Mais c’est la formation reçue au Centre de Formation Pédagogique qui m’a permis de
comprendre le manque de motivation des élèves de CE2-CM1 que j’avais rencontrés. Leur
rapport à la règle et leur rapport au savoir devaient être améliorés ; l’apprentissage du
« philosopher à l’école » – enseignement proposé par Michel Tozzi, Maître de Conférences en
Sciences de l’Education – m’a semblé répondre à cette exigence. Il ne s’agit pas de la
philosophie telle qu’on en fait parfois quand on est au lycée, ce n’est pas un enseignement
mais un apprentissage. Apprendre à philosopher, c’est apprendre à penser par soi-même,
c’est, pour les élèves, apprendre à répondre aux questions qu’ils se posent. N’est-ce pas là une
manière de motiver les élèves et de permettre de donner du sens à leurs apprentissages, un
sens à leur vie d’écoliers ?
J’ai donc entrepris d’approfondir ma réflexion par des lectures qui m’ont incitées à en
faire l’expérimentation. « La discussion philosophique par son rapport non dogmatique au
savoir (à base d’interrogation), par les enjeux existentiels motivants, les questions abordées,
par le respect des règles qu’elle préconise et développe est une pratique de terrain qui
(re)donne sens à l’activité scolaire »
. Ceci aussi bien pour les élèves que pour l’enseignant.
« Elle étaye une image de soi positive par l’expérimentation de sa dignité d’être pensant, et
favorise la coopération socio-cognitive. »
Dès lors, il paraît pertinent de se poser la question : en quoi la discussion
philosophique avec les enfants permet-elle le développement d’un rapport non-dogmatique au
savoir et d’un rapport à la loi ? Autrement dit : en quoi la discussion philosophique peut-elle
être un outil du penser par soi-même ?
TOZZI M., L’éveil à la pensée réflexive à l’école primaire, p 12, voir bibliographie.
TOZZI M., L’éveil à la pensée réflexive à l’école primaire, p 12, voir bibliographie.