du lotus, dos droit et yeux mi-clos ou fermés, et reste aussi immobile que possible jusqu’à l’écoulement du temps fixé. Pendant le
temps de l’assise, suivant les traditions et le point où l’on en est, on peut fixer son attention soit sur sa respiration, de préférence
abdominale, soit sur ses sensations physiques. Dans certaines écoles du bouddhisme mahayana, le maître peut proposer une énigme :
le koan, paradoxe qui ne peut se résoudre qu’avec l’intuition. Le méditant a pour consigne de ne penser qu’à l’objet qui a été proposé à
son attention. L’observation impartiale de ce qui se passe est de rigueur. La fin de chaque assise est suivie de quelques minutes de
pause. On peut méditer ainsi plusieurs heures par jour pendant plusieurs jours. Une telle retraite s’appelle un sessbin. Il existe toutes
sortes de formules, de durée et d’intensité variables... Le travail se fait toujours sous la surveillance d’un maître. On peut dire que tout
l’effort de l’assise se résume simplement à « être là » (p. 80-81).
1c Que se passe-t-il pendant le « zazen » (méditation) ?
« « Etre là » peut se révéler extrêmement difficile. Douleurs physiques d’intensité variable. Esprit qui s’agite en roulant tour à tour
vers le passé et vers l’avenir. Venant des profondeurs de l’inconscient, interminable émergence, dans le champ de la conscience, des
innombrables conflits de toute sorte lentement accumulés au fil de l’existence. Une seule et unique chose à faire : observer soit son
souffle, soit ses sensations, soit ses pensées, de façon impartiale, sans la moindre trace de passion ou d’aversion. Il y a toujours un
lien entre le contenu des pensées, le rythme respiratoire et les sensations physiques. Petit à petit, au terme d’un temps de décantation de
durée variable, la paix insondable de l’ « être là » peut commencer à sourdre des profondeurs. Souvent, il faut entendre que l’assise soit
terminée pour en éprouver les bienfaits. » (p. 81)
2 - Le chrétien face au bouddhisme
2a Point de vue chrétien sur l’illumination
« Prise dans le contexte d’un monde où la révélation définitive de l’absolu dans le temps est totalement inconcevable, la voie de
libération élaborée par le Bouddha est le fruit d’un effort tout a fait extraordinaire, peut-être le plus remarquable de l’histoire humaine :
celui d’un homme se hissant à mains nues jusqu’à l’ultime fondement de toutes choses.
Prise dans le contexte de l’avènement de Jésus-Christ, cette voie propose une expérience radicalement différente de la nôtre… Le
chrétien est celui qui, sans jamais cesser d’être une personne, fait par, avec et en Jésus-Christ – Fils de Dieu, unique médiateur -
, l’expérience fondamentale de son union avec l’Absolu ; c’est-à-dire de sa propre filiation divine. Suivant une telle définition, il
est théoriquement impossible à une conscience authentiquement christianisée de faire l’expérience de l’Absolu proposée par le
bouddhisme. Qu’en est-il au plan pratique ? La négation de la réalité de tout ce qui existe, inhérente à la quête de l’illumination, bien