Conférence du 24 juin 2000 La tempête, les inondations en France
Cité des Sciences et de l’Industrie
phénomènes arrivent-ils ? Comment se forment-ils ? Quelles sont les performances de la
prévision telle qu'elle a été réalisée, qu'est-ce qui a été prévu, qu'est-ce qui ne l'a pas été et
pourquoi ? Nous terminerons sur les cherches en cours et les perspectives d'amélioration
des prévisions de ces événements.
Pour parler de la tempête de Noël 1999, il faut resituer le paysage météorologie de la
période du 21 au 28 décembre. L'Atlantique et l'Europe occidentale ont été intéressés par
cinq dépressions principales, il y a eu d'autres petites dépressions que nous oublierons pour
les commodités de l'exposé. La première que nous appelons la dépression A, a pris
naissance le 21 décembre à zéro heure quelque part sur le nord-est des Etats-Unis et s'est
déplacée pour traverser l'Atlantique, et à peu près au milieu de l'Atlantique au lieu de
prolonger sa direction vers la France, elle a obliqué vers le nord, ce qui correspond à un
comportement relativement normal pour une dépression météorologique. La seconde
dépression s'est formée le 24 décembre à zéro heure, et s'est formée en fait au milieu de
l'Atlantique. Elle a suivi également une trajectoire relativement classique passant sur le nord
de l'Angleterre et allant jusqu'à la Norvège et, l'événement intéressant c'est que le 24
décembre à 6 heures du matin s'est créé quelque part au sud de Terre-Neuve, très loin de
chez nous, une dépression qui a, elle, voyagé selon une trajectoire très, très, très au sud et
qui ne s'est pas incurvée vers le nord, ce qui fait que ça l'a amenée à traverser le nord du
pays le 26 décembre au matin.
Egalement le 25 décembre à 18 heures la deuxième tempête est née juste au milieu de
l'Atlantique, elle a suivi une trajectoire au sud de la précédente, et elle s'est également
développée, elle a traversé la France en provoquant des dégâts sur la partie sud de la
France cette fois-ci, - Je ne parlerai pas de la seconde tempête, faute de temps, je ne
parlerai que de la première quoi que les deux événements sont assez comparables en
intensité - et nous avons eu également ce qu'on appelle une onde qui est une tempête
manquée qui s'est formée le lendemain de la deuxième tempête, pratiquement au même
endroit et qui elle, par contre, ne s'est pas développée. Donc, le travail du météorologiste
consiste vraiment à faire la part entre les événements qui vont aller jusqu'au bout et se
développer et ceux qui, au contraire, vont avorter en cours de route.
Durant cette tempête du 26 décembre, des vents ont été enregistrés sur le territoire, - je
vous rappelle que l'événement s'est produit aux premières heures de la matinée et que la
tempête a traversé le pays entre 5 heures et 10 heures du matin -, un nombre important de
régions ont été affectées pour lesquels les vents maximaux instantanés enregistrés ont été
supérieurs à 150 km/h. On distingue en météorologie deux mesures du vent, le vent maximal