La République Helvétique

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La République Helvétique
La Confédération suisse 1555 – 1791
A la veille des grands bouleversements que va connaître la Suisse dès les
années 1791 et suivantes, le corps helvétique se présentait ainsi :
La République hélvétique 1798 – 1802
En 1798, la France est dirigée par un Directoire, un comité de cinq membres
chargé du pouvoir exécutif. Le Club helvétique, fondé à Paris, se passionne pour
les élans révolutionnaires français. Frédéric-César de La Harpe, membre influent
du Club helvétique, encourage les Vaudois à renverser Berne. Le 24 janvier
1798 éclate la révolution vaudoise. Avec l'aide des armées françaises, les
patriotes de ce pays-sujet se révoltent contre Berne et se déclarent
indépendants. Pour le Directoire, qui cherche à s'assurer le libre passage vers
l'Italie par les cols alpins, c'est l'occasion rêvée : les troupes de Napoléon
Bonaparte entrent en Suisse. En mars 1798, elles prennent Berne, puis occupent
tout le territoire de la Confédération suisse.
La Suisse est désormais sous domination française, son système politique est
transformé et calqué sur le modèle français. La Confédération helvétique devient
alors la République helvétique qui adopte un gouvernement centralisé et une
réplique exacte de la Constitution française de 1795.
Le pouvoir est centralisé. Les cantons sont réduits à de simples divisions
administratives. Baden et Thurgovie deviennent des cantons, le Valais est
intégré comme les Grisons qui prennent le nom de Rhétie. Les baillages italients
forment deux cantons : Lugano et Bellinzone. Zoug, Uri, Schwyz, Unterwald, le
couvent d'Ensiedeln et l'ancienne république indépendante de Gersau sont
regroupés sous un canton unique : les Waldstätten. Glaris, Appenzell, Saint-Gall
et les baillages de la vallé du Rhin sont répartis entre les cantons du Säntis et de
la Lindt. Mulhouse (en Alsace, alliée des anciens cantons), Genève et Neuchâtel
sont intégrés à la France, la Valteline aux Etats d'Italie du Nord.
Drapeau
Sceau
Monnaie : ici une pièce de 5 batz
La deuxième coalition (1798-1800)
La deuxième coalition est formée à l'instigation de la Grande-Bretagne, de
septembre 1798 à mars 1799, comprenait la Russie, l'Autriche, la Turquie, les
Deux-Siciles, quelques princes allemands et la Suède pour contenir la France
révolutionnaire et si possible abattre le régime républicain et rétablir la
monarchie. Elle prend fin après la signature des paix de Lunéville (1801) et
d'Amiens (1802).
La guerre des bâtons
La Stecklikrieg (dont le nom dépeint l'armement sommaire des insurgés) ou
Guerre des bâtons est une révolte fédéraliste contre la République helvétique
durant l'été 1802.
La situation dégénère rapidement à l’intérieur de la République helvétique : le
territoire suisse est attaqué de partout par des puissances voisines désireuses
de s’approprier les cols alpins. Le gouvernement, miné par des luttes internes
entre fédéralistes et unitaristes, devant en plus planter les bases d’un nouvel État
et trouver les ressources financières pour lancer l’économie de la nouvelle
République est incapable d’imposer son autorité.
Après le départ des troupes françaises, les fédéralistes se soulèvent contre la
République helvétique dans les cantons de Zurich, Argovie et Berne. Le
gouvernement tente de réprimer la rébellion, ce qui aboutit, le 28 août, au
combat du col du Rengg, d’où les insurgés nidwaldiens sortent vainqueurs.
S’ensuit une marche sur Berne des fédéralistes argoviens, soleurois et bernois.
Le gouvernement helvétique, présidé par le landaman Johann Rudolf Dolder,
capitule le 18 septembre, mais peut négocier sa retraite vers Lausanne. Le
3 octobre à Faoug dans le canton de Vaud, les troupes fédéralistes
commandées par Niklaus Franz von Bachmann défont l'armée helvétique.
Le pouvoir revient alors dans tous les cantons aux gouvernements cantonaux,
qui redonnent toutes ses prérogatives à la Diète fédérale de Schwytz, présidée
par Alois von Reding.
La Suisse un modèle difficile à gérer
Bonaparte comprend cependant que le modèle français ne s’avère pas du tout
applicable à la Suisse, comme il le dira plus tard: "La Suisse ne ressemble à
aucun autre État, soit par les événements qui s'y sont succédés depuis plusieurs
siècles, soit par la situation géographique, soit par les différentes langues, les
différentes religions, et cette extrême différence de mœurs qui existe entre ses
différentes parties. La nature a fait votre État fédératif, vouloir la vaincre n'est
pas d'un homme sage".
La situation intérieure catastrophique de la République helvétique ne constitue
cependant pas une menace pour la France et Bonaparte préfère laisser
s’embourber un problème dont il n’a pas à s’occuper pour l’instant, tout en
s’assurant de pouvoir en tirer un intérêt par la suite. Comme il l’espère, ce sont
en effet les Suisses eux-mêmes qui doivent finalement se résoudre à demander
l’aide de Bonaparte, devenu premier consul en 1799. Celui-ci leur promet son
aide en 1802 et ordonne la rédaction d’une nouvelle Constitution suisse sous le
contrôle de quatre sénateurs français. C’est finalement en 1803 qu’il dévoile à
une délégation suisse un texte intitulé Acte de médiation.
L'Acte de médiation
Cet Acte, écrit par Bonaparte le 19 février 1803, attribue une nouvelle
Constitution à la Suisse après l'échec de celle de la République helvétique.
Selon cette nouvelle constitution, la Suisse redevient une confédération,
constituée de dix-neuf cantons, soit six de plus qu’auparavant. Chaque canton
possède sa propre constitution. L’Acte prévoit également la suppression des
pays sujets ou alliés, et c’est ainsi que Genève reste française et que Dufour,
citoyen français, peut avoir accès à Polytechnique, à Paris, alors la meilleure
école d’Europe.
Bien que la République helvétique soit définie comme indépendante, l’influence
de la France sur sa constitution n’en reste pas moins très nette. Ainsi Bonaparte
définit la politique étrangère de la Suisse, point stratégique essentiel sur
l’échiquier européen, influence sa politique économique et « puise » de
nombreux soldats dans le contingent suisse pour les joindre à l’armée française.
En Suisse, le pouvoir exécutif est à nouveau attribué à la Diète, au sein de
laquelle chaque canton a un député chargé de veiller aux intérêts de son État.
Les cantons d’une population de plus de cent mille habitants possédaient deux
voix au moment du vote. Six cantons, à savoir Fribourg, Berne, Soleure, Bâle,
Zurich et Lucerne occupent, à tour de rôle par période d’une année et dans
l’ordre cité précédemment, la fonction de canton directeur dont le représentant
devient, pour une année, le « Landaman de la Suisse ». Chaque canton retrouve
son autonomie et sa souveraineté. Chacun possède son propre contingent
militaire.
La Suisse s'unifie cependant avec la suppression des douanes intérieures et
l’adoption d’une monnaie unique, le franc. De plus, la nouvelle Constitution hérite
de quelques mesures instaurées par la République helvétique comme, par
exemple, les libertés fondamentales de l’individu.
L’Acte de médiation est, en général, bien accepté par les cantons suisses et
Bonaparte parvient à rétablir la paix mais la Suisse perd en même temps une
bonne partie de son indépendance et devient un Etat-vassal de la France.
La Suisse profite pour reprendre son indépendance à la chute de l'empire de
Napoléon, miné par la crise économique intérieure et les attaques répétées de
ses adversaires alliés. Cependant, la domination de Napoléon était le ciment qui
permettait au régime de la Médiation d’exister et la chute du régime permet à de
nouveaux courants politiques de s’affronter pour le pouvoir. La Suisse trouve un
nouveau visage, tout comme le reste de l’Europe, avec le Congrès de Vienne de
1815 qui avait pour but de redéfinir les frontières européennes après la fin de
l'Empire.
Genève, le Valais et les derniers cantons rejoignent la Suisse, ce qui permet à
Dufour de rejoindre les troupes fédérales.
Source texte : Wikipedia – cartes 1 et 2 La Suisse – les chronologies de Maurice
Griffe, Editions Tableaux Synoptiques de l'Histoire, Le Cannet (F)
Remarque : les projets de découpages de la Suisse ont été nombreux de 1798 à
1802. Pour en avoir un aperçu : http://www.patrigest.ch/Dufour-13a1.pdf.
Arrivée des Suisse dans le Canton de Genève, le 1 er juin 1814
L'occupant français avait quitté les lieux le 30 décembre 1813 et les Autrichiens,
arrivés le même jour, étaient repartis le 17 mars 1814. Le Conseil provisoire
demanda à alors à la Diète l'occupation de Genève par une garnison suisse, ce
qui fut décidé le 21 mars. Ainsi des contingents de Fribourg et de Soleure,
commandés par le lieutenant-colonel Girard, furent reçus au Port-Noir dans
l'enthousiasme général. Cependant l'acte d'union de Genève à la Confédération
suisse ne fut signé que le 19 mai 1815.
Gravure au trait coloriée de Jean DuBois (1789-1849), Genève BPU
Source : Genève par la gravure et l’aquarelle, Barbara et Roland de Loës, 1988
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