Note d’opportunité : rencontre des médias du tiers secteur
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Mais si, désormais, il est possible pour une association de postuler un canal hertzien, force est
de constater que le Csa, malgré ses promesses et les engagements du ministère de la Culture
et de la Communication, n’a jamais donné suite aux candidatures associatives, sinon à une
simple dose homéopathique. L’exemple marseillais est encore dans toutes les têtes. Zalea TV,
qui tente de faire vivre une télévision différente, avec les moyens associatifs que sont les
siens, n’a jamais pu obtenir une autorisation durable. Tous les autres projets associatifs ont
connu des déboires comparables, que ce soit TV Bruits à Toulouse, TV Asso ou Gazelle TV à
Marseille et toutes les autres, à Paris ou ailleurs, qui, dans le meilleur des cas, ont eu une
existence éphémère et pleine de promesse mais à qui on n’a pas permis de continuer le
chemin. La Fédération nationale des vidéos de pays et de quartiers (Fnvdpq), partie prenante
de quelques projets, a eu aussi beaucoup de difficultés et n’a pu obtenir l’application de la loi
Trautmann que très exceptionnellement. Les différentes associations qui envisagent de créer
une télévision seront donc invitées à Marseille pour étudier ensemble comment donner toute
sa place au tiers secteur dans ce domaine et participer à la réflexion sur ce que peut proposer
une télé libre à partir de la critique des programmes actuellement offerts au public.
Quelques extraits de la loi Trautmann…
Art. 1
La communication audiovisuelle est libre.
L'exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise, d'une part, par le respect de la dignité de la
personne humaine, de la liberté et de la propriété d'autrui, du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et
d'opinion et, d'autre part, par la sauvegarde de l'ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de
service public, par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication, ainsi que par la nécessité de
développer une industrie nationale de production audiovisuelle. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel, autorité indépendante,
garantit l'exercice de cette liberté dans les conditions définies par la présente loi. Il assure l'égalité de traitement ; il garantit
l'indépendance et l'impartialité du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision ; il veille à favoriser la libre
concurrence et l'établissement de relations non discriminatoires entre éditeurs et distributeurs de services ; il veille à la
qualité et à la diversité des programmes, au développement de la production et de la création audiovisuelles nationales ainsi
qu'à la défense et à l'illustration de la langue et de la culture françaises. Il peut formuler des propositions sur l'amélioration
de la qualité des programmes. Il peut adresser aux éditeurs et distributeurs de services de communication audiovisuelle des
recommandations relatives au respect des principes énoncés dans la présente loi. Ces recommandations sont publiées au
Journal officiel de la République française.
Art. 28-3
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel peut, sans être tenu de procéder aux appels aux candidatures prévus par les articles 29,
30 ou 30-1, délivrer à toute société, fondation, association déclarée selon la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat
d'association, association à but non lucratif régie par la loi locale dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la
Moselle, des autorisations relatives à un service de radiodiffusion sonore ou de télévision par voie hertzienne terrestre pour
une durée n'excédant pas neuf mois.
Art. 59
Le Gouvernement s'engage dans un délai d'un an à déposer devant le Parlement un rapport qui présentera les possibilités de
développement de télévisions citoyennes de proximité. Ce rapport fera l'objet d'un débat au Parlement.
C – La presse indépendante
On compte un grand nombre de titres destinés à l’information du monde associatif et quelques
journaux indépendants des grands trusts médiatiques. Ils subissent les effets pervers de la
publicité qui assure le contrôle de l’ensemble de la presse écrite. A de rares exceptions près,
celle-ci a autant besoin d’annonceurs que de lecteurs, ce qui met la presse indépendante en
permanence à la merci d’un dépôt de bilan. Quelle aide à la presse ? Comment faire en sorte
que la publicité ne soit pas toujours l’élément décisif de la vie ou de la mort de ces journaux ?
A quoi sert cette presse ? A-t-elle un avenir ? Ces questions doivent prendre toute leur
dimension dans le contexte de la critique des grands médias et de ce que ces « petits »
journaux peuvent apporter au public.