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s'imposer comme un choix inéluctable, faisant durement ressentir ses 
conséquences, mais limitant les nouvelles dépenses et réduisant, par 
là, les créances futures. Le choix, à l'époque, n'était pas entre le refus 
d'une telle politique et son acceptation passive, mais entre la possibilité 
d'entrevoir, au prix de sacrifices, un avenir meilleur, et la certitude de 
s'enfoncer dans la voie du déclin. 
 
Les conséquences sociales des politiques déflationnistes ont certes été 
importantes, mais progressivement, la croissance de l'endettement a 
été  stoppée.  Alors  que  le  ratio  de  l'endettement  par  rapport  au  PIB 
avait  atteint  un  niveau  supérieur  à  100  %,  il  s'est  stabilisé,  depuis 
plusieurs années, aux alentours de 80 %. C'est encore trop, mais la 
situation  est  néanmoins  beaucoup  moins  grave  qu'il  y  a  à  peine 
quelques années, et les marges de manœuvre se sont accrues. 
 
2. La  rigueur  a  restauré  la  confiance  des  opérateurs  dans  le 
marché et permis de sortir de la crise 
 
Les  politiques  de  réduction  des  dépenses  publiques  ont  favorisé  la 
restauration  d'un  environnement  favorable  au  développement  de 
l'initiative  privée.  Elles  ont  permis  de  réduire  l'inflation,  par  là 
d'accroître la compétitivité de l'offre nationale. De surcroît, la réduction 
de l'inflation semble s'être à présent installée dans la durée, dans la 
mesure où la dévaluation elle même, malgré un dérapage dans l'année 
qui l'a suivie, n'a pas entraîné une hausse significative de l'indice des 
prix. La pression fiscale n'a pas non plus été forte, en tout cas moins 
qu'au début des années 1980, et les  privatisations ont rencontré  un 
succès certain, qui s'est traduit par des investissements directs qui vont 
augmenter la qualité comme la quantité des équipements collectifs. Les 
secteurs connectés au marché externe, comme la pêche ou le tourisme, 
ont ainsi pu se développer, ce qui a permis de se procurer les devises 
nécessaires pour éviter une crise de change. La reprise doit être encore 
plus  vigoureuse,  mais  elle  dépasse  déjà  le  taux  de  croissance 
démographique d'environ deux pour cent, et les pires stigmates de la 
crise appartiennent désormais au passé. 
 
Il convient  de  reconnaître, cependant,  que les politiques  de  rigueur, 
nonobstant  le  fait  qu'elles  étaient  incontournables,  ont  pesé  sur  le 
développement  des  secteurs  sociaux.  Le  taux  brut  de  scolarisation, 
tous niveaux confondus, se situe à peine, aujourd'hui, à 33 %, soit à 
peu près  le  même  niveau que  le taux  d'alphabétisation  des  adultes. 
C'est certes un progrès par rapport aux quelques vingt pour cent d'il y 
a  seulement  vingt  cinq  ans,  mais  c'est  naturellement  toujours 
insuffisant, surtout dans un contexte où la jeunesse de la population 
promet d'être une formidable chance, comme un facteur de crise si l'on 
ne répond pas à ses attentes. D'importants progrès ont également été 
réalisés, en matière d'accès à l'eau potable, le taux ayant doublé en 
quinze ans pour atteindre 66 %. Il reste qu'un tiers de la population