Chapitre 3 : Comorbidités
Il est précisé que le trouble des conduites a des comorbidités élevées et très diversifiés :
avec le trouble de déficit de la tension, avec le trouble oppositionnel avec provocation, la
dépression, les troubles bipolaires, les troubles anxieux, ainsi qu’avec différentes formes de
conduit à risque. Il s’avère en fait (page 34) que les pourcentages de comorbidité observée
pour le TOP avec le trouble de déficit de l’attention, le trouble anxieux, le trouble dépressif
varient entre 0 et 83 % pour les uns, et 14 et 100 % pour les autres ! Ainsi entre 6 et 69
% des personnes ayant un trouble anxieux auraient un trouble des conduites ou un
trouble oppositionnel ! Un odd ratio avec un intervalle de confiance est pourtant défini pour
chacune des comorbidités, sans que soit discutés ces pourcentages étranges. Il y aurait par
exemple, selon au moins une étude, de 0 % à 46 % de troubles dépressifs chez les sujets
ayant un TOP/TC.
Sans précisions additionnelles sur ces chiffres, on peine à accorder crédit au reste du texte
qui se borne à répéter qu’il y a une comorbidité fréquente mais sans donner d’explications
complémentaires. Ce texte présente par ailleurs les mêmes problèmes que celui du chapitre 2,
juxtaposant sans organisation ni hiérarchie une série de trouble hétéroclites. On affirme ainsi
(p.42) que « les adolescents présentant des troubles du comportement alimentaire commentent
plus d’actes délictueux (agressions, vols…) » sans autres précisions. Le lien entre les deux
s’expliquerait par le déficit de contrôle comportemental et l’intolérance à la frustration, ce
« dysfonctionnement du système d’inhibition comportementale », qui n’est en aucune
manière défini, se retrouvant par ailleurs dans les conduites harcelantes.
De manière générale, selon les auteurs, l’adoption de conduites à risque correspondrait à
« un trouble du comportement sous-tendu par une tendance générale à la déviance vis à vis
de la norme » la norme étant ici mentionnée au singulier.
De manière générale, ce qui se dégage de ce texte c’est, sinon une naturalisation des
troubles, du moins une attribution complète à l’individu des caractéristiques pathologiques.
Ces caractéristiques lui sont en effet toujours attribuées en propre, et ne sont jamais
considérées comme des modalités adaptatives dans un environnement donné. La question de
la génération de comportements violents par la stigmatisation ou par les modalités de réponse
de l’environnement n’est en particulier jamais évoquée (bien qu’elles aient été évoquées dans
le chapitre 1, p. 8 sous leur forme extrême : « [ ] insistent sur le manque de validité de la
catégorie diagnostique trouble des conduite sir le sujet vit dans un environnement