faire une réaction stéréosélective
en l'occurrence, l'hydrogénation de cétoesters (le groupe
caractéristique C=O de la cétone est réduit en groupe –OH).
Comment se déroule une réaction de catalyse hétérogène ?
La réaction de catalyse hétérogène a lieu à la surface du catalyseur, par l’intermédiaire de ses atomes
de surface. Elle se décompose généralement en cinq étapes :
- la diffusion des réactifs vers la surface ;
- l'adsorption des réactifs ;
- la réaction chimique à la surface du solide ;
- la désorption des produits ;
- la diffusion des produits hors de la surface.
La très grande majorité des transformations se fait en réacteur ouvert c'est-à-dire que le catalyseur est
fixe au milieu du réacteur et les réactifs gazeux ou liquides circulent à un débit donné. L'étude
cinétique d'une transformation impose de travailler en l'absence de limitations diffusionnelles de sorte
que la vitesse étudiée soit bien celle de la réaction chimique se déroulant à la surface et non celle du
transport des réactifs. Une telle étude permet ensuite de proposer un mécanisme pour la
transformation étudiée et d'extrapoler à l'échelle industrielle les résultats obtenus en dimensionnant le
réacteur réel. Dès l'étude en laboratoire d'une réaction de catalyse hétérogène il est donc important
d'intégrer quelques notions de génie chimique pour contrôler les conditions de la transformation.
Caractérisation des catalyseurs hétérogènes
De nombreuses techniques physico-chimiques sont mises en œuvre pour caractériser les catalyseurs.
On retrouve en particulier toutes les techniques classiques de caractérisation des solides (diffraction
des RX, Infra-Rouge, RPE
, RMN, etc.). Cependant pour accéder à la chimie de surface du
catalyseur, il faut utiliser soit des techniques physiques de surface (XPS
par exemple) soit la
médiation d'une molécule sonde. Par exemple de la pyridine peut être adsorbée à la surface d'un
catalyseur possédant des sites acides et par spectroscopie infra-rouge, il est possible de savoir si
cette molécule sonde a détecté des sites acides de Brönsted (formation d'un ion pyridinium) ou des
sites acides de Lewis (pyridine liée à un cation métallique).
L'étude quantitative de l'adsorption d'une molécule sonde permet également l'obtention de
renseignements précieux. On distingue deux modes d'adsorption pour un réactif sur une surface :
- la physisorption qui est un processus non activé dans lequel les interactions entre le
substrat et la surface sont faibles, de type Van der Waals ;
- la chimisorption qui consiste en la formation d'une liaison chimique entre la molécule qui
réagit et un ou plusieurs atomes de surface.
L'étude de la physisorption du diazote sur un matériau permet d'accéder à sa surface spécifique
exprimée en m2.g-1 : il faut déduire de l'allure de l'isotherme d'adsorption le nombre de molécules de
diazote physisorbées et connaître la surface occupée par une molécule
. Cette surface spécifique
peut aller de quelques mètres carrés par gramme à plusieurs centaines de mètres carrés par gramme.
Elle représente la surface théoriquement accessible aux molécules réactives. De la même manière il
est possible de suivre la chimisorption d'une molécule réactive et d'en déduire une surface réactive.
Par exemple, si la molécule est le dihydrogène on accède à la surface métallique d'un échantillon en
considérant qu'une molécule de dihydrogène se chimisorbe sur les atomes métalliques de surface
qui seront appelés sites actifs.
Les défis actuels
La catalyse hétérogène est donc un domaine pluridisciplinaire et très ancré dans les réalités
industrielles. Les recherches aujourd'hui sont principalement tournées vers la résolution de problèmes
environnementaux. Pour n'en citer que quelques-uns :
- mise au point de la combustion catalytique évitant la production d'oxydes d'azote ;
La stéréosélectivité d'une réaction est sa capacité à privilégier, le cas échéant, un stéréoisomère de
configuration parmi plusieurs produits possibles.
Résonance Paramagnétique Electronique.
X-Ray Photoelectron Spectroscopy.
Le modèle généralement utilisé pour traiter ce type d'isotherme est appelé modèle B.E.T. (S. Brunauer, P.H.
Emmett et E. Teller, 1938). On appelle isotherme d'adsorption la courbe qui donne pour une température fixée,
l'évolution de la quantité de gaz adsorbée par gramme de solide en fonction de la pression partielle du gaz.
Le modèle le plus classique pour décrire les isothermes de chimisorption d'une molécule sur une surface
donnée est le modèle de Langmuir dont on trouvera la description dans les ouvrages cités en référence.