La fondation des bibliothèques publiques dans l'Antiquité gréco-romaine (du VIème siècle av. J.-C. au IVème siècle ap.J.-C.) : aspects des rapports entre politique et Culture à Athènes, dans les capitales hellénistiques et à Rome
bibliothèques anciennes et particulièrement antiques. L'exemple de l'engouement qui concerne la bibliothèque
d'Alexandrie en est la preuve.
Notre travail a donc eu pour but d'aborder l'univers de ces insignes monuments par l'intermédiaire des hommes qui,
par leur générosité, en ont permis l'édification et le fonctionnement. Ils nous ont permis de pénétrer dans ces
édifices, d'en savourer l'atmosphère, et de lever le voile de mystère qui plane sur les bibliothèques antiques
publiques.
Néanmoins, les évergètes, tout comme leurs dons, présentent des différences. Il existe plusieurs profils humains qui,
forts de leurs libéralités, ont contribués à la création et au devenir des bibliothèques publiques. Il n'a été ici question
que des hommes à la tête de l'Etat : les tyrans athéniens du VIe s. av. J.-C., les souverains hellénistiques et les
empereurs romains. Nous ne nous sommes intéressés à l'architecture que pour mieux illustrer nos propos et non
pour offrir en ce domaine une analyse exhaustive de chaque bibliothèque. Précisons aussi qu'en dehors de ce qui
touche au domaine des inscriptions, nous ne nous en sommes remis que ponctuellement à l'archéologie. Mais
surtout, même si nous ne saurions ignorer l'importance des bibliothèques privées, cette étude n'a pas eu pour
vocation de les étudier de manière complète et détaillée. Nous ne les avons évoquées que sommairement, pour
souligner et mieux comprendre les étapes de transformation de leurs « consoeurs » publiques. De même, nous ne
nous sommes préoccupés des archives que si elles apportaient quelques éclaircissements sur les bibliothèques
publiques.
Ajoutons que ce travail, bien que pleinement ancré dans l'Antiquité, n'a pas eu pour ambition d'examiner toutes les
bibliothèques publiques anciennes. Son champ d'investigation s'est borné à la civilisation gréco-romaine, et a
délibérément ignoré les précédents égyptiens ou mésopotamiens. Cette étude a donc débuté avec la première
occurrence de bibliothèque « publique » grecque : la bibliothèque qui fut établie par le tyran Pisistrate à Athènes au
VIe siècle av. J.-C. Et, face aux bouleversements politiques et religieux, à la régression de l'alphabétisation et aux
modifications des supports d'écriture dans l'Antiquité tardive, ce travail a pris fin au IVe ap. J.-C., avec la fondation de
la bibliothèque des Thermes de Dioclétien.
Cette extension chronologique a impliqué que nous nous soyons intéressés à la fois au monde grec et au monde
romain. De ce fait, en plus de balayer un champ historique important, nous avons été amenés à considérer un
espace géographique assez vaste : la Grèce, l'Egypte, la Syrie, l'Asie Mineure et l'Italie. Néanmoins, parce que les
évergésies étudiées proviennent d'hommes qui règnent sur une cité, un royaume ou un empire, seules les capitales
se verront dotées de tel édifices : Athènes, Alexandrie, Antioche, Pergame et Rome.
Enfin, afin de parvenir à une problématique pertinente, nous avons défini préalablement les principales notions de
l'étude engagée. Voici les termes que nous avons cru bon de retenir : « bibliothèque », « bibliothèque publique », «
bibliothèque d'Etat », « évergète », « Culture » et « politique ».
Après avoir défini le champ historique, géographique et sémantique de notre étude, nous avons déterminé trois
grandes parties qui correspondent à la période grecque archaïque, à la période hellénistique et à la période romaine
impériale, et nous avons analysé les différentes bibliothèques publiques fondées par les évergètes au pouvoir.
Pour ce faire, nous avons étudié les différentes fondations de bibliothèques publiques pour chaque bienfaiteur.
Nous avons ensuite examiné le profil des différents évergètes afin de tenir compte à la fois des origines et du
caractère de l'homme qui détenait l'autorité souveraine, mais aussi des réalités qui furent celles de l'exercice du
pouvoir en son temps.
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