiche de travail.
Extrait de K7 vidéo : " l’histoire
économique et sociale depuis 1945 en
France à travers la publicité ".
Documents du livre
Extrait de K7 vidéo 'Sarcelles' dans la
série 'Brulures de l'histoire'
Travail personnel
Durant les congés de Pâques vous devez mettre votre classeur à jour complètement (rattrapage des
cours et des documents polycopiés) ; vos dossiers documentaires doivent être mis au propre.
Objectifs principaux
Vocabulaire et notions
Repères
Baby-boom ; chômage ; crise / dépression
économique ; Etat-Providence ; exode rural ; GATT
(OMC) ; inflation ; libéralisme ; OPEP ; PIB/PNB ;
productivité ; RST ; stagflation ; surproduction ;
tertiairisation ; Trente Glorieuses ; urbanisation
1945-1975 : les 30 Glorieuses
1971 : le choc monétaire
1973/1979 : les chocs pétroliers
A maîtriser
L’étude de graphiques de type courbes ou cercles
L’étude de photographies
L’étude d’images animées (vidéo) ==> fiche de travail.
Références du manuel : éditions Magnard, ‘histoire-géographie’ terminale STT, 1998.
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Introduction
On divise le second XX° siècle en 2 phases : l’une de croissance économique (les 30 Glorieuses de Jean
Fourastié) et l’autre de crise (les 20 ‘rugueuses’ ou 20 'piteuses'...). La charnière est la seconde moitié
des années 70. C’est exact... mais on peut se demander si cette coupure reflète réellement une double
évolution ou bien la même face d’une seule évolution ?
I. Croissance et crise depuis 1945
A. Les Trente Glorieuse : la prospérité
Une exceptionnelle prospérité
Travail sur les documents 4, 6 et 7 page 41
1945 : désorganisation de l’économie è reconstruction en grande partie grâce, et en faveur, des EU
(rappel de l’histoire à plan Marshall).
Les pays industriels connaissent une prospérité économique remarquable. Elle est marquée par :
- une croissance forte (5%/an en moyenne), continue (de ralentissements... jamais de recul) et
générale... mais certains pays connaissent un véritable " miracle économique " (Italie, Japon,
Allemagne = les vaincus + France)
- une mutation accélérée de l’économie avec électricité et pétrole comme énergies dominantes ;
émergence de secteurs de pointe (automobiles, aéronautique...) ; concentration et modernisation
des entreprises...
- une explosion des échanges internationaux
Des facteurs multiples
Document 2 page 42 : la RST.
Document 4 page 42 : notion de baby-boom.
Documents 7 et 8 page 43 : présentation ; énumérer les transformations ayant affectées les entreprises
(travail en groupes).
Document 3 page 42 : présentation ; expliquer la hausse des dépenses sociales ; trouver les
conséquences.
- la demande augmente (reconstruction ; consommation ; crédit ; publicité ; baby-boom ;
immigration)
- la Révolution Scientifique et Technologique (1948 la transistor ; 1960 le microprocesseur...)
- matières premières et énergies sont bon marché (baril en 1950 = 2$ et en 1972 : 2.5 $)
- les entreprises se concentrent et adoptent des méthodes efficaces de production (triomphe
du capitalisme concurrentiel
- mise en place de conditions idéales pour les échanges mondiaux (Bretton-Woods ; Gatt ;
révolution des transports...)
-rôle de l’état-providence
Conclusion : à partir de la fin des années soixante des signes montrent que cette croissance n’est pas
sans limites ni problèmes è surproductions agricoles ; inégalités spatiales et sociales ; risques
écologiques. En 1971 les experts du Club de Rome revendique une croissance " zéro ".
B. Les Vingt Rugueuses : la crise
Brutalité de la crise en novembre 1973 après la décision de l’OPEP de quadrupler le prix du pétrole.
Le monde déstabilisé
Après 1973 la conjoncture s’inverse è d’abord une crise économique (73-74) puis, comme la situation
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dure, dépression économique.
Document 3 page 46
Croissance ; chômage et inflation
Analyse / interprétation de chaque indicateur : en 3 groupes ; travail ramassé.
Les visages économiques de cette dépression :
- une succession de crises et de période de reprise (73-75 puis 79-82 puis 87)
- une croissance brisée è on parle de croissance molle
- dans les années 75-85 croissance molle + inflation = stagflation / ensuite l’inflation est
vaincue
- une constante sociale : le chômage
- et pourtant l’enrichissement globale continue et le commerce reste important
Aux origines de la crise
Document 4 page 47 : mesurer l’ampleur des 2 chocs. Pourquoi ?
Documents 5 et 6 page 47 : documents très difficiles, résumer ce que l’on a compris.
Difficile question. On peut avancer les 2 chocs et un dérèglement plus profond :
- les chocs pétroliers ont fragilisé les économies occidentales très dépendantes
- le dérèglement monétaire que la fin de la convertibilité du dollar en or annoncée par Nixon
en 1971 (et la fin des parités fixes) a entraîné : l’inflation... mais ne peut tout expliquer
- les limites atteintes par un modèle économique qui visaient les gains de productivité et la
consommation de masse. En effet la consommation de masse s’essouffle et cela génère de
la surproduction (aggravée par la concurrence)... Résultat : le chômage s’envole...
Deux modèles de lutte contre la crise
Document 2 page 50 : description / interprétation
Document 5 page 51 : réaliser un petit schéma de cette politique è en rouge les décisions ; en vert les
effets positifs attendus ; en noir les effets négatifs probables.
- La solution dite keynésienne (modèle de 1929) consiste à relancer la consommation par
intervention forte de l’état (adoptée dans les années 70 parfois début 80 è Carter en 78-80 ;
Chirac en 75-76 ou Mauroy en 81-82) échoue à cause du poids énorme des déficits, de
l’inflation et de la perte de compétitivité...
- Les solutions de type libérale consistent à favoriser la production dans un cadre de maîtrise
des déficits et de l’inflation qui accentue les déséquilibres sociaux. Parfois cette solution est
appliquée avec brutalité (Thatcher dans les années 80 ou Reagan entre 80-88) ou avec
modération (l’état garde un rôle important è Europe dans les années 90).
Conclusion : le libéralisme tend à devenir dominant, dans un cadre mondial, sous la prééminence des
EU. Il génère des progrès mais aussi de larges inégalités.
II. Les mutations économiques
Les fondements de l'économie se transforment sous les 30 Glorieuses. Ces transformations s'accélèrent
avec la dépression.
De nouvelles manières de produire...
Photo 2 page 48
Réflexion dialoguée
La course à la productivité par l'automatisation et la robotisation (apogée du Fordisme) qui exige des
qualifications de + en + élevée et des besoins en main-d'oeuvre moins importants.
La course à l'innovation par le raccourcissement énorme entre découverte et réalisation (la RD).
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La question du travail se pose doublement : les structures changent (fin des paysans ; tertiairisation ;
diversification du monde ouvrier avec OS et OP ; la nature du travail change car on est passé du plein
emploi (stable) à un développement fort des emplois précaires et/ou à durée déterminée.
Dans un système dominant, le libéralisme...
La crise a accentué le triomphe du libéralisme économique. La question se pose alors du rôle de l'état ?
Comparer docs 6 et 7 page 147
Quel lien peut-on faire entre les 2 documents ?
La fin de la 2°GM a vu triompher, à des degrés divers, l’Etat-Providence (Welfare State) : celui-ci a été un
des instrument de la croissance par son action dans la protection sociale (1945 SS en France) et dans la
régulation sociale (des impôts à la redistribution). Les entreprises ont été aidées et les plus modestes ont
accéder à la consommation.
Avec la crise ce rôle est remis en cause, particulièrement parce que les moyens financiers ont été
réduits. Pour les théoriciens libéraux l’état doit se désengager au maximum et laissé faire le marcè
cela génère souvent de l’efficacité économique au détriment de la justice sociale. Le plus souvent le rôle
de l’état-providence se réduit (privatisations ; dérégulation ; etc.) mais rarement l’état se désengage de
ses responsabilités.
Et dans un cadre devenu mondial
Photo 3 page 50
Le triomphe du libéralisme, le recherche des gains de productivité, la concurrence féroce et les progrés
en matière de communication et télécommunication ont mondialisé l'économie :
- délocalisations et DIT ;
- dictature des FTN ;
Conclusion : des conséquences sociales très lourdes...
III. Les mutations socio-culturelles
Prospérité ou crise : la société a complètement mutée dans ces 2 dernières générations.
A. L’enrichissement et ses conséquences
Lectures d’images : photo 4 page 44 et 3 page 140
Présentation / description / interprétation
Extrait de K7 vidéo sur Sarcelles
Les mutations du cadre de vie
L’enrichissement : le triomphe de la société de consommation ; élévation générale du niveau de vie ;
transformation du mode et du cadre de vie (accès à la propriété ; loisirs...) urbanisation (et donc exode
rural) surtout en périphérie et banlieues ; actuellement périurbanisation essor massif de la classe
moyenne une culture qui tend à s’uniformiser avec domination du modèle étasunien
B. Quelle crise sociale ?
3ème lecture d’image : photo 3 page 44
Présentation / description / interprétation
L'enrichissement n’est pas équitable et la crise a accentué les disparités et l’exclusion de pans entiers de
la société : société à 2 vitesses / fracture sociale...
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Comparaison des slogans de mai 68 (page 30) et de la photo 7 page 47
Quelle(s) contestation(s) entre prospérité et crise ?
De plus la contestation est restée vive : durant la prospérité on contestait le mode de vie offert (étudiants
de mai 68) ou on freinait la marche du progrès (petits commerçants face aux grandes surfaces) ; durant
la crise les mouvements sociaux reposent sur la défense des acquis, le refus du chômage et de
l’exclusion.
Conclusion
La crise a favorisée (et a été accentuée aussi par) l’émergence d’une nouvelle géographie économique :
nationale : des régions en crise face à des régions dynamiques (Rust Belt / Californie) ; internationale :
des pays du Sud connaissent une certaine croissance alors que d’autres s’enfoncent è nouvelle
géographie économique.
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