Attac, Commission Méditerranée 3
Séminaire du 2 juin 2007
90% de la pop active (80% de la population) aux Émirats, 70% de la pop active (60%
de la population) au Koweït, sont des étrangers ; la structure démographique devient
littéralement aberrante, avec un gonflement extrême de la part des hommes aux ages actifs ;
en Arabie, 40 ou 50% de la population est étrangère, etc.
en Libye : les travailleurs sont égyptiens, palestiniens mais aussi tunisiens.
- Les sociétés des pays du Golfe sont dès lors massivement régies par une logique
rentière, qui transforme leurs économies en économies de prédation et de
redistribution. D’où la mise en place d’un système social très particulier, qui
externalise les rapports de production capitalistes, au sens ou entrepreneurs et
ouvriers sont étrangers. La population locale se contentant de prélever au passage
une part de rente sur l’activité économique.
Les étrangers sont arabes, indiens, philippins, coréens, mais aussi anglais, américains…
L’immigration est soumise au système du sponsor (en arabe : kafil), ce qui signifie une
sorte de délégation de la gestion et du contrôle de l’immigration aux citoyens du pays : tout
étranger doit avoir un sponsor, qui est responsable de sa situation, de ses faits et geste, qui
peut confisquer son passeport (NB : y compris les entrepreneurs ou les hommes d’affaires,
pour qui le sponsor est généralement un « associé », qui peut cependant prélever une part des
bénéfices de la société sans avoir mis un sou)
- Dès 1982, avec le premier contre choc pétrolier, se produit un ralentissement de
l’immigration. Les mouvements migratoires suivent les cours du pétrole.
Les travailleurs arabes deviennent minoritaires, de plus en plus de main d’œuvre
originaire du sous continent indien, d’Asie du sud et du sud est, moins chers, réputés
plus dociles, dont on pense qu’ils ne chercheront pas à s’installer, ne revendiqueront pas
de droits.
- On assiste aussi à l’apparition d’un phénomène de migrations dites de
remplacement, en fait, de migrations en chaîne : en Jordanie, au Liban, au Yémen.
Exemple de la Jordanie :
En 1985, pour 3 millions d’habitants, et 646 000 actifs, on compte 143 000
travailleurs étrangers, mais 348 000 travailleurs jordaniens à l’étranger
En 1996, pop 4 400 000, 1248000 actifs, 254000 étrangers et 275 000
jordaniens à l’étranger (parmi ces jordaniens, compter un très grand nb de
réfugiés palestiniens de nationalité jordanienne)
- Avec la guerre Irak-Iran (1981-88), puis en 1990, la première guerre d’Irak, suivi de
l’ embargo, en 2003, la 2e guerre d’Irak, etc : de plus en plus de migrations sont des
migrations « forcées ».
- Aujourd’hui nouvelles transformations du phénomène migratoire avec le
développement du plus en plus important des migrations de femmes et de l’emploi
de personnel domestiques étranger.
Politiques de remplacement des étrangers par la main d’œuvre nationale