(l`apparence, la raison et le sensible) - la raison peut

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(l'apparence, la raison et le sensible)
- la raison peut-elle se permettre de savoir qd une sensation/une apparence renvoie à la réalité? Qui des
sens ou de la raison est l'autorité du réel? La réalité et ce qui apparaît ds la sensation/apparence...
Même chse?
- idéalisme allemand / solipsisme
- la question de la nature de la réalité et de sa relation avec l'apparence met en cause la structure de
l'Etre dont l'apparence est la manifestation. Pas de coupure ontologique dans la Manifestation? Solution
de continuité, procession non duelle? Ps à trancher entre l'objectif et le subjectif ou à chercher derrière
l'apparence qq chse qui pourrait s'y manifester. Est donation en personne, moment de son essence ds la
situation d'expérience, totalité insécable ac possibilité d'exploration infinies : ttes les possiblités de l'Etre
sont présentes en chaque manifestation phénoménale. Cara superficiel de l'apparence = corrélat de
notre défaut de sensibilité et pauvreté de la compréhension du réel.
- Russell, Pb de philosophie (l'objectivité est ce sur quoi, par une simplification quotidienne (exemple de
la table sur la couleur, la matière, la forme), il est possible de tomber d'accord ms pr le peintre qui rend
les apparences ceci pose pb et pr le scientifique ou le philosophe encore plus : "Mais la forme "réelle"
n’est pas ce que nous voyons, c’est quelque chose que nous inférons de ce que nous voyons. Et ce que
nous voyons change constamment de forme à mesure que nous nous déplaçons dans la pièce où se
trouve la table; nos sens ne semblent par conséquent pas nous renseigner avec vérité au sujet de la
table elle-même, mais seulement à propos de l’apparence de cette table." "Il devient donc évident que
la table réelle, s’il en existe une, n’est pas celle dont nous avons la perception immédiate par l’entremise
de la vue, du toucher ou de l’ouïe. La table réelle, s’il y en a une, n’est pas du tout directement connue
par nous, mais doit être inférée à partir de ce que nous connaissons immédiatement. En conséquence,
deux questions se posent aussitôt, et deux questions auxquelles il est difficile de répondre: —1 )
Existe-t-il une table réelle ? — 2) Si oui, quelle sorte d’objet peut-elle être ?)" "Pour nous aider à élucider
ces questions, il est bon de choisir quelques termes dont la signification soit claire. Appelons donc
"témoignages sensoriels" ce qui est immédiatement connu dans la sensation, c’est-à-dire les couleurs,
les sons, les odeurs, les duretés, les rugosités, et ainsi de suite. Donnons le nom de "sensation" à notre
prise de conscience directe de ces choses-là. Par exemple, lorsque nous voyons une couleur, nous avons
une sensation de cette couleur, mais la couleur même est un témoignage sensoriel et non une
sensation. La couleur, c’est ce dont nous prenons conscience immédiatement et c’est cette prise de
conscience qui constitue la sensation. Il est évident que nous ne pouvons connaître quoi que ce soit à
propos de la table si ce n’est par le truchement des témoignages sensoriels (la couleur brune, la forme
rectangulaire, la surface lisse) que nous associons à la table; mais pour les raisons déjà énoncées, nous
ne pouvons pas dire que la table est constituée par ces témoignages des sens, ni même que ces
témoignages sensoriels sont par eux-mêmes des propriétés inhérentes à la table. Un problème se pose
ainsi qui est celui des relations existant entre les témoignages sensoriels et la table réelle, à supposer
qu’une telle chose existe.")
- il est possible de défendre l'idée selon laquelle la subversion de la réalité dans l'apparence serait ds la
nature même de l'apparence, indépendamment du sujet ('Les apparences sont trompeuses') > ex
illusions d'optique? Or la perception est ce qu'elle est et c'est tout : c'est le jugement qui est erroné et
non l'apparence trompeuse... (ce n'est que ds le jugement que peut commencer l'interrogation de la
vérité! C'est als qu'intervient l'entendement par la VOLONTE) La perception n'est ni vraie ni fausse en
tant que telle, elle est seulement présentification d'un objet. Perspicacité et discernement : capacité à
reconnaître l'illusoire : suppose de mettre entre parenthèses tt jugement qui semble aller
prétendumment de soi (cf sceptiques?)
- l'apparence convient à notre échelle et ne se comprend qu'à celle-ci :
observateur/observation/observé car concerne ls questions pratiques et est adapté à notre échelle (si,
en vertu ds lois de la physique, on éliminait l'espace vide entre les composants de la matière, la terre ne
serait pas plus grosse qu'un ballon! Dc tte notre planète et sa taille n'est qu'affaire de vision...)
- l'apparence est tjrs l'extérieur, ce qu'une chse semble être, est tjrs superficiel et ne va jms épuiser la
réalité dont elle ne fait que manifester un aspect visible ; elle ne se tient pas tte seule sans contexte.
Une apparence qui serait l'apparence de rien n'a pas de sens, pas plus qu'isolée de son contexte. Si ns
cherchons à savoir : ns ne pouvons pas ns en tenir à l'apparence donc la dualité apparence/réalité : sens
épistémologique!
- innocence de l'apparence? > seul le jugement est erroné, jms l'apparence elle-même + ps de réalité
indépendante de l'expérience consciente du sujet : la réalité n'est rien d'autre que ce qui se manifeste
ds le phénomène de l'expérience lui-même : le phénomène vécu et l'essence de la manifestation ne sont
qu'une seule et même chose.
- Heidegger, Husserl (déterminations objectives montrées par la science = idéalités et non être des
choses ; n'a de sens que ds l'apparition du phénomène vécu et jms ailleurs. Le phénomène étudié par la
phénoménologie rejette le mirage de la chose en soi et rattache tte connaissance possible au sujet),
Berkeley (ttes ls qualités sensibles, premières et secondes se valent et se ramènent au sujet cf Stephen
Jourdain, Voyage au centre de soi : "la résonance que le mde trouve ds ls régions profondes de mon
esprit, EST le monde. L'impression-monde n'est pas un habillage subjectif du monde, elle est en la nudité
et la vérité. J'ajouterai que le mde tel qu'il se découvre à moi ds l'instant condense en lui tte la
mondialité du mde et tte sa réalité.") + Michel Heny dans la Barbarie
- phénoménologie : étude des phénomènes = de ce qui apparaît (Husserl/Heidegger : il y a qq chse plus
important qui appelle toujours à être dévoilé). A réhabilité l'apparence comme moment d'apparition
phénomènale de l'être
- Stephen Jourdain : "le monde matériel en soi, ce n'est pas une vision, ce n'est pas une présence, c'est
une supputation." => la science = simple représentation simplifiée du Monde réel? (avantage qualitatif
de l'apparence telle qu'elle est perçue par notre concsience // résultats de la science)
- notre vision du mde = chosique, contrairement à ce que s'efforce de faire la physique nouvelle qui ne
voit pas ls chses ms la matière et qui obéit à un ordre de réalité complètement différent que celui qui
est empirique
- pb du statut ontologique de la réalité posé par la métaphysique. Si l'en soi du mde est la réalité
empirique telle que ns la voyons als il s'agit là du méta du physique. Pr ls anciens : dualisme, possibilité
de dissocier une Réalité existant en soi hors du sujet. Désormais : le méta vers lequel pointe la physique
ne peut plus être dissocié de la conscience du sujet.
- bien svt, le regard qui cherche à percevoir, c'est à traverser INTENTIONNELLEMENT le flou de
l'apparence pr rejoindre l'en-soi qui apparaît comme une réalité étant cause de nos sensations.
- la chse : selon l'attitude naturelle une substance pourvue de multiples propriétés étant dedans et outre
le fait d'être convaincu qu'elles lui appartiennent, je suis convaincue que tt le mde les voit et que ceux
qui ne les voient pas : fous! > pb du relativisme! (tt devient als singulier, il n'y a plus de science possible!
tt sombre et l'universel ne peut plus être : or s'il n'y a plus d'universel possible... Il n'y a plus de science
possible! Il y aurait dc ds qualités premières et ds qualités secondes pr chaque chse ce qui permet de
dépasser le pb?
- Merleau Ponty, Phénoménologie, pg 340-341 "On a souvent dit que par définition la conscience
n'admet par la séparation de l'apparence et de la réalité, et on l'entendant en ce sens que , dans la
connaissance de nous-même, l'apparence serait réalité: si je pense voir ou sentir, je vis ou sens à n'en
pas douter, quoi qu'il en soit de l'objet extérieur. Ici la réalité apparaît tout entière, être réel et
apparaître ne font qu'un, il n'y a pas d'autre réalité que l'apparition. Si cela est vrai, il est exclus que
l'illusion et la perception aient même apparence, que mes illusions soient des perceptions sans objet ou
mes perceptions des hallucinations vraies. La vérité de la perception et la fausseté de l'illusion doivent
être marquées en elles par quelque caractère intrinsèque, car autrement le témoignage des autres sens,
de l'expérience ultérieure, ou d'autrui, qui resterait le seul critère possible, devenant à son tour
incertain, nous n'aurions jamais conscience d'une perception et d'une illusion comme telles. Si tout
l'être de ma perception et tout l'être de mon illusion est dans leur manière d'apparaître, il faut que la
vérité qui définit l'une et la fausseté qui définit l'autre m'apparaissent aussi. Il y aura donc entre elles
une différence de structure. La perception vraie sera tout simplement une vraie perception. L'illusion
n'en sera pas une, la certitude devra s'étendre de la vision ou de la sensation comme pensées à la
perception comme constitutive d'un objet. La transparence de la conscience entraîne l'immanence et
l'absolue certitude de l'objet. Cependant, c'est bien le propre de l'illusion de ne pas se donner comme
illusion, et il faut ici que je puisse, sinon percevoir un objet irréel, du moins perdre de vue son irréalité; il
faut qu'il y ait au moins inconscience de l'imperception, que l'illusion ne soit pas ce qu'elle paraît être et
que pour une fois la réalité d'un acte de conscience soit au-delà de son apparence. Allons-nous dans le
sujet couper l'apparence de la réalité? Mais la rupture une fois faite est irréparable "
NIETZSCHE LE CREPUSCULE DES IDOLES
Maximes et traits
26. "Je me méfie de tous les gens à systèmes et je les évite. La volonté du système est un manque de
loyauté."
32. "Il est une haine du mensonge et de la dissimulation qui vient d'un sens aigu de l'honneur ; ms la
même haine peut aussi être pure lâcheté, ds la mesure où le mensonge est défendu par un précepte
divin. Trop lâche pour mentir..."
38. "Es-tu vrai? Ou seulement un comédien? Représentes-tu quelque chose, ou est-ce toi qui est
représenté? Enfin tu pourrais n'être qu'une imitation de comédiens..." (= "cas de conscience")
39. "Le désillusionné parle : Je cherchais ds gds hommes, et je n'ai trouvé que ds hommes singeant leur
idéal."
=> 1ère partie ac volonté d''éclairer' ou de 'révéler' ce que ls autres ne voient pas derrière ls apparences
de la sté?
Le problème de Socrate
Considération sur la décadence des plus grands Sages : le cas de Socrate, entre autres, qui s'est appliqué
à déconsidérer la vie alors que : "la valeur de la viene saurait être évaluée. Pas par un vivant, car il est
partie et même objet du litige, et non juge ; pas davantage par un mort, pr une tte autre raison." Socrate
: considéré comme appartenant à la plèbe, a introduit le goût pr la dialectique qui est précisément un
goût plébéien, que l'on choisit par défaut, et qui est un outil de tyran. Moyen de maîtriser l'aristocratie
ms ps de moyen pr se maîtriser soi-même = origine d'un mal universel qui a als commencé à se
répandre! Socrate en se faisant maître à penser a rétabli au goût du jour la formule : "raison = vertu =
bonheur" : or erreur ds la rationalité à tt prix car "être obligé de lutter contre ses instincts -voilà bien la
formule de la décadence : tant que la vie suit une courbe ascendante, bonheur égale instinct." : "Tte
morale du perfectionnementn y compris la chrétienne, repose sur un malentendu... La lumière la plus
aveuglante, la rationalité à tt prix, la vie humaine froide, avisée, consciente, sans instincts, résistant aux
instincts, n'était elle-même qu'une maladie, une autre maladie, nullement un retour à la "vertu", à la
"santé", au "bonheur"..."
La "raison" dans la philosophie => fondamental
1. "Vous me demandez de vous dire tout ce qui est idiosyncrasie chez les philosophes ?... Par exemple
leur manque de sens historique, leur haine contre l’idée du devenir, leur égypticisme. Ils croient faire
honneur à une chose en la dégageant de son côté historique, sub specie aeterni, — quand ils en font
une momie. Tout ce que les philosophes ont manié depuis des milliers d’années c’était des
idées-momies, rien de réel ne sortait vivant de leurs mains. Ils tuent, ils empaillent lorsqu’ils adorent,
messieurs les idolâtres des idées, — ils mettent tout en danger de mort lorsqu’ils adorent. La mort,
l’évolution, l’âge, tout aussi bien que la naissance et la croissance sont pour eux des objections, — et
même des réfutations. Ce qui est ne devient pas ; ce qui devient n’est pas... Maintenant ils croient tous,
même avec désespoir, à l’être. Mais comme ils ne peuvent pas s’en saisir, ils cherchent des raisons pour
savoir pourquoi on le leur retient : « Il faut qu’il y ait là une apparence, une duperie qui fait que nous ne
pouvons pas percevoir l’être : où est l’imposteur ? » 'Ns le tenons, s'écrient-ils, ravis, ce st ls sens!... Cs
sens qui, par ailleurs, sont si immoraux, ils ns trompent sur le mde vrai. Moralité : il faut se libérer de
l'illusion des sens, du devenir, de l'histoire, du mensonge! L'histoire n'est que la foi accordée aux sens, la
foi accordée au mensonge. Moralité : dire non à ts ceux qui prêtent foi aux sens, à tt le reste de
l'humanité : ce n'est que "plèbe"! Donc, être un philosophe, être une momie, figurer le
"monotono-théisme" par une mimique de croque-mort! Et surtout, que l'on ne vienne pas ns parler du
corps -cette pitoyable idée fixe des sens! -, entaché de ttes ls fautes logiques, imaginables, récusé, et
même impossible, malgré l'impertinence qu'il a de se comporter comme s'il était réel!...' "
2. Les sens ne mentent pas : "C'est ce que ns faisons de leur témoignage qui y introduit le mensonge, le
mensonge de l'unité, le mensonge de l'objectivité, de la substance, de la durée... C'est la "raison" qui est
cause de ce que ns falsifionsle témoignage des sens. Tant que les sens montrent le devenir,
l'impermanence, le changement, ils ne mentent pas... Ms Héraclite gardera éternellement raison en
affirmant que l'Etre est une fiction vide de sens. Le monde "apparent" est le seul. Le monde "vrai" n'est
qu'un mensonge qu'on y rajoute..."
3. "Et nos sens, quels délicats instruments d'observation ns possédons! Ce nez, par ex, dont aucun
philosophe n'a encore parlé ac respect et gratitude, est même pr l'instant, l'instrument le pls fin dont ns
disposions : il est capable de discerner ds différences minimales de mouv que le spectrosope ne
constate ps. Ns ne possédons dà l'heure actuelle de sc que ds la mesure exacte où nos sens -où ns ls
aiguisons encore, ls armons, où ns avons appris à aller jusqu'au bout de leur savoir. Tt le reste est
avorté, ou encore pré-scientifique : je veux dire métaphysique, théologie, psychologie, épistémologie ou alors une science purement formelle, une théorie des signes : comme la logique, et cette logique
appliquée que st ls mathématiques [cf Platon La République : moyen d'éducation]. En elles la réalité
n'est jms présente, ps même en tant que pb, ps pls que la question de savoir quelle valeur a une
convention sémiologique telle que la logique..."
4. [la métaphysique met au commencement ce qui vient à la fin, marche la tête en bas : au lieu de
reconnaître ses principes et ses catégories pr ce qu'elles sont, "les dernières vapeurs de la réalité
voltilisée", elle en fait ls causes suprêmes de tt. La métaphysique se rend ainsi coupable d'une
universelle simplification du mde. Elle l'éternise, le soustrait au devenir, cf1. Les objets fondamentaux
de la pensée métaphysique : st dc absolus, soustraits au devenir et à l'évènement : ce sont l'"unité,
l'identité, la durée, la substance, la cause, la réalité, l'être". A leur tour, ls rapports où ils st prendront
l'allure d'oppositions absolues et sans vie : être et devenir, haut et bas, là bas et ici, en soi et
phénomène, mde vrai et mde apparent, bien et mal : "La croyance fondamentale ds métaphysiciens,
c'est la croyance à l'antinomie des valeurs." (Par delà le bien et le mal) La pensée métaphysique néglige
tt ce qui est processus, genèse, degré, passage : exaspère tte différence en une contradiction absolue,
universalise le jugement disjonctif (cf Hegel). Méthode généalogique : défait concepts et oppositions qui
ns rendent aveugles aux devenirs et aux évènements qui trament le mde. Concept de cause : manière de
manquer le devenir. C'est parce qu'on tient à la notion de moi, de volonté agissante qu'on forme ls
notions équivalentes de chses et de causes, qu'on dérive l'être. "Ms il n'y a point de substrat de ce
genre, il n'y a point d'"être" derrière l'action, l'effet et le devenir ; l'"agent" n'a été qu'ajouté à l'action -
l'action est tout" (Généalogie de la morale) La causalité opère scission entre ce qui arrive, à qui cela
arrive et par qui : ceci est visible ds le lge qui se projette ds le réel (verbe sujet complèment) : "Notre
plus vieux fonds métaphysique est celui dont ns ns débarrasserons en dernier lieu, à supposer que ns
réussissions à ns en débarrasser -ce fonds qui s'est incorporé à la langue et aux catégories
grammaticales s'est rendu à ce point indispensable qu'il ns semble que ns devrions cesser de penser, si
ns renoncions à cette métaphysique." (Volonté de puissance)]
"L’autre idiosyncrasie des philosophes n’est pas moins dangereuse : elle consiste à confondre les choses
dernières avec les choses premières. Ils placent au commencement ce qui vient à la fin —
malheureusement ! car cela ne devrait pas venir du tout ! — les « conceptions les plus hautes »,
c’est-à-dire les conceptions les plus générales et les plus vides, la dernière ivresse de la réalité qui
s’évapore, ils les placent au commencement et en font le commencement. De nouveau c’est là
seulement l’expression de leur façon de vénérer : ce qu’il y a de plus haut ne peut pas venir de ce qu’il y
a de plus bas, ne peut en général pas être venu... La morale c’est que tout ce qui est de premier ordre
doit être causa sui. Une autre origine est considérée comme objection, comme contestation de valeur.
Toutes les valeurs supérieures sont de premier ordre, toutes les conceptions supérieures, l’être,
l’absolu, le bien, le vrai, le parfait — tout cela ne peut pas être « devenu », il faut donc que ce soit causa
sui. Tout cela cependant ne peut pas non plus être inégal entre soi, ne peut pas être en contradiction
avec soi... C’est ainsi qu’ils arrivent à leur conception de « Dieu... » La chose dernière, la plus mince, la
plus vide est mise en première place, comme cause en soi, comme ens realissimum... Qu’il ait fallu que
l’humanité prenne au sérieux les maux de cerveaux de ces malades tisseurs de toiles d’araignées ! — Et
encore a-t-elle dû payer cher pour cela !..."
5. Considérations de Nietzsche sur ce qu'il considère être "le pb de l'erreur et de l'apparence". "Jadis,
c'est l'évolution, le changement, le devenir que l'on tenait pr preuve du cara trompeur de l'apparence,
pr signe de ce qu'il devait en exister qq chse qui ns induisait en erreur. Mnt, au contraire, c'est ds
l'exacte mesure où le préjugé rationaliste ns oblige à recourir à l'unité, à l'identité, à la durée, à la
susbtance, à la causalité, à l'objectivité, à l'Etre, que ns ns voyons en qq sorte empêtrés ds l'erreur,
contraints et forcés à l'erreur ; tant une vigoureuse vérification entreprise sur ns-mê a pu ns convaincre
que c'est bien là que gît l'erreur. Il en va là cô pr le mouvement de l'astre du jour : ds ce dernier cas, ce st
nos yeux qui cessent de plaider pr l'erreur, ds le premier, c'est notre langage. Le lge, de part son origine,
remonte aux tps de la forme la + rudimentaire de psychologie : prendre cs ds confitions premières d'une
métaphysique du lge, ou, pls clairemt, de la raison, c'est pénétrer ds une mentalité grossièrement
fétichiste. Elle ne voit partout qu'actions et êtres agissants, elle croit à la volonté comme cause ; elle
croit au "moi", au "moi" en tant qu'Etre, au "moi" en tant que substance, et elle projette sur ts ls objets
sa foi en la substance du moi -c'est ainsi que se crée le concept de "chose"... Partout, le pensée introduit
frauduleusement l'Etre en tant que cause. Ce n'est qu'à partir du concept d'"ego" qu'on tire la notion
d'"être", par dérivation... A l'origine de tt, l'erreur fatale a été de croire que la volonté est quelque chose
qui agit -que la volonté est une faculté... Ajd'hui, ns savons que ce n'est qu'un mot... Bcp + tard, ds un
mde 1000 fois + "éclairé", les philosophes découvrirent ac surprise la sûreté, la certitude subjective ds le
maniement ds catégories rationnelles : ils conclurent qu'elles ne pouvaient ps tenir ds l'expérience
empirique, car tte l'expérience empirique y contredisait. D'où viennent-elles donc? Et, en Inde comme
en Grèce, on a commis la même méprise : "Il faut que ns ayons habité un mde supérieur (au lieu d'un
monde bien inférieur, ce qui aurait été la vérité), il faut que ns ayons été divins, puisque ns sommes
doués de raison!...""
6. La raison dans la philosophie "Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un
monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité, — une autre réalité est absolument
indémontrable.
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses »
sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le «
monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique
morale.
Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous
n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie
: dans ce dernier cas, nous nous vengerons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie
« meilleure ».
Quatrième proposition. Séparer le monde en un monde « réel » et un monde des « apparences », soit à
la façon du christianisme, soit à la façon de Kant (un chrétien perfide, en fin de compte), ce n’est là
qu’une suggestion de la décadence, un symptôme de la vie déclinante... Le fait que l’artiste estime plus
haut l’apparence que la réalité n’est pas une objection contre cette proposition. Car ici « l’apparence »
signifie la réalité répétée, encore une fois, mais sous forme de sélection, de redoublement, de
correction... L’artiste tragique n’est pas un pessimiste, il dit oui à tout ce qui est problématique et
terrible, il est dionysien..."
"COMMENT LE « MONDE-VÉRITÉ » DEVINT ENFIN UNE FABLE, Histoire d’une erreur.
[la topique ds deux mdes : l'apparent et le vrai, autrement dit la position du suprasensible, est l'a priori
qui gouverne tte la "méta-physique". En ce sens, la critique d'une prétendue connaissance de l'Absolu
ou de l'en-soi est encore prise ds la métaphysique puisqu'elle présuppose la distinction de l'en-soi et du
phénomène. Kant, à cet égard, est aussi dualiste qu'un métaphysicien peut l'être. Ms à moins de vouloir
se contenter d'un contre platonisme de pure réaction (comme l'est svt le matérialisme), il ne suffit ps de
crier : "vive ce mde-ci, à bas la transcendance!" Affirmer l'unicité du mde, c'est comprendre autrement
l'apparence et le sensible, révéler effectivement le caractère vertigineux de l'apparaître ds phénomènes,
et pr commencer faire le diagnostic de ce qui en eux ns gênait tant : "Qui ns dit que le mde apparent
doive avoir moins de valeur que le mde vrai?" (La Volonté de puissance) La philo de l'immanence passe
ainsi par tt un travail critique, tte une généalogie de la métaphysique, qui s'attache à discerner, derrière
ls positions doctrinales, religieuses ou morales, le jeu ds instincts et ds forces, la constitut° mouvante ds
valeurs. "Par l'idée d'un "mde-vérité" on insinue que ce mde-ci est mensonger, trompeur, déloyal, faux,
futil, donc qu'il n'est pas voué à notre utilité (il est peu sage de s'adapter à lui, mieux vaut résister) [...]
Le seul fait qu'une pareille distinction soit possible, que l'on tienne ce mde pr le mde "apparent" et
l'autre pr "vrai", est déjà un symptôme". La métaphysique répond dc à un besoin, elle est le symptôme
d'un certain genre d'existence (ce que Nietzsche appelle la "décadence"). La métaphysique trahit un
sentiment humain, tp humain, qui la rive au mde, malgré ttes ses dénégations, jusque ds son désir de
fuir. Ce point de vue généalogique peut se condenser en thèses ou prendre la forme narrative de la
"fable" du "monde vrai". De son inauguration platonicienne à son abolition ds l'avènement du
Surhomme, en passant par ts ls faux dépassements de la métaphysique (Kant, le positivisme), c'est
l'histoire d'1 couple de catégories qui, sous différents noms, ont structuré tt le discours philosophique :
apparence et réalité (faux et vrai, mal et bien, multiple et un). Il ne s'agit ps de "remettre Platon sur ses
pieds" en posant métaphysiquement l'apparent "à la place" du vrai (vérité de l'apparence, nouvel
absolu), ms d'ouvrir une perspective "par delà" l'un et l'autre. "Désapprendre nos antinomies, voilà
notre tâche". (La volonté de W)]
1. Le « monde-vérité », accessible au sage, au religieux, au vertueux, — il vit en lui, il est lui-même ce
monde.
(La forme la plus ancienne de l’idée, relativement intelligente, simple, convaincante. Périphrase de la
proposition : « Moi Platon, je suis la vérité. »)
2. Le « monde-vérité », inaccessible pour le moment, mais permis au sage, au religieux, au vertueux («
pour le pécheur qui fait pénitence »).
(Progrès de l’idée : elle devient plus fine, plus insidieuse, plus insaisissable, — elle devient femme, elle
devient chrétienne...)
3. Le « monde-vérité », inaccessible, indémontrable, que l’on ne peut pas promettre, mais, même s’il
n’est qu’imaginé, une consolation, un impératif.
(L’ancien soleil au fond, mais obscurci par le brouillard et le doute ; l’idée devenue pâle, nordique,
kœnigsbergienne.)
4. Le « monde-vérité » — inaccessible ? En tous les cas pas encore atteint. Donc inconnu. C’est pourquoi
il ne console ni ne sauve plus, il n’oblige plus à rien : comment une chose inconnue pourrait-elle nous
obliger à quelque chose ?...
(Aube grise. Premier bâillement de la raison. Chant du coq du positivisme.)
5. Le « monde-vérité » — une idée qui ne sert plus de rien, qui n’oblige même plus à rien, — une idée
devenue inutile et superflue, par conséquent, une idée réfutée : supprimons-la !
(Journée claire ; premier déjeuner ; retour du bon sens et de la gaieté ; Platon rougit de honte et tous les
esprits libres font un vacarme du diable.)
5. Le « monde-vérité », nous l’avons aboli : quel monde nous est resté ? Le monde des apparences
peut-être ?... Mais non ! avec le monde-vérité nous avons aussi aboli le monde des apparences !
Midi ; moment de l’ombre la plus courte ; fin de l’erreur la plus longue ; point culminant de l’humanité ;
INCIPIT ZARATHOUSTRA."
Les quatre grandes erreurs
3. "L'erreur : d'une fausse causalité — On a cru savoir de tous temps ce que c’est qu’une cause : mais
d’où prenions-nous notre savoir, ou plutôt la foi en notre savoir ? Du domaine de ces célèbres « faits
intérieurs », dont aucun, jusqu’à présent, ne s’est trouvé effectif. Nous croyions être nous-mêmes en
cause dans l’acte de volonté, là du moins nous pensions prendre la causalité sur le fait. De même on ne
doutait pas qu’il faille chercher tous les antécédents d’une action dans la conscience, et qu’en les y
cherchant on les retrouverait — comme « motifs » : car autrement on n’eût été ni libre, ni responsable de
cette action. Et enfin qui donc aurait mis en doute le fait qu’une pensée est occasionnée, que c’est « moi
» qui suis la cause de la pensée ?... De ces « trois faits intérieurs » par quoi la causalité semblait se
garantir, le premier et le plus convaincant, c’est la volonté considérée comme cause ; la conception d’une
conscience (« esprit ») comme cause, et plus tard encore celle du moi (du « sujet ») comme cause ne sont
venues qu’après coup, lorsque, par la volonté, la causalité était déjà posée comme donnée, comme
empirisme... Depuis lors nous nous sommes ravisés. Nous ne croyons plus un mot de tout cela
aujourd’hui. Le « monde intérieur » est plein de mirages et de lumières trompeuses : la volonté est un de
ces mirages. La volonté ne met plus en mouvement, donc elle n’explique plus non plus, — elle ne fait
qu’accompagner les événements, elle peut aussi faire défaut. Ce que l’on appelle un « motif » : autre
erreur. Ce n’est qu’un phénomène superficiel de la conscience, un à-côté de l’action qui cache les
antécédents de l’action bien plutôt qu’il ne les représente. Et si nous voulions parler du moi ! Le moi est
devenu une légende, une fiction, un jeu de mots : cela a tout à fait cessé de penser, de sentir et de vouloir
!... Qu’est-ce qui s’ensuit ? Il n’y a pas du tout de causes intellectuelles ! Tout le prétendu empirisme
inventé pour cela s’en est allé au diable ! Voilà ce qui s’ensuit. — Et nous avions fait un aimable abus de
cet « empirisme », en partant de là nous avions créé le monde, comme monde des causes, comme
monde de la volonté, comme monde des esprits. C’est là que la plus ancienne psychologie, celle qui a
duré le plus longtemps, a été à l’œuvre, elle n’a absolument fait autre chose : tout événement lui était
action, toute action conséquence d’une volonté ; le monde devint pour elle une multiplicité de principes
agissants, un principe agissant (un « sujet ») se substituant à tout événement. L’homme a projeté en
dehors de lui ses trois « faits intérieurs », ce en quoi il croyait fermement, la volonté, l’esprit, le moi, — il
déduisit d’abord la notion de l’être de la notion du moi, il a supposé les « choses » comme existantes à
son image, selon sa notion du moi en tant que cause. Quoi d’étonnant si plus tard il n’a fait que retrouver
toujours, dans les choses, ce qu’il avait mis en elles ? — La chose elle-même, pour le répéter encore, la
notion de la chose, n’est qu’un réflexe de la croyance au moi en tant que cause... Et même votre atome,
messieurs les mécanistes et physiciens, combien de psychologie rudimentaire y demeure encore ! — —
Pour ne point parler du tout de la « chose en soi », de l’horrendum pudendum des métaphysiciens !
L’erreur de l’esprit comme cause confondu avec la réalité ! Considéré comme mesure de la réalité ! Et
dénommé Dieu !"
4. L'erreur des causes : imaginaires : obstination trouver une cause, une raison suffisante à chaque
évènement. "Il ne ns suffit jms de constater le fait que ns ns trouvons ds tel ou tel état : ns n'admettons
ce fait, ns n'en devenons cs, que lorsque ns lui avons donné quelque motivation. Le souvenir qui, dans ce
cas, intervient à notre insu, ramène à la surface ds états de même nature ressentis auparavent et les
interprétations causales qui s'y trouvent inextricablement liées, et non leur vraie causalité. (...) Ainsi se
crée une accoutumance à une certaine interprétation causale qui, en vérité, gêne et même exclut la
recherche approfondie des causes."
5. Explication psychologique de ce qui précède
"Ramener qq chse d'inconnu à qq chse de connu, cela soulage, rassure, satisafait et procure en outre un
sentiment de W. Ac l'inconnu, c'est le danger, le souci, l'inquiètude qui apparaissent - le premier
mouvement instinctif vise à éliminer ces pénibles dispositions." > "Ainsi, on ne se contente pas
rechercher comme cause un certain genre d'explications, mais bien une catégorie soigneusement
sélectionnée et privilégiée d'explications, celles qui permettent d'éliminer le plus vite et le plus
férequemment le sentiment d'inconnu, de nouveau, d'inoui : c-à-d ls explications les plus courantes..."
(un certain type va éliminer toutes les autres explications)
6. La morale et la religion relèvent entièrement de la psychologie de l'erreur et nous fournissent des
causes imaginaires qui ne sont pas la vérité.
7. L'erreur du libre arbitre : "Le christianisme est une métaphysique de bourreau" : attribue la causalité à
l'homme, lui accorde un libre-abitre, le rend libre à seule fin de le juger et de la condamner, de le rendre
coupale.
8. "Qu’est-ce qui peut seul être notre doctrine ? — Que personne ne donne à l’homme ses qualités, ni
Dieu, ni la société, ni ses parents et ses ancêtres, ni lui-même (— le non-sens de l’ « idée », réfuté en
dernier lieu, a été enseigné, sous le nom de « liberté intelligible par Kant et peut-être déjà par Platon).
Personne n’est responsable du fait que l’homme existe, qu’il est conformé de telle ou telle façon, qu’il
se trouve dans telles conditions, dans tel milieu. La fatalité de son être n’est pas à séparer de la fatalité
de tout ce qui fut et de tout ce qui sera. L’homme n’est pas la conséquence d’une intention propre,
d’une volonté, d’un but ; avec lui on ne fait pas d’essai pour atteindre un « idéal d’humanité », un « idéal
de bonheur », ou bien un « idéal de moralité », — il est absurde de vouloir faire dévier son être vers un
but quelconque. Nous avons inventé l’idée de « but » : dans la réalité le « but » manque... On est
nécessaire, on est un morceau de destinée, on fait partie du tout, on est dans le tout, — il n’y a rien qui
pourrait juger, mesurer, comparer, condamner notre existence, car ce serait là juger, mesurer, comparer
et condamner le tout... Mais il n’y a rien en dehors du tout ! — Personne ne peut plus être rendu
responsable, les catégories de l’être ne peuvent plus être ramenées à une cause première, le monde
n’est plus une unité, ni comme monde sensible, ni comme « esprit » : cela seul est la grande délivrance,
— par là l’innocence du devenir est rétablie... L’idée de « Dieu » fut jusqu’à présent la plus grande
objection contre l’existence... Nous nions Dieu, nous nions la responsabilité en Dieu : par là seulement
nous sauvons le monde."
Divagations d'un "inactuel"
Pensée de la décadence, considérée à travers ses multiples formes : pol (le socialisme et l'existence
d'une cause ouvrière ; la RF même qui a amené à l'égalité als même qu'il existe une inégalité importante
entre hommes, qui ne sauraient ê comblée, ce qui est louable : c'est en cela que réside la force, la
vitalité de la société), sociale (le mariage n'est plus gage d'autorité ou de force), artistique... F.N. se
propose de soulever les apparences réconfortantes pr amener au jour (ce qu'aucun autre ne fait) cette
décadence. Sa philosophie et ses cheminements : unique et dévoilants.
Ce que je dois aux Anciens "Mon repos, ma préférence, ma cure, après tout le platonisme, fut de tout
temps Thucydide. Thucydide et peut-être le Prince de Machiavel me ressemblent le plus par la volonté
absolue de ne pas s’en faire accroire et de voir la raison dans la réalité, — et non dans la « raison »,
encore moins dans la « morale »... Rien ne guérit plus radicalement que Thucydide du lamentable
enjolivement, sous couleur d’idéal, que le jeune homme à « éducation classique » emporte dans la vie
en récompense de l’application au lycée."
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