Le marché : Une forme de coordination des activités des agents économiques.
Le marché est un moyen de coordonner et d’organiser l’activité des agents économiques. Le marché va permettre
d’équilibrer l’offre et la demande. Les économistes libéraux insistent sur l’hypothèse fondamentale que le marché sera la
meilleure forme de coordination économique possible s’il obéit aux conditions de concurrence pure et parfaite (CPP)
la concurrence pure et parfaite
- Atomicité du marché : grand nombre d‘entreprises. Leur taille est suffisamment petite pour qu’aucune ne puisse imposer
leur loi sur le marché.
- Homogénéité du produit : pas de différenciation (pas de marque). Illustration : produits génériques, fruits et légumes
Raison d’être : éviter que la concurrence ne porte sur autre chose que le prix.
- Fluidité du marché : libre entrée et sortie sur le marché, absence d’obstacles.
Illustration : droit à payer à l’entrée sur un marché, droit de douane.
Raison d’être : toujours une concurrence potentielle.
- Transparence du marché : l’information sur la qualité des biens et des services et sur les prix doit être possible,
l’information doit être accessible à tous les agents, le prix doit être flexible.
- (on peut ajouter la Mobilité des facteurs pour dire que le producteur ne doit pas être pénalisé s’il change de localisation
dans la zone, mais cette condition peut être incluse dans l’idée de fluidité du marché).
Remarque : La réalité de l’activité économique ne correspond à ce modèle mais ce modèle théorique permet de
comprendre la réalité. Il s’agit d’un modèle « ideal-typique » (M. Weber), mais sa fonction est-elle principalement descriptive
ou normative ?
la rationalité des agents économiques
Principe de la main invisible : si chaque agent économique cherche son propre intérêt alors chacun à son insu contribue à
l’intérêt général. (Adam Smith)
Principe du laisser faire : Pour les physiocrates, le marché est naturel, l’agriculture est source de richesse. Fonction
galienne de l’état (police, lois…) mais l’Etat n’est pas nécessaire pour l’enrichissement économique.
Comprendre la rationalité du producteur
Les coûts de production
- Les coûts fixes : l’achat de machines, le terrain, les bâtiments. Ce sont des coûts de production qui ne varient pas en
fonction de la quantité produite. Ils sont stables dans le court terme.
- Les coûts variables : (consommations intermédiaires, salaires…) coûts de production qui varient en fonction de la quantité
de production.
- Le coût total = coûts variables + coûts fixes. Il est croissant à des rythmes différents.
- Le coût moyen = coût unitaire = prix de revient = coût total/quantité = coût fixe par unité + coût variable par unité.
- Le coût marginal = variation du coût total/variation de la quantité produite.
La tangente à la courbe de CT passant par l'origine a pour pente le CM
La pente de la tangente à la courbe de CT en un point représente le Cm en ce point.
La courbe du coût marginal passe par le minimum du coût moyen. Car à ce niveau de production où le CM est minimum (on
parle de taille critique et seuil de rentabilité) la tangente à la courbe de CT passant par l'origine se confond avec la tangente
à la courbe de CT en ce point.
Le raisonnement microéconomique est un raisonnement à la marge.
Lorsque la courbe de coût marginal est décroissante, chaque unisupplémentaire coûte moins chère, on parle alors de
rendement d’échelle : plus on produit moins ça coûte. Lorsque le coût marginal est croissant, il y a des rendements
décroissants.
La courbe du coût moyen est décroissante, cela veut dire que le prix de revient baisse au fur et à mesure que la production
augmente. Il s'agit du mécanisme d'économie d’échelle. Lorsque c’est le contraire il y a une déséconomie d’échelle.
Le raisonnement du producteur
Il est animé par son intérêt personnel (individualisme) il cherche à maximiser son bénéfice.
Donnée exogène : le prix, c’est à dire que c’est le marché qui impose le prix au producteur.
Stratégie : le producteur cherche à maximiser son bénéfice. Le bénéfice marginal est l'excès du prix sur le coût marginal.
Le producteur raisonne en fonction du coût marginal car il a intérêt à savoir s’il est intéressant de produire une unité
supplémentaire. Le producteur est intéressé à produire tant que le prix est supérieur au coût marginal, il aura intérêt à
produire tant que chaque unité supplémentaire lui rapportera un bénéfice marginal (Prix coût marginal).
Lorsque le prix est égal au coût marginal, il devra s’arrêter de produire.
A ce niveau de production, il pourra alors estimer son bénéfice moyen ou bénéfice unitaire (Prix coût moyen)
Il en déduira alors le bénéfice total : Quantité x bénéfice moyen
La courbe d’offre est la partie ascendante du coût marginal jusqu’à ce qu’elle égale le prix de vente.
Le raisonnement du consommateur
Le comportement du consommateur est influencé par le prix … et par son revenu.
Normalement, lorsque le prix augmente, la demande diminue. Lorsque le revenu augmente, la demande augmente.
Il existe deux types d‘élasticité.
- L’élasticité–prix de la demande : Elle mesure la sensibilité de la demande par rapport au prix (variation relative de la
quantité demandée/ variation relative du prix). Elle est normalement négative (prix et demande bougeant en sens inverse)
- L’élasticité revenu de la demande : Elle mesure la sensibilité de la demande par rapport au revenu : autrement dit, de
combien la demande varie lorsque le revenu varie (variation relative de la demande / variation relative du revenu).
Les élasticités permettent de définir différents types de marchés.
Lorsque l’élasticité prix est proche de 0, la demande est fortement inélastique au prix. Lorsque l’élasticité prix est supérieure
à 1 en valeur absolue, la demande est élastique au prix. Lorsque l’élasticité prix est positive on a affaire à des biens Giffen.
Lorsque l'élasticité-revenu est comprise entre 0 et 1, on parle de biens normaux. Lorsque l‘élasticité-revenu est supérieure à
1 ce sont des biens supérieurs, des biens de luxe.
L’élasticité-revenu de la demande permet de connaître l’effet de la conjoncture économique sur un marché : le
ralentissement économique provoque l’augmentation du chômage donc les revenus augmentent moins vite donc le marché
va se ralentir plus ou moins vite selon le niveau de l'élasticité revenu de la demande. La connaissance des élasticités permet
aux entreprises de mieux tenir compte de la sensibilité spécifique de chaque type de consommation.
Le marché concurrentiel doit conduire à l’équilibre de l’offre et la demande : comment fonctionne ce
mécanisme d'autorégulation ?
La loi de l’offre : plus le prix est important, plus les producteurs veulent produire. Lorsque le prix augmente, l’offre augmente.
La loi de la demande: lorsque le prix augmente la demande diminue.
Équilibre du marché :
Offre > demande --> prix baisse --> offre diminue mais demande augmente --> offre = demande --> prix équilibre -->
acheteurs et demandeurs satisfaits.
Le passage du déséquilibre à l’équilibre se fait grâce à la variation du prix (on parle du « tâtonnement walrassien »)…
A l’équilibre du marché on attend un optimum de Pareto : situation d’équilibre du marché on ne peut pas augmenter la
satisfaction des uns sans détériorer celles des autres agents.
Pour qu’il y ait un équilibre simultané des marchés, il faut une concurrence assez pure et parfaite pour garantir :
- la flexibilité des prix
- la rationalité des acteurs
- l'individualisme et le laisser faire
Le mécanisme d'autorégulation peut être perturbé par des politiques de rationnement
Quand le libre-marché ne tient pas compte de certaines contraintes écologiques ou sociales, les pouvoirs publics peuvent
imposer un « rationnement » :
- Prix plancher, le prix ne peut pas baisser (exemple : le salaire minimum). Dans ce cas, la demande ne peut pas
augmenter. Il y a rationnement de l'offre.
- Prix plafond, le prix ne peut pas dépasser un certain seuil. Dans ce cas, il y a un rationnement de la demande. L'offre ne
peut augmenter (pénurie de l'offre).
Conséquence : le déséquilibre va demeurer. Le marché n’est pas capable de s’autoréguler. Pour qu’il y ait autorégulation, il
faut des prix flexibles.
Le rationnement provient généralement d'une réglementation, mais le « de prix catalogue » peuvent donner aussi une
rigidité à court terme
Les avantages de la concurrence
Avantages de la concurrence
limites de la concurrence
Intérêt général, optimum de Pareto - Main invisible : croissance
économique - création d'emplois -
Le profit s’annule à long terme. La
concurrence va devenir
imparfaite - le chômage augmente
Baisse des prix : C’est le consommateur qui tire profit de la concurrence
A long terme le profit s'annule...
la concurrence chasse les entreprises les plus
fragiles - coût social
Innovation : Nouveaux produits, nouveau marché, nouvelle
organisation de la production. Sans concurrence, les produits vieillissent.
La concurrence pousse les entreprises à rester jeune et à se
moderniser.
Trop de choix
La concurrence améliore la qualité des produits.
La concurrence va consolider le pouvoir d’achat des familles
Marché en situation de CPP --> Entrées d’entreprises attirées par les perspectives de profit --> La concurrence augmente
--> L’offre augmente --> Les prix diminuent --> Les profits diminuent --> Les entreprises sortent --> le nombre d'entreprises
sur le marché diminue --> concurrence imparfaite.
Conclusions :
La concurrence pure et parfaite doit profiter aux consommateurs.
Dans la théorie libérale, c’est le consommateur qui influence le producteur.
Dans la réalité, les entreprises mènent des stratégies de maîtrise des marchés (par l’innovation, la « croissance externe »,
la concentration horizontale, verticale, conglomérale…
La concurrence imparfaite règne donc aussi bien dans les marchés émergents que dans les marchés parvenus à maturité.
Elle peut produire un « optimum de second rang » (éventuellement supérieur à la situation de monopole privé ou public)
dans la mesure ou l’absence de « barrières à l’entrée » fait que les marchés restent « contestables » et donc soumis à une
pression concurrentielle même si elle pèse plus comme une menace à terme que comme une réalité quotidienne.
Cependant des situations de déséquilibre dans les relations d’échanges devraient rester sous contrôle institutionnel,
d’autant plus que les marchés, même concurrentiels, ignorant les « effets externes » dans la gestion strictement
actionnariale des coûts, peuvent produire une série d’effets pervers, du point de l’intérêt général…
La difficulté consiste à trouver le dosage « optimal » d’initiative privée et d’encadrement institutionnel…
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