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Fiche 4
Le goût
Où serait la saveur de la vie si nous étions privés des récepteurs, des voies et
des centres de la sensibilité gustative ? Et je connais bien des gourmets, et même des
gourmands, qui ne surviraient pas s’ils en étaient privés, après bien sûr en avoir goûté
les agréments !
Les récepteurs gustatifs siègent dans les bourgeons gustatifs, qui sont au
nombre de 2000 environ. Débouchant par un petit pore dans la cavité buccale, le
bourgeon gustatif pourrait être comparé à une minuscule orange, dont certains
quartiers sont des cellules gustatives. Les cellules gustatives ont le pôle apical planté
de cils, ce sont eux qui sont stimulés par les substances sapides et donnent naissance
à un influx nerveux.
L’influx nerveux remonte un neurone de premier ordre, qui emprunte deux nerfs
crâniens, les nerfs vague et glossopharyngien, il pénètre dans la partie basse du
cerveau, il y fait un premier relai synaptique, le neurone de deuxième ordre gagne le
thalamus, où il fait un second relai synaptique, le neurone de troisième ordre projette
l’information sur l’aire gustative du cortex cérébral, qui l’ouvre à la conscience.
Cette voie ne diffère pas en somme de celle de la sensibilité cutanée, sinon
qu’elle s’applique à des récepteurs spécialisés de la cavité buccale.
En dépit du large éventail des saveurs que nous croyons percevoir, il n’y a que
quatre saveurs fondamentales : l’acide, le salé, l’amer et le sucré. Tous les autres
goûts que nous reconnaissons, tels que celui du chocolat ou du poivre, sont des
combinaisons des saveurs fondamentales, accompagnées d’odeurs particulières.
Enfin, certaines régions de la langue sont plus sensibles à certaines saveurs : la
partie postérieure de la langue est plus sensible à l’amer, ses flancs le sont à l’acide,
sa pointe est sensible aux quatre saveurs, et surtout au salé et au sucré.