- la mesure de l’acuité visuelle, de loin et de près, en utilisant les échelles classiques, sans
puis avec correction optique,
- la détermination du champ visuel de chaque œil, en confrontation, puis selon une technique
de périmétrie cinétique (appareil de Goldman) ou de périmétrie statique, cette dernière qui
repose sur une analyse automatisée étant de plus en plus répandue (recherche d’un scotome
central, d’un déficit systématisé),
- l’examen du globe oculaire et de ses annexes au biomicroscope (lampe à fente) : paupières
(corps étranger), conjonctive (hyperhémie), cornée (kératite, plaie), chambre antérieure
(Tyndall), iris (état et motilité des pupilles), cristallin (cataracte),
- l’examen du segment postérieur ou “ examen du fond d’œil ” (FO), effectué après dilatation
pupillaire sauf en cas de glaucome aigu par fermeture de l’angle : vitré (hémorragie), rétine
(décollement), vaisseaux (occlusion), macula (œdème), papille (œdème),
- la mesure du tonus oculaire (glaucome)
- les mouvements oculaires (paralysies).
L’examen neurologique recherche des signes associés, en faveur d’une pathologie
hémisphérique postérieur (trouble de la reconnaissance visuelle, de la mémoire, de la lecture,
du langage…).
L’examen cardio-vasculaire (tension artérielle, rythme cardiaque, pouls temporaux, recherche
de souffles vasculaires) est systématique.
Les examens complémentaires à visée ophtalmologique (potentiels évoqués visuels,
angiographie de la rétine à la fluorescéine, échographie orbitaire), neurologique (scanner,
IRM, ponction lombaire), cardio-vasculaire (ECG, Doppler cervical, échocardiographie) ou
générale (vitesse de sédimentation..) sont déterminés par l’orientation du diagnostic clinique.
Schématiquement, trois situations cliniques, d’inégale prévalence, peuvent être
rencontrées :
- le trouble visuel, à type de flou ou de diplopie, disparaît lorsque la vision se fait œil par œil:
c’est le problème diagnostique d’une paralysie oculomotrice (cf DIPLOPIE chapitre 302 )
- le trouble visuel est présent sur un seul œil : c’est le problème diagnostique d’une affection
de l’œil ou du nerf optique. La démarche diagnostique repose avant tout sur l’examen du FO
(œdème papillaire, papille ou rétine pâle, hémorragies) et sur la recherche d’un déficit
pupillaire afférent relatif*, dont la présence atteste d’une atteinte localisée au nerf optique.
- le trouble visuel est présent sur les deux yeux : c’est le problème diagnostique d’une
affection des deux nerfs optiques, du chiasma (hémianopsie bitemporale), des voies visuelles
rétrochiasmatiques (hémianopsie latérale homonyme, cécité occipitale). L’examen du FO et
du champ visuel sont ici fondamentaux pour localiser la lésion.
II ANOMALIE DE VISION UNILATERALE
2-1 La cécité monoculaire transitoire (CMT)
Se définissant comme un déficit de vision aigu et d’évolution habituellement
régressive en moins de 10 minutes, la CMT ou amaurose fugace est un accident
ischémique transitoire rétinien. Un simple flou visuel, une amputation verticale ou
horizontale du champ de vision, ont la même valeur qu’une amaurose complète. La CMT
est le plus souvent isolée, mais elle peut s’associer à des signes de souffrance transitoire
de l’hémisphère homolatéral (réalisant notamment le classique syndrome optico-
pyramidal). La CMT est une urgence diagnostique, en raison du risque de survenue d’un
accident ischémique constitué de la rétine (occlusion de l’artère centrale), du nerf optique
(neuropathie optique ischémique antérieure), ou même d’un hémisphère cérébral. Elle doit
faire rechercher en priorité une pathologie carotidienne surtout si elle est répétitive sur le