INTRODUCTION

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MINISTERE DE L’ECONOMIE
ET DES FINANCES
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République de Côte d’Ivoire
Union-Discipline-Travail
PROJET DE PROGRAMME TRIENNAL DE CONVERGENCE
DE LA COTE D’IVOIRE
2001-2003
1
INTRODUCTION
L'entrée en vigueur le 1er août 1994 du Traité instituant l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) entre les Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), a scellé
leur détermination à renforcer la coopération qu'ils poursuivaient au plan monétaire depuis plus de
trois décennies. Dans ce contexte, les politiques économiques et financières appliquées dans les
Etats membres de l'UEMOA depuis 1994, ont été axées sur les orientations suivantes :
-
la lutte contre l'inflation, afin de la contenir à un taux moyen de 3% et de la ramener à moyen
terme à son niveau d'avant la dévaluation qui était de 0,8% ;
-
le rétablissement des équilibres macro-financiers, en vue de la restauration à moyen terme de la
viabilité financière des Etats ;
-
le renforcement des perspectives d'une croissance saine et durable, notamment par
l'accélération du processus d'intégration économique et par la reprise significative de
l'investissement et l'élimination des contraintes structurelles qui affectent l'offre, ainsi que le
développement des ressources humaines.
A cet égard, il a été érigé au rang des priorités, l'organisation de la convergence de leurs
performances et politiques macro-économiques, par l'institution d'un mécanisme de surveillance
multilatérale prévu aux articles 63 à 75 du Traité de l'UEMOA.
La Directive n0 01/96/CM du 15 janvier 1996 du Conseil des Ministres a organisé la mise en œuvre de
la surveillance multilatérale. Depuis cette date, l'exercice de cette surveillance a reposé
principalement sur la définition de critères de convergence dont les normes sont fixées par une
directive adoptée par le Conseil des Ministres. Le respect de ces critères devrait assurer une
convergence progressive des politiques et des performances macro-économiques dans l'Union.
Malgré les progrès réalisés, l'exercice de la surveillance multilatérale au sein de l'Union, dans sa
forme antérieure, n'est pas parvenu à rendre suffisamment crédible le dispositif arrêté en raison des
principaux facteurs que sont :
- l'absence d'harmonisation des champs et des procédures d'élaboration des données de la
comptabilité nationale et des finances publiques ;
- l'absence d'objectifs à moyen terme en matière de convergence ;
- l'absence d'un système de garantie de la consolidation des acquis ;
- le caractère inopérant du mécanisme des sanctions ;
- et l'absence d'un horizon précis dans l'organisation de la convergence.
L’expérience antérieure a fait apparaître la nécessité de renforcer le mécanisme de surveillance
multilatérale, au regard des difficultés rencontrées dans sa mise en œuvre et des nouvelles
exigences induites, d'une part, par l'accélération de l'intégration économique, et d'autre part, par
l'arrimage du franc CFA à l'euro.
2
Ces considérations ont conduit en décembre 1999 à Lomé, à l'adoption de l'Acte additionnel
n04/99/CM portant Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité, par la
Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement. Dans ce nouveau contexte de renforcement de la
surveillance multilatérale, la gestion prévisionnelle des économies et l'élaboration de programmes
pluriannuels sur le moyen terme revêtent une très grande importance et sont aujourd'hui d'actualité.
En effet, l'organisation de ce Pacte devrait renforcer le mécanisme actuel de surveillance
multilatérale à travers l'élaboration, l'évaluation et le contrôle de programmes pluriannuels de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité, assortis de normes communautaires de
moyen terme. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'élaboration du programme triennal 2001-2003.
Ce programme que le Gouvernement entend mettre en œuvre dans la perspective de la réalisation
des critères communautaires de convergence à l'horizon 2003, comporte trois parties : (I) la situation
économique, financière et monétaire de la Côte d'Ivoire ; (ii) les objectifs et stratégies de
convergence 2001-2003 ; (iii) le programme de convergence pour l'année 2001.
I. SITUATION ECONOMIQUE, FINANCIERE ET MONETAIRE
I.1. LE SECTEUR REEL
La période 1995-1998 a été caractérisée par une croissance soutenue du PIB qui s'est maintenue en
moyenne autour de 6%. En effet, après une longue période de stagnation économique au cours des
années 1980 et au début des années 1990, la Côte d'ivoire a renoué avec la croissance économique
à partir de 1994 (2,1% en termes réels). Cette situation économique a été le fruit d'effets combinés
d'un regain de compétitivité et des mesures d'accompagnement appropriées liées à la dévaluation,
de l'évolution favorable des cours des matières premières, et des efforts importants
d'investissements réalisés. Sur la période 1994-1998, le secteur primaire a connu une croissance
moyenne de 3,1%, le secteur secondaire, 5,6%, et le secteur tertiaire, 5,2%. L'évolution modérée de
la consommation a favorisé la constitution d'une épargne intérieure qui s’établit à 22% du PIB.
Parallèlement, le taux d'investissement va gagner près de 5 points, passant de 11,1% du PIB en
1994 à 15,8% en 1998, grâce au regain de dynamisme du secteur privé qui a pris le relais du secteur
public en portant sa contribution à plus de 60% de l'investissement total.
Les années 1999 et 2000 marquent une rupture dans la dynamique que connaissait l'économie
ivoirienne depuis l'ajustement monétaire de 1994. Cette dynamique commençait tout de même à
marquer le pas depuis 1997. La persistance de la baisse des cours des matières premières, la
hausse des cours du pétrole, l'arrêt des financements extérieurs du fait de l'absence de programme
avec les institutions de Bretton woods, sont les principaux facteurs de la dépression de l'économie,
auquel s’est ajouté le choc institutionnel (régime militaire) de décembre 1999.
Pour l'année 1999, on a enregistré un ralentissement notable de l'activité économique, avec un taux
de croissance de 1,6%, soit une baisse d'un peu plus de 4 points par rapport à la période 1995-1998.
Ce ralentissement touche tous les secteurs d'activité, en particulier le secteur agricole. La baisse des
récoltes des principales cultures d'exportation (cacao, -48,3%, café, -29,7%) et le recul continu de la
production pétrolière, ont entraîné une baisse de l'activité dans le secteur primaire de 2,4% contre
une hausse de 2,6% en 1998.
3
Les secteurs secondaire et tertiaire ont connu un ralentissement de leur croissance (respectivement
3,7% et 3,3% contre 11,5% et 5,0% en 1998). Ces ralentissements sont dus à la faible progression
des BTP (3,8% contre 9,0% en 1998), des services (3,5% contre 7,2% en 1998) et des transports
(4,9% contre 8,5% en 1998), et à la baisse des autres industries (-3,2% contre 19,8% en 1998).
L'essoufflement de la production nationale se reflète également au niveau de la demande intérieure
(recul de 4,2%). Il a été observé un tassement de la consommation totale (2,9% contre 4,1% en
1998) dû au ralentissement de la consommation privée (2,9% contre 5,3% en 1998), malgré
l’accroissement de la consommation publique (3,1% contre -1,6% en 1998). La baisse des
investissements (-0,2% contre 6,2% en 1998) est en rapport avec le faible niveau d’exécution des
projets d'investissement publics (en baisse de 25,6%).
En 2000, la situation économique ne s'est pas améliorée. On assiste plutôt à une dégradation de
l'activité économique, accentuée par la détérioration de l'environnement socio-politique depuis le
coup d'Etat du 24 décembre 1999. Ce coup d'Etat a engendré un chamboulement de la vie politique,
et a entravé le déroulement du processus de développement économique. Le taux de croissance
enregistré est estimé à -2%. Hormis le secteur primaire qui enregistre une hausse de 8,6%, grâce à
l'agriculture d'exportation dont la production croît de 14,5%, du fait d'une forte hausse des volumes
commercialisés de cacao et de café, les secteurs secondaire et tertiaire sont en baisse
respectivement de 8,4% et 7,8%. Les données de l'indice de la production industrielle traduisent sur
les dix premiers mois une baisse d'activité de 4,1% pour l'ensemble du secteur (hors extraction), et
de 7,1% pour l'industrie manufacturière, avec de fortes disparités selon les branches : textile
(-26,7%), agro-alimentaire et mécanique (-4,7%), chimie (-3,3%). La baisse de l'évolution du secteur
tertiaire apparaît également dans toutes ses composantes, notamment les transports et
communications (en recul de 5,5%), le commerce (en baisse de 7,7%) et les services (en repli de
8,7%).
La baisse généralisée de l'activité économique se reflète également au niveau des investissements
et de la consommation. Les investissements accusent une chute de 17,7% consécutive à la baisse
drastique des investissements publics (-21,4%), et à la contraction des investissements privés
(-16,2%). La chute de la consommation publique (-16,5%) conjuguée à la baisse de la
consommation privée (-10,1%) plombée par le recul du pouvoir d'achat des ménages, entraîne un
recul de la consommation totale de 11,1%.
S'agissant de l'évolution des prix intérieurs, l'indice des prix à la consommation a connu une
évolution modérée sur la période 1995-1998 en s'établissant en moyenne autour de 5%. L'évolution
cumulée de l'indice général des prix à la consommation s'est située à 1,5% à fin 1999, en liaison
principalement avec la baisse des prix au niveau de la composante alimentaire de 4,1%, malgré une
hausse des prix du transport en commun, consécutive au doublement des cours du pétrole brut sur
le marché international.
4
En 2000, les prix intérieurs se stabilisent en moyenne annuelle à 2,5%, reflétant davantage l'effet prix
du pétrole sur les prix des autres biens et services (en particulier sur les transports). Les prix de la
composante Alimentation qui étaient légèrement à la baisse sur les neuf premiers mois de l'année
(-0,8%), grâce aux bonnes conditions climatiques observées, et à un meilleur approvisionnement
des marchés en produits vivriers, sont légèrement à la hausse (+0,5%) en liaison avec les fêtes de fin
d'année.
I.2. LES FINANCES PUBLIQUES
Le déséquilibre des finances publiques observé depuis 1980, s'est nettement amélioré sur la période
1994-1998. Cette évolution résulte des effets conjugués des efforts de recouvrement fiscaux et de
maîtrise des dépenses, quoique le doublement de l'encours de la dette suite à la dévaluation, a
constitué une contrainte majeure dans la résorption des déficits budgétaires.
La dégradation des finances publiques à partir de 1999, s'est poursuivie en 2000 dans un contexte
socio-politique perturbé. L’évolution des finances publiques sur l’année 2000 fait apparaître
d’importantes moins-values de recettes fiscales estimées à 153,8 milliards, une baisse de 192
milliards des dépenses primaires, et un taux d'exécution des dépenses d'investissement estimé à
49,7%.
I.2.1 les Recettes
Les recettes budgétaires totales hors dons ont diminué de 117,1 milliards en 1999, en passant de
1388,7 milliards en 1998 à 1271,6 milliards, soit respectivement 20,3% et 19,2% du PIB. Cette
évolution est essentiellement imputable à la très faible progression des recettes fiscales et à une
importante réduction des recettes non fiscales. En effet, les recettes fiscales ont connu une
augmentation très faible de l'ordre de 7 milliards en 1999, liée principalement au ralentissement de
l'activité économique, pour se situer à 1149,1 milliards, soit 16,8% du PIB nominal contre 17% en
1998 et un pic de 21,7% en 1995. Les moins-values de recettes fiscales ont été de 119,6 milliards,
dont 33,9 milliards pour les impôts sur les revenus et les bénéfices, 35,6 milliards pour les taxes sur
biens et services et 50,1 milliards pour les droits et taxes sur le commerce extérieur. Quant aux
recettes non fiscales, elles sont passées de 246,5 milliards en 1998 à 122,5 milliards en 1999, soit un
repli de 124 milliards. Les moins-values de recettes non fiscales, estimées à 13,6 milliards, sont
imputables à la baisse des excédents de stabilisation suite à la libéralisation de la filière cacao, et à la
moindre performance des revenus du pétrole liée à la baisse de la production.
En ce qui concerne les dons, ils se sont situés à 64,9 milliards en 1999 contre 50,5 milliards en 1998,
soit une progression de 28,5% correspondant à 14,4 milliards. D'une moyenne d'environ 0,7% du
PIB au cours des cinq dernières années, ils ont représenté 0,9% du PIB en 1999 et sont constitués
en totalité de dons-projets, étant donné la faiblesse des appuis budgétaires liés aux difficultés
rencontrées dans la conclusion d'un accord avec les institutions de Bretton Woods.
En 2000, les recouvrements de recettes se sont fortement ressentis de la chute de l'activité
économique. La baisse des recettes totales hors dons amorcée en 1999, s'est prolongée en 2000
Par rapport aux prévisions budgétaires, elles ont baissé de 146,2 milliards, et de 57,1 milliards par
rapport à 1999. La baisse des recettes fiscales explique cette tendance. Pour 1217,1 milliards
prévus, les recettes fiscales sont estimées à 1063,3 milliards, soit un taux de réalisation de 87,4%.
5
La contre performance des recettes fiscales en raison d'importantes moins-values enregistrées,
explique celle des recettes globales. Les moins values de recettes fiscales portent notamment sur le
BIC (-16,7 milliards), les impôts fonciers (-9,0 milliards), la TVA/ASDI (-7,6 milliards), et les droits et taxes
à l'importation (-109,5 milliards).
Les raisons principales de ces moins values sont : pour les impôts sur les revenus et les bénéfices, la
faiblesse de bénéfices industriels et commerciaux ; pour les taxes sur biens et services, les rentrées
plus faibles que prévu de la TVA/ASDI dues aux difficultés de maîtrise de leur rendement et à la
chute de l'activité économique ; et pour la fiscalité de porte, la régression de la valeur des
importations, l'impact plus important que prévu du TEC (67 milliards au lieu de 50 milliards), la
fraude et les exonérations.
Le renforcement de la part des recettes fiscales intérieures au détriment de la part des recettes
fiscales de porte observé ces dernières années (64,1% contre 58,8% en 1996, année de mise en
œuvre des premières mesures d'abaissement tarifaire devant conduire à l'union douanière), ne s’est
pas poursuivi en 2000, la part des recettes fiscales intérieures dans les recettes fiscales totales étant
redescendue à 54,8%. Ces évolutions confirment la baisse continue du taux de pression fiscale
observée depuis 1996.
Les recettes non fiscales en 2000, grâce notamment à la bonne rentrée des cotisations sociales
collectées (101,8 milliards pour 100,5 milliards prévus contre 83,7 milliards en 1999), se situent à
151,2 milliards contre 122,5 milliards en 1999, correspondant à une progression de 28,7 milliards.
Les dons restent constitués de dons projets du fait de l'absence des appuis budgétaires, consécutive
à la rupture des relations avec la communauté financière internationale. Les dons projets
connaissent cependant une baisse estimée à 38,3 milliards, ils se situent à 26,6 milliards contre 64,9
milliards en 1999.
Evolution des recettes totales et dons (En milliards de francs CFA)
Recettes totales hors dons
Recettes fiscales
Recettes non fiscales
Dons
TOTAL
1998
1388,7
1142,2
246,5
50,5
1439,2
1999
1271,6
1149,1
122,5
64,9
1336,5
Source : Direction de la Prévision (TOFE)/MEF
6
2000 (Est.)
1214,5
1063,3
151,2
26,6
1241,1
I.2.2 les Dépenses
L'exécution des dépenses en 1999 a été marquée par la mise en application d'une nouvelle
nomenclature budgétaire, et l'instauration d'un Système Intégré de Gestion des Finances Publiques
(SIGFIP), dans le cadre des réformes budgétaires et des finances publiques visant un suivi et une
gestion plus efficace de l’exécution des finances publiques.
Dans ce contexte, les dépenses totales se sont situées à 1521,6 milliards en 1999 contre 1557,4
milliards en 1998, soit une baisse de 35,8 milliards, résultant d'une augmentation sensible des
dépenses courantes (55,3 milliards) et d'une très forte baisse des dépenses en capital (103,4
milliards). Le ratio des dépenses totales rapporté au PIB a enregistré une baisse continue au cours
des six dernières années. De 23,2% du PIB en 1998, les dépenses totales ont représenté en 1999,
22,3% du PIB, soit près d’un point de moins que 1998.
A fin décembre 2000, les dépenses primaires enregistrent une baisse de 192 milliards par rapport à
l'objectif fixé, résultant d'un léger dépassement des dépenses courantes, et d'une baisse des
dépenses d'investissement. Les dépenses primaires se situent à 1035,6 milliards (15,6% du PIB)
contre 1223 milliards en 1999 (17,9% du PIB), soit une réduction de 187,4 milliards.
Les dépenses courantes en hausse de 25 milliards, se sont établies à 845,5 milliards contre 870,5
milliards en 1999. La masse salariale se situe à 442,1 milliards (16,8 milliards de plus qu'en 1999)
contre 455,1 milliards prévus. L’accroissement de 13 milliards par rapport à 1999 est dû à la
revalorisation, atténuée par des économies réalisées sur la solde des fonctionnaires civils. Les
prestations sociales enregistrent une sous exécution au niveau de la CNPS (25,2 milliards contre 35
milliards prévus), en raison des difficultés rencontrées dans le traitement informatique des dossiers.
Les subventions et transferts afficheraient un dépassement de 35,4 milliards, imputable pour 32
milliards à la couverture des pertes de la SIR (qui n'avait pas été prévue au budget), consécutive à la
politique de non répercussion totale de la hausse du prix du pétrole sur les prix à la pompe.
Les autres dépenses de fonctionnement devraient être en ligne à 6,7 milliards près avec l'objectif.
Une économie de 5 milliards est estimée sur le fonctionnement des structures autonomes, tandis
que les dépenses de fonctionnement de l'administration centrale sont estimées à 198,2 milliards, soit
1,6 milliard de moins que prévus, et 53,7 milliards de moins qu'en 1999.
Les dépenses en capital subissent les conséquences des difficultés de la période de transition et de
l'impact de la faible mobilisation des ressources extérieures en liaison avec l'absence d'un
programme bénéficiant de l'appui des institutions de Bretton Woods. Elles subissent également
l'impact de la mise en place tardive du budget et des retards d'exécution des marchés publics, et
affichent une baisse de 162,3 milliards, passant de 352,5 milliards en 1999 à 190,2 milliards en 2000
contre 455,9 milliards en 1998. Cette évolution s'est inscrite depuis 1999 en rupture totale par rapport
à la tendance observée au cours de la période 1994-1998 durant laquelle, il a été enregistré une
progression régulière et significative des dépenses en capital. Cette situation résulte d’une baisse
concomitante des dépenses en capital financées sur ressources internes de 55,6% (90,1 milliards
contre 202,8 milliards en 1999) et des dépenses en capital financées sur ressources extérieures de
33,1% (100,1 milliards contre 149,7 milliards en 1999). Les dépenses d'investissement sur
ressources intérieures sont ainsi estimées à 45% du montant initialement projeté et celles sur
ressources extérieures pourraient avoisiner les 54,8%.
7
Evolution des dépenses totales (En milliards francs CFA)
Dépenses courantes(hors intérêts)
Dépenses de personnel
Prestations sociales
Subventions et autres transferts
Autres dépenses de Fonctionnement
Dépenses sociales ciblées
Intérêts dus sur la dette publique
Dépenses en capital
Sur financement interne
Sur financement extérieur
TOTAL (y/c intérêts)
1998
815,2
415,2
76,5
55,9
256,8
10,8
286,2
455,9
304,8
151,1
1574,3
1999
870,5
425,3
76,0
59,8
304,4
5,0
298,5
352,5
202,8
149,7
1521,6
2000 (Est.)
845,5
442,1
80,1
90,6
228,4
4,3
308,1
190,2
90,1
100,1
1343,7
Source :Direction de la Prévision (TOFE)/MEF
I.2.3. Les Soldes Budgétaires
Le déficit budgétaire qui représentait 12% du PIB en 1993, s'est considérablement amélioré à partir
de 1994, avec un accroissement sensible des recettes et la maîtrise des dépenses qui ont permis un
relèvement de l'épargne budgétaire, ramenant ainsi le déficit global à 2,1% du PIB en 1996, et 1,7%
en 1998.
L'année 1999 marque un point de retournement important dans l'évolution des déficits publics dans
la mesure où l'on note une interruption dans l'amélioration continue et régulière du ratio du solde
budgétaire global rapporté au PIB nominal. Le déficit du solde global hors dons s'est situé à 250
milliards (-3,7% du PIB) contre 168,7 milliards en 1998 (-2,5% du PIB), et le déficit budgétaire a
connu une nette détérioration en passant de 118,2 milliards en 1998 (-1,8% du PIB) à 185,1 milliards
en 1999 (-2,7% du PIB) pour un objectif fixé à -1,5% dans un contexte d'absence d'appuis
budgétaires.
En 2000, compte tenu de l'importance des moins-values de recettes enregistrées et de l'absence de
mesures vigoureuses d'ajustement du niveau des dépenses à celui des recettes budgétaires, le
déficit du solde budgétaire global base caisse est ainsi ressorti à 189,9 milliards. La situation difficile
des finances publiques en 1999 qui s'est prolongée en 2000, se caractérise par un déficit du solde
global hors dons estimé à 129,2 milliards, soit 1,9% du PIB. Quant au déficit budgétaire, il est estimé
à 102,7 milliards (1,5% du PIB). La chute de l'activité économique suite à la dégradation de
l'environnement socio-politique, et l'absence totale d'appuis budgétaires consécutive à l'inexistence
de programme économique et financier avec les institutions de Bretton Woods, sont les principales
raisons de la détérioration du solde budgétaire.
I.3. LA DETTE PUBLIQUE
En dépit de la restructuration de la dette bilatérale et de l'allégement de la dette commerciale,
obtenus en 1998, la dette publique demeure le problème majeur de l'économie ivoirienne. En effet,
l'encours de la dette publique est passé de 9147,7 milliards (214,9% du PIB) en 1994 à 7856,5
milliards (111% du PIB) en 1999. Au regard du poids de la dette, la Côte d'ivoire a été déclarée
éligible à l'Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) dont le point d'exécution avait été
fixé en mars 2001. Les problèmes rencontrés par la Côte d'Ivoire pour arrêter un programme appuyé
par les institutions de Bretton Woods, pourraient retarder le bénéfice de l'allégement effectif de la
dette extérieure attendu dans le cadre de ladite initiative.
8
L’encours de la dette extérieure a été estimé à 6490 milliards à fin décembre 1999 contre 6581,3
milliards à la même période de l'année précédente, soit une réduction de 91,3 milliards. Il a
représenté 95% et 97,2% du PIB respectivement en 1999 et 1998. Par rapport à 1998, le service de
la dette extérieure a progressé de 18,5 milliards pour se situer à 622,3 milliards en 1999, et à 590
milliards en 2000 (18,5% des recettes d’exportations). Il représente 48,5% des recettes budgétaires
totales hors dons, constituant ainsi une contrainte majeure dans la gestion des finances publiques.
Malgré les difficultés de l'année 2000, l'Etat s'est efforcé d'honorer certains engagements vis-à-vis de
ses créanciers extérieurs. Sur un service total de 614,7 milliards exigibles à fin octobre, l'Etat a
honoré 240,8 milliards (hors FMI et recapitalisation BAD). La priorité a été accordée au
remboursement des créanciers multilatéraux pour un montant de 125,0 milliards, du Club de Paris à
hauteur de 39,7 milliards, du Club de Londres pour 20,9 milliards, et des divers autres créanciers
pour 55,2 milliards. Compte tenu des très fortes tensions de trésorerie, I'Etat a eu à accumuler de
nouveaux arriérés extérieurs portant le stock à 189,8 milliards contre 32,4 milliards l'année
précédente. Les échéances 2000 qui n'ont pu être honorées ont entraîné des sanctions de la part
des créanciers bilatéraux et multilatéraux, à savoir la suspension de tous concours extérieurs.
Quant à la dette intérieure, son encours s'est situé à 1098,4 milliards à fin décembre 1999 contre
1048,2 milliards à fin décembre 1998. Cette hausse est imputable, d'une part à une augmentation de
l'encours des avances statutaires au titre de la BCEAO, et d'autre part, à l'accroissement des
créances du secteur non bancaire. La situation difficile des finances publiques tant du point de vue
des recettes que des dépenses, explique ces évolutions. A fin 2000, l'encours de la dette intérieure
est estimé à plus de 1100 milliards, le service à 166,8 milliards, et le stock d'arriérés à 92 milliards. La
dette intérieure ne demeure pas moins contraignante, étant donné que son encours représente
13,8% du PIB, et son service absorbe près de 10% du budget.
L'encours de la dette publique serait ainsi de 7511 milliards à fin décembre 2000 (113,2% du PIB)
contre 7588,4 milliards en 1999. La dette publique reste donc préoccupante pour l'économie
ivoirienne. Elle constitue un poids pour les finances publiques dans la mesure où le service global
absorbe plus de 40% des ressources budgétaires.
I.4 LE SECTEUR EXTERIEUR
Les exportations de produits manufacturés ont enregistré une forte reprise d'environ 9,6% par an
durant la période 1994-1998. Le volume des importations qui s'était ralenti au lendemain de la
dévaluation, s’est accéléré de 25% en moyenne annuelle entre 1994 et 1998, en raison surtout de
l'expansion des achats de biens d'équipement et de produits intermédiaires. Le déficit extérieur
courant a été ramené de 11% de PIB en 1993 à 4% en 1998. Suite à cette évolution et avec l'appui
de concours extérieurs importants, les réserves brutes de change qui couvraient à peine trois
semaines d'importation en 1993, couvrent en 1998 près de trois mois d'importation.
L’évolution des comptes extérieurs en 1999 fait apparaître une amélioration de la balance courante,
essentiellement due à l'évolution favorable du solde commercial excédentaire (1208,9 milliards
contre 984,4 milliards en 1998), qui a compensé la dégradation du solde des services, des revenus
et des transferts sans contrepartie. Le solde du compte courant est devenu positif, en s'inscrivant à
2,1 milliards, alors qu'il était déficitaire de 171,2 milliards en 1998. Quant au solde du compte de
capital et d'opérations financières, son déficit est estimé à 54,9 milliards, contre un excédent de
144,6 milliards en 1998. Cette évolution résulte principalement du repli de l'excédent du compte de
capital (de 21,2 milliards à 18,4 milliards) et des investissements directs nets (de 224,2 milliards à
154,7 milliards). Cette situation a été compensée par le rééchelonnement de la dette pour un
9
montant de 195,8 milliards et par une accumulation d'arriérés extérieurs de 32,4 milliards. En
conséquence, le déficit du solde global s'est détérioré pour se situer à -67,9 milliards.
Les estimations pour l'an 2000 font apparaître une dégradation des mouvements de capitaux
compensée par la bonne tenue des opérations courantes. En effet, structurellement déficitaire, la
balance courante ressort cette année à un excédent de 40 milliards, malgré le solde déficitaire des
services, des revenus et des transferts unilatéraux. Ce surplus est le résultat de la consolidation de
l'excédent commercial qui s’accroît de 57,2 milliards, reflet d'une augmentation des exportations
(1,9%) et d'une contraction des importations (-4,5%). L'augmentation des exportations en valeur est
liée davantage à la hausse des prix moyens (2,1% contre -8% en 1999). La baisse des importations
en valeur est consécutive à la forte contraction des quantités de biens importés (-13,3%), bien que
les prix moyens à l'importation soient en hausse (14,8% contre -10,2% en 1999). Le solde courant
extérieur est estimé à 0,6% du PIB en 2000 contre 0% en 1999.
Quant au compte de capital et d'opérations financières, le solde ressort déficitaire de 40 milliards, en
relation directe avec la baisse drastique des investissements directs nets (-40,7%) qui passent de
154,7 milliards en 1999 à 91,8 milliards en 2000. Les investissements en portefeuille enregistrent un
solde négatif de -1,4 milliards après un solde positif de 4,7 milliards en 1999. Les transferts en capital
portent essentiellement sur le rééchelonnement de la dette pour 223,4 milliards, le règlement des
arriérés accumulés en 1999 (32,4 milliards) et l’accumulation de nouveaux arriérés pour 222
milliards. En définitive, le solde global se situe à un niveau nul.
I.5. SITUATION MONETAIRE
De 1995 à 1998, on a enregistré une amélioration continue de la position extérieure des institutions
monétaires, un niveau d’avoirs extérieurs nets créditeur (40 milliards en 1998 contre -159,4 milliards
en 1994) et un accroissement du crédit intérieur. La masse monétaire a connu une expansion qui a
toutefois été dans l'ensemble assez modérée, conformément aux objectifs de limitation de l'inflation.
A partir de 1999, la masse monétaire s'est repliée de 2,4%, suite au recul du crédit intérieur (-2%) et
à la dégradation des avoirs extérieurs nets des institutions monétaires (-67,9 milliards). Les avoirs
extérieurs nets se sont fixés à -27,9 milliards à fin décembre 1999. Cette évolution est consécutive à
une baisse notable des avoirs extérieurs nets de l'Institut d'émission de 72,2 milliards, la position
extérieure des banques s’étant améliorée de 4,3 milliards.
En 2000, la situation monétaire des neuf premiers mois par rapport à celle de décembre 1999, est
marquée par une baisse de la masse monétaire (-11% en moyenne). Cette situation relève de la forte
baisse des avoirs extérieurs nets qui se sont situés à -105,1 milliards, et d'une contraction des crédits
intérieurs (-6,8%).
Le crédit intérieur s'est replié de 122,3 milliards par rapport à son niveau de décembre 1999 en
s'établissant à 1668,7 milliards. Ce repli traduit la baisse des crédits à l'économie et la dégradation
de la position nette du gouvernement de 73,3 milliards, en liaison essentiellement avec l'utilisation
accrue des concours bancaires et la baisse des dépôts publics auprès du système bancaire. Quant
aux crédits à l'économie, ils sont ressortis à 1068,4 milliards, en recul de 49 milliards, en raison de la
baisse des crédits de campagne à hauteur de 22,9 milliards. Dans le même temps, les crédits à
moyen et long terme baissent de 25 milliards.
Le recul de la masse monétaire se reflète au niveau de la circulation fiduciaire et des dépôts en
10
banques. La circulation fiduciaire est réduite de 17,8% (correspondant à 109,7 milliards) traduisant
une baisse de liquidité. Les dépôts en banques sont en retrait de 75,6 milliards (-7,1%), en raison
principalement de la réduction des dépôts à vue.
I.6.SITUATION DES CRITERES DE CONVERGENCE EN 2000
Par rapport aux normes définies dans le cadre de la procédure de la surveillance multilatérale, la
réalisation des valeurs de référence affectées aux critères de convergence pour l'année 2000 se
présente comme suit :
Le ratio du solde budgétaire de base sur le PIB nominal est estimé à 0%, grâce à une baisse plus
importante des dépenses totales par rapport à celle des recettes budgétaires. En effet, les recettes
budgétaires totales hors dons ont régressé de 4,5% et les dépenses courantes primaires, de 15,3%.
Toutefois, le niveau de solde primaire de base réalisé n'a pas permis une couverture intégrale des
intérêts de la dette. Le solde primaire de base s'établit à 279,1 milliards pour des intérêts de dette
publique totale s'élevant à 308,1 milliards.
Le taux d'inflation annuel moyen de l'année 2000 s'établit à 2,5% contre 0,8% en 1999, se situant
ainsi en dessous de la norme communautaire maximale de 3%. Ce résultat a été obtenu grâce à un
meilleur approvisionnement du marché en produits vivriers, favorisé par une bonne pluviométrie,
malgré la hausse du prix des transports consécutive à la hausse du cours du pétrole.
Le ratio de l'encours de la dette sur le PIB est estimé à 113,2% contre 103,6% en 1999. Cet
accroissement de près de 10 points est imputable à la hausse de la dette extérieure de plus de 100
milliards.
La variation des arriérés de paiement extérieurs selon les estimations, s'est traduite par une
accumulation nette de 189,8 milliards en 2000 contre 32,4 milliards en 1999. Cette accumulation
trouve son origine dans le niveau insoutenable de la dette publique extérieure et dans une situation
particulièrement tendue des finances publiques.
La variation des arriérés de paiement intérieurs s'est traduite également par une accumulation pour
un montant de 145,4 milliards en 2000 contre 132,8 milliards en 1999. Cette accumulation d’arriérés
dans un contexte caractérisé par d'importantes moins-values enregistrées au niveau des recettes
budgétaires, est constituée d’arriérés sur dette (42,8 milliards) et sur fournisseurs (102,6 milliards).
La volonté des autorités d'apurer totalement les arriérés intérieurs à fin 2003 exigera donc des efforts
soutenus dans le recouvrement des recettes intérieures, et la mobilisation de concours extérieurs.
Le ratio masse salariale sur recettes fiscales s'établirait à 41,5% en 2000 contre 37% en 1999. Cette
évolution à la hausse du ratio est liée, d'une part, à la baisse des recettes fiscales, et d'autre part, à
l'augmentation de la masse salariale liée à l'impact de la revalorisation des salaires de la fonction
publique intervenue en mai 1999 et de la solde militaire. La Côte d'Ivoire a ainsi excédé la norme
communautaire maximale de 35%, d'un peu plus de 6 points.
Le ratio dépense d'investissements financés sur ressources internes rapportées aux recettes
fiscales serait de 8,5% en 2000 contre 17,6% en 1999 pour une norme communautaire minimale de
20%. L'évolution du ratio est essentiellement imputable à la forte diminution des dépenses
d'investissements financés sur ressources internes. Elle trouve son origine dans les difficultés
d'adaptation et dans les retards d'exécution des marchés publics, et surtout dans la chute de l'activité
11
économique.
Le ratio du solde courant sur le PIB s’améliore progressivement. Il passe de –2,5% en 1998, à 0% en
1999 et à 0,6% en 2000, du fait d’une amélioration du compte des transactions courantes,
consécutive à celle de la balance commerciale. Le taux de pression fiscale qui était de 16,8% en
1999, se situe en 2000 à 16%, suite à la baisse des recettes fiscales liée à la chute de l’activité
économique.
Il. OBJECTIFS ET STRATEGIE DE CONVERGENCE 2001-2003
Après cinq années de croissance soutenue (en moyenne 6%), les années 1999 et 2000 se
présentent comme des années de rupture de cette dynamique de croissance économique. L'activité
économique a considérablement ralenti en 1999 (1,5%) dans un contexte de conjoncture
internationale défavorable, marqué par la chute brutale et continue des cours mondiaux des produits
de base, ainsi que par la hausse des cours du pétrole et du dollar. Elle s'est dégradée par la suite en
2000 en raison de la détérioration du climat socio-politique, s'inscrivant ainsi négativement avec un
taux de croissance estimé à -2%.
La mauvaise tenue de l'activité économique a entraîné également une évolution négative des
revenus des ménages et une dégradation de la situation de l'emploi. Les revenus agricoles ont
considérablement baissé (-127 milliards) et des licenciements collectifs ont été observés au niveau
de certaines branches, notamment le textile. Il s'en est suivi une montée du chômage qui combinée
avec la dégradation des soins de santé primaire, et la faiblesse du taux d'alphabétisation, entraînent
un accroissement de la pauvreté. Face à cette situation, le gouvernement entend prendre des
mesures et mener des actions concrètes pour porter l'économie sur un sentier de croissance et lutter
contre la pauvreté.
La politique économique et sociale qui doit être menée consistera à la relance de la production
nationale, source de croissance, ainsi qu'au maintien et à la création d'emplois stables, moyen de
redistribution des richesses et de lutte contre la pauvreté.
L'orientation de politique économique et sociale, est celle d'une croissance ouverte et aux fruits
partagés, basée sur un assainissement du cadre macro-économique et financier, et axé sur la
consolidation du processus d'intégration.
Le programme triennal de convergence s’articulera autour de la stratégie de refondation économique
du Gouvernement, consistant à assainir le cadre macro-économique et approfondir les réformes
économiques, assurer la viabilité financière de l'Etat, moderniser et développer les infrastructures de
base, et à améliorer de manière substantielle le niveau de vie des populations en étroite liaison avec
l'élaboration et la mise en œuvre du programme contenu dans le document de stratégie de réduction
de la pauvreté dans le cadre de l'initiative PPTE de la réduction de la dette des pays pauvres très
endettés.
II.1.CADRE MACRO-ECONOMIQUE A MOYEN TERME
L'objectif sur la période 2001-2003 est de relancer l'économie en réalisant un taux de croissance du
12
PIB réel de 1,0% en 2001, 3,5% en 2002, et 5,2% en 2003. Le taux de croissance de l'agriculture
vivrière devrait atteindre 3,3% sur la période. L'évolution du secteur de l'agriculture d'exportation
dominé par le couple café-cacao s’établirait à 2,4% en 2002 et 4,2% en 2003 contre 3,7% en 2001.
Le secteur secondaire devrait amorcer une reprise avec 2,1% de croissance en,njhuyè- 2001, 4,9%
en 2002 et 8,4% en 2003. Le secteur tertiaire progresserait d'au moins 3% à partir de 2002 après une
faible reprise de 1,1% en 2001. Il devrait être soutenu par des évolutions équivalentes des
transports-télécommunications, du commerce et des services. Le taux d'investissement devrait être
porté en moyenne à plus de 16% du PIB sur la période, grâce à une croissance plus soutenue sur la
période 2002-2003, après une reprise de 3,1% en 2001.
Le taux de croissance de l'agriculture vivrière cadre avec l'élaboration de politiques agricoles,
notamment dans la filière riz pour sortir la Côte d'Ivoire de la situation d'importatrice nette, et lui
assurer l'autosuffisance alimentaire. Compte tenu de la volatilité des cours des principales matières
premières d'exportation (café, cacao) à laquelle la Côte d'ivoire est assujettie, l’action du
Gouvernement vise à soutenir le secteur secondaire, en particulier l’industrie manufacturière, afin de
porter l'économie sur les rails de l'industrialisation. Traditionnellement corrélé au secteur secondaire,
les transports et le commerce, devraient connaître un développement accru à travers la promotion
des exportations et le renforcement de la compétitivité du secteur industriel.
L'accroissement de l'investissement et une forte reprise de l'épargne (pour atteindre 30% du PIB)
accompagneront la réalisation des objectifs de croissance économique.
L'épargne intérieure devrait refléter, d'une part, la poursuite de l'assainissement budgétaire sur les
plans de la maîtrise des dépenses publiques et l'accroissement des recettes fiscales, et d'autre part,
le développement de l'épargne privée, socle de l'investissement privé dans le processus de
libéralisation de l'économie, qui du reste constitue l'embryon du redéploiement industriel, source de
production et d'exportation, et par conséquent d'emplois.
Evolution projetée du PIB et des secteurs économiques (En milliards de francs CFA)
ANNEE
PIB nominal
2000
6635,3
4227,0
PIB réel (Base =1986)
2001(Proj.) 2002(Proj.) 2003(Proj.)
6847,6
7343,0
7983,0
4267,2
4416,4
4647,8
RESSOURCES
Valeur ajoutée Secteur primaire
Valeur ajoutée Secteur secondaire
Valeur ajoutée Secteur tertiaire
Importations de B&Snf
1455,1
916,7
1469,3
988,1
1451,1
935,8
1485,9
1030,1
1492,6
981,8
1538,1
1093,7
1548,3
1064,2
1618,5
1176,5
EMPLOIS
Consommation totale
Investissements
Exportation des B&Snf
2534,6
345,1
2335,4
2559,4
388,2
2350,1
2659,6
402,0
2448,6
2807,4
452,5
2564,4
-2,0
1,0
3,5
5,2
Taux de croissance PIB réel
Source : Direction de la Prévision/MEF
II.2. LES OBJECTIFS CENTRAUX
13
Le respect des critères de premier rang, notamment la contrainte du service de la dette (extérieure et
intérieure), des arriérés et autres divers engagements, ainsi que celle de l'apurement à fin décembre
2001 du découvert du Trésor à la BCEAO (200 milliards) devrait peser sur l’exécution budgétaire au
cours des années 2001, 2002 et 2003. Toutefois, l'objectif de parvenir à un solde budgétaire de base
rapporté au PIB supérieur ou égal à zéro, devrait être réalisé avec un solde de 1% en 2001, 2% en
2002 et 3% en 2003. De même, le taux d’inflation annuel devrait être contenu dans la limite de 3%.
Au niveau des autres critères de 1er rang, l'encours de la dette et les arriérés de paiement, seront
progressivement réduits et apurés jusqu'en 2003. La réduction du ratio de l'encours de la dette sur le
PIB qui demeure élevé, suppose un allégement substantiel de l'encours de la dette. Pour ramener ce
ratio aux niveaux de 100% en 2001, 90% en 2002 et 70% en 2003, la Côte d'Ivoire s'engage à tout
mettre en œuvre pour renouer avec la communauté financière internationale, et bénéficier
effectivement de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) afin de parvenir à une réduction
substantielle du stock de la dette.
Il est envisagé sur la période 2001-2003, un apurement progressif dans le cadre des programmes
financiers qui seront négociés avec les institutions de Bretton Woods. Pour les arriérés intérieurs, il
est prévu de régler 102,6 milliards en 2001,100 milliards en 2002 et 100 milliards en 2003. Pour ce
qui est des arriérés extérieurs, l'intégralité des 189,8 milliards accumulés au cours de l'année 2000
devraient être apurés en 2001, dans le cadre d’un prochain programme.
Pour les critères de second rang, compte tenu de leur progression, ils ne seront pas tous respectés
en 2003.
Concernant le ratio investissements publics financés sur ressources internes rapporté aux recettes
fiscales, on devrait observer une progression de 1,6 point en 2001. Mais en 2002, on devrait
enregistrer un recul de 1 point du ratio, du fait d’une progression moins importante des
investissements publics financés sur ressources internes par rapport à celle des recettes fiscales. En
2003, ce ratio se stabilise à 9,2%, bien que les investissements publics financés sur ressources
internes devraient connaître une progression de 8,9%.
Le ratio du déficit extérieur courant hors dons par rapport au PIB nominal sera porté de 0,6% en
2000, à –1,2% en 2001, 0% en 2002, et à 0% en 2003. Compte tenu des potentialités d'exportation
dont regorge l'économie ivoirienne en matière agricole et à un degré moindre au niveau industriel, et
eu égard aux performances déjà réalisées au niveau des exportations, l'amélioration du solde
courant se fera concomitamment avec la reprise de l'activité économique qui impulsera la
production.
Quant au taux de pression fiscale, sa progression entre 2001 et 2003, ne sera que le reflet de la
bonne tenue des recettes fiscales liée à la reprise de l'activité économique, à l'élargissement de
l'assiette fiscale et à un meilleur recouvrement des recettes fiscales. Néanmoins, il se stabiliserait à
16,7%.
En ce qui concerne l'apurement du stock d'avances statutaires de la BCEAO à fin décembre 2001,
un plan d'apurement faisant appel au marché monétaire sera mis en oeuvre. Une opération de
transformation de cette dette en titres s'avère indiquée, sous forme de bons du Trésor à 5 ans, 10
ans, 20 ans, et 30 ans.
Schéma d'évolution des indicateurs de convergence sur la période de convergence
2000-2003
14
Critères de convergence
Normes à 2000(Est.) 2001
fin 2003
Critères de premier rang
Ratio solde budgétaire de base sur PIB nominal
0,0
1,0
Min 0
Taux d'inflation annuel moyen (IHPC)
2,5
3,0
Max 3
Ratio de l'encours total de la dette sur PIB nominal Max 70
113,2
100
Arriérés de paiements
Egal 0
292,4
-102,6
Intérieurs
102,6
-102,6
Egal 0
Extérieurs
189,8
0,0
Egal 0
Critères de second rang
Ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales Max 35
41,5
41,6
Ratio investissements publics financés sur
8,4
10,1
Min 20
ressources internes rapporté aux recettes fiscales
Ratio du déficit extérieur courant hors dons par
0,6
-1,2
Max 5
rapport au PIB nominal
Taux de pression fiscale
16,0
16,7
Min 17
2002
2003
2,0
3,0
90
-100
-100
0,0
3,0
3,0
70
-100
-100
0,0
40,5
9,2
38,8
9,2
0,0
0,0
16,7
16,7
Source : Elaboré à partir de sources diverses
II.3. LES RECETTES
Au cours de l’année 2000, la politique fiscale visera à explorer et exploiter tout le potentiel pour situer
le niveau des recettes fiscales aux environs de 17% du PIB en l’an 2003 tout en élargissant l'assiette
de l'impôt. Les recettes fiscales devraient s'accroître en 2001 par rapport à l'année 2000, avec un
niveau projeté à 1143,8 milliards en 2001, 1229,7 milliards en 2002 et 1334,9 milliards en 2003
contre 1063,3 milliards en 2000, soit des accroissements respectifs de 80,5 milliards, 85,9 milliards
et 105,2 milliards. Ces évolutions seront essentiellement imputables à la taxation intérieure et aux
droits et taxes à l'import qui vont progresser respectivement de 124,5 et 74,1 milliards sur la période
2001-2003.
L’accroissement des recettes fiscales visant à porter le taux de pression fiscal à 16,7% en 2003, est
essentielle pour parvenir à une réduction du déficit du solde budgétaire de base rapporté au PIB, ces
deux critères de convergence étant étroitement liés.
Evolution projetée des recettes totales et dons
ANNEE
Recettes totales et dons
Recettes totales HD
Recettes courantes
2000
1241,0
1214,5
1214,5
15
2001
1337,6
1297,6
1297,6
2002
1432,0
1392,0
1392,0
2003
1543,7
1503,7
1503,7
Recettes fiscales :

Impôts sur les revenus et bénéfices

Taxes sur les biens et services

Impôts sur le commerce extérieur
Recettes non fiscales
Dons

Dons courants

Dons en capital
1063,3
328,2
254,2
480,9
151,2
26,6
0,0
26,6
1143,8
339,2
287,0
517,6
153,8
40,0
0,0
40,0
1229,7
364,6
316,4
548,7
162,3
40,0
0,0
40,0
1334,9
400,9
349,8
584,2
168,8
40,0
0,0
40,0
Source : Direction de la Prévision (TOFE)/MEF
II.4. LES DEPENSES
Les dépenses courantes devraient connaître une baisse de 2,7 milliards en 2001 (28 milliards hors
effet pertes de la SIR en 2000), et croître de 35,4 milliards en 2002, et 36,1 milliards en 2003. Au total
sur la période 2001-2003, elles progresseraient de 71,5 milliards, avec une part importante
imputable aux dépenses de personnel. Les efforts combinés de maîtrise des dépense et
d’accroissement des recettes devraient permettre de renforcer l’amélioration du solde budgétaire.
Evolution projetée des dépenses totales
ANNEE
Dépenses totales (y/c intérêts)
Dépenses courantes (hors intérêts)

Salaires et traitements

Prestations sociales

Subventions et autres transferts

Autres dépenses de fonctionnement

Dépenses sociales ciblées
Intérêts dus sur la dette publique
Dépenses en capital

Sur financement interne

Sur financement externe
2000 (Est.)
1343,7
845,5
442,1
80,1
90,6
228,4
4,3
308,1
190,2
90,1
100,1
2001 (P)
1410,8
842,8
476,0
94,2
60,0
212,6
262,1
305,9
115,9
190,0
2002 (P)
1447,9
878,2
498,4
105,2
60,0
214,6
267,1
302,6
112,6
190,0
2003 (P)
1468,8
914,3
518,3
118,4
61,0
216,6
241,9
312,6
122,6
190,0
Source : Direction de la Prévision (TOFE)/MEF
ANNEE
SOLDE BUDGETAIRE DE BASE
2000 (Est.) 2001 (Proj.) 2002(Proj.) 2003(Proj.)
-29,0
76,8
134,2
224,9
Source : Direction de la Prévision (TOFE)/MEF
II.5. L'ENDETTEMENT PUBLIC
L'analyse de la situation des finances publiques à fin 2000 révèle les difficultés éprouvées par l'Etat
du fait du fardeau de la dette, notamment la dette extérieure. Pour 7511 milliards de dette publique
en 2000 (113,2% du PIB), le service payé est de 700,4 milliards, soit plus de 20% des recettes
d'exportations et plus de 35% des ressources budgétaires. Il est prévu un paiement de service de
dette extérieur à hauteur de 619,8 milliards en 2001, 635,5 milliards en 2002 et 633,6 milliards en
2003, correspondant respectivement à 34,4%, 35,1% et 35,3% des ressources budgétaires.
Concernant la dette intérieure, le service dû évoluerait à la baisse : 151,1 milliards en 2001, puis
113,4 milliards en 2002 et 76,9 milliards en 2003. Le désendettement progressif de l'Etat sur le plan
interne devrait contribuer à la dynamique du fonctionnement de l'économie.
16
II.6. LE SECTEUR EXTERIEUR
La promotion des exportations devrait favoriser la réalisation de l'objectif de réduction du déficit du
compte courant extérieur. Le secteur des exportations sera redynamisé, notamment celles des
produits manufacturés. Le taux de transformation locale des principaux produits exportés sera accru.
En particulier le taux de transformation du cacao sera porté à près 50% en 2003 contre 37%
actuellement. Les exportations de biens devront croître de 0,5% en 2001, 4,2% en 2002 et 4,8% en
2003. Ils devront en conséquence passer de 41% du PIB en 2001 à près de 43% du PIB en 2003.
Les efforts d'amélioration de la capacité des exportations des entreprises seront poursuivis avec un
renforcement de l’action de l’Agence de Promotion des Exportations (APEXCI). L'amélioration de
l'environnement spécifique des exportations sera également améliorés par la mise en place de
mécanismes de financement adaptés à l'exportation par le secteur bancaire. Un système
d'assurance-crédit est aussi envisagé, afin d'assurer une certaine sécurisation des exportations.
Evolution projetée de quelques postes de la balance des paiements (En milliards de francs
CFA)
ANNEE
Balance commerciale
Exportations Fob
Importations Caf
2000 (Est.) 2001 (Proj.) 2002(Proj.) 2003(Proj.)
1266,1
1195,4
1358,5
1457,2
2738,1
2924,5
3341,0
366,8
1472,0
1729,2
1982,5
2204,5
Compte des transactions courantes
Compte de capital et d’opérations financières
Balance globale
40,0
-40,0
0,0
-85,0
160,0
75,0
3,2
114,9
118,1
1,8
157,7
159,4
Source : BCEAO/Direction de la Prévision
II.7. POLITIQUES ET STRATEGIES
Soucieuse d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre du pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire entend s'inscrire dans une logique
communautaire d'intégration économique. Cette volonté d'intégration cadre avec les politiques et
stratégies mises en place dans le processus de la refondation économique pour relancer l'économie,
assurer la viabilité financière, réduire la pauvreté et améliorer de manière substantielle le niveau de
vie des populations. Ainsi, les politiques et stratégies s'articuleront autour :
-
du renforcement des mesures d'assainissement, de gouvernance et de restauration des
finances publiques, en exploitant tout le potentiel fiscal, en maintenant une discipline budgétaire,
et en opérant une meilleure allocation des ressources ;
-
de la poursuite et l'accélération des réformes structurelles visant à promouvoir le développement
du secteur privé, créer les conditions favorables à l'investissement, et consolider les bases d'une
croissance économique durable ;
-
et de la mise en œuvre d'une stratégie et d'un programme de réduction de la pauvreté pour
aboutir au progrès social dans l'équité et la solidarité.
Ces stratégies permettront la création des conditions devant favoriser la relance de la production
17
nationale à travers le développement d'activités agricoles, industrielles et commerciales,
génératrices d'emplois et de richesses. Elles seront axées aussi bien sur le secteur réel, les finances
publiques, que sur la lutte contre la pauvreté.
II.7.1 LE SECTEUR REEL
Les stratégies au niveau du secteur réel visent à promouvoir les secteurs privé, industriel et agricole
par des mesures d'incitation à l'investissement, de diversification de la production industrielle et
agricole d'exportation, ainsi que de promotion du secteur vivrier et de l'agro-industrie.
A cet effet, dans le secteur agricole, des politiques de promotion du secteur vivrier et de la production
animale seront mises en œuvre, notamment dans les filières riz, poisson, pour sortir la Côte d'Ivoire
de la situation d'importatrice nette et lui assurer l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, Dans le
secteur de l'agriculture d'exportation, la politique du gouvernement sera axée autour de la
diversification et de la modernisation pour réduire la dépendance au couple café-cacao. Ainsi, les
autres filières telles que le coton, l'hévéa, les oléagineux, les fruits et légumes, les arômes seront
réorganisées. Un système d'assurance agricole sera étudié en vue de couvrir les risques dans le
secteur.
Dans le secteur industriel, le Gouvernement poursuivra la libéralisation économique et
l'assainissement de l'environnement des entreprises, et le développement d'un cadre propice à la
création et à l'expansion des PME-PMI, capables de capter et d'exploiter les potentialités de
production. Une place de choix sera faite à la promotion de l'entreprise nationale, par un soutien à
l'amélioration des capacités techniques et managériales. et à l'accès au financement. Le
Gouvernement s’attellera à promouvoir l'industrie agro-alimentaire, notamment la transformation des
produits primaires tels le café, le cacao, le coton, les oléagineux, les fruits et légumes. En vue de
réduire les coûts des facteurs, les monopoles de distribution d'eau et d'électricité feront
progressivement place à une libéralisation dans ces secteurs, et le cadre réglementaire sera adapté
à cette politique.
En matière énergétique et minier, il s'agira de développer les réseaux et la production d'énergie
électrique, et de redynamiser l'action de l'Etat. Au niveau pétrolier, l'exploration et la production
pétrolière seront intensifiées, surtout celles du gaz qui dispose d'importants gisements. Le projet de
la construction d'un gazoduc vers le Ghana sera réactivé pour le rendre opérationnel. Et dans le
secteur minier, les gisements importants de nickel, de fer, d'or, de cuivre, de platine et de
manganèse devront être exploités.
Pour consolider ces actions, l’accent sera mis sur le développement des infrastructures liées au
transport ainsi qu'aux moyens de communication. Cela consistera à :
-
poursuivre la libération des télécommunications et développer les nouvelles technologies de
l'information. Le Plan de développement de l'infrastructure nationale de l'information et de la
Communication sera mis en œuvre dans la perspective de développer ces nouvelles
technologies. Les projets de transmission de données à haut débit, de câble sous-marin et de
satellite seront poursuivis. L'accès à Internet sera soutenu par la libéralisation du secteur et la
maîtrise des coûts de communication. Il sera également poursuivi le programme d'extension et
de modernisation des lignes de téléphone fixe ainsi que celui de réduction des coûts de
communication. Le plan de téléphonie rurale connaîtra une accélération afin de permettre l'accès
des communications à tous avec l'introduction d'autres opérateurs ;
18
-
moderniser les transports terrestres et développer les infrastructures. La relance du programme
d’ajustement du secteur transport permettra d'accroître les investissements et d'améliorer le
réseau routier avec la restructuration de la gestion de l'entretien routier, et la mise en place d'un
Fonds routier et d'un système de péage. La relance des grands travaux d'infrastructures,
notamment le 3ème pont d'Abidjan, l'autoroute du nord, l'autoroute de l'Est, l'autoroute de
l'Ouest, le parc d'exposition, le train urbain abidjanais, les gares routières, permettront un rebond
du BTP ;
-
réhabiliter le transport ferroviaire pour exploiter les mines et soutenir l'intégration Ouest-africaine
;
-
promouvoir le transport aérien national pour soutenir la décentralisation et développer le
tourisme. Le système de sûreté et de sécurité sera renforcé à l'aéroport d'Abidjan après son
achèvement ;
-
et renforcer la compétitivité des ports. Les ports d'Abidjan et de San-Pédro connaîtront une
extension pour continuer à servir la Côte d'ivoire et desservir la sous-région. Il est en outre
envisagé la mise en place d'un port sec aux environs de Bouaké.
Le secteur des exportations sera redynamisé, notamment celles des produits manufacturés. Le taux
de transformation locale des principaux produits exportés sera accru. La modernisation du système
de production agricole par les outils, les machines agraires et les engrais permettront d'améliorer la
productivité et la compétitivité du secteur agricole, favorisant la commercialisation sur le marché
régional de certains biens à grande consommation alimentaire tels que le riz et la farine.
La compétitivité des secteurs agricole et industriel liée à la réduction des coûts des facteurs de
production (infrastructures de transport, télécommunication, énergie,...) devra être accompagnée
d'une politique de promotion des exportations et de recherche de nouveaux débouchés
parallèlement au développement du commerce intérieur. Un système d'assurance-crédit est aussi
envisagé, afin d'assurer une certaine sécurisation des exportations.
Le tourisme deviendra un levier de la croissance en assurant une meilleure promotion de la
destination Côte d'Ivoire, en accroissant et modernisant le réceptif hôtelier, et en réduisant les coûts
de transport. La grande diversité touristique sera exploitée tant pour le tourisme international que
national. La sûreté et la sécurité tant à l'entrée qu'à l'intérieur de la Côte d'ivoire seront nécessaires
pour attirer des touristes. L'artisanat suit le développement du tourisme. Une approche globale du
tourisme et de l'artisanat sera privilégiée. La protection des œuvres artisanales sera accrue.
La culture et le sport seront perçus comme des éléments contribuant à la création de la richesse
nationale avec une valeur ajoutée. La création et la réhabilitation de musées thématiques, la
promotion de l'industrie culturelle, la protection des œuvres, la production des artistes, et la création
des marchés de spectacle seront favorisées. La promotion du sport contribuera au PIB, par la mise
en place d'un cadre incitatif et des infrastructures qui permettent l'exercice de l'activité et des sportifs.
La recherche scientifique va à son tour assurer les fonctions d'accompagnement du développement
agricole et rural, d'anticipation, de prévision, d'information et de diffusion.
II.7.2 LES FINANCES PUBLIQUES
19
La stratégie des finances publiques consistera à la réduction et à la rationalisation des dépenses
publiques, ainsi qu'à la maîtrise des dépenses courantes non prioritaires, tout en favorisant les
dépenses orientées vers les secteurs prioritaires (soins de santé primaire, éducation, et
infrastructures de base). Cette politique rigoureuse sera poursuivie en vue de dégager une épargne
substantielle pour faire face aux financements des investissements et réduire le poids excessif de la
dette publique. Une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques sera introduite
à travers la poursuite de l'informatisation totale du circuit des dépenses. La politique fiscale quant à
elle, visera à explorer et exploiter tout le potentiel fiscal tout en élargissant l'assiette de l'impôt pour
accroître le niveau des recettes.
II.7.2.1 les Recettes
Une importante réforme de la fiscalité, alliée à la modernisation de l'administration fiscale, sera mise
en œuvre dans le but de mobiliser les ressources intérieurs. Il s'agira de moderniser l'administration
des Douanes et des impôts, renforcer le contrôle fiscal, réduire les exonérations, améliorer les
mécanismes de recouvrement, élargir l'assiette fiscale, mettre en œuvre des mesures de bonne
gouvernance, et en faire un critère de gestion dans l'administration publique, financière. L'objectif
est d'accroître les recettes sans augmenter les taux d'imposition, et de décourager la corruption et la
fraude fiscale. Pour cela, un recensement rigoureux des contribuables sera mené, et les distorsions
existantes seront éliminées en augmentant la part de la fiscalité interne par rapport à la fiscalité de
porte.
Il est devenu nécessaire que l'éthique, la responsabilité, et des obligations de résultats soient
assignés aux régies financières. Ainsi, des Codes de conduite pour les agents seront préparés et
promulgués. Aux responsables des régies, il leur sera assigné des obligations de résultats, sur la
base de la conjoncture économique, des capacités de recouvrement et du potentiel fiscal
mobilisable. Les moyens seront mis à la disposition des services pour accroître leur productivité.
Des efforts seront déployés pour améliorer le recouvrement des impôts sur les revenus et les
bénéfices dont la performance assujettie à l'activité des entreprises, reste en deçà des potentialités.
Pour l'impôt Général sur le Revenu, une cellule aura mission de recenser tous les contribuables
concernés par cet impôt par des recoupements tant à l'intérieur de la Direction Générale des impôts
que dans les entreprises.
Le rendement de la TVA/ASDI sera accru en liaison avec la reprise de la demande intérieure. La part
représentative de la TVA dans l'ensemble des recettes de la Direction Générale des impôts est de
19%, niveau sensiblement inférieur à ce qu'il aurait dû être au regard du niveau du développement
économique de la Côte d'Ivoire comparé à celui d'autres pays de la sous-région ou d'autres états
africains où ces pourcentages sont proches ou supérieurs à 30%. Cette situation anormale va
conduire à accroître les vérifications de cet impôt en ciblant les secteurs où la fraude est généralisée.
L'impôt foncier représente un potentiel important. Pour en accroître le rendement, la décentralisation
des services chargés de la gestion de cet impôt sera poursuivie. Ainsi, un recouvrement plus efficace
de l'impôt foncier, permettra d'exploiter les potentialités existantes. Une réforme de la patente se
caractérisera par un souci de simplification et de modernisation, tout en préservant au minimum le
niveau actuel des recettes de cet impôt.
Au total, ces mesures qui visent à approfondir et accélérer la réforme de l'administration fiscale, à
20
simplifier, clarifier et alléger le système des prélèvements obligatoires, et à exploiter le potentiel
fiscal, permettront de sécuriser et d'accroître les recettes.
II.7.2.2 les Dépenses
Une discipline stricte sera appliquée, avec pour objectif la réduction des dépenses non prioritaires et
la suppression des dépenses non pertinentes ou hors-budget.
La gestion efficace de la dépense publique passe nécessairement par le renforcement de la
discipline budgétaire. Ainsi, toute dépense devra suivre scrupuleusement la procédure instituée par
le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP), qui doit constituer le cadre unique
d’exécution des dépenses publiques. A terme, Il est envisagé une décentralisation de ce système.
Les réformes budgétaires, des marchés publics, de la solde et de la comptabilité publique seront
poursuivies afin d'accroître la transparence, accélérer les procédures et réaliser des économies
budgétaires. Les économies dégagées de l'amélioration de la gestion des finances publiques seront
affectées de façon prioritaire à l'investissement public et à la résorption des arriérés intérieurs. Un
plan d'apurement des passifs et arriérés intérieurs de l'Etat sera mis en place en accord avec le
secteur privé. Cette orientation permettra de restaurer la confiance des fournisseurs et des
investisseurs.
Une plus grande rigueur dans la programmation et l'exécution des dépenses sera instaurée. La
stratégie budgétaire consistera à réduire le niveau des dépenses pour parvenir à une gestion plus
saine. Il s'agira de réorganiser, d'adapter et de responsabiliser davantage les structures qui
interviennent dans la gestion budgétaire, d'élargir et renforcer le contrôle de l'exécution des
dépenses publiques, de faire respecter la discipline budgétaire, d'éditer un référentiel de prix
révisable périodiquement afin de permettre une grande transparence dans la facturation de la
dépense, et d'introduire des standards de consommation des crédits, en vue d'améliorer la
programmation et la répartition des crédits budgétaires. Les procédures de dépenses seront donc
réaménagées afin de surveiller plus strictement les engagements de dépenses. Etant donné que les
engagements en matière de personnel constituent la partie la plus rigide des dépenses courantes,
les efforts de maîtrise de la masse salariale à travers une mise en conformité des effectifs avec la
situation réelle sur le terrain seront poursuivis, et l’information sur le traitement des salaires de tous
les agents de l'Etat sera centralisé. Il sera en outre défini un cadre de dépense à moyen terme
cohérent et rigoureux traduisant le programme du gouvernement et dont le budget d'investissement
devra être la traduction annuelle.
Le Gouvernement va renforcer et améliorer le Système de planification-programmationbudgétisation-exécution-paiement-contrôle-suivi-évaluation, en vue d'assurer l'efficacité de la
dépense publique. Une évaluation organisationnelle des capacités humaines et techniques de la
chaîne de la dépense et du contrôle sera effectuée. Pour permettre au Gouvernement de disposer
de données complètes et à jour sur l'ensemble des secteurs et des activités socio-économiques,
l'appareil statistique sera renforcé. Un schéma de développement statistique a été adopté sous la
responsabilité de l’Institut National de la Statistique qui le mettra en œuvre.
La réorientation et la décentralisation de l'action budgétaire devront être mis au service des
populations et des régions.
En définitive, compte tenu des fortes contraintes pesant sur les finances publiques, la politique
budgétaire sera prudente et sélective pour contenir l'évolution des dépenses, mais agressive pour
21
exploiter le gisement et le potentiel fiscal, afin de prendre en compte l'ensemble des engagements .
II.7.3. LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Dans le cadre de la refondation sociale qui doit permettre aux populations d'améliorer leurs
conditions de vie, le Gouvernement mettra en œuvre un programme de lutte contre la pauvreté dans
les domaines de l'éducation, la santé, l'emploi, et le cadre de vie. Ce programme vise à :
-
refonder le système éducatif et assurer l'égalité des chances à tous les jeunes. La refondation de
l'école permettra d'améliorer son rendement interne, de créer les conditions d'une administration
efficace et harmonieuse du système éducatif, d'augmenter le taux d'alphabétisation (la gratuité
de l'école depuis la maternelle à la classe de troisième en commençant par les zones les plus
défavorisées, dès la rentrée scolaire 2001-2002), et de promouvoir l'insertion professionnelle
des scolarisés et des déscolarisés ;
-
promouvoir la santé pour tous et mettre en place de manière effective l'assurance maladie
universelle. La refondation du système sanitaire, quant à elle, consistera à améliorer
l'accessibilité aux services de soins et à réformer l'organisation et l'administration sanitaires, à
développer une politique de prévention, à réhabiliter la médecine traditionnelle, à promouvoir la
recherche et l'industrie pharmaceutique, à lutter énergiquement contre la pandémie du
VIH/SIDA, et à mettre en œuvre l'assurance maladie dans le cadre d'un système national de
sécurité sociale universelle ;
-
créer des emplois productifs générateurs de revenus. La politique de l'emploi visera la création
d'emplois, à travers une croissance forte des secteurs secondaire et tertiaire, l'encouragement
des activités et des techniques utilisatrices de main-d’œuvre ainsi que le développement et la
modernisation du secteur informel et de l'artisanat ;
-
loger décemment les populations et améliorer leur cadre de vie. La nouvelle politique de
logement et du cadre de vie ambitionne de réformer le cadre réglementaire et institutionnel de la
politique de l'habitat, promouvoir l'habitat pour tous, garantir la fourniture d'électricité au plus
grand nombre de localités, et faciliter l'accès à l'eau potable ;
-
promouvoir la famille et assurer la pleine participation de la femme au développement national.
Le Gouvernement réhabilitera la famille en renforçant sa mission traditionnelle de socialisation et
de contrôle social. Il imprimera de nouveaux comportements au sein de la famille (incitation à
l'épargne, devoirs et obligations vis-à-vis des enfants,...), aménagera des mesures pour les
handicapés physiques, favorisera l'accès des filles à l'école, améliorera le temps de travail et le
temps libre, réduira la vulnérabilité des groupes défavorisés (veufs, veuves, divorcés et filles
mères) ;
-
engager avec les jeunes la refondation de la nation (sensibilisation de la population sur le
phénomène des enfants de la rue, formation et insertion des jeunes,...).
Ces politiques seront mises en cohérence dans le cadre du Processus d'élaboration du Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). En effet, la Côte d'Ivoire à l'instar des autres pays
éligibles à l'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE), s'est engagée
à élaborer son Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté qui définit le cadre stratégique,
ainsi que les politiques et les mesures qui permettent d'assurer une croissance économique durable,
22
et d'améliorer les conditions de vie des populations sur la base de leur participation à l'identification
de leurs besoins et de leurs aspirations.
A cette fin, un comité national consultatif du DSRP doté d'un organe d'exécution a été créé. Le
comité de supervision du DSRP a présenté à la communauté des bailleurs de fonds, la société civile,
le secteur privé et l'administration, son calendrier de travail qui a été partagé par tous. Ce calendrier
a reçu l'adhésion des partenaires au développement et de la société civile. Le processus se
poursuivra en 2001, et intégrer le Document Cadre de Politique Economique, Sociale et Culturelle,
qui constituera la base du DSRP intérimaire.
Ainsi, la conjugaison des effets du changement amorcé à l'occasion de la refondation et des
retombés probables de l'annulation d'une bonne partie de la dette extérieure de la Côte d'ivoire
pourra permettre au Gouvernement ivoirien d'apporter des améliorations substantielles aux
conditions de vie des populations.
23
LE PROGRAMME DE CONVERGENCE POUR L'AN 2001
En l'an 2001, la synthèse des objectifs se présente comme résumée dans le tableau ci-dessous.
Synthèse des projections sur l’année 2001
CRITERES DE PREMIER RANG
Ratio solde budgétaire de base sur PIB nominal
Taux d'inflation annuel moyen (IHPC)
Ratio de l'encours total de la dette sur PIB nominal
Arriérés de paiements
Intérieurs
Extérieurs
CRITERES DE SECOND RANG
Ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales
Ratio investissements publics financés sur ressources internes rapporté
aux recettes fiscales
Ratio déficit extérieur courant hors dons sur PIB nominal
Taux de pression fiscale
2000(Est.)
2001(Proj.)
0,0
2,5
113,2
292,4
102,6
189,8
1,0
3,0
90
-102,6
-102,6
0,0
41,5
8,4
41,6
10,1
0,6
16,1
-1,2
16,7
1241,0
1214,5
1063,3
151,2
40,2
1337,6
1297,6
1143,8
153,8
40
1343,7
845,5
442,1
190,2
90,1
1410,8
842,8
476,0
305,9
115,9
1266,1
40
-40
0,0
1195,4
-85
160
-75
6635,3
4227,0
-2
6847,6
4267,5
1,0
RECETTES TOTALES ET DONS
Recettes totales et dons

Recettes totales HD
Recettes fiscales :
Recettes non fiscales

Dons
DEPENSES TOTALES

Dépenses totales (y/c intérêts)
Dépenses courantes
Salaires et traitements
Dépenses en capital
Sur financement interne
BALANCE DES PAIEMENTS
Balance commerciale
Solde courant extérieur
Compte de capital et d’opérations financières
Solde global
LE PRODUIT INTERIEUR BRUT
PIB nominal
PIB réel (Base=1986)
Taux de croissance du PIB réel
Source :Direction de la Prévision/MEF
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