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L’infection précoce disséminée et tardive
Les deux autres stades de la maladie sont l’infection précoce disséminée et
l’infection disséminée tardive; elles se produisent dans les mois et années
suivant la piqûre. Celles-ci sont caractérisées par des tableaux muscu-
losquelettiques, neurologiques ou cardiaques.
La sérologie
D’entrée de jeu, le diagnostic de la maladie de Lyme est basé sur les symp-
tômes cliniques compatibles, si possible associés à une histoire d’exposition
à des tiques dans une région endémique. Ces seules conditions peuvent jus-
tifier une sérologie.
En fait, la sérologie permet de confirmer un tableau clinique suspect et
non d’établir le diagnostic. En effet, cette sérologie manque de spécificité
pour de multiples raisons :
•infections à d’autres Spirochètes, dont la syphilis;
•certaines maladies auto-immunes, telles que le lupus et l’arthrite rhuma-
toïde;
•une flore buccale normale pouvant inclure certains Borrelia et;
•d’autres infections virales.
Ainsi, demander la sérologie dans les cas de faible suspicion entraîne
souvent des résultats faussement positifs.
Finalement, seulement 20 % des patients atteints d’érythème migrant ont
une sérologie positive, car la formation des anticorps prend au moins qua-
tre à six semaines avant de pouvoir être détectée.
le clinicien janvier 2011
C
Il existe une sérologie permettant de recon-
naître le B. burgdorferi – l’agent causal de la
maladie de Lyme. Serait-ce pertinent de la
demander afin d’écarter complètement la possi-
bilité d’une maladie de Lyme?
LE TRAITEMENT DU PATIENT
La probabilité d’une maladie de Lyme chez ce patient est très faible (période
d’incubation trop courte, clinique non compatible, extraction rapide de la
tique et région non endémique).Ainsi, aucune prophylaxie n’est nécessaire
et la sérologie est non recommandée.
Toutefois, étant donné la période d’incubation de 3 à 30 jours, il faut
recommander au patient de consulter à nouveau si des lésions compatibles
avec l’érythème migrant se développent dans les jours suivants, et ce, avec
ou sans symptômes constitutionnels.
Seulement 20 %
des patients
atteints
d’érythème
migrant ont une
sérologie positive,
car la formation
des anticorps
prend au moins
quatre à six
semaines avant
de pouvoir être
détectée.
Dr Roussy est résident
IV en microbiologie-
infectiologie. Il pratique
présentement au Centre
hospitalier universitaire
de Sherbrooke.
Dr Martel est microbiologiste-
infectiologue, interniste. Il pratique
présentement au Centre hospitalier de
l’université Laval.
Info infectiologie