Joël MARTINE
15, rue Nau
13006 Marseille
Tél. : 04 91 92 61 77
Marseille, le 15 décembre 2000
Etant professeur de philosophie, j’aurais besoin pour mon enseignement
d’un recueil de textes, plus précisément de morceaux choisis, des
philosophes arabes, traduits en français et accessibles à des élèves de lycée.
Jusqu’à présent je n’ai rien trouvé de ce genre en librairie à Marseille. Est-ce
que l’un d’entre vous connaîtrait un recueil de ce type ou quelque chose
d’approchant, soit sous la forme d’un ouvrage à commander en librairie, soit
sous une forme non publiée ? De même, certains d’entre vous seraient-ils
intéressés par un échange d’idées et de procédés concernant l’usage possible des
philosophes arabes dans l’enseignement de la philosophie en lycée ?
J’ai toujours regretté l’absence des philosophes arabes dans
l’enseignement secondaire français. L’étude de ces auteurs, outre leur intérêt
philosophique intrinsèque, rendrait les élèves plus sensibles aux liens historiques
et culturels qui existent entre l’Europe et le Monde Arabe. Elle aiderait en outre
les jeunes français d’origine maghrébine à avoir une meilleure image
d’eux-mêmes et une meilleure connaissance de la culture dont ils sont les
héritiers. Comme vous le savez, les manuels de philosophie français, s’ils
mentionnent de façon élogieuse l’apport des philosophes arabes du moyen-âge,
ne parlent pas des contemporains, et surtout ne donnent aucun texte. (Je crois me
souvenir d’avoir rencontré une seule fois un texte d’Avicenne dans un manuel.
Cela dit, Averroès vient d’être introduit dans la liste des auteurs pouvant être
présentés au baccalauréat, ce qui est un signe encourageant). Il est donc difficile
à un enseignant de combler cette lacune, d’autant que la plupart des professeurs,
comme c’est mon cas, n’ont qu’une connaissance limitée de l’histoire de la
philosophie arabe. A plusieurs reprises j’ai cherché en librairie des textes
utilisables en classe, mais sans succès. Or j’en aurais vraiment besoin
maintenant. En effet, j’ai été muté cette année, à ma demande, au Lycée
Victor-Hugo de Marseille, lycée où une grande partie des élèves, voire la
quasi-totalité dans certaines classes, sont d’origine maghrébine, d’autres étant