MesdamesetMessieurslesélusetmembresduconseilmunicipal, MesdamesetMessieurslesmembresdesassociationspatriotiques, MesdamesetMessieurs, Plus de cinquante-cinq ans nous séparent aujourd’hui des accords d’Evian symbolisant la fin d’une guerre de plus de huit ans entre deux nations, la nation française et la nation algérienne. Si ces accords entamèrent le désengagement de l’Etat français dans le conflit, ce ne fut pas la fin de ce conflit.Ilfauttoujoursrappelerquecettedatesigneledébutducalvairepourdesdizainesdemilliers depersonnes,tousmembredenotrecommunauténationale:HarkisouPiedsnoirsquivivaienten Algérie. Cinquante-cinqansnousséparent,maisceconflitn’estpassilointain.Ilcontinueàêtreprésentdans notre mémoire collective. Toutes les familles de France ont été touché par ce conflit et chaque hommequil’avécuestaujourd’huiunporteparoledecettemémoire.Ilyeutlesappelésduservice militaire,lesmilitairesdecarrièreouencorelesmembresdesforcesdel’ordre;touscombattantafin de préserver l’intégrité du territoire nationale. Je pense à mon grand-père Christian Fory qui fut mutilédansceconflit. LaFrancefutégalementmarquéeparl’exildespopulationsfrançaiseseteuropéennesd’Afriquedu Nord à la suite du cessez le feu, et des événements tragiques qui suivirent. Ce fut l’arrivée de centainesdemilliersderéfugiésquimigrèrentverslamétropoleavecl’espoirdetrouverunrefuge auprèsdecetteNationenlaquelleilscroyaientetpourlaquellebeaucoupsesontbattus. Faceàcepassifquelsenspeut-ondonneràcettedatedu19mars1962? Est-ce une défaite pour la France? Est-ce la fin du processus historique que l’on nommait «colonisation»?Est-ceunactedepaixentredeuxpeuples? Lepoidsdel’Histoireetlesmésententeshistoriographiquesenontfaitunedatecontroversée.Ilest àcetitrerévélateurd’observerlesdivisionsquelechoixdecettedateapucréerdanslesdiscours politiques mais également au sein des organisations patriotiques. Cela prouve les crispations et troublesquecettepériodepeut,encore,provoquerdansledébatpublicd’aujourd’hui. Faceàcescrispationsetàcestroubles,nousavonsaujourd’huiundevoiràl’égarddenotremémoire collective.Sanstomberdanslepiègedelarepentanceperpétuelle,nousdevonsréinterrogernotre histoire commune. Nous devons, tous ensemble en tant que Nation, comprendre ce qui a pu nous séparer dans le passé, mais surtout nous devons faire en sorte de réaliser collectivement ce qui aujourd’hui peut nous réunir. Le devoir de mémoire a ainsi pour objet d’assurer la réconciliation entrelespeuples. Uneconstantepersistedansnosengagements.Quellequesoitladatechoisiepourcommémorerla fin de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, 5 décembre ou 19 mars, nous sommes tous ici, quelles que soit nos oppositions politiques ou nos conflits de valeurs, présents devant ce monument pour rendre un hommage public. Par là nous honorons les hommes et les femmesquisesontbattuspournotreNation,mêmedanssesmomentslesplusdifficilescommele furentceuxdu19mars1962. VivelaRépublique, VivelaFrance, RémyDICK