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Qu’est ce que le risque de guerre ? Dans notre domaine de l’assurance et de la
réassurance, c’est certainement un terme que nous avons déjà entendu si ce n’est
dans le cadre des cours que nous avons assidûment suivis à l’ISR !
Plus que de parler d’une garantie, je serai tenté de parler d’une exclusion ! En effet,
celui de nous qui a eu l’occasion de lire les conditions générales de ses propres
polices d’assurance (cordonnier …) que ce soit les polices multi-risques habitation,
tous risques automobile voire d’assurance vie, aura lu ce terme, et qui plus est, dans
la rubrique des exclusions absolues (non-rachetables).
Or, s’il y a un domaine où le risque de guerre est souscrit communément : c’est celui
des branches transports.
L’explication est historique ! Excusez-moi d’enfourcher à nouveau l’un de mes
« dadas » préférés … Mais imaginez nos ancêtres « assureurs » qui « assuraient » qui,
dans l’antiquité une caravane partant de Mésopotamie pour l’Egypte ; qui, à la
sortie du Moyen-Age une nef quittant le port de Gênes ou la lagune de Venise pour
les antipodes … Les chances étaient nombreuses de ne jamais voir le retour de ces
expéditions et les sommes investies dans ce « commerce international » étaient
perdues ! L’origine de cette perte, (si l’on se fiait ni aux augures ni aux devins), était
loin d’être connue. Parfois même, il arrivait que l’on ne sache jamais ce qui était
advenu des gens et des biens !
Les assureurs « maritimistes », et à leur suite, les assureurs d’aéronefs, ont donc
toujours assuré les risques de guerre. Ces risques faisaient partie d’une longue liste
d’événements, comme les tempêtes et autres risques « ordinaires ». Les « facultés »
(ce que l’on a la faculté de charger sur un navire, c’est à dire généralement les
matériels et marchandises) ont, elles aussi, bénéficié de cette couverture
d’assurance.
Outre les destructions dues aux guerres et guerres civiles, sont garantis les
dommages résultant :
- d’engins de guerre (mines et torpilles ; demander avis aux havrais et à tous
les pêcheurs de la Manche),
- les actes de sabotage (demander avis aux pêcheurs français attaqués
par leurs confrères espagnols) et de terrorisme,
- les destructions pendant les grèves [voir nos agriculteurs : producteurs de
fraises et de tomates du Lot-et-Garonne devant des camions espagnols,
producteurs bretons de viandes devant les camions venant du Royaume-
Uni, viticulteurs de l’Hérault devant des camions citernes de vins italiens et,
en fin d’année, producteurs de foie gras du Périgord devant des camions
roumains ou hongrois), dockers (voir particulièrement ceux de Fort-de-
France et Pointe-à-Pitre, mais ceux de Bordeaux et de Marseille ne sont
pas mal non plus), routiers et autrefois douaniers], émeutes, mouvements
populaires ou lock-out (grèves des patrons ! jamais vu),
- les actes de piraterie (et oui toujours d’actualité),
- les conséquences de saisies (« fait du prince ») mais là nous touchons au
« risque politique » …
- et nous trouvons même parfois dans les polices anglaises : l’acte de
malveillance (normal que les résultats s’en ressentent) !