Si rien n’est fait, ces effets vont inéluctablement s’accentuer avec des conséquences
dramatiques sur l’agriculture, la santé, la biodiversité... En termes économiques et
financiers, les implications de ce dérèglement sont déjà particulièrement lourdes. Aux
Etats-Unis, le coût des événements climatiques toutes causes confondues a atteint
120 milliards de dollars en 2004 et 200 milliards de dollars en 2005 dont la majeure
partie est représentée par la succession des grands événements cycloniques. En
France, de 1989 à 2004, les dommages économiques causés par la sécheresse ont
coûté 4 milliards d'euros, dont 1,5 milliards pour la seule canicule de 2003. Le rapport
Stern du 30 octobre 2006 prévoit qu’en cas d’inaction, les conséquences du
changement climatique coûteront 5% du PIB mondial chaque année et les dommages
collatéraux pourront porter ce coût à 20% du PIB mondial.
La prise en compte politique du changement climatique a commencé au niveau
international par la signature du Protocole de Kyoto en 1997 puis a été déclinée à
l’échelle européenne et nationale. La France quant à elle s’est engagée résolument
dans ce processus, notamment par l’adoption d’un plan climat national qui prévoit la
stabilisation des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2010. Dans un tel
contexte, nul ne peut s’exonérer de la nécessité d’agir et il importe que chacun assume
la part de responsabilité qui lui revient au regard d’un phénomène qui nous implique
tous. Les collectivités territoriales ont un rôle tout particulier à jouer en la matière,
notamment par l’exemplarité des actions qu’elles sont en mesure de conduire.
Telle est la raison pour laquelle j’ai souhaité que notre Département apporte sa
contribution à l’effort général de lutte contre le dérèglement climatique en élaborant et
en mettant en œuvre un Plan climat territorial : le programme “ Lutter contre le
changement climatique ”.
Constitué de 7 axes stratégiques regroupant 78 actions patrimoniales et territoriales,
ce document vise trois objectifs :
- réduire les émissions de gaz à effet de serre,
- améliorer la qualité de l’air,
- et s’adapter aux conséquences du changement climatique.
Il a été élaboré en suivant un processus de concertation élargi auquel a participé le
conseil du développement durable et enrichi par la contribution de l’ensemble des
services de l’administration du Conseil général. La contribution du C2D92 a été
particulièrement utile grâce à ses conseils méthodologiques et à la déclinaison de ses
propositions dont la majeure partie est intégrée au document qui vous est soumis
aujourd’hui. Cette concertation se poursuivra en 2007 et s’élargira à l’ensemble des
communes du département et des entreprises concernées afin que la lutte contre le
changement climatique constitue le socle d’un projet de territoire partagé. Le
programme s’inscrivant dans une démarche d’amélioration continue, sa mise en
œuvre sera évaluée et mise à jour. Elle vous sera soumise avec une périodicité de 2
ans.
Les deux axes majeurs sur lesquels le Département concentrera ses efforts sont :
- les transports et les déplacements qui représentent 48 % des émissions de
gaz à effet de serre induites par le territoire ;
- les bâtiments et la demande en énergie qui en représentent 32 %.