Le risque infectieux chez le personnel de soins constitue un

Hépatite virale B et C chez les personnels soignants Partie théorique
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Le risque infectieux chez le personnel de soins constitue un problème
majeur de santé publique notamment dans les pays en voie de développement.
En effet, les soignants sont exposés à différents types d’infections dont l’un
des principaux réservoirs de germes peut être le patient porteur. L’infection
peut être transmise de manière directe du patient au soignant ou indirecte par
contact avec le sang, les liquides biologiques ou le matériel.
Parmi tous les agents infectieux susceptibles d’être véhiculés (bactéries,
virus, parasites et levures), le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le
virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC) représentent un
risque infectieux particulier du fait de la possibilité de l’existence d’une
virémie prolongée et de la gravité des infections qui en découlent [1].
Les accidents exposant au sang (AES) se définissent par un contact
accidentel avec du sang ou un liquide contaminé par du sang, lors d’une
effraction cutanée par coupure ou piqûre ou d’une projection sur une
muqueuse ou une peau lésée. Les AES demeurent fréquents et mettent en
danger la vie des professionnels de santé du fait du risque de contamination
notamment virale [2].
Les infections virales, surtout celles dues au virus de l’hépatite C et de
l’hépatite B, sont fréquentes chez les personnels soignants. La gravité de cette
infection side dans son risque élevé d’évolution vers la chronicité et du
développement d’une cirrhose ou d’un hépatocarcinome.
Le risque VIH est souvent connu compte tenu de la gravite de ses
conséquences. Cependant, le risque VHC plus répandu dans la population
générale, plus transmissible et contre lequel il n'existe ni vaccin ni
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prophylaxie post-exposition, ne doit pas être sous-estimé. Le risque lié au
VHB devrait être nul compte tenu de la vaccination, mais il faut garder à
l'esprit que la couverture vaccinale des personnels de santé est imparfaite et
ne pas oublier le problème des non répondeurs à la vaccination. [3].
Les personnels de santé peuvent également être exposés au risque de
transmission du VHC au cours des AES, lors des gestes de soins. Ainsi, le
risque de transmission du VHC au cours d’un AES est d’environ 3 %, soit dix
fois plus que pour le VIH. Non seulement le personnel est exposé au cours
des soins, mais il peut lui-me faire courir un risque aux patients qu’il
soigne en lui transmettant le virus dont il est porteur [4].
Dans le cadre de la surveillance et de la lutte contre l’émergence et la
dissémination de l’infection virale due au virus de l’hépatite B et C, le
laboratoire de Microbiologie de l’Hôpital Ibn Sina de Rabat (HIS) a réalisé
une étude prospective sur 601 sérums provenant des personnels soignants
dans différents services de notre établissement pendant une période de 3 mois
dont l’objectif est :
D’évaluer la prévalence des marqueurs sérologiques du VHB et
VHC dans cette population ;
De déterminer les principaux facteurs de risque de contamination, chez
les personnels soignants exercés au CHU Ibn Sina de Rabat ;
De proposer des actions d’information, d’éducation et de
communication dans le cadre d’une politique de prévention.
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I- Caractéristiques virologiques
1- Structure virale et taxonomie :
Tableau I : Principales caractéristiques des virus de l’hépatite B et C. [5 - 7]
virus
VHB
VHC
Date
découverte
1969
1989
Famille
Hépadnaviridae
Flaviviridae
Genre
Orthohepadnavirus
Hepacivirus
Génome
ADN
ARN
Enveloppe
oui
oui
Symétrie
cubique
cubique
Taille (nm)
Sphérules : 20nm
Tublules : 20-200 nm
Danes : 42 nm
55 à 65 nm
1-1- Taxonomie [8]
Le virus de l’hépatite B (VHB), appartient à la famille des
Hepadanaviridae et au genre Orthohepadnavirus qui comprend le virus de
l’hépatite B humain ainsi que les virus des rongeurs : Woodchuck Hepatitis B
virus (WHB) chez la marmotte, Ground Squirrel Hepatitis B virus (GSHBV)
chez les tamarins, et les virus des singes : ChHBV (chimpanzés), GoHBV
(gorille), OuHBV (orang-outang), GiHBV (gibbon) et WMHBV (singe
laineux). Certaines souches simiennes étant très proches des génotypes du
VHB humain, les virus des singes ne sont pas classés dans des espèces
séparées.
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Le virus de l'hépatite C appartient à la famille des Flaviviridae,
récemment subdivisée en trois genres : les Flavivirus (virus de la fièvre jaune,
dengue) ; les Pestivirus, responsables d'infections chez l'animal ; les
Hepacivirus ou virus de l'hépatite C (VHC).
1-2- Organisation génomique du virus de l’hépatite
1-2-1 VHB
Le virus de l’hépatite B est une particule sphérique de 42 nm de
diamètre, composée d’une nucléocapside, renfermant l’ADN et la
polymérase, et d’une enveloppe, bicouche lipidique dans laquelle sont
insérées des protéines de surface [6 ;8 ;9 ]. Son pléomorphisme associe dans le
sérum à la fois des particules virales et d’autres formes circulaires vides
(sphérules), filamenteuses ou tubulaires [10].
Figure 1 : Représentation schématique des aspects du virus de l’hépatite B observés
en microscopie électronique. [11]
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Le génome du VHB possède quatre régions ou gènes avec des phases
de lecture qui sont bien connues : [8 ; 10 ; 12]
• le gène S code trois protéines : les protéines préS1, préS2 et la
protéine de surface majeure (AgHBs) qui porte le déterminant ―a‖;
Le gène C comprend un peptide signal en pré-C, à l’origine de la
sécrétion de l’antigène HBe (preuve de l’évolutivité infectieuse), et la
nucléocapside HBc ;
le gène P est celui de l’ADN-polymérase à activité transcriptase
inverse ou RT, comme pour les rétrovirus ;
• la région X serait impliquée dans l’oncogenèse.
Ce génome de 3200 paires de bases (pb) est circulaire, partiellement
double brin et non fermé de manière covalente. Il comporte un brin complet
(brin moins) qui contient la totalité du patrimoine génétique du virus et un
brin incomplet (brin plus) non codant.
Figure 2 : Organisation du génome du VHB (d’après Kay et al. [13].
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