napoléonienne. C’est le cas des ensembles italien et allemand.. Dans ces deux espaces très forte aspiration à la
nationalité. Porté par les romantiques, les libéraux et les démocrates. Suppose de renverser l’ordre politique
ancien. La langue, la culture communes leur font sentir une identité commune, à laquelle s’ajoute l’idée de nation
exportée par la France. Mais ces pays sont dominés par un ensemble d’États de monarchies absolues. On en
compte une trentaine dans l’ensemble allemand, 7 ou 8 en Italie. Se pose la question de la façon de créer un
État-Nation sur la base du sentiment de nationalité. Il faut des conditions politiques et militaires pour détruire
l’ordre ancien.
- Empires multinationaux, au nombre de trois : l’Autriche, la Russie, et l’Empire ottoman. A la suite de conquête.
Une nation dominante, au cœur de l’Etat, et des nations dominées.
L’Empire d’Autriche, immense, est dirigée par la dynastie des Habsbourg, princes allemands catholiques, qui
dominent des nations très nombreuses et diverses : Hongrois, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates, une
partie de la Pologne, des Italiens, des Ruthaines, une forte minorité juive et de la Roumanie actuelle
(Transylvanie). (Il y a de plus de nombreux Juifs dans l’Empire, qui aspirent à former une nation). L’Autricue
commence à être appelée la « prison des peuples » mais est aussi la « Mittle Europa ». L’allemand, langue des
élites et de l’administration, est la langue obligatoire. Néanmoins, la tolérance religieuse règne. Mais le
sentiment de nationalité s’affirme fortement dans les nationalités dominées, particulièrement en Hongrie et
parmi les nationalités slaves. Les terres italiennes connaissent également un sentiment de nationalité. Il y a
donc dans cet Empire une ébullition extraordinaire de sentiments nationaux, d’autant plus vive que l’Autriche
est une monarchie absolue.
La Russie connaît une expansion formidable au XIXème siècle : elle s’empare de la région du Caucase, elle
colonise définitivement l’immense Sibérie et en fait une partie intégrante de son territoire. Cette Russie est
fondée sur la dynastie des Romanov - dynastie moscovite et orthodoxe. Nation dominante : Russes, petits
Russes (Ukrainiens) et Russes blancs (biélorusses). Expansion : Finlande, les trois pats baltes, la plus grande
partie de la Pologne en particulier Varsovie, s’est étendu vers le Sud en annexant une grande partie du
Caucase. Dans les années 30 et 40 il y a déjà une guerre de Tchétchénie (Tolstoï¨), expansion vers l’Est :
annexion Asie centrale, immense Sibérie. Sentiment nationalité y est très fort (Finlande, Pologne catholique,
existence d’une importante minorité juive opprimée). Empereurs Alexandre Ier (vainqueur de Napoléon) et
Nicolas Ier ont une obsession : l’ouverture aux mers libres (qui permettent la navigation toute l’année) : Mer
Noire, Mer Baltique. Le Tsar se définit comme « l’autocrate de toutes les Russies ». Il gouverne avec une
administration immense. Toute la noblesse russe est fonctionnarisée et forme les cadres du gouvernement.
L’armée joue également un rôle majeur, de même que l’Église orthodoxe, organisée autour d’un Saint
Synode, dont le président est le Tsar. Celui-ci est aussi appelé « petit père des peuples » : il domine des
populations qui ne sont pas toutes russes, les Biélorusses et les Ukrainiens, qui restent relativement proches
des Russes, mais aussi la Finlande, les États Baltes, une grande partie de la Pologne, le Caucase, avec déjà des
révoltes des Tchétchènes. Il y a encore des peuples d’Asie centrale, des peuples de Sibérie, et des Juifs très
présents et mal intégrés. L’Empire s’organise dans l’autocratie, sans qu’il soit question de réforme. Un coup
d’État qui voulait libéraliser échoue.
L’Empire ottoman a possédé, au XVIème siècle, une très grande partie de l’Europe, s’étendant sur l’ensemble
des Balkans. Au XIXème siècle, il a déjà beaucoup reculé, il a perdu la Hongrie et une partie de la Roumanie,
puis la Grèce, la Serbie, le Monténégro. Il reste néanmoins solidement installé dans les Balkans (Albanie,
Bulgarie, etc.). Etat multiethnique et plurireligieux qui s’étend sur trois continents : Europe, Afrique du Nord,
Asie (Proche Orient). Néanmoins, se porte mal « Homme malade de l’Europe ». Cet Empire a plusieurs
particularités : il y a une forte unité politique et religieuse. Le Sultan est à la fois chef politique et chef
religieux de tous les Musulmans (Calife). L’Empire ottoman respecte néanmoins la liberté religieuse de ses
sujets. L’Empire est étendu sur plusieurs continents : en Afrique du Nord, au Proche-Orient. Or il recule de
toutes parts : Maroc, Algérie conquise par la France à partir de 1830, Égypte. L’Empire est donc en crise, c’est
« l’homme malade de l’Europe » comme l’appellent les Anglais. Cela pose des problèmes : les nationalités
sont nombreuses et mêlées. On commence à lui échapper : Grèce, Serbie et Monténégro (années 30 et 40,
Moldavie et Valachie. L’Egypte s’en sépare aussi autour de la dynastie de Mehmet Ali. La France fait main
basse sur l’Algérie. La doctrine anglaise veut qu’on respecte l’Empire ottoman, car de sa survie dépend un
certain équilibre en Europe. Mais la Russie le menace, afin d’essayer de libérer la population orthodoxe à ses
profits. Les grandes puissances (GB, Autriche, France) s’accordent pour préserver cet Empire.
- Les nationalités niées ou asservies, qui ont une forte identité mais n’ont aucune existence politique, et parfois
même culturelle et religieuse. Epoque O’Connell, nationalisme libéral et catholique. C’est le cas de la Pologne et