réco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Extrait du Université Paris-Sorbonne http://www.paris-sorbonne.fr/article/la-fondation-des-bibliotheques La fondation des bibliothèques publiques dans l'Antiquité gréco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Culture à Athènes, dans les capitales hellénistiques et à Copyright © Université Paris-Sorbonne Page 1/5 réco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Rome - Les actualités - Agenda des soutenances - Toutes les soutenances - Date de mise en ligne : jeudi 23 février 2006 Date de parution : 7 mars 2006 Copyright © Université Paris-Sorbonne - Tous droits réservés Copyright © Université Paris-Sorbonne Page 2/5 réco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Mardi 7 mars 2006 9 heures En Sorbonne Salle Liard, Rectorat 17, rue de la Sorbonne Paris 5e M. Thomas LESNÉ soutient sa thèse de doctorat : La fondation des bibliothèques publiques dans l'Antiquité gréco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Culture à Athènes, dans les capitales hellénistiques et à Rome En présence du Jury : M. MAFFRE (Paris 4) MME DOBIAS (Dijon) MME FROMENTIN (Bordeaux 3) M. LARONDE (Paris 4) Résumés Après la réalisation de grands projets comme la Bibliothèque Alexandrina et la Bibliothèque nationale de France François Mitterrand, il nous a paru pertinent de nous intéresser aux bibliothèques publiques durant l'Antiquité. Aussi avons-nous examiné avec soin celles qui furent créées par les tyrans athéniens du VIe siècle av. J.-C., par les souverains hellénistiques et par les empereurs romains. Nous avons alors vérifié si elles étaient bien publiques. Ensuite, en étudiant les profils de leurs bienfaiteurs et les ressorts qui présidèrent à leur création, nous avons pu conclure qu'il s'agissait de bibliothèques d'Etat. Nous avons enfin constaté qu'elles répondaient principalement aux intérêts de la Nation et du régime et qu'au regard des motivations de leurs fondateurs, la Culture se subordonnait au pouvoir. Ainsi étaient-elles davantage des instruments politiques que des institutions réservées exclusivement au développement culturel. After the realization of great projects such as the Alexandrina Library and the François Mitterrand French national Library, the case of public libraries in Antiquity has been thought to be relevant. We therefore have precisely studied the public libraries which were created by the Athenian tyrants of the 6th century B.C., by the hellenistic sovereigns and by the Roman emperors. We then checked if they really were public libraries. Afterwards, in studying their benefactors' profiles and the motivating forces leading to their creation, we have been able to conclude that these libraries were, in fact, state ones. We eventually observed that they mainly served the Nation's and the system of government's interests, and that, seen from the motivations of the libraries' founders, culture was subordinated to power. Thus, they were rather political instruments than institutions exclusively devoted to cultural development. Position de thèse Eternelles sources de réflexion, les bibliothèques provoquent un vif intérêt qui est lié à leur statut de gardiennes de la Culture et du Savoir. Elles ne cessent d'interpeller la conscience du lecteur, et l'imaginaire collectif nourrit nombre de fantasmes qui ont trait à leur identité formelle et conceptuelle. Cela est d'autant plus flagrant quand il s'agit des Copyright © Université Paris-Sorbonne Page 3/5 réco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et bibliothèques anciennes et particulièrement antiques. L'exemple de l'engouement qui concerne la bibliothèque d'Alexandrie en est la preuve. Notre travail a donc eu pour but d'aborder l'univers de ces insignes monuments par l'intermédiaire des hommes qui, par leur générosité, en ont permis l'édification et le fonctionnement. Ils nous ont permis de pénétrer dans ces édifices, d'en savourer l'atmosphère, et de lever le voile de mystère qui plane sur les bibliothèques antiques publiques. Néanmoins, les évergètes, tout comme leurs dons, présentent des différences. Il existe plusieurs profils humains qui, forts de leurs libéralités, ont contribués à la création et au devenir des bibliothèques publiques. Il n'a été ici question que des hommes à la tête de l'Etat : les tyrans athéniens du VIe s. av. J.-C., les souverains hellénistiques et les empereurs romains. Nous ne nous sommes intéressés à l'architecture que pour mieux illustrer nos propos et non pour offrir en ce domaine une analyse exhaustive de chaque bibliothèque. Précisons aussi qu'en dehors de ce qui touche au domaine des inscriptions, nous ne nous en sommes remis que ponctuellement à l'archéologie. Mais surtout, même si nous ne saurions ignorer l'importance des bibliothèques privées, cette étude n'a pas eu pour vocation de les étudier de manière complète et détaillée. Nous ne les avons évoquées que sommairement, pour souligner et mieux comprendre les étapes de transformation de leurs « consoeurs » publiques. De même, nous ne nous sommes préoccupés des archives que si elles apportaient quelques éclaircissements sur les bibliothèques publiques. Ajoutons que ce travail, bien que pleinement ancré dans l'Antiquité, n'a pas eu pour ambition d'examiner toutes les bibliothèques publiques anciennes. Son champ d'investigation s'est borné à la civilisation gréco-romaine, et a délibérément ignoré les précédents égyptiens ou mésopotamiens. Cette étude a donc débuté avec la première occurrence de bibliothèque « publique » grecque : la bibliothèque qui fut établie par le tyran Pisistrate à Athènes au VIe siècle av. J.-C. Et, face aux bouleversements politiques et religieux, à la régression de l'alphabétisation et aux modifications des supports d'écriture dans l'Antiquité tardive, ce travail a pris fin au IVe ap. J.-C., avec la fondation de la bibliothèque des Thermes de Dioclétien. Cette extension chronologique a impliqué que nous nous soyons intéressés à la fois au monde grec et au monde romain. De ce fait, en plus de balayer un champ historique important, nous avons été amenés à considérer un espace géographique assez vaste : la Grèce, l'Egypte, la Syrie, l'Asie Mineure et l'Italie. Néanmoins, parce que les évergésies étudiées proviennent d'hommes qui règnent sur une cité, un royaume ou un empire, seules les capitales se verront dotées de tel édifices : Athènes, Alexandrie, Antioche, Pergame et Rome. Enfin, afin de parvenir à une problématique pertinente, nous avons défini préalablement les principales notions de l'étude engagée. Voici les termes que nous avons cru bon de retenir : « bibliothèque », « bibliothèque publique », « bibliothèque d'Etat », « évergète », « Culture » et « politique ». Après avoir défini le champ historique, géographique et sémantique de notre étude, nous avons déterminé trois grandes parties qui correspondent à la période grecque archaïque, à la période hellénistique et à la période romaine impériale, et nous avons analysé les différentes bibliothèques publiques fondées par les évergètes au pouvoir. Pour ce faire, nous avons étudié les différentes fondations de bibliothèques publiques pour chaque bienfaiteur. Nous avons ensuite examiné le profil des différents évergètes afin de tenir compte à la fois des origines et du caractère de l'homme qui détenait l'autorité souveraine, mais aussi des réalités qui furent celles de l'exercice du pouvoir en son temps. Copyright © Université Paris-Sorbonne Page 4/5 réco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Puis, nous avons déterminé quels furent les ressorts qui présidèrent à la fondation de ces institutions. Les évergètes ont-il ainsi fait preuve dans leurs libéralités d'une volonté culturelle ou plutôt d'une volonté politique ? Après cet examen détaillé, nous avons vérifié dans le cas de chaque bibliothèque étudiée s'il s'agissait bien d'une bibliothèque publique et si elle appartenait à la catégorie des bibliothèques d'Etat. Enfin, au regard tous ces éléments, nous avons tenté de répondre à plusieurs questions qui intéressaient les trois périodes retenues : Existait-il bien des bibliothèques publiques fondées par les détenteurs du pouvoir souverain au temps de Pisistrate, des souverains hellénistiques et des empereurs romains ? Ces dernières relevaient-elles de la catégorie des bibliothèques d'Etat ? Quel avait été le moteur principal de leur fondation : la politique ou la Culture ? Voici les conclusions qui furent les nôtres. Durant les trois grandes périodes constitutives de notre étude, des hommes d'Etat, grâce à leurs libéralités, ont bien permis l'édification de ces insignes édifices et l'élaboration de collections. Ainsi, dans chacune de ces ères historiques, la munificence du pouvoir s'est exercée, et elle a doté ces fondations d'un caractère public. Cependant, nous avons aussi démontré que ces bibliothèques ne se contentaient pas de servir la Culture. Elles répondaient aux intérêts de la Nation et du régime. Fondées par ceux qui détenaient l'autorité souveraine, il semble qu'elles aient été des armes politiques et qu'elles correspondaient à la notion de bibliothèque d'Etat. En fondant ces institutions, les tyrans athéniens, les rois hellénistiques et les empereurs romains réalisèrent des objectifs qui dépassaient le cadre de la Culture : ils firent de ces bibliothèques des instruments politiques. Copyright © Université Paris-Sorbonne Page 5/5