Le ministre de l’économie, des finances et de
l’industrie a présenté un projet de loi ratifiant l’ordonnance du
13 octobre 2005 définissant le régime juridique des organismes
de placement collectif immobilier et les modalités de
transformation des sociétés civiles de placement immobilier en
organismes de placement collectif immobilier.
En créant un nouveau produit d'épargne collective,
cette ordonnance, prise sur le fondement de la loi du 9 décembre
2004 de simplification du droit, a modernisé l'offre de produits
d'épargne immobilière à l'intention des particuliers et des
investisseurs institutionnels. La création des organismes de
placement collectif dans l'immobilier permettra à la place de Paris
de jouer un rôle accru en matière d'investissement immobilier, en
offrant à la fois des sociétés foncières cotées (SIIC) et des
instruments de gestion collective immobilière (OPCI).
Le cadre juridique des OPCI est inspiré de celui des
OPCVM : les OPCI peuvent prendre la forme de fonds de
placement immobilier (FPI) ou de sociétés de placement à
prépondérance immobilière à capital variable (SPPICV). Les
premiers se voient appliquer la fiscalité foncière, tandis que les
secondes sont soumises à la fiscalité des revenus de capitaux
mobiliers. Les OPCI doivent comporter un ratio d'au moins 60 %
d'actifs immobiliers. Ce ratio, nettement inférieur à celui qui
prévaut actuellement pour les SCPI (95 %), permet aux OPCI
d'être beaucoup plus liquides que ces dernières et de répondre à
la principale critique adressée aux SCPI, dont le développement
a par conséquent été fortement entravé. Cette caractéristique
permet aux OPCI d'être éligibles à l'actif des investisseurs
institutionnels, notamment des compagnies d'assurance.
En matière de gouvernance, le droit commun
s'applique aux sociétés de placement à prépondérance
immobilière à capital variable (assemblée générale et conseil
d'administration composé d'actionnaires). Pour les fonds de
placement immobilier, un conseil de surveillance, composé de
porteurs de parts, a pour mission de contrôler les modalités de
gestion du fonds.
L'ordonnance a prévu que les OPCI doivent respecter
un certain nombre de ratios (liquidité, dispersion des risques,
endettement, gage de leur bonne gestion…) et a organisé
l'information des épargnants tant à la souscription qu'en cours de
vie des OPCI. Elle a confié à l'Autorité des marchés financiers
l'agrément des OPCI et de leurs sociétés de gestion qui sont
soumises à son contrôle.
Enfin, l’ordonnance a organisé les modalités de
transformation des SCPI en OPCI avec une période de transition
s'étalant sur cinq ans.