
plus que des cadres, des "collaborateurs", des travailleurs qui participent aux bénéfices, voire des petits
actionnaires? C'est jouer sur les mots et ce n’est pas innocent. Dans la grande distribution, en effet, et plus
particulièrement dans les supermarchés du géant Carrefour, les conditions de travail des caissières se trouvent
conditionnées aux résultats de l’entreprise, à sa productivité. Flexibilité des horaires, salaires de misère et flicage
patronal en règle, Carrefour France, c’est un laboratoire de la misère… ouvrière. Le droit ouvrier, un vieux bibelot
à ranger au fond d’une armoire ou un instrument de lutte? L'histoire reconnaîtra les siens. Ajouter, toujours chez
Carrefour, ses résultats 2007, qui n’ont pas fait sourire ses actionnaires. Les ventes n’ont progressé que de 1%
sur l’année et le titre a chuté de 10% à la Bourse. Carrefour est donc en quête de rentabilité et d’expansion. Une
quête qui ne sera pas sans conséquences pour les travailleurs et travailleuses de l’enseigne française. Ont
également été traités en ce mois de mars : Biox, Bolloré, Socfinal, Duferco, chef d'orchestre de la sous-traitance
Flextronics, Fonds vautours, IBM, Philips et Smoby.
L’Angle mort : La Chine, la pauvreté et les petits calculs de la Banque mondiale
Fin 2007, la Banque mondiale, d’un coup de baguette magique, retranchait 40% du Produit Intérieur Brut chinois.
Des calculettes made in China incompatibles avec celles de l’institution internationale ? Pas seulement. L’affaire
est tout d’abord théorique. Comparer les PIB demande un effort d’abstraction qui conduit bien souvent à gommer
la réalité, celle de la vie de tous les jours. Alors, de la réduction de la pauvreté, à l’index du hamburger en
passant par la place du dollar dans l’économie mondiale, le Gresea invite à l’éclaircissement d’une affaire somme
toute très politique. Pour mieux comprendre le fonctionnement des calculettes de la Banque mondiale, cliquez ici.
L’Angle mort : Les flux migratoires, exprimés en dollars
Pour analyser les intérêts et enjeux qui sous-tendent un fait social, l’argent est parfois un bon décodeur. Les
migrations n’échappent pas à la règle. On estime à quelque 200 millions le nombre de migrants dans le monde
aujourd’hui. Outre un poids démographique certain, cette population représente également des transferts de
fonds colossaux qui ne laissent pas indifférents les maîtres de l’économie monde. Tantôt agent de "co-
développement", tantôt main-d’œuvre qualifiée à bas prix qui contribue à la lutte contre l’inflation, le migrant est
aussi une manne financière et un agent régulateur pour le Nord et son secteur privé. Pour une analyse du poids
social et économique des migrations, cliquez ici.
L’Angle mort : Le FMI ? Acculé à l’ajustement structurel…
Né en 1947 à Bretton Woods avec pour mission principale de gendarmer et de promouvoir l’économie de marché,
le Fond monétaire international est aujourd’hui dans une situation plutôt inconfortable. Cette institution, qui a
pendant des années donné des leçons de rigueur financière aux pays du Sud, se retrouve endettée. Le problème
du FMI, c’est que les Etats du Sud ont de moins en moins besoin de ses services. Ici, ils remboursent et, là, ils
empruntent à des sources de financement alternatives. De leur côté, Américains et Européens cherchent à lui
trouver une nouvelle mission. La tâche risque d’être ardue. Pour une petite histoire d’un prêteur à gages
désargenté, cliquez ici.
En débat sur Newsflash : En Suisse, l’argent a parfois une odeur
En cette fin de mois de mars 2007, la justice suisse s'enorgueillissait d’une nouvelle victoire sur l’opacité de son
secteur bancaire. En effet, après 13 ans de procédure, Paul Perraudin, juge fédéral, annonçait le rapatriement
d’une centaine de millions de dollars déposés sur des comptes bancaires helvétiques par la famille de l’ancien
chef d’état mexicain, Carlos Salinas. La presse suisse titrait sur l’épilogue du dernier grand dossier d’argent sale
placé dans les banques du pays. Les riches Congolais et les Haïtiens dont l’argent dort toujours sur des comptes
à Zurich ou à Genève ont donc des soucis à se faire. Pour garder en mémoire la dette des banques suisses
envers ces pays, voyez notre Newsflash n°40.