dans sa passion, plus que partout ailleurs, que Jésus est le sacrement du salut. C’est
dans le signe que constitue sa manière de vivre, de mourir et de ressusciter que
Jésus accomplit effectivement notre salut et exerce la médiation causale de
réconciliation entre Dieu et l’humanité, qui est l’objet de sa mission. Le mot de
passion est à entendre dans son double sens ; souffrance, sans doute et bien
évidemment, mais aussi passion amoureuse ou amour passionné de Jésus. Ce n’est
pas la souffrance mais l’amour qui donne à la passion sa force de séduction.
Plusieurs lectures des récits de la passion sont possibles. B. Sesboüé en propose
trois : Jésus comme martyr, ensuite la conversion des témoins, enfin la
contemplation du crucifié. Le martyre est une victoire de la faiblesse sur la force,
une semence, une fécondité. De là naît la conversion des témoins. En effet, Jésus
nous sauve dans et par le don qu’il fait de lui-même, le don de son corps et de son
sang, réalisé dans le repas de la nouvelle alliance et sur la croix. Dans sa passion
son don aux hommes devient explicitement pardon et son don au Père devient
abandon. Cette conversion totale de Jésus vers les hommes est alors médiatrice de
la conversion des hommes à Dieu. La passion révèle aussi le fils de l’homme
glorifié. Le Jésus arrêté, jugé, souffrant et mourant est déjà le Seigneur glorieux.
Le drame est transfiguré en la manifestation progressive du mystère et de la
puissance de Dieu. Ainsi dans la passion Jésus parle. Il révèle qui est Dieu, ce
qu’est l’homme au regard de Dieu et jusqu’où Dieu est capable d’aller pour
chercher l’homme. C’est pourquoi la mort de Jésus au lieu d’être une horreur attire
tout à elle ; elle rassemble dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. C’est le sens
de la croix, passion, certes, mais passion d’amour.
Les récits du ressuscité ( p. 236 à 250). La résurrection achève ce que la croix
accomplissait en transformant le Christ lui-même. Jésus ressuscité , “ fait Seigneur
et Christ ” (Ac. 2, 36), “ établi Fils de Dieu avec puissance ” (Rom. 1, 4), présente
en sa personne le statut exemplaire de l’homme pleinement sauvé. Il réalise et
manifeste tout en même temps ce qu’est notre salut. Jésus ressuscité nous révèle en
effet le statut de l’homme pleinement sauvé. Jésus se manifeste et ainsi la
résurrection de Jésus révèle-t-elle, en même temps qu’elle l’achève, le salut de
l’homme. Elle est ainsi l’avenir de l’homme, elle est notre espérance.
Les récits de l’Eglise (p. 295 à 366). Si notre salut a bien été accompli par le
Christ, il ne l’a pas été en dehors du rapport concret vécu par celui-ci avec
son peuple et ses disciples. Jésus n’est jamais seul. L’Eglise fait corps avec le
salut dont elle est à la fois le témoin et le don présent et actif.
Les récits de l’événement fondateur ( p. 298 à 310). Toute l’action et toute la
destinée de Jésus constitue d’une certaine manière la racine et le fondement de
l’Eglise. Les récits des événements après la résurrection, en particulier du don de
l’Esprit, racontent la fondation de l’Eglise. L’annonce du ressuscité est portée par
un peuple qui en témoigne dans une vie elle-même ressuscitée. La conversion de