LES TROIS DIMENSIONS DU PHILOSOPHER
Philosopher c’est réfléchir individuellement ou collectivement sur ses propres croyances. Cela permet :
Une prise de conscience (les opinions sont conscientes elles).
Une explicitation (au contact des croyances des autres, les miennes se précisent).
Un approfondissement (la philosophie conduit à nouer des liens de plus en plus
complexes dans tous les domaines).
Les trois dimensions du philosopher :
1. Dimension réflexive : doivent parler d’eux, non sur un mode anecdotique et affectif,
mais comme sujet énonciateur d’une thèse prétendant à la vérité.
2. Dimension herméneutique : déchiffrement et interprétation des phénomènes du monde
pour décrypter ce qui pourrait conforter la validité des thèses défendues.
3. Dimension pédagogique : la décentration ; l’implication de l’être entier des enfants (ce
n’est pas que de la simple confrontation d’arguments et des réflexions conceptuelles).
CONSEILS GENERAUX POUR L’ORGANISATION D’UN DEBAT EN CLASSE
A. Conditions matérielles
La disposition des élèves dans la classe : adopter une disposition où les élèves se font
face
Le nombre des élèves : le nombre idéal pour une participation optimale est entre 12 et
15 ce qui correspond environ à une demi-classe.
La durée du débat : vingt minutes en cycle 1, une demi-heure en cycle 2, trois quarts
d’heure en cycle 3.
B. Conditions institutionnelles
Gestion de la parole : apprendre à gérer la prise de parole avec un bâton de parole par
exemple.
Présidence du débat : au début l’enseignant ensuite les élèves. L’enseignant ne prend
pas lui-même parti. Il clarifie, reformule, structure les interventions et en fin de séance
dégage les principales conclusions (points d’accord et de désaccord).
Choix du sujet : le présenter sous forme de questions « qu’est-ce que… ? » (qu’est-ce
qu’un ami ?) ou « pourquoi… ? » (pourquoi va-t-on à l’école ? ».
C. Le cahier de philosophie
C’est un véritable journal de bord. Les élèves pourront y écrire leurs pensées avant ou après les
débats. Il ne doit pas être appréhendé comme un objet d’évaluation scolaire. Il est source de fierté pour
l’enfant qui voit la relation enseignant-élève s’inverser : en effet, c’est l’enfant qui autorise avec son
accord, l’enseignant à lire son cahier. Ce dernier peut rebondir sur telle ou telle idée exprimée,
demander des explications…
Trois types d’énoncés élaborés en classe :
Ceux produits à la suite de la demande de l’enseignant et qui vont faire l’objet d’une
évaluation scolaire. Ce n’est pas le cas des énoncés philosophiques.
Ceux produits lors d’un débat –philosophique notamment. Ils s’apparentent à la
recherche en commun de la vérité. Ils ont un statut épistémologique.
Les énoncés produits lors d’un « Quoi de neuf ? » ou dans des textes libres. Ils relèvent
de l’expression personnelle et expriment les singularités d’un individu unique.
Ce cahier mêle caractère intime (il n’est en principe pas destiné à être communiqué aux autres élèves ni
même à l’enseignant) et visée universalisante (ce qu’il y écrit à un moment donné est considéré comme
la vérité). Il est la trace d’un cheminement, la concrétisation d’une histoire personnelle, le miroir du
développement et des mutations d’une pensée.