historiques (le background). En général, l’aspect historique narre les péripéties de la vie du
héros, pour expliquer ses peurs, ses angoisses et ses désirs présents. De ce noyau, le joueur
puisera les éléments qui l’aideront à faire vivre son personnage. Parfois, les traits de caractères
sont tirés au sort : le personnage sera fantasque, ombrageux, colérique, etc. Ces traits sont des
caractéristiques intrinsèques et donnent des indications au joueur. Dans un scénario ou une
nouvelle, ces aspects sont souvent des points de repère pour l’auteur : ils servent à définir
rapidement un personnage et lui donner une certaine énergie, l’hubris grec. Il est rare que l’on
ne fonctionne pas ainsi, et pour reprendre l’exemple de la fois précédente, on se rend compte
que cette conception simplifie pas mal le travail d’élaboration des personnages.
Comment définir nos personnages principaux : nos cuisiniers, l’amant tueur, la femme
adultère ? A priori, ni vous ni moi ne connaissons des cuisiniers, et je serais bien en peine de
reproduire fidèlement leur caractère et leurs désirs. Aussi, définir un personnage, ce n’est pas
faire dans le juste, mais dans le vrai. Il ne s’agit pas de décrire des personnages exacts, comme
dans la vie réelle, mais de donner l’impression aux lecteurs qu’ils sont réels. Ce qui est
totalement différent. Donc, pour en revenir à nos cuisiniers, il y a plusieurs angles possibles.
Soit on insiste sur leur état de cuisiniers, soit on insiste sur leur rôle de témoins poursuivis.
Leurs caractéristiques dériveront de l’un ou l’autre des choix. Cuisiniers, ils seront
gourmands, rapides, réfléchis (trois caractéristiques que l’on peut leur supposer s’ils sont sous
les ordres de chefs rigoureux) ; Témoins, ils seront angoissés, méfiants, discrets (s’ils tiennent
à leur survie). Pour chaque option, vous obtiendrez des stratégies d’action différentes, pas
forcément incompatibles, mais qui donneront du ressort à votre histoire. Cependant, il faut
insister sur ce point : les caractéristiques psychologiques doivent dériver d’un état particulier.
A moins que l’un d’entre eux soit fou ou attardé mental, les cuisiniers ont une psychologie
reliée à leur état de cuisinier ou de témoin. On verra que ce n’est pas vrai pour tous les
personnages, mais pour les principaux, c’est une règle utile. Vous pouvez faire de l’un deux
un obsédé sexuel exhibitionniste, mais uniquement si ce fait est utile au scénario, sinon
éliminez tout le superflu, vous avez déjà fort à faire avec le nécessaire.
Amant et maîtresse : pour ces deux personnages, les angles sont réduits. Soit ce sont
deux amoureux fous, romantiques, mais dangereux, soit le couple est déséquilibré, l’amant
tueur faisant peur à la femme adultère. Encore une fois, toutes ces caractéristiques sont
déduites de leur état d’amants, de cette fiche de personnage virtuelle qui définit leur liberté
d’action. Leur état est leur noyau, autour duquel gravitent tous leurs aspects, recoins et
ombres. Leur passé, leur historique a décidé de leur acte (le meurtre) et c’est ce qui les rend