“ LUI : Cette fois-là j’étais dans le studio, pour filer un coup de main, parce qu’un ordinateur était
planté et qu’ils avaient besoin d’un technicien qui fasse ça à la main. C’était un boulot que m’avait
filé une boîte d’intérim.
ELLE : Tout d’un coup il y avait un être humain dans le studio.
LUI : Et j’ai pensé : “ C’est qui celle-là ? ”
ELLE : Je le regardai à travers la vitre, pendant que “ God is a DJ ” passait, mais il est resté
impassible, il est resté très calme, il n’a pas souri, pas dit un mot, il s’est tu.
LUI : Je me suis dit : “il vaut mieux que tu restes à distance ”. On était les seuls dans ce studio, un
immense studio
ELLE : Douze étages, des couloirs très longs
LUI : des vitres
ELLE : en chrome
LUI : Personne sauf nous
ELLE : Seulement les caméras
LUI : Elle était recouverte de fils, on aurait dit un alien ”
Falk Richter, Dieu est un DJ
“ ELLE : Pourquoi tu m’écris une chanson d’adieu ?
LUI : Je sais pas, comme ça, au cas où. Comme ça, je pourrai réagir tout de suite, j’aurai déjà
dépassé la douleur, tu comprends ?
ELLE : Je comprends
LUI : Comme ça, quand tu me quitteras, j’aurais au moins un petit quelque chose de prêt. Un
single au hit parade et cette vidéo incroyable : des hommes célèbres qui pleurent. Tous ces
hommes célèbres sur la terre pleureront en même temps que moi. Si tu me quittes.
ELLE : Je ne connais personne sur cette vidéo.
LUI : C’est seulement des bouts d’essai. Des rushs. On ne s’est pas encore vraiment séparés. ”
Falk Richter, Dieu est un DJ